Dernières infos de Tunisie :


Pourquoi les Etats-Unis ne voulaient plus de Ben Ali ? La révolution sera-t-elle trahie ? La seule démocratie du Moyen-Orient n’aime pas la concurrence. Les amis de Ben Ali sont sur Facebook.

sur Le site de Michel Collon

20 janvier 2011

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Devinette
Ben Ali Baba saute dans l’hélico, qu’est-ce qui reste ?
Les quarante voleurs.

« Je tiens Ben Ali au courant »
« Ce même premier ministre dans une déclaration sur France 24, dont on peut voir la vidéo a clairement reconnu « tenir Ben Ali au courant de ce qui se passe dans le pays » dans son lointain exil saoudien. (…) Il apparaît, au vu des déclarations « d’officiels américains », que ces derniers ne sont pas totalement « étrangers » au scénario auquel nous avons assisté ces dernières soixante douze heures.
SOURCE : l’Etoile Nord Africaine Anticapitaliste, 17 janvier
Les intérêts des USA
La faute de Ben Ali se trouve sans doute résumée dans un rapport rendu par la Fondation américaine “Heritage”, influente boîte à idées où puisent les dirigeants US, qui ne fait pas mystère de ses orientation ultra-libérales et ultra-conservatrices. Au mois d’août dernier, celle-ci fustigeait le « capitalisme de copinage » (crony capitalism) du régime de Tunis comme… une entrave à l’entrée des capitaux étrangers, des marchandises étrangères, et surtout des investissements américains. La fondation adressait en revanche ses louanges au régime du Maroc, « plus avancé sur la voie des libertés économiques ».
Ben Brik : « Je men sens trahis »
« La révolution dont je suis l’un des pères est trahie ». L’une des figures les plus illustres de l’opposition tunisienne, Taoufik Ben Brik, n’a pas caché son amertume lundi soir sur Europe 1 après l’annonce de la composition d’un gouvernement de transition qui, avec 6 postes clefs dont celui de Premier ministre, fait la part belle à l’équipe sortante. « J’ai eu un moment de liesse mais il est retombé. J’ai à présent un sentiment de désespoir et de détresse. On a coupé la tête mais le canard court toujours ».
SOURCE : Europe 1, le 17 janvier 2011 à 22h27.
« La démocratie est un danger pour Israël »
Le vice-Premier ministre israélien Shalom (né à Tunis) a exprimé son appréhension : « Ce qui s’est passé en Tunisie pourrait mener à une forte recrudescence au pouvoir de manière démocratique dans d’autres pays arabes, ce qui constituerait une menace à la sécurité d’Israël. Il se pourrait que des régimes élus démocratiquement et qui détestent Israël, aient un impact important sur la menace de la sécurité d’Israël. »

Ben Ali derrière les désordres

« J’accuse Ben Ali d’avoir prémédité le désordre et l’anarchie avant son départ. Je l’accuse d’avoir choisi la politique de la terre brûlée en établissant une stratégie en trois phases », dit M. Hadda, ambassadeur démissionnaire à l’Unesco. « Il a donné des armes et beaucoup d’argent à sa garde rapprochée et à ses fidèles afin qu’ils provoquent la guerre civile dès son départ de Tunisie. ».
« Ce plan criminel et machiavélique n’avait qu’un seul objectif : reprendre le pouvoir », accusant Ben Ali de « téléguider, par téléphone, les opérations jusqu’à ce jour et de faire passer ses crimes actuels pour des crimes commis par les islamistes et l’opposition de gauche ».
Symptomatique pour toute l’Afrique
« Ce qui s’est passé en Tunisie est vraiment symptômatique d’une maladie qui ronge la plupart des pays en développement qui ont adopté, pour leurs perspectives économiques, les solutions du FMI et de la Banque mondiale. C’est-à-dire, ils ont opté pour développer leur économie sur l’exportation et l’attrait de l’investissement étranger. Et dans cette optique, la Tunisie est parvenue à être classée parmi les pays en phase d’émergence. Mais, avec quelles conséquences ? Une paupérisation extraordinaire et une fermeture politique inimaginable. » Ibrahima Sène, agronome et chargé des questions économiques du Parti de l’Indépendance et du Travail (Pit) du Sénégal.
SOURCE : L’Observateur (Sénégal), 17 janvier.

Les amis de Ben Ali sont sur Facebook

Qui a déclaré ? « J’ai dit à mes amis tunisiens que je connais les efforts qu’ils font pour que la société soit juste, prospère – elle l’est malgré la crise -, moderne, qu’elle respecte le droit des femmes et qu’elle respecte les droits de l’Homme. Je le sais et je les félicite. »Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, à Tunis, le 16 avril 2010.
23 ans de dictature de Ben Ali. 23 ans d’émouvantes déclarations de ses amis français et européens. Retrouvez citations et vidéos des amis de Ben Ali sur le « Mur de la Honte » : www.facebook.com/pages/Ben-Ali-Wall…

Des comités citoyens, une commission d’enquête, une assemblée constituante
« Le Parti du Travail Patriotique et Démocratique salue le peuple de Tunisie pour l’œuvre grandiose qu’il a réalisée. Aujourd’hui, après la fuite du tyran et la chute des éléments les plus extrémistes de son système, le Parti tient à mettre l’accent sur les tâches et les points urgents suivants :
Soutenir et élargir les « Comités Citoyens de défense civile » qui ont été constitués dans les quartiers pour protéger les citoyens et assurer la sécurité des personnes et des biens. Créer rapidement un comité national d’enquête sur le recours aux tirs à balles réelles ; poursuivre les responsables… ; démettre les préfets, sous préfets… Créer rapidement un comité national d’enquête sur la corruption et l’enrichissement illégal, et lui donner tous les moyens de poursuivre ceux qui ont agi de la sorte, d’exproprier les biens acquis de façon illégale et de restituer les biens saisis à leurs propriétaires. Créer rapidement un comité national de fondation démocratique, pour rompre avec le système inique qui a prévalu de 1955 à 2011, et fonder un nouveau système qui garantit les libertés, offre les garanties d’élections sincères, et consolide les acquis progressistes que le peuple a obtenu grâce à ses luttes. » (…)
Tunis, 16 janvier

Incroyables socialistes !

«  La veille du jour où Ben Ali quitta la Tunisie sous les cris de haine de tout un peuple , l’Internationale socialiste publia la déclaration suivante : « L’IS fait appel au gouvernement tunisien d’agir immédiatement pour répondre de manière constructive et positive aux exigences du peuple dans les rues pour les libertés, les opportunités et d’être maître de leur destin, ainsi que de saisir ce moment pour établir les bases d’une société plus inclusive et juste pour tous les Tunisiens. L’Internationale Socialiste se tient prête à collaborer avec toutes les forces politiques et sociales en Tunisie dans cet effort. »
On croit rêver : la veille du départ du dictateur, l’IS n’a pas un mot de critique contre lui et en appelle encore à son gouvernement pour résoudre la crise. Et c’est logique : le Rassemblement constitutionnel démocratique du désormais ex-président Ben Ali est de toute éternité « membre de plein droit » de l’Internationale socialiste.

SOURCE : Henri Goldman http://blogs.politique.eu.org/La-Tu…

La manifestation Shame de dimanche : les raisons de la mobilisation


anniebannie : on ne parle jamais des germanophones

Des jeunes des deux Communautés appellent à manifester le 23 janvier. Au même titre qu’un collectif atypique. Et le Camping 16 fait camper les internautes. Ils nous écrivent.

Depuis 2007, la scène politique est complètement dominée par les négociations communautaires. Informateurs, clarificateurs et conciliateurs ont beau se succéder, il n’y a toujours aucune percée en vue. Pendant quatre ans, nous avons été témoins de multiples échecs, chamailleries et d’une totale confusion entre les différents niveaux de pouvoirs. Personne ne sait très bien pourquoi maintenant mais ce qui est clair, c’est qu’on est dans l’impasse la plus totale, et ce dans un contexte plus alarmant que jamais. Nous, les jeunes, nous voulons en sortir. C’est pour ça que nous allons manifester.

Mais n’est-ce pas un peu facile de protester contre « l’impasse politique » ? N’est-il pas plus utile de discuter directement avec les personnalités ou les partis concernés ? Nous en doutons car nous tenons tous les politiciens qui sont ou ont été impliqués dans ces négociations pour responsables de cette situation : qu’ils soient de droite ou de gauche, Wallons ou Flamands. C’est pourquoi nous ne voulons pas en attribuer la faute à tel parti ou telle personne, mais réprouvons totalement et inconditionnellement la culture politique qui a permis à ces politiciens d’accéder au pouvoir et de s’y accrocher. C’est pour ça que nous allons manifester.

Mais l’étroitesse d’esprit qui plombe notre climat politique n’est pas le fait de nos seuls dirigeants : les médias aussi ont une lourde responsabilité. Quand nous avons lancé notre appel à manifester sur internet, certains organes de presse nous ont inlassablement posé les mêmes questions : « vous êtes des flamingants ou des belgicains ? » ou « comment vous situez-vous politiquement ? ». Nous forçant ainsi une fois de plus à nous inscrire dans la logique même que nous prétendons dénoncer. Et ils s’y prennent exactement de la même manière avec les politiciens, les électeurs et la quasi-totalité de nos concitoyens. Nous voulons nous libérer du carcan politico-communautaire que nous infligent les partis et les médias. C’est pour ça que nous allons manifester.

A cause de ce blocage politico-communautaire, nous sommes actuellement privés de gouvernement. C’est le même poing que nous dressons contre la logique du « eux ou nous », contre l’acharnement néfaste des négociateurs, et que nous abattons sur la table pour réclamer un gouvernement. Nous en avons plus qu’assez d’être « administrés » par des gouvernements d’urgence ou en affaires courantes totalement dépourvus d’une vision à long terme. C’est pour ça que nous allons manifester.

Mais sommes-nous pour autant devenus assez inquiets ou assez conservateurs, nous les jeunes, pour vouloir mettre en selle n’importe quel gouvernement ? Et à n’importe quel prix ? Les jeunes ne devraient-ils pas plutôt être ceux qui les font tomber ? Non. Notre appel n’est pas destiné à cautionner le premier gouvernement prêt à prendre n’importe quelle mesure. Et il est encore moins dicté par la crainte de sombrer dans l’instabilité politique. C’est une initiative positive fondée sur une intuition raisonnable. Nous n’exigeons rien d’autre qu’un gouvernement qui puisse rendre à tous les Belges confiance dans leur avenir, qui veille à protéger le niveau de vie de tous et qui s’emploie à dépasser les différends qui nous paralysent depuis quatre ans. C’est pourquoi nous nous élevons contre un climat politique où l’intérêt général doit être sacrifié à l’intérêt d’une seule communauté, où un seul rêve doit être abandonné au nom d’un quelconque réalisme ou dans lequel les décideurs sont pris en otages par ceux de leur propre camp. Nous voulons un gouvernement qui nous dirige en fonction de nos intérêts communs. C’est pour ça que nous allons manifester.

Nous n’avons pas de boule de cristal. Il nous est difficile de prédire si notre marche peut changer quoi que ce soit. Mais nous sommes sûrs d’une chose : le nombre de participants contribuera à donner plus de poids à nos revendications. Si nous sommes nombreux, cela ne nous rendra pas plus heureux mais notre voix portera plus loin. Nous voulons être entendus par les politiciens et qu’ils nous prennent au sérieux. Nous voulons exercer une certaine pression. C’est pour ça que nous allons manifester.

C’est une manifestation de jeunes qui se prépare, tout comme le sont ses promoteurs, mais ça n’atténue pas notre détermination. Nous n’émanons ni d’un parti ni d’une structure syndicale et ne nous réclamons d’aucune idéologie particulière. Nous sommes des jeunes qui coopérons en toute indépendance en vue de mobiliser d’ici quelques jours plus de dix mille personnes, via Facebook et à travers d’autres canaux, pour venir manifester le 23 janvier. Après avoir obtenu l’autorisation officielle de la Ville de Bruxelles, nous invitons nos concitoyens à prendre part à cette marche pacifique. Pour préserver l’esprit d’indépendance qui caractérise notre mouvement, nous prions instamment les sympathisants de n’afficher au cours de l’événement aucun signe d’appartenance politique. Flamands, Bruxellois ou Wallons, autochtones ou allochtones, hommes ou femmes, individus ou groupes, tout le monde est bienvenu. Nous marcherons côte à côte dans Bruxelles, animés par un unique objectif : doter notre nation d’une politique nouvelle et différente. C’est pour ça que nous allons manifester.

Simon Vandereecken, Alex Hermans, Thomas Royberghs, Felix De Clerck, Thomas Decreus
Voyez aussi

« Shame » dès 13h00 dimanche, de la gare du Nord au Cinquantenaire


Carte du parcours

Les autorités bruxelloises viennent de donner leur feu vert à la manifestation « Shame. No government ? Great country » programmée ce dimanche 23 janvier à l’initiative de quelques étudiants de la VUB.

Le bourgmestre et la police de Bruxelles viennent de donner leur feu vert à cet événement. « Politiquement neutre », rappelle le site des organisateurs.

« Nous avons dû modifier le trajet car le point de rendez-vous précédent (16 rue de la Loi) se trouve en zone neutre où aucune manifestation n’est autorisée », précisent les organisateurs.

La manifestation démarrera donc à 13h00 au boulevard Albert II (près de Rogier) et se terminera à l’esplanade du Cinquantenaire, où des discours seront prononcés en français, néerlandais et anglais par les initiateurs de l’événement, vers 17h00.

Ces derniers insistent sur le caractère pacifique et « politiquement neutre » de la manifestation.

« Nous ne sommes ni pro-Belgique, ni anti-Belgique. De plus, nous ne sommes ni unionistes, ni séparatistes. Nous désirons garder cette neutralité à tout prix », soulignent-ils.

Les organisateurs déconseillent dès lors le port de drapeaux belges ou représentant un parti politique, ou encore « tout autre symbole porteur de revendication politique ou sociale ».

Sur leur site internet, les initiateurs indiquaient la présence de 13.000 personnes dimanche, mais la page Facebook de l’événement comptait mercredi après-midi déjà 21.172 personnes dans la rubrique « participera » et 24.564 « participera peut-être ».

Le 11 janvier dernier, les organisateurs ont lancé un appel à manifester contre l’absence de gouvernement de plein exercice depuis les élections du 13 juin dernier.

(belga)