Les jihadistes de l’EIIL, engagés en Irak et en Syrie, annoncent un « califat »


Publié le 29 juin 2014 à 21h19

Bagdad (AFP)

Les jihadistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui ont conquis de larges pans de territoires en Syrie et en Irak, ont annoncé dimanche l’établissement d’un « califat islamique » faisant fi des frontières.

Sur le terrain, l’armée irakienne menait sa plus grande contre-offensive au nord de Bagdad pour tenter de reprendre les régions prises par les insurgés sunnites lors de leur offensive fulgurante lancée le 9 juin, notamment la ville de Tikrit.

Dans un enregistrement audio diffusé sur internet, l’EIIL, qui se fait désormais appeler « Etat islamique » pour supprimer toute référence géographique, a désigné son chef Abou Bakr Al-Baghdadi comme « calife » et donc « chef des musulmans partout » dans le monde.

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Syrie : Alep dans le noir depuis une semaine


vendredi 25 avril 2014, par La Rédaction

La région d’Alep, ex-capitale économique, dans le nord de la Syrie, est privée d’électricité depuis une semaine, alors que près de 50 civils ont péri jeudi dans de nouveaux raids aériens menés par l’armée syrienne, a indiqué vendredi l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Alep et sa province « sont privées d’électricité depuis sept jours, après que le tribunal islamique (rebelle) a ordonné la coupure des lignes à haute tension pour faire pression sur (les quartiers tenus par) le régime et le contraindre à cesser de lancer ses barils d’explosifs », a précisé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Jeudi, au moins 48 personnes, dont 7 enfants, ont été tuées dans des raids aériens de l’armée syrienne sur la région d’Alep. Trente d’entre eux ont péri dans un raid sur le marché du village d’Atareb, a assuré l’OSDH dans un nouveau bilan.
L’armée syrienne intensifie depuis le 15 décembre ses attaques contre les positions rebelles dans la métropole d’Alep, divisée entre quartiers pro et anti-régime, et sa province. Selon l’OSDH, les frappes aériennes ont tué ces derniers mois des centaines de personnes, en majorité des civils, et poussé des milliers de familles à s’enfuir.
À l’aube, des combats violents se sont déroulés entre l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), groupe ultra-radical accusé par l’opposition de servir les intérêts du régime, et des brigades rebelles, près du village de Halissa qui surplombe des routes importantes pour les renforts militaires dans le nord de la province d’Alep. Ailleurs, dans la province de Deraa (sud), des combats entre les forces loyalistes et des brigades islamistes ont fait 31 morts dans les rangs de ces dernières, notamment du Front al-Nosra (branche d’al-Qaida en Syrie), dans le secteur de Tal al-Jabié.
Le conflit en Syrie a fait plus de 150 000 morts en trois ans. Déclenché en mars 2011 par une contestation populaire violemment réprimée, ce conflit s’est transformé en une guerre opposant forces du régime à des déserteurs aidés par des civils armés et des djihadistes venus de l’étranger. Le conflit est devenu plus complexe avec les combats entre rebelles et djihadistes.

Syrie : les jihadistes coupés du peuple à cause de leurs abus


jeudi 11 juillet 2013, par La Rédaction

Au début de la révolte en Syrie, quand les insurgés cherchaient désespérément de l’aide, ils avaient accueilli les jihadistes à bras ouverts. Mais à force d’abus, ces derniers se sont aliénés une grande partie de la population.

« Dehors ! L’État [islamique en Irak et au Levant] doit dégager, » scandaient des manifestants cette semaine à Manbij, dans le nord, exprimant leur exaspération envers cette organisation affiliée à Al-Qaïda.
De nombreuses vidéos montrent que de plus en plus de civils et de rebelles appartenant à l’Armée syrienne libre (ASL), principale organisation de l’opposition armée, se retournent contre les factions islamistes les plus radicales.

Les insurgés qui cherchent depuis plus de deux ans à renverser le président Bachar al-Assad sont composés d’unités disparates, dont beaucoup adhèrent à divers courants islamistes sans toutefois se reconnaître dans les plus extrémistes.

Les deux principales formations jihadistes en Syrie sont le Front al-Nosra et l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui ont prêté allégeance au chef d’Al-Qaïda.
Il existe aussi une multitude de groupuscules jihadistes, composés exclusivement de combattants étrangers.

L’ASL, reconnue par une partie de la communauté internationale, reçoit des armes et de l’argent principalement des pays du Golfe, tandis que les jihadistes vivent de dons de riches familles arabes.
Dotés d’armes sophistiquées, aguerris au combat, ils ont acquis une influence qui dépasse leur nombre en remportant des victoires contre le régime.
Mais l’engouement du début a laissé progressivement la place au rejet en raison de la forme extrême de leur islam et d’arrestations arbitraires.
Ils répètent les mêmes erreurs qu’en Irak où, après la prise de pouvoir par les chiites dans le sillage de l’invasion américaine en 2003, les sunnites avaient reçus les jihadistes avec enthousiasme avant de les chasser à cause de leurs abus.

A Rakka, seule capitale provinciale aux mains des rebelles, les deux groupes affiliés à Al-Qaïda sont accusés de détenir des dizaines de prisonniers.
« Ils prétendent être de vrais musulmans mais les membres d’Al-Nosra détiennent mon père depuis un mois » sans jugement, pleure une fillette lors d’une manifestation dont des images ont été mises en ligne par des militants anti-régime. « Je veux qu’ils le libèrent ».
« Nous sommes musulmans. Vous êtes des imposteurs, » crie une manifestante dans une autre vidéo, demandant la libération des détenus. Les contestataires de la ville dénoncent aussi la disparition d’un opposant de la première heure et militant des droits de l’Homme, Abdallah al-Khalil.
« Il s’apprêtait à organiser des élections générales à Raqqa mais Al-Nosra était contre. Il a disparu le lendemain », raconte à l’AFP un militant, qui préfère rester anonyme par peur de représailles.
« Bien que leurs méthodes ne soient pas les mêmes que celles du régime, ils sont tout aussi brutaux ». « A mesure qu’ils deviennent plus puissants militairement, ils restreignent les libertés. Ils veulent le pouvoir, pas la démocratie », maugrée-t-il.

Dans la province d’Idleb, frontalière avec la Turquie, par où ont transité nombre de jihadistes étrangers rejoignant la révolte, des dizaines de rebelles de l’ASL ont été tués dans une bataille contre les groupes affiliés à Al-Qaïda, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui s’appuie sur un réseau de militants et sources médicales.
Les combats ont éclaté après que des rebelles ont protesté contre l’arrestation par les jihadistes d’un garçon de 12 ans accusé de blasphème.

« Nous n’avons pas vu beaucoup de batailles de ce genre, mais il est clair que la colère contre l’EIIL et les autres jihadistes est en train de monter en Syrie », note le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Ce cas rappelle l’émoi provoqué par l’exécution d’un garçon de 14 ans par des combattants de l’EIIL à Alep dans le nord du pays, tué pour avoir prononcé ironiquement le nom de Mahomet.
Selon Rami Abdel Rahmane, l’ASL est prête à une nouvelle confrontation avec ses rivaux jihadistes à Idlib, après que l’EILL a demandé à tous les autres groupes de déposer les armes.

Pour Nizar, un militant de Deir Ezzor (est), « le temps est compté pour tous ces groupes (jihadistes). Ils utilisent la violence et la religion pour nous contrôler, et même si beaucoup des gens craignent d’afficher leur désaccord, personne ne veut d’eux. »

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