Entrevue avec M. Thielemans au sujet de son voyage à Tel-Aviv


Tapis de bombes pour Gaza, de fleurs pour Tel-Aviv
Tapis de bombes pour Gaza, de fleurs pour Tel-Aviv

Des représentants des comités de solidarité avec la Palestine ont eu un entretien avec le bourgmestre de Bruxelles M. Thielemans ce mardi 22 septembre.

Mais avant d’accorder cet entretien un collaborateur du bougmestre avait fait savoir que le bourgmestre ne souhaitait pas recevoir la délégation tant que certaines personnes sur la Grand Place continuaient à porter des pancartes avec les mots « Tapis de fleurs pour Tel Aviv – Tapis de bombes pour Gaza ». Lorsque ces personnes ont cessé de porter ces pancartes, la délégation a été reçue. Leur porte-parole a communiqué au bourgmestre et à ses collaborateurs les remarques suivantes relatives à leur voyage de la semaine dernière à Tel Aviv.

Le bourgmestre M. Thielemans était d’accord avec certaines de ces remarques, mais pas avec toutes.

Il a précisé que la Ville de Bruxelles n’a pas contribué financièrement aux festivités organisées à Tel-Aviv. La seule contribution de la Ville de Bruxelles à Tel Aviv consistait en la présence et la prise de parole du bourgmestre lors de la cérémonie d’inauguration du tapis de fleurs.
Enfin le bourgmestre M. Thielemans a estimé utile que les mandataires politiques continuent à entretenir des contacts avec des autorités locales israéliennes. Les comités belges de solidarité Palestine et la société civile palestinienne sont d’avis que ces contacts sont à éviter afin d’isoler ainsi le gouvernement israélien. Cela l’incitera à entrevoir que seule une solution acceptable aux problèmes des Palestiniens, telle que prévue dans les résolutions des Nations Unies, pourra mettre fin à son isolement.

1.Avant la création de Tel Aviv des Palestiniens vivaient à cet endroit. A l’endroit où a été bâtie la ville de Tel Aviv se trouvaient 6 villages palestiniens : Jamasin, Summeil, Abu Kabir, Sheikh Muwanis, Jrish et Salameh (http://www.nakbainhebrew.org/index.php?id=374). Des dizaines de milliers de Palestiniens ont dû quitter leurs villages en 1948 et ont perdu leurs terres et maisons. Maintenant ils vivent dans des camps de réfugiés (surtout à Gaza). Ils n’ont même plus accès aux terres de leur région natale et n’ont pas le droit d’y retourner ni de s’y installer.

2.”100 Tel-Aviv” est aussi une grande occasion de propagande…
-vers l’étranger: (e.a. les “plages” de sable de Tel Aviv) à New York, Paris, Vienne, Copenhague,…
-vers sa propre population: la présence de plusieurs bourgemestres de capitales européennes doit donner à ses propres habitants l’impression qu’ Israel a le soutien du monde entier.

Le gouvernement israélien a presque certainement contribué au budget (total de 10 millions d’euros) de ces évènements…le même gouvernement qui est maintenant accusé d’avoir commis des crimes de guerre dans la bande de Gaza et où le blocus persiste.

3. Le voyage du bourgmestre a été payé par la ville de Tel-Aviv…mais le bourgmestre l’a nié lors de l’entretien

4. Le maire de Tel Aviv est du parti travailliste, parti qui était au pouvoir au moment de la guerre dans la bande de Gaza, et le chef du parti, Barak, était même ministre de défense en janvier 2009.

5. L’explication donnée par M. Thielemans du motif de son voyage témoigne du principe d’équidistance: on met les deux partis sur un pied d’égalité…bien qu’il y a un rapport de force tout à fait déséquilibré.

6. Il parle de l’esprit “des accords d’Oslo”…mais ces accords ne sont plus appliqués depuis longtemps.

7. Israel ne veut pas de négociations: sous prétexte qu’il n’y a pas d’interlocuteur acceptable du côté palestinien: l’OLP n’était pas acceptable, le Hamas non plus…Israël veut uniquement négocier avec des Palestiniens qui acceptent ses conditions.

Quel sens cela a-t-il d’essayer de dialoguer avec un régime qui ne veut pas dialoguer avec son voisin?

8. Au lieu de négocier, Israël applique la politique du fait accompli:
-guerre dans la bande de Gaza
-blocus quasi total de la bande de Gaza depuis deux ans: (l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, n’obtient même pas l’autorisation de faire entrer des crayons à Gaza pour la rentrée scolaire).
-construction du mur
-construction de nouveaux logements à Jérusalem-Est et dans des colonies en Cisjordanie

9. D’après la commission des droits de l’homme de l’ONU, Israel a commis des crimes de guerre pendant la guerre dans la bande de Gaza.

10. Israel n’accepte pas la décision de la cour internationale à La Haye d’arrêter la construction du mur et de démolir la partie qu’elle a déjà construite

11. Le gouvernement en place en Israel est de droite…(droite+extrême droite)…il nous semble très naïf à croire qu’il veut la paix.

Le Boycot National Committee (plate-forme palestinienne qui coordonne la campagne Boycot, Désinvestissement et Sanctions) trouve que

-chaque initiative organisée ou sponsorisée par un pouvoir public israélien (comme les festivités “100 ans Tel Aviv”) doit être boycotté

-des visites rendues sur place par de mandataires publics sont à éviter…

et nous sommes du même avis.

Nous demandons à chaque personne occupant une fonction publique et à tout artiste, académicien, sportif,…d’adhérer à cet appel.

Si Tel-Aviv veut fêter son 100 anniversaire avec des fleurs…pourquoi pas alors acheter les fleurs à Gaza: il y a 3.000 cultivateurs de fleurs qui produisent plus de 50 millions de fleurs par an…mais en 2009 uniquement 10% a reçu l’autorisation de la douane israélienne de passer la frontière avec Israël…ce qui tue le secteur horticole dans la bande de Gaza, secteur qui occupe +/- 15.000 personnes.

On n’a rien contre des échanges dans la sphère de la vie privée (people to people) mais dans ce cas il s’agit d’un échange officiel entre représentants politiques.

Un refus de l’invitation par le bourgmestre aurait eu un effet beaucoup plus important que d’y aller.

Moi, Mustapha Kessous, journaliste au « Monde » et victime du racisme


LE MONDE | 23.09.09 |

Brice Hortefeux a trop d’humour. Je le sais, il m’a fait une blague un jour. Jeudi 24 avril 2008.
Le ministre de l’immigration et de l’identité nationale doit me recevoir dans son majestueux bureau. Un rendez-vous pour parler des grèves de sans-papiers dans des entreprises. Je ne l’avais jamais rencontré. Je patiente avec ma collègue Laetitia Van Eeckhout dans cet hôtel particulier de la République. Brice Hortefeux arrive, me tend la main, sourit et lâche : « Vous avez vos papiers ? »

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PLATEFORME LAIQUE FEMINISTE CONTRE L’INTERDICTION DU VOILE A L’ECOLE


Nous, citoyennes d’origines et de convictions diverses, mais se reconnaissant toutes dans les combats féministes et la laïcité, nous sommes atterrées par le nouvel accès de fièvre autour de la question du voile.

Nous voulons dire avec force que nous en avons assez de l’instrumentalisation qui est faite de l’émancipation des femmes pour interdire le voile à l’école. Comme s’il s’agissait là du dernier obstacle à la parfaite égalité entre hommes et femmes. Oubliées les violences, les inégalités professionnelles et salariales, la marchandisation du corps des femmes dans la publicité… Tous combats qui rassemblent l’ensemble des femmes, qu’elles soient voilées ou non.

Si nousne partageons pas toutes la même analyse sur le sens du voile, nous sommes toutes d’accord sur un point : nous sommes contre l’interdiction du voile à l’école, et ce pour plusieurs raisons :

Outre qu’aucune émancipation ne peut être imposée de l’extérieur, nous pensons que la première condition pour que les femmes aient réellement le choix de leur vie, c’est l’indépendance économique, qui résulte de l’accès à l’éducation et l’emploi. L’interdiction du voile risque de pousser certaines jeunes filles vers un repli sur leur famille et leur communauté, les privant ainsi de possibilités de se frotter à d’autres conceptions des rapports femmes/hommes et du rôle que peuvent jouer les femmes dans la société, entre autres. De plus, elle va encore fragiliser un groupe déjà triplement discriminé comme femmes, et comme le plus souvent d’origine immigrée et de classes populaires.

Par ailleurs, même si la plupart des jeunes filles concernées acceptent d’enlever leur voile en classe, où est le progrès ? Qu’est-ce que cela changera à leurs convictions, au partage de valeurs, sinon de crisper un peu plus leurs rapports avec la société si mal nommée « d’accueil » ? Notre conception de la laicité implique la séparation de l’Eglise et de l’Etat, mais pas la séparation des croyants et des non-croyants. Nous croyons à la rencontre, à la remise en question de part et d’autre de nos stéréotypes, au dialogue, au débat, et devons malheureusement constater qu’actuellement, les premières concernées en sont presque complètement absentes.

Nous faisons nôtre le point de vue de Shirin Ebadi, militante iranienne des droits humains et prix Nobel de la paix 2003, qui se bat en même temps contre l’obligation du port du foulard en Iran et pour le droit des femmes musulmanes vivant en Europe de le porter si elles le souhaitent. « Il faut laisser aux gens leur liberté », dit-elle. C’est aussi notre point de vue : nous réclamons pour toutes les femmes, voilées ou non, musulmanes ou non, le droit de porter le voile pour qu’elles puissent un jour, ou pas, l’enlever à partir d’une démarche libre et personnelle.

Nous souhaitons une véritable action dans les écoles pour s’opposer aux pressions et aux menaces, d’où qu’elles viennent, pour soutenir les jeunes filles qui refusent le voile et confirmer l’absolue obligation pour toutes et tous de suivre l’ensemble du cursus scolaire. Nous demandons à la Communauté française de ne pas suivre son homologue flamande mais au contraire, d’encourager les écoles qui ouvrent leurs portes à l’ensemble des élèves.

Zoé Genot, députée fédérale ECOLO Bxl-H-V
rue de Louvain 21, 1008 Bruxelles
tel 02.549.90.59, fax 02.549.87.98, zoe.genot@ecolo.be

http://web4.ecolo.be/spip.php?auteur15
http://www.zoegenot.be/

La « No fly list », un nouvel instrument contre la liberté d’expression


dupret
Le 19 août 2009 , le jumbo d’Air France vol 438 qui effectuait le trajet Paris-Mexico sans escale s’est vu refuser de survoler le territoire des Etats-Unis. En conséquence il a dû changer d’itinéraire, piquer vers le Sud, contourner la Floride par les Caraïbes, ce qui a signifié une heure de vol supplémentaire.

Alors que nous volions au milieu de l’Atlantique, un membre de l’équipage est venu me voir pour me dire, au nom du capitaine, que ce changement de trajectoire, qui allait apparaitre sur les écrans, était dû à ma présence à bord. Après le décollage ils avaient envoyé la liste des passagers aux autorités américaines qui ont répondu que je figurais sur leur liste noire, avec interdiction de survoler les Etats-Unis. La même situation s’était présentée quelques mois auparavant, avec M. Hernando Calvo, un journaliste du journal Le Monde Diplomatique. A cette occasion l’avion avait dû même faire escale à la Martinique pour se réapprovisionner en kérosène.

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