Prisonniers : le sadisme et la cruauté des Israéliens touchent à l’indicible


4 juillet 2024 ArticlesNous recommandonsPrisonniersSlider

Le directeur de l’hôpital Al-Shifa, Mohammed Abu Salmiya, accueilli par ses proches après sa libération des centrres de torture israéliens. Dans la liste interminable des crimes odieux commis par le régime nazi d’ « Israël » dans la bande de Gaza, il en est un dont on parle peu : la bestialité avec laquelle « Israël » traite les prisonniers palestiniens, les privant des droits les plus élémentaires garantis par les conventions internationales et les soumettant aux conditions d’incarcération les plus indignes, les plus dures et les plus violentes – Photo : Bashar Taleb

Par Robert Inlakesh

« C’est pire qu’Abu Ghraib » : voici comment Israël torture ses otages palestiniens.

Dans ce que Ronen Bar, le chef des services de sécurité intérieure du Shin Bet, a qualifié de « crise de l’incarcération », les prisons et les centres de détention israéliens détiennent collectivement 21 000 otages palestiniens.

Ces prisonniers ont été soumis à toute une série de méthodes de torture, l’un des centres de détention ayant été qualifié de pire qu’Abu Ghraib.

Le directeur de l’hôpital al-Shifa, le docteur Muhammad Abu Salmiya, a été libéré après avoir été détenu sans inculpation pendant des mois, ce qui a suscité la controverse au sein de l’establishment politique israélien.

À sa libération, le Dr Salmiya a parlé aux médias de l’horrible réalité à laquelle sont confrontés les détenus, notant que « les prisonniers dans les prisons israéliennes subissent différents types de torture ».

L’armée les traite comme des objets inanimés et les médecins israéliens nous ont agressés physiquement”. Il a également déclaré qu’aucune organisation internationale n’était autorisée à rendre visite aux détenus, ni à leur permettre d’avoir accès à des avocats, tandis que les prisonniers palestiniens étaient soumis à « de graves tortures et à des agressions quasi quotidiennes à l’intérieur des prisons, et se voyaient refuser tout traitement médical ».

L’un des sites où le Dr Salmiya a été détenu est le tristement célèbre centre de détention de Sde Teiman, une prison militaire créée pour détenir les Palestiniens qui ont été kidnappés à Gaza sans aucune charge.

Selon l’avocat palestinien Khaled Mahajneh, qui a récemment fait un compte rendu de première main des conditions de détention dans le camp après avoir été autorisé à le visiter, « le traitement est plus horrible que tout ce que nous avons entendu sur Abu Ghraib et Guantanamo ».

M. Mahajneh a déclaré que les quelque 4 000 détenus de Gaza, qui ont commencé à appeler Sde Teiman « camp de la mort » après le décès d’au moins 35 détenus dans des « circonstances inconnues », avaient les yeux bandés et étaient enchaînés en permanence, contraints de dormir courbés sur le sol.

Une douche hebdomadaire d’une minute était le seul moment où les chaînes étaient enlevées, ce que les détenus ont commencé à refuser parce que dépasser une minute entraînait une punition et qu’ils n’avaient pas de montre ou de minuteur, et que « dépasser la minute allouée expose les prisonniers à de sévères punitions, y compris des heures passées à l’extérieur dans la chaleur ou sous la pluie ».

Des récits de tortures graves, y compris de viols, ont également été relevés.

Des rapports publiés par CNN, le New York Times et l’UNRWA ont tous attesté de graves formes d’agressions sexuelles et de viols à Sde Teiman.

https://www.chroniquepalestine.com/chambres-israeliennes-torture-modele-qui-nous-menace-tous/embed/#?secret=1I6yMibqB2#?secret=0UiigwJpOZ

Un homme aurait été violé à l’aide d’une barre de métal, puis laissé à l’abandon en raison de ses graves blessures qui se sont infectées.

Les femmes ont également été soumises à des violences sexuelles. Une femme de 34 ans a témoigné auprès des Nations unies qu’ « un soldat de sexe masculin a enlevé nos hijabs, nous a pincées et a touché nos corps, y compris nos seins ».

Le journal Haaretz a révélé que des détenus palestiniens étaient régulièrement amputés d’un membre après que la circulation ait été coupée parce qu’ils avaient été attachés trop serrés.

Alors que la plupart des médias se sont intéressés au camp de détention de Sde Teiman, au moins 21 000 Palestiniens sont retenus en otage par le régime israélien, dans des installations qui n’ont été construites que pour accueillir 14 500 prisonniers.

Fin novembre, la journaliste palestinienne Baraah Abo Ramouz, qui venait d’être libérée dans le cadre d’un échange de prisonniers, a commenté les conditions de détention des femmes en déclarant ce qui suit :

« La situation dans les prisons est catastrophique. Les prisonnières sont maltraitées. Elles sont constamment battues. Elles sont agressées sexuellement. Elles sont violées. Je n’exagère pas. Les prisonniers sont violés ».

En raison des nouvelles mesures imposées depuis que le ministre israélien de la sécurité, Itamar Ben Gvir, s’est vu confier le pouvoir de contrôler les conditions de vie des prisonniers, la quasi-totalité des droits fondamentaux que le droit international impose d’accorder aux détenus leur sont retirés.

https://www.chroniquepalestine.com/quand-les-medecins-israeliens-se-font-tortionnaires/embed/#?secret=aAmUvEVnvP#?secret=n0vH2nxrF3

Dans la plupart des cas, il s’agit des droits à la nourriture, à l’eau potable, aux visites familiales, à la literie, etc… Les prisonniers palestiniens, dont la plupart sont détenus sans inculpation, sont régulièrement battus, souffrent de négligence médicale, sont interrogés de manière répétée sans la présence d’un avocat, sont affamés, reçoivent des crachats, sont victimes de violences verbales et sont maintenus à l’isolement.

Les méthodes de torture telles que les positions de stress, l’utilisation d’une chaise avec des pieds plus petits à l’avant, à laquelle les prisonniers sont attachés, et où ils sont forcés de déféquer sur eux-mêmes, ont longtemps été routinières et sont aujourd’hui plus que jamais utilisées.

Avant même le 7 octobre, des rapports faisaient état de l’exploitation de prisonniers pour effectuer des travaux forcés, ce qui équivaut à une forme d’esclavage.

Les détenus palestiniens sont interrogés dans des conditions de torture et de menace pour la vie de leur famille. Des cas de ce type se sont produits à l’encontre de prisonniers capturés par l’armée israélienne, qui ont été contraints d’avouer avoir commis des actes qu’ils n’auraient pas pu commettre le 7 octobre, et qui ont ensuite été présentés comme des preuves des atrocités commises par le Hamas, bien qu’il ait été prouvé que certaines de ces personnes n’étaient pas membres du Hamas.

Il suffit de dire que plus de 21 000 otages palestiniens sont torturés, affamés et abusés sexuellement à grande échelle, en violation flagrante du droit international.

Ce chiffre ne tient même pas compte des personnes précédemment détenues par l’armée israélienne dans la bande de Gaza, où un rapport de l’ONU publié le 12 juin indique que les forces israéliennes ont « systématiquement ciblé et soumis les Palestiniens à des violences sexuelles et sexistes, directement et en personne depuis le 7 octobre, y compris la nudité publique forcée, le déshabillage public forcé, la torture et les abus sexuels, ainsi que l’humiliation et le harcèlement sexuels ».

Ce rapport couvre divers cas de violence sexuelle et même de viol, mais il se concentre spécifiquement sur les crimes commis contre les Palestiniens pendant leur détention par les forces israéliennes.

Auteur : Robert Inlakesh

Robert Inlakesh est un analyste politique, journaliste et réalisateur de documentaires actuellement basé à Londres, au Royaume-Uni. Il a rapporté et vécu dans les territoires palestiniens occupés et travaille actuellement avec Quds News et Press TV. Il est le réalisateur de Steal of the Century: Trump’s Palestine-Israel Catastrophe.
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Exécution des prisonniers : une pratique sioniste ancrée depuis 1948


jeudi 19 septembre 2013, par Fadwa Nassar

L’éxécution du prisonnier Islam Toubassi, jeune Palestinien de 22 ans, arrêté par les forces de l’occupation, soulève à nouveau la pratique courante de l’occupation, depuis 1948, envers les prisonniers palestiniens et arabes. Islam Toubassi a été arrêté à l’aube du mardi 18 septembre, dans le camp de Jénine, lors d’un nouveau raid mené contre le camp de Jénine, par plus de 100 soldats de l’occupation. Islam Toubassi fut réveillé par les soldats, selon le témoignage de son frère Ibrahim, qui ont tiré sur lui, le blessant à la jambe. Il est arrêté et emmené par les soldats de l’occupation. Quelques heures plus tard, son corps est livré à la famille. Il a été froidement exécuté par l’occupant, la blessure à la jambe n’ayant pu certainement pas entraîner la mort.

Des dizaines de prisonniers ont été, depuis l’Intifada al-Aqsa, exécutés par l’occupant sioniste, de cette manière, c’est-à-dire après leur arrestation, au cours de leur transport dans les blindés de l’armée d’occupation, ou dans les postes d’arrestation. En tout cas, avant leur transfert en prison et avant leur « jugement ». Souvent blessés, ils sont tout simplement achevés. L’occupant ne s’encombre pas des Palestiniens : il les exécute. C’est la pratique des « droits de l’homme » du colonisateur raciste, que le monde « libre » occidental continue à soutenir, en refusant de le dénoncer, en poursuivant ses alliances militaires, économiques et culturelles avec lui, et en lui assurant une couverture politique et diplomatique. La communauté internationale, ONU et pays impérialistes, CICR et associations des droits de l’homme, sont aussi responsables que les criminels qui ont achevé le martyr Islam Toubassi. Nous n’avons aucune illusion là-dessus, même si un responsable de l’Autorité Palestinienne a appelé à porter cette affaire devant les tribunaux internationaux, pour juger le nouveau crime perpétré par l’Etat sioniste. Un simple appel pour se dédouaner, pour empêcher la révolte.

Appeler à traduire l’Etat colonial en justice, pour ce nouveau crime, relève du ridicule, quand on sait que l’exécution des prisonniers a toujours été une pratique de cet Etat, depuis 1948. C’est ce que vient de dévoiler, noir sur blanc, un nouveau livre paru sur les prisonniers palestiniens, entre 1948 et 1953, à partir de témoignages de ces Palestiniens encore vivants, qui vivent aujourd’hui dans les territoires occupés en 1948, sur lesquels fut installée la colonie israélienne. La lecture des témoignages qui se recoupent souvent, ne laisse aucun doute, puisque la plupart des faits racontés sont corroborés par les archives de l’Etat colonial, d’une part, et celles du CICR, de l’autre.

Des camps de concentration
Le livre publié récemment par l’Institut des Etudes Palestiniennes, écrit par l’historien Mustafa Qubbaha et le journaliste écrivain Wadi’ Awawdeh, comble une étape importante de l’histoire des prisonniers palestiniens et des prisons et camps de concentration sionistes, dans la Palestine occupée, qu’ils viennent tout juste de proclamer « Etat d’Israël ». Sitôt l’Etat proclamé, les rafles commencent, partout et sans motifs. La plupart des hommes considérés comme pouvant porter des armes furent emmenés, de force ou par la ruse, et incarcérés. De 1948 à 1953, entre 8000 et 120000 détenus palestiniens furent placés dans des camps, quelques-uns provisoires, d’autres permanents, comme le camp d’Ijlil, le plus vaste, où ont été détenus près de 4000 Palestiniens, en majorité des civils. Dans ce camp situé au nord de Yafa, fut froidement exécuté Salim Yafaoui, membre du comité national ayant organisé la défense de la ville de Yafa, en 1948. Le résistant fut exécuté par un gardien du camp, par une balle tirée dans le dos. Son corps fut exposé pendant plusieurs jours, « pour servir de leçon », avant d’être remis au CICR. Le second camp fut celui de Atlit, installé en juillet 1948. Plusieurs détenus palestiniens furent exécutés, sans la moindre justification, dont Hassan, du village de Zarkouna, dans la région de Yafa. Il s’était proposé pour aller cueillir des fruits que les gardiens souhaitaient avoir. A peine s’est-il déplacé qu’il fut froidement assassiné, dans le dos, encore une fois.

Dans trois autres camps de concentration, les prisonniers étaient forcés de travailler. C’était le cas pour les camps de Sarafand (camp militaire britannique transformé en prison), camp Tel Levinsky et le camp d’Um Khaled.

La forteresse historique de Akka fut transformée en prison par les Britanniques, qui y exécutèrent les premiers prisonniers martyrs, Fouad Hijazi, Ata Zeer et Mohammad Jamjoum, le 17 juin 1930, suite à la première révolte d’al-Bouraq, contre la présence sioniste aux environs de la mosquée al-Aqsa. Lorsque les sionistes s’emparent du pays, ils maintiennent la prison dans la forteresse et exécutent 19 prisonniers, au moins, selon leurs compagnons, après avoir été sommairement jugés par un tribunal militaire.

Le témoignage de Jumaa Ghanem de Tiret al-Karmel, qui fut détenu dans la prison de Akka, est sans équivoque : « Un tribunal d’exception fut installé, dans le poste de police. Ils nous prenaient un à un, nous entendions un peu plus tard trois coups de feu, nous ne savions pas ce qui se passait. Mais cependant, personne ne revenait. Nous avions pensé qu’ils voulaient juste nous terroriser. Mon tour est arrivé. Deux soldats m’emmènent vers la place de la prison. J’y retrouvais tous ceux qui ont été emmenés avant moi. Leurs corps inanimés étaient plongés dans le sang. Je me suis retrouvé devant le juge, entouré de trois officiers et de deux traducteurs… »

La barbarie de l’occupant sioniste ne date pas d’ajourd’hui, comme peuvent le prouver tous les massacres commis entre 1947 et 1948, pour semer la terreur et obliger les survivants à quitter leur pays. Mais ceux qui sont restés, eux, ont dû subir l’humiliation et la terreur quotidienne, ils ont dû assister à la destruction brutale de leur pays, de leurs villes et de leurs villages. Ils furent pourchassés, emprisonnés, encerclés, puis soumis à un régime militaire. Et c’est aussi dans ces camps de concentration que l’occupant a installés, qu’ils ont réalisé la véritable nature de ces envahisseurs venus d’ailleurs.

Fadwa Nassar
18 septembre 2013

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