Crime au commissariat d’Al Hoceima : la police marocaine tente de falsifier l’acte de décès de la victime


28/05/2014 – 17:06

 

AL HOCEIMA (SIWEL) — Hier 27 mai, entre 3 et 6 H du matin, la police marocaine dans la localité rifaine d’Al-Hoceima a arrêté puis torturé à mort, à l’intérieur du commissariat central, Karim LACHQER, militant syndicaliste rifain de gauche. La victime a été arrêtée aux environs de 3 h du matin, à l’entrée de la ville d’Al Hoceima, avant d’être conduite au commissariat de police où il sera torturé puis assassiné. Quelques heures plus tard, le corps de la victime est conduit à l’Hôpital où la police tente de faire pression sur les médecins pour signer un certificat de décès préétabli et falsifié, attestant que la victime était morte après son arrivée à l’Hôpital. Les médecins légistes qui ont reçu le corps de la victime sans vie ont refusé de signer le l’acte de décès falsifié


La victime, Karim ACHRAQ, ancien militant de gauche, était membre du syndicat des pêcheurs d’Al-Hoceima. Il était connu dans les milieux amazighs et rifains pour son intégrité et son engagement en faveur des droits économiques et sociaux des siens.( PH/DR)

La victime, Karim ACHRAQ, ancien militant de gauche, était membre du syndicat des pêcheurs d’Al-Hoceima. Il était connu dans les milieux amazighs et rifains pour son intégrité et son engagement en faveur des droits économiques et sociaux des siens.( PH/DR)
Selon la famille de la victime, la police de contrôle marocaine a arrêté Karim LACHQER à l’entrée de la ville d’Al Hoceima avec deux de ses amis qui étaient dans une voiture pour un contrôle de circulation routière. La victime a été conduite par la police au commissariat central d’Al Hoceima aux environ de 4 H du matin et deux heures plus tard, vers 6h, la famille reçoit la mauvaise nouvelle du décès de leur fils.Alors que le corps de la victime était transférée du commissariat à l’hôpital, un des compagnons qui était avec lui et qui est un de ses amis proche, «Mustafa ABERKAN » aurait « disparu », selon la famille de la victime et selon les sources de la société civile.

Une source hospitalière de l’Hôpital provincial M.V a indiqué que la police d’Al Hoceima a tenté de faire pression sur les médecins qui ont pris en charge le corps de Karim LACHQAR pour qu’ils signent un certificat de décès préétabli, certifiant que la victime était vivante à son arrivée à l’Hôpital et que sa mort était survenue dans l’enceinte de l’hôpital. La même source a indiqué que les autorités médicales de l’hôpital ont refusé de signer le certificat de décès préétabli, ces dernières ayant reçu un corps sans vie.

C’est dans ce contexte que la police d’Al-Hoceima a rendu public un communiqué pour donner une version totalement ahurissante des faits qui a été reprise, sans complexe, par la presse du makhzen, dont Hespress.com et Goud.ma. Ainsi selon la police du makhzen, la victime a été arrêtée à un contrôle de routine à l’entrée de la ville, à bord d’un véhicule où se trouvaient 3 personnes qui étaient toutes « ivres ». N’ayant pas de papiers sur lui, et pour éviter d’être contrôlé, Karim LACHQER a ouvert la porte du véhicule et a pris la fuite. Il était tellement ivre qu’il a trébuché et qu’il est tombé en se cognant la tête sur un objet contendant. C’est n’est qu’après cela qu’il a été arrêté, puis transféré au commissariat de police où il a été identifié avant d’être transporté par ambulance à l’hôpital où la victime est décédée alors qu’il était dans le coma.