Le journal Le Soir fête ses 125 ans, mais le coeur n’est pas à la fête


MEDIAS | lundi 10 décembre 2012 à 9h06

Le Soir fête les 125 ans de la première parution du journal

Le Soir fête les 125 ans de la première parution du journal. A cette occasion le Roi se rendra à la rédaction du quotidien. Mais l’esprit n’est pas à la fête. Un plan d’économies sera présenté vendredi lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire. Le personnel pourrait alors partir en grève. Le cas du Soir n’est pas isolé.

Toute la presse écrite belge, la quotidienne comme la périodique, se vend moins bien dans sa version « papier ». Les indispensables recettes publicitaires chutent elles aussi. La presse revoit sa méthode de fonctionnement, elle revoit son modèle économique.

Quel est l’avenir du papier, quel est l’avenir du numérique ?

Depuis la semaine dernière, « Le Soir » propose pour l’instant en version béta une nouvelle édition numérique payante à 17 heures.

« Ici, on est quand même dans une mise en page qui est très standardisée, on a divisé la page en cases, on va dire des cases et il y en a une qui est plus grande, elle représente la manchette », explique Philippe Laloux, le responsable des Médias numériques au Soir.

Il nous invite à consulter son écran de travail, une version numérique destinée à une tablette, se conçoit et est réalisée différemment du traditionnel journal-papier : « On change d’univers, des photos où on joue fort sur la taille des photos, la taille des tipos, ce qu’on n’a pas dans le papier, c’est qu’on peut ajouter de la vidéo, où on peut mettre 20 photos si on le souhaite, on peut avoir des liens ».

L’édition numérique est-elle la bouée ou l’une des bouées de sauvetage de la presse quotidienne ?

« Nous devons adapter nos structures mais c’est aussi le marché qui doit s’adapter à cette nouvelle lecture et accepter le principe du payant. Ce qui est encourageant, c’est qu’on a très peu de gens qui remettent en cause le principe qu’un journal numérique soit payant », explique Bernard Marchand, administrateur délégué du groupe Rossel qui édite Le Soir.

Et ce bon vieux journal-papier qui se vend moins bien d’une année à l’autre, il y a 6 ans, Le Soir a investi dans de nouveaux équipements d’imprimerie : « Les volumes diminueront mais le fait d’avoir investi il y a maintenant 6, 7 ans, nous permet justement d’avoir ça derrière nous et ne plus se poser ces questions-là. On sait qu’on peut imprimer à des coûts compétitifs pour encore longtemps et je rappelle, le journal est portable, ne coûte pas trop cher à réaliser, pas beaucoup plus qu’une tablette et reste un éco-système qui ne disparaîtra pas à mon sens ».

Un support papier pas tout à fait dépassé

Près de 1 million et demi de journaux dans leur version-papier, sont tout de même encore vendus en Belgique, proportionnellement plus en Flandre que dans la Communauté française.

« Il va y avoir une économie numérique sur les tablettes, sur les smartphones, les écrans d’ordinateur, de qualité, qui sera payante mais de manière tout à fait abordable et qui va progressivement de fait remplacer ou substituer le papier mais le papier durera encore pas mal d’années, je crois », estime pour sa part François Laudet qui dirige La Libre Belgique » et La Dernière Heure – Les Sports.

C.B. avec D. Delhalle

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