On y croyait…


anniebannie a grandi avec cet hymne et ça fait un peu mal de l’entendre aujourd’hui; mais c’est comme ça. rien à faire. niks te doen

et il y avait aussi celui-ci (je l’ai mis en ligne il y a deux ans sans doute)

« Prends l’initiative…. al-Aqsa est en danger »




lundi 19 juillet 2010, par La Rédaction

L’Institution internationale d’al-Quds, dont le siège principal est à Beirut, a lancé aujourd’hui 19 juillet 2010 une campagne internationale pour la défense de la mosquée al-Aqsa, dans la ville d’al-Quds, intitulée : « Prends l’initiative… al-Aqsa est en danger ».

Au cours d’une conférence de presse conjointe à Beirut et à Khartoum (Soudan), au moment même également où se tenait une conférence de presse pour la même sujet à Amman en Jordanie, les responsables de l’Institution Intenationale d’al-Quds ont expliqué le pourquoi et le comment de la campagne.

Pour faire face au danger qui menace la ville d’al-Quds et la mosquée al-Aqsa, par la judaïsation et la partition de la mosquée entre juifs et musulmans, par la défiguration du caractère arabo-musulman de la ville sainte, par la colonisation sioniste et le nettoyage ethnique de sa population, selon le plan sioniste prévu consistant à proclamer la ville d’al-Quds en tant que « capitale juive », et dans le cadre du silence et et de la négligence arabes et musulmanes où la population maqdisie est abandonnée victime de ce fléau.

La coalition de plusieurs associations civiles dans le monde arabe lancent la campagne « Prends l’initiative… Al-Aqsa est en danger » pour que les individus assument leur responsabilité dans la défense de la ville d’al-Quds, de sa population et de ses lieux saints, notamment la mosquée al-Aqsa, cible première de la haine sioniste.

Parce que la défense d’al-Aqsa dépend de nous, de nous tous, que chacun prenne l’initiative d’agir, du lieu où il se trouve, sous la forme qu’il souhaite et les moyens dont il dispose. Al Aqsa et al-Quds méritent à être connus, les légendes et les mensonges forgés par les sionistes doivent être dénoncés et démantelés et la vérité doit être montrée en plein jour.
La lutte de la population d’al-Quds doit être connue, elle doit faire partie de notre culture quotidienne. Nous devons aller à la recherche de l’information, nous devons la diffuser, nous devons la traduire par les poèmes, les nouvelles, les peintures, les photos et autres expressions artistiques.

Prends l’initiative… n’attends pas autrui… ne fais pas porter la responsabilité de l’inaction à autrui… agis, autant que tu peux et là où tu peux…

C’est le message transmis aujourd’hui par la conférence de presse.

(Lundi, 19 juillet 2010)

Bibi l’arnaqueur


Israël a eu de nombreux dirigeants de droite depuis que Menachem Begin a promis « beaucoup d’Elon Morehs », mais aucun n’a jamais été comme Netanyahu, qui nous le fait par le mensong

Gideon Levy

Lundi 19 Juillet 2010

Cette vidéo aurait dû être interdite de diffusion aux mineurs. Cette vidéo aurait dû être montrée dans chaque maison d’Israël, puis envoyée à Washington et à Ramallah. Interdite aux yeux des enfants de façon à ne pas les corrompre, mais diffusée partout dans le pays et dans le monde, pour que tout le monde sache qui dirige le gouvernement d’Israël. Channel 10 a présenté : Le véritable (et malhonnête) visage de Benjamin Netanyahu. Diffusé vendredi soir sur Cette semaine avec Miki Rosenthal, le film avait été tourné secrètement en 2001, lors d’une visite du citoyen Netanyahu au domicile d’une famille endeuillée, dans la colonie d’Ofra, et de façon incroyable, il n’avait pas fait grand bruit.

La scène était à la fois pathétique et scandaleuse. Le plus dévoué des partisans de Netanyahu, convaincu qu’il est l’homme qui nous donnera la paix, aurait immédiatement changé d’avis. Les présidents Barack Obama et Shimon Peres, qui continuent à prétendre que Netanyahu apportera la paix, auraient parlé autrement s’ils avaient vu ce vidéoclip secret. Même la réticence du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à mener des négociations directes avec l’homme de la vidéo serait compréhensible. De quoi peut-on discuter avec un bonimenteur dont le seul but est de « donner 2% pour éviter d’en donner 100 », comme son père le lui a enseigné, lequel citait son grand-père.

Israël a eu de nombreux dirigeants de droite depuis que Menachem Begin a promis « beaucoup d’Elon Moreh », mais aucun n’a jamais été comme Netanyahu, qui nous le fait par le mensonge, pour narguer l’Amérique, rouler les Palestiniens et nous induire tous en erreur. L’homme dans cette vidéo s’est trahit lui-même par ses propres mots, se révélant un arnaqueur, et maintenant, il est une fois encore Premier ministre d’Israël. N’essayez pas de prétendre que depuis il a pu changer. Une façon de penser aussi tordue ne peut pas changer avec les années.

Oubliez le discours à l’université Bar-Ilan, oubliez les satisfactions virtuelles de sa dernière visite aux Etats-Unis ; c’est là le vrai Netanyahu. Arrêtons de prétendre que ce sont les Palestiniens qu’il faut blâmer pour l’échec des accords d’Oslo. Netanyahu a étalé la vérité toute nue devant ses hôtes à Ofra : il a torpillé les accords d’Oslo de ses propres mains et par ses propres actes, et même qu’il en est fier. Après des années où on nous a dit que c’était les Palestiniens qui étaient responsables, la vérité a éclaté, de source sûre.

Et comment a-t-il fait ? Il l’a rappelé, il a dit comment il avait conditionné sa signature de l’accord d’Hébron en 1997 au consentement américain qu’il n’y aurait aucun retrait des « sites militaires spécifiés, » et il a insisté sur le fait que c’est lui qui avait choisi lesdits sites, comme la vallée du Jourdain tout entière, par exemple. Et de se vanter : « Pourquoi est-ce important ? Parce que depuis cet instant, j’ai mis fin aux accords d’Oslo, ». Le véritable Netanyahu fanfaronne aussi sur sa connaissance de l’Amérique : « Je sais ce qu’est l’Amérique. L’Amérique, c’est quelque chose qu’on peut facilement faire bouger. ». Pour information de la Maison-Blanche.

Il qualifie le président US de l’époque, Bill Clinton, d’ « extrêmement propalestinien » et il affirme que les Palestiniens veulent nous jeter à la mer. Avec de telles convictions rétrogrades, qui pourrait soutenir de façon convaincante qu’il veut un accord.

Ces propos sont profondément déprimants. Ils confirment toutes nos peurs et tous nos soupçons : que le gouvernement d’Israël est dirigé par un homme qui ne croit pas les Palestiniens et qui ne croit pas dans la possibilité d’un accord avec eux, qui pense avoir Washington dans sa poche et pouvoir les duper. Inutile de parler de la coalition imbuvable de droite de Netanyahu comme d’un obstacle à la paix. A partir de maintenant, disons simplement que c’est Netanyahu qui ne la veut pas, la paix.

Et si le Kadima rejoint le gouvernement et Israel Beitenou le quitte ? Rien ne changera. Et si Danny Danon passe à gauche et Tzipi Hotovely rejoint la Paix maintenant ? Netanyahu ne le veut pas.

S’il l’avait dit aussi honnêtement qu’il l’a fait à Ofra quand il croyait que la caméra ne filmait pas, on aurait pu alors lui pardonner ses positions extrêmes. C’est son droit de penser comme cela et de croire qu’il a été élu pour cela. Les gens ont eu ce qu’ils ont choisi. Mais quand Netanyahu cache ses véritables positions sous un filet de camouflage et qu’il les emmêle dans un tissu de mensonges, il ne réduit pas seulement les chances d’arriver à un accord, il nuit aussi à la culture politique d’Israël. Beaucoup de gens peuvent vouloir un Premier ministre nationaliste de droite, mais un Premier ministre qui est un arnaqueur ? Est-ce trop attendre de Netanyahu qu’il nous parle avec clarté, comme il a parlé à Ofra ? Pourquoi une poignée de colons mériterait-elle de connaître la vérité, et pas nous ? Dites-nous la vérité, Netanyahu. Parlez-nous comme si les caméras étaient off, tout comme vous le pensiez alors, en 2001, à Ofra.

Ha’aretz – traduction : JPP
http://www.info-palestine.net/

Campagne de solidarité avec les Palestiniens dans 16 villes françaises


Pour le 6ème jour consécutif, la campagne de solidarité avec les Palestiniens se poursuit dans 16 villes françaises, englobant des soirées musicales, la présentation des pièces de théâtre et la distribution des tracts sur les plages et dans les places et les rues, et ce en vue de faire connaître la souffrance des Palestiniens du fait de l’occupation israélienne.

Dans un entretien accordé à la chaîne satellitaire al-Jazzera, M. Nicolas Chahchahani, vice-président de l’association française Europe- Palestine, qui avait lancé cette initiative, a indiqué que cette campagne avait été lancée le 10 juillet aux plages de la région de la Normandie et qu’elle prendra fin le 25 du même mois à Avignon, soulignant que les participants à cette campagne appartiennent, outre la France, à nombre de pays, dont la Grande Bretagne, le Belgique, l’Italie et l’Espagne.

Il a fait savoir que les activités de cette campagne envisagent d’informer les gens de la tragédie du peuple palestinien, du blocus israélien imposé à Gaza et de la colonisation accélérée en Cisjordanie et à al-Qods.

info voir ici

Un espoir pour les gueules cassées d’Irak


anniebannie : il n’y a pas de pardon, pas d’expiation pour de tels crimes, pour ces vies brisées.

dimanche 18 juillet 2010, par Annick Cojean

Ici s’exprime toute la souffrance d’Irak. Ici, au cœur d’Amman, à quelque mille kilomètres de Bagdad, résonnent les pleurs et les prières, les cris et les cauchemars, les râles et les colères d’un peuple fracassé et saigné à vif. Ici, dans cet hôtel désuet d’un quartier populaire, bat le pouls d’un pays saccagé, devenu fou.

Les couloirs sont tranquilles. Le personnel attentif fait en sorte que les pensionnaires en provenance du chaos trouvent un maximum de quiétude et de sérénité entre deux soins vitaux prodigués à l’hôpital tout proche. Pourtant, c’est la guerre que l’on respire ici et que l’on touche du doigt. La guerre, ses stigmates, ses dégâts.

Chaque chambre cache une histoire horrible. Chaque visage, défiguré, raconte une vie brisée. Les blessés qui parviennent dans ce lieu sont parmi les plus graves qui existent. Ce ne sont pourtant que de simples civils. L’un a sauté sur une mine en allant à l’école. L’autre, jouant au foot sur une place de marché, fut victime d’un attentat-suicide. Un troisième, sortant de sa maison, s’est retrouvé au milieu d’un tir croisé entre Américains et Irakiens. Ils ont perdu des membres, leur corps est en miettes et leur chair brûlée. Pour chaque mort dans cette guerre sans nom, il faut compter au moins quatre à cinq blessés. Le vieil Amman Palace pourrait être renommé l’Auberge des gueules cassées d’Irak.

Abdullah n’avait que 6 ans, le 16 octobre 2006, lorsque sa vie a basculé. C’était un jour spécial, celui des funérailles de son grand-père assassiné la veille par un groupe militaire. Pour la première fois, le petit écolier avait été admis dans le groupe des hommes. Fier et droit, il se tenait près de son père, Dahoud, près de la tente abritant la dépouille du grand-père dans le quartier Shaab de Bagdad, lorsqu’une bombe explosa dans un marché, de l’autre côté de la rue.

Les cris, le sang, la pagaille attirèrent un afflux de sauveteurs et curieux. Dahoud, officier de police, avait trop l’expérience de ce type d’attentat pour ne pas savoir qu’une explosion est souvent suivie d’une seconde, à l’endroit où la foule s’est concentrée. D’un geste assuré, il pria Abdullah et ses proches de ne pas bouger.

C’est alors qu’est arrivée une voiture. A toute vitesse. Avant l’explosion, Dahoud put juste apercevoir le véhicule modifier sa trajectoire et foncer sur le groupe en deuil. Dix secondes plus tard, grièvement brûlé et blessé à une jambe, il sombrait dans le coma. Six membres de la famille furent tués, quinze autres blessés. Uniquement des hommes, les femmes étaient restées à la maison. On les transporta dans les hôpitaux alentours ; ils furent si dispersés qu’il fallut quelques jours pour recenser tout le monde. Et trouver Abdullah. Déchiqueté par la bombe, méconnaissable, il gisait sur un lit du vaste complexe médical où l’avait déposé un voisin.

A son réveil, Dahoud n’eut qu’un seul cri : « Abdullah ! Où est-il ? » La famille lui mentit. « Il va bien, un peu blessé, bien sûr, mais ça va. » Dahoud n’y a pas cru. « Conduisez-moi auprès de lui ! » Cela prit du temps, le père étant lui-même en très mauvais état. Mais il put se rendre au chevet de son fils. Et là… « Il n’avait plus de visage, dit-il d’une voix grave et posée, la barbe taillée de près et le regard profond. On voyait les os des pommettes, la mâchoire inférieure était broyée, les dents, le nez, un œil avaient disparu. Il lui manquait aussi un pied. Je n’ai pas pu rester. »

Il était clair qu’à l’intérieur du système médical irakien, Abdullah, qui ne pouvait ni parler ni s’alimenter, était foutu. Les sanctions internationales et l’embargo à l’encontre de Saddam Hussein avaient gravement détérioré la qualité des soins. Les années de guerre ont achevé d’anéantir le système de santé.

L’électricité est une denrée aléatoire et limitée dans les hôpitaux publics, de même que certains produits pourtant indispensables. Les conditions d’hygiène sont déplorables, aucune opération sophistiquée de plus de deux heures ne peut y être tentée. Les meilleurs spécialistes ont d’ailleurs déserté le pays entre 2004 et 2006, angoissés devant les vagues d’assassinats et de kidnappings touchant le corps médical, certains attentats se produisant à l’entrée même des hôpitaux.
« Des médecins généralistes lui ont prodigué les soins de première urgence, raconte Dahoud. Mais l’hôpital était gorgé de blessés, il en arrivait même chaque jour. Abdullah, en Irak, n’avait aucun avenir. »

Sa chance fut qu’un docteur jordanien de Médecins sans frontières (MSF) passe un jour dans l’établissement, s’intéresse au cas du petit garçon et informe ses parents d’un programme exceptionnel visant à acheminer en Jordanie les blessés les plus graves afin de leur prodiguer gratuitement les soins sophistiqués adéquats.

Un dossier fut rapidement établi et Abdullah est parti pour Amman, avec un oncle, Dahoud étant encore hospitalisé à Bagdad. Puis il a pris le relais, quémandant auprès de sa hiérarchie un congé sans solde de près d’un an, revenant quelques mois en Irak, puis repartant au gré des soins et opérations requis pour son fils. « Ces congés de plusieurs mois commencent à poser un sérieux problème professionnel, confesse-t-il. J’ai songé à démissionner. Mais comment me le permettre alors que seize personnes dépendent de mon salaire ? » Seize. Sa mère, sa femme, ses enfants, les enfants d’un frère mort dans l’attentat, ses sœurs dont les maris sont décédés le même jour, ainsi que leurs enfants…

Abdullah a dû subir de multiples opérations. Un chirurgien allemand, André Eckardt, est même venu spécialement à Amman pour amorcer la reconstitution de son visage et greffer sur ses pommettes un morceau de peau et de muscle prélevé sur son dos. On lui a refait une paupière et fourni un œil artificiel. Il faut aussi lui fabriquer un nez et peaufiner les lèvres, car les mouvements de sa bouche sont encore trop limités.

« Mais il revit ! Il ne porte plus de masque, s’est habitué à courir avec sa prothèse, s’est fait des copains presque aussi fracassés que lui et ne rêve plus que de retourner à l’école. Il a déjà perdu deux ans, alors qu’il veut désormais être médecin ! »
Le cas d’Abdullah est bien connu du personnel MSF en charge de ce programme démarré à l’automne 2006. Mais il est tant d’autres noms que pourraient citer médecins, chirurgiens, infirmiers, kinés ou psychologues. Tant d’autres histoires qui les ont bouleversés et auxquelles ils ont tenté de donner à tout prix un prolongement heureux. En quatre ans, 1 030 blessés ont été accueillis ainsi et soignés. Et des centaines de demandes sont en attente.

« Chaque patient qui arrive ici me lance un défi personnel, explique le docteur Ali Al-Ani, chirurgien orthopédique. Chaque cas est d’une complexité extrême, non seulement à cause de la gravité des blessures, mais aussi de leur ancienneté, de leur infection et de leur résistance aux médicaments. Cela nécessite parfois des opérations de douze heures, un suivi, des mois d’hospitalisation. » Tout ce qui s’avère impossible en Irak.

« Nos professeurs, à la fac de médecine, avaient déjà une belle expérience de la chirurgie de guerre. Mais ici, chaque cas pose des problèmes presque inédits. Je retourne vers mes livres, recherche de l’information, discute avec mes confrères, rapporte radios et photos à mon père, lui aussi médecin réfugié, pour quêter son avis. Ce que nous voyons est effroyable. Mais chaque amputation évitée est une victoire. Et nos patients arrivés en civière ou en fauteuil roulant repartent tous debout. »

Ce programme conçu par MSF est fascinant. Contrainte de quitter l’Irak au moment où le pays connaissait une vague d’attentats sans précédent et où les médecins étaient une cible favorite des gangs et groupes divers, l’organisation ne pouvait se résoudre à laisser la population sans soins. Ainsi est née l’idée de soigner hors frontières.

Pas simple, et forcément coûteux : de 12 000 à 15 000 dollars (9 500 à 12 000 euros) par patient. Car cela impliquait un dispositif rigoureux pour repérer les blessés, les acheminer en terre étrangère en veillant à leur visa et leur sécurité, les loger et les prendre entièrement en charge pour plusieurs mois… MSF n’avait encore jamais conçu pareil projet. Mais la Jordanie s’est révélée accueillante.

L’organisation y loue un étage de l’hôpital du Croissant-Rouge d’Amman, une cinquantaine de lits, deux blocs opératoires. Ainsi qu’un hôtel capable d’accueillir 150 personnes (une centaine de patients et leurs accompagnants) où ont été aménagées des salles de kiné et d’exercices, de rencontres et de soins. Le personnel (85 personnes) est essentiellement irakien et jordanien, au service d’une chirurgie orthopédique, maxillo-faciale et plastique reconstructrice.

« Personne ne peut avoir idée des souffrances du peuple irakien !, observe le docteur Zaineb Razzak, anesthésiste formée elle aussi en Irak. Combien sont-ils qui ne peuvent plus bouger, manger, se laver, ouvrir une porte ? On annonce des attentats qui font 30 ou 50 morts. Et puis on tourne la page. Mais combien de blessés, brûlés, mutilés, défigurés, enfermés et cachés à jamais au fond de leur logis ? Les explosions font des dégâts qu’on ne peut imaginer. Mais le monde s’en fout et le départ prochain des Américains ne fera qu’accroître l’indifférence. Quelle détresse, pourtant, en Irak ! Quelle misère ! Quelle folie !  »

Les médecins se battent. Heureux, hors d’Irak, de travailler pour les Irakiens. Satisfaits d’apporter aux plus miséreux ce qu’ils ne pourraient assurer en Irak. Etudiant avec intensité les dossiers – radios, photos, analyses – des candidats aux soins transmis via Internet par un réseau d’une dizaine de médecins opérant en Irak, chargés de visiter les hôpitaux et de repérer les patients éligibles au programme MSF. Soucieux, enfin, de perfectionner leur technique et d’offrir les meilleurs soins du monde : allongement des os, greffes, chirurgie micro-vasculaire… « Certains pays de l’Ouest ont certainement plus de connaissances théoriques. Mais c’est ici que nous avons le plus d’expérience ! », note le docteur Nasr Al-Omani, chirurgien plastique.

Kefah avait 23 ans et rêvait de devenir journaliste quand, en 2003, un tir de roquette américain a fracassé la porte de sa maison, propulsé sa maman dans un sillage de sang et lui a brûlé une partie du visage et du corps. « Désolé ! », a simplement dit un soldat américain revenu sur les lieux, un an plus tard. La jeune femme arrange le voile qui la cache en partie et esquisse un sourire en regardant son père, rongé, lui, de colère et de chagrin.

« Tout ça pour quoi ? Pour qui ? demande-t-il. Où est la démocratie promise par les Américains ? Ils nous ont massacrés, pillés, humiliés. Et voilà qu’ils partent en laissant une population dans une pétaudière ! Qui nous rendra justice ? Qui dira la vérité ? »

Kefah a longtemps traîné dans les hôpitaux irakiens. « C’était terrible. Les gangs avaient tout pris : médicaments, instruments, produits de stérilisation. Il n’y avait presque plus de pansements ! Mais même défigurée et à moitié paralysée, j’étais au paradis quand je me comparais à d’autres. J’ai vu tant d’amputations, tant de gens hurler et mourir à mes côtés. »
Quand un des agents MSF s’est intéressé à son dossier, Kefah a repris espoir. Et les cinq opérations subies depuis son arrivée à Amman ont déjà transformé la jeune femme qui s’est remise à écrire des poèmes sur sa machine à écrire, couvée des yeux par son père, et sous la photo de Saddam Hussein, le dictateur qu’ils ne cessent de vénérer.

Mahmoud Abdel Hadi a voulu mourir quand il s’est réveillé, trois jours après avoir sauté sur un explosif à Bagdad, avec un œil, une jambe et un bras en moins. Il avait 25 ans. « J’aurais pu m’y attendre, cela arrivait sans cesse, ces surprises à l’explosif. Il y en avait dans les générateurs, les boîtes aux lettres, les poubelles ; certains en glissaient même dans des cadavres. Al-Qaida ? Une milice ? Comment savoir ? Et d’ailleurs, peu importe ! A l’origine de ce merdier, ce sont les Américains. »

Il est resté deux ans sans traitement et sans soins, planqué dans l’obscurité de la maison. Il ne voulait pas de visite, dépendait de sa mère pour tout. Et puis il y a eu le voyage à Amman. Une lueur d’espoir. Dans deux jours, on lui fera une greffe d’os pour permettre une prothèse de la jambe. Et puis on s’attaquera à sa main, en partie inerte.  » Jour après jour, explique-t-il. C’est cela ma vie. Jour après jour.  »

Dans la chambre qu’il partage avec son père, Kussaï pourrait revenir des heures sur l’attentat-suicide qui lui a arraché le visage et fait perdre la vue, alors qu’il disputait un match de volley-ball. « J’étais fort, j’avais 20 ans, je me souviens du moindre détail. Y compris de la voix de ce médecin irakien annonçant à mon père qu’on ne pouvait plus rien faire pour moi et qu’il allait rédiger le certificat de décès. »

« Je n’avais même pas reconnu mon fils parmi tous les blessés, dit le père. C’est lui qui, entendant ma voix, a crié : “Ne me laisse pas mourir ici, Papa !”  » Comme ils se sont battus tous les deux ! Main dans la main. Et le récit de leurs péripéties prend un après-midi. Mais ils sont là, infiniment reconnaissants envers les médecins de MSF qui, peu à peu, reconstruisent le visage du jeune homme et l’ont mis en rapport avec une association de non-voyants qui a redonné de l’élan à Kussaï.
« J’ai de l’avenir dans l’informatique, dit-il. Il y a des programmes audio conçus pour les aveugles. » Le père se redresse. Il n’est rien qu’il n’aurait tenté pour son fils. Et sa mission n’est pas encore achevée. A la maison, à Mosel, les autres enfants se serrent les coudes autour de leur mère et de leurs cousins. « Ce n’est pas rien, vous savez, la solidarité et la force familiales. Les Américains nous ont apporté le désastre. Mais les Irakiens sont vaillants ! »

Il voudrait dire sa gratitude aux médecins de MSF. Pour leur travail, leur tact, leur engagement total aux côtés des blessés, quels que soient leur religion, identité, positionnement. « Notre pays de douleur est en train d’exploser. » Un silence. Un soupir. Et avec un regard en direction de son fils : « Ah ! Si seulement nous avions encore Saddam… »

Annick Cojean, Le Monde du 17 juillet 2010 relayé par Al Oufok

La video scandale


anniebannie dit que cet homme peut faire ce qu’il veut de sa souffrance; c’est Sa souffrance. C’est la victoire de la vie sur l’horreur.

La video est ici http://www.aloufok.net/Survive.htm

«C’est important parce que nous avons survécu»

( Adolek Kohn, 89 ans )

«Pourquoi je l’ai fait ? Avant tout parce que j’étais venu avec mes petits-enfants», a déclaré à la presse le vieil homme qui vit à Melbourne, en Australie.

«Qui (parmi les déportés) a pu venir avec ses petits-enfants ? La plupart sont morts.» Ceux qui ont survécu, ajoute-t-il, ont «créé une nouvelle génération, une belle génération.»

C’est pour célébrer cette revanche de la vie que l’homme a voulu danser. «C’est important parce que nous sommes en vie, nous avons survécu.»

Une photo prise dans le camp de Dachau résume cet état d’esprit, où le vieil homme pose en manière de défi devant les fours crématoires, vêtu d’un sweat-shirt siglé «Survivor», les doigts en signe de «V» comme victoire.

La chef de la diplomatie de l’UE à Gaza


vendredi 16 juillet 2010, par La Rédaction

La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton se rend dimanche à Gaza, pour la deuxième fois en quatre mois, suite à la promesse d’Israël d’alléger son blocus et afin de voir comment l’UE pourrait contribuer à l’ouverture de points de passage.

Les préparatifs de cette visite ont toutefois été compliqués par une impression de cacophonie européenne puisqu’en parallèle plusieurs ministres des Affaires étrangères de pays de l’UE – Italie, Espagne, Allemagne, de Grande-Bretagne et France – ont annoncé leur propre projet de déplacement sur place, fin juillet.

La date n’a pas encore été annoncée à ce jour.
Cette initiative, qui fait un peu d’ombre à Mme Ashton, a fait froncer des sourcils dans son entourage. Elle a tenu à se rendre sur place séparément des ministres.

« Le télescopage de visites fait un peu désordre » pour la cohérence de l’action de l’UE, souligne un diplomate européen, qui reproche aux ministres de créer la confusion dans le seul but de faire un déplacement à objet médiatique.

Un autre diplomate reconnaît que l’impression donnée n’est pas très bonne mais estime « qu’il y a de la place pour tous ».
Avant sa visite, Mme Ashton a rappelé dans un communiqué que l’UE avait « salué les annonces faites par Israël suite à l’incident avec la flottille (internationale pour Gaza) » mais « nous attendons à présent qu’elles soient mises en oeuvre ».
« Nous nous tenons à disposition pour aider à l’ouverture de points de passage à Gaza pour le transport de biens de et vers Gaza », a encore dit la Britannique.

Les Européens espèrent pouvoir réactiver leur mission de douaniers pour la surveillance au point de passage de Rafah (EUBAM Rafah), créée en 2005 puis suspendue en juin 2007 après la prise de contrôle du territoire par le Hamas.

La Haute représentante de l’UE aux Affaires étrangères se rend dimanche dans la bande de Gaza, où elle visitera un camp d’été ainsi qu’une école de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). Elle visitera aussi des petites entreprises locales que l’Europe, principal bailleur de fonds des Palestiniens, co-finance.

Il n’est toujours pas question en revanche d’une rencontre avec le Hamas. A Bruxelles, une porte-parole de la Commission européenne a réitéré vendredi la position de l’UE à ce sujet : « Pas de discussions directes avec le Hamas ».

Le déplacement à Gaza intervient dans le cadre d’une visite de trois jours de Mme Ashton dans les territoires palestiniens et en Israël.

Elle prévoit de rencontrer dimanche notamment le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, mais aussi le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Ehud Barak.

Lundi elle doit s’entretenir avec les responsables de l’Autorité palestinienne.

L’Etat hébreu a accepté au début du mois d’assouplir son blocus suite à d’intenses pressions internationales après la mort de neuf Turcs dans l’assaut de sa marine le 31 mai contre la flottille qui tentait de forcer le passage.

Il a notamment autorisé l’entrée de biens de construction pour des projets de la communauté internationale approuvés par l’Autorité palestinienne.

Mais les Européens veulent davantage. Ils réclament, outre l’augmentation des points de passage, la reprise des exportations depuis la bande de Gaza et la libéralisation des conditions de circulation des personnes de et vers le territoire.

L’Al-Amal accoste en Egypte


Ecrit par Haaretz
15/07/2010

Haaretz – Le navire d’aide humanitaire Al-Amal envoyé par le fils de Kadhafi a finalement changé de cap pour l’Egypte, après avoir reçu des assurances israéliennes.

Mercredi, un accord passé entre les autorités israéliennes et égyptiennes a permis de faire changer de cap au navire libyen qui se dirigeait initialement vers la bande de Gaza. Selon les rapports, il aurait accosté paisiblement au port égyptien d’El Arish.

Pour Israël, cet accord a permis d’éviter un incident violent tel que celui qui s’était déroulé le 31 mai dernier quand la flottille d’aide « Free Gaza » avait tenté de forcer le blocus maritime israélien sur Gaza. Malgré un assouplissement du blocus sur la bande côtière, Israël maintient son blocus et à ce titre, avait averti qu’il ne laisserait pas passer l’Al-Amal.

Ainsi, il a été prévu que l’Al-Amal (initialement baptisé l’Almathea) décharge à El-Arish. Les biens seront ensuite transférés à Gaza par le point de passage de Rafah. Autre assurance israélienne : le fils de Mouammar Kadhafi, Saïf al-Islam Kadhafi, et sa Fondation Internationale pour la Charité et le Développement, pourront lancer un projet de construction dans la bande de Gaza.

Selon un rapport du journal arabophone basé à Londres A-Sharq al-Awsat, la Fondation Kadhafi et l’Association de secours et de travaux des Nations Unies (UNRWA) débloqueront prochainement 50 millions de livres égyptiennes vers la bande de Gaza afin de lancer le projet.

Selon Kadhafi, l’arrangement a été fixé entre lui-même, le ministre de la Défense israélien Ehoud Barack, et le chef des Renseignements égyptien Omer Suleiman.

Traduit depuis KHOURY Jack, “Report: Israel struck deal with Egypt to let Libya aid reach Gaza” dans Haaretz, publié le 15 juillet 2010 http://www.haaretz.com/news/diplomacy-defense/report-israel-struck-deal-with-egypt-to-let-libya-aid-reach-gaza-1.302105

http://french.pnn.ps/index.php?option=com_content&task=view&id=4965

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