Pablo Neruda – Il meurt lentement


Il meurt lentement

celui qui ne voyage pas,

celui qui ne lit pas,

celui qui n’écoute pas de musique,

celui qui ne sait pas trouver

grâce à ses yeux.

Il meurt lentement

celui qui détruit son amour-propre,

celui qui ne se laisse jamais aider.

Il meurt lentement

celui qui devient esclave de l’habitude

refaisant tous les jours les mêmes chemins,

celui qui ne change jamais de repère,

Ne se risque jamais à changer la couleur

de ses vêtements

Ou qui ne parle jamais à un inconnu

Il meurt lentement

celui qui évite la passion

et son tourbillon d’émotions

celles qui redonnent la lumière dans les yeux

et réparent les coeurs blessés

Il meurt lentement

celui qui ne change pas de cap

lorsqu’il est malheureux

au travail ou en amour,

celui qui ne prend pas de risques

pour réaliser ses rêves,

celui qui, pas une seule fois dans sa vie,

n’a fui les conseils sensés.

Vis maintenant!

Risque-toi aujourd’hui!

Agis tout de suite!

Ne te laisse pas mourir lentement!

Ne te prive pas d’être heureux!

Je n’ai pas trouvé une version audio, mais voici dit par Pablo Neruda Las Alturas de Macchu Picchu

Cri d’alarme des artistes tunisiens contre les salafistes


mercredi 19 septembre 2012, par La Rédaction

Quelques heures avant la représentation le mois dernier de la pièce de Lotfi Abdeli, « Fabriqué en Tunisie, 100% halal », des centaines de musulmans salafistes ont occupé le théâtre en plein air où devait se tenir le spectacle, le jugeant blasphématoire envers l’islam, et se sont mis à prier.

La pièce, une satire politique et religieuse, a dû être annulée. Ce n’était pas la première fois que des extrémistes religieux font annuler des pièces d’Abdeli, acteur et dramaturge connu pour ses critiques envers l’ancien président Ben Ali, avant le « printemps arabe ».

Lors du festival de Hammamet organisé la semaine dernière, Abdeli a dû se faire accompagner par des gardes du corps.

« J’ai reçu des menaces de mort (…) Le gouvernement garde le silence et ne nous protège pas », témoigne-t-il, ajoutant que la police a commencé à refuser d’assurer la sécurité de ses représentations après qu’il a tourné en dérision les forces de l’ordre dans une de ses pièces.

« Je n’ai pas peur des menaces ni de me faire attaquer, mais je crains vraiment pour notre liberté d’expression et notre créativité, les seuls bénéfices que nous avons tirés de la révolution », ajoute-t-il

« Je ne suis pas satisfait de la situation des intellectuels tunisiens aujourd’hui : menacés, battus et empêchés de se produire. Je me sens acculé mais je ne resterai pas silencieux. »

Le rôle de l’islam dans la société est la question qui divise le plus la population tunisienne depuis la « révolution du jasmin » l’an dernier.

Le gouvernement de coalition dirigé par les islamistes modérés d’Ennahda doit trouver un savant équilibre entre les conservateurs, qui considèrent la révolution comme une occasion d’exprimer l’identité religieuse du pays, niée sous Ben Ali, et les laïques, qui entendent élargir la liberté d’expression.

Des milliers de salafistes ont attaqué vendredi l’ambassade des Etats-Unis à Tunis pour protester contre le film islamophobe réalisé aux Etats-Unis et dont un clip est paru sur internet.

Nombre de Tunisiens craignent que leur pays, longtemps vu comme un modèle de laïcité au Maghreb, ne cède à la pression des salafistes et ne finisse par interdire des films, des pièces de théâtre ou des concerts, et par censurer des expositions.

Les tenants de la ligne radicale de l’islam ont réussi ces dernières semaines à faire interdire des spectacles au motif qu’ils violaient les principes de l’islam.

Le ministre de la Culture, Mehdi Mabrouk, a annoncé que douze événements culturels avaient été annulés cet été pour des raisons de sécurité, après les menaces proférées par des groupes salafistes. Il a déposé six plaintes contre ces groupes.

« J’ai peur que les salafistes ne finissent par dominer le paysage culturel », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse organisée ce mois-ci.

Les salafistes, qui souhaitent voir la Tunisie régie par la loi islamique, ont empêché un groupe de musiciens iraniens de se produire lors d’un festival de musique soufie à Kairouan, pendant le mois sacré du ramadan. Un autre festival a été annulé à Sejnane, des islamistes ayant jugé inacceptable qu’il ait lieu pendant le ramadan.

En juin, des salafistes ont fait irruption dans une galerie de La Marsa, un quartier huppé de Tunis, et vandalisé des oeuvres d’art jugées insultantes. Des émeutes avaient alors éclaté pendant plusieurs jours, faisant un mort et une centaine de blessés.

Ces incidents montrent à quel point les salafistes parviennent à exercer leur influence malgré leur faible nombre. Ils sont évalués à quelques milliers sur une population totale de 11 millions d’habitants.

La principale organisation salafiste, Ansar al Charia, refuse de communiquer avec les médias. Mais Ridha Belhaj, qui dirige le parti Hizb Attahrir, partisan de l’imposition de la loi islamique, estime que certains artistes cherchent à provoquer des conflits avec les islamistes pour grossir le problème.

« Certains de ces intellectuels tentent d’apparaître comme des victimes », dit-il. « Nous sommes contre la violence. Nous ne devons pas arrêter les concerts, qui devraient permettre aux gens de se rendre compte par eux-mêmes à quel point ces spectacles sont insultants. »

Les artistes réclament quant à eux un renforcement des peines à l’encontre de ceux qui font obstacle à la liberté artistique. L’Union des auteurs tunisiens demande que la nouvelle Constitution qui doit être promulguée en fin d’année inscrive dans les droits fondamentaux la liberté de création.

En attendant, les attaques contre les artistes se poursuivent. Le mois dernier, le poète Sgair Awled Ahmed a dit avoir été frappé par un groupe de barbus pour avoir écrit un poème critiquant les islamistes.

« Ces gens ne connaissent pas le langage de la plume ou du débat mais seulement celui de la force, du coup de poing et du tabassage », a-t-il dit. « 2012 une année noire pour la culture, et notre liberté de création se trouve dans un état critique (…) Les salafistes et Ennahda se partagent les rôles pour étouffer les libertés. »

Ennahda envisage en effet de faire adopter une loi qui pénaliserait les insultes aux principes religieux, y compris dans les oeuvres d’art.

Certains artistes sont déjà aux prises avec la justice. C’est le cas de la peintre Nadia Jelassi, accusée d’atteinte à l’ordre public après avoir exposé des peintures de femmes voilées. Selon ses avocats, elle pourrait être condamnée à cinq ans de prison.

« Je suis choquée. On m’a demandé quelles étaient mes intentions à travers ces oeuvres. C’est la première fois en Tunisie qu’un juge demande à un artiste de justifier ses intentions », témoigne-t-elle.

Lofti Abdeli estime qu’il « règne un climat de peur » et espère « que la douloureuse expérience algérienne ne se répètera pas en Tunisie. »

(19 Septembre 2012 – Avec les agences de presse)

Tarik Ramadan : « Notre intelligence doit avoir la dignité de ne pas répondre et de regarder au-delà. »


jeudi 20 septembre 2012, par La Rédaction

Attaquer en justice Charlie Hebdo, manifester dans les rues de France, c’est totalement contre-productif.
Il ne faut absolument pas manifester, il appartient aux élites, aux intellectuels, aux savants, à ceux qui sont les dirigeants d’organisations musulmanes de dire avec force ceci : « Même si notre coeur est blessé, notre intelligence doit avoir la dignité de ne pas répondre et de regarder au-delà, ça c’est la réponse qu’il faut donner« .
La seule attitude noble, en face de la provocation de ceux qui cherchent à développer une islamophobie en France ou de Charlie Hebdo, qui surfe sur la vague, c’est d’ignorer ces attaques, regarder au dessus en disant nous sommes Français, nous sommes pour l’avenir de France.

(20 Septembre 2012 – Sur Europe 1)

***

Tariq Ramadan est un intellectuel islamologue, professeur et universitaire à Oxford1, suisse d’origine égyptienne.
Son œuvre s’articule sur une réflexion théologique, philosophique et politique en lien avec la religion musulmane, les spiritualités et les différentes philosophies. Il est engagé depuis plusieurs années dans le débat concernant l’islam en Occident et dans le monde.
Expert consultant dans diverses commissions attachées au Parlement de Bruxelles, il participe à divers groupes de travail internationaux se rapportant à l’islam, à la théologie, à l’éthique, au dialogue inter-religieux et interculturel, et plus largement au développement et aux questions sociales.

Oeuvres choisies :
L’Islam et le réveil arabe, Éd. Presses du Châtelet, nov. 2011
Mon intime conviction, Éd. Presses du Châtelet, oct. 2009, 183 p.
L’islam en questions, Éd. Actes Sud, oct. 2000, 231 p.

source

Chroniques du délitement. 1 / La famille Al Assad entame son auto-nettoyage


19 septembre 2012, par Ignace Leverrier

A tout « saigneur » tout honneur ! Commençons donc ces « Chroniques du délitement du régime syrien » par la famille présidentielle, qui ne semble pas épargnée par le processus d’auto-nettoyage dont se félicitait dernièrement le chef de l’Etat syrien.

Selon le site All4Syria, Bouchra Al Assad, sœur aînée de Bachar Al Assad, a quitté son pays pour s’installer à Doubaï. Elle y bénéficie de la protection de la famille Maktoum au pouvoir. Elle a inscrit ses enfants dans un établissement d’enseignement local. Elle a pris avec elle le même petit personnel qui l’avait précédemment accompagnée, lorsque, en 2008, elle avait voulu exprimer son mécontentement à son frère pour l’humiliation infligée à son mari, le pourtant redoutable Asef Chawkat.

Bouchra Al Assad (extrait de sa fiche d’état-civil informatisée)

Rappelons que, à cette date, le chef de l’Etat syrien avait entamé un processus de marginalisation de son beau-frère, qui assumait la direction des moukhabarat de l’armée de terre, principale agence syrienne de renseignements. Bachar Al Assad redoutait qu’Asef profite des relations nouées par lui dans le cadre de ses fonctions avec un certain nombre de responsables sécuritaires et politiques occidentaux pour se poser en alternative possible, au cas où certains pays seraient tentés de le remplacer à la tête du régime. Il avait manifesté sa défiance envers le mari de Bouchra en le tenant à l’écart de la commission d’enquête créée pour faire la lumière sur une série d’évènements calamiteux pour la réputation des services syriens : le bombardement par l’aviation israélienne de la centrale nucléaire en construction à Al Kabar, sur la rive septentrionale de l’Euphrate (6 septembre 2007) ; l’attentat mené dans le quartier hautement sécurisé de Kafr Sousseh, à Damas, contre la principale personnalité militaire et sécuritaire du Hizbollah libanais, Imad Moughniyeh (12 février 2008) ; et la liquidation dans son chalet de la plage de Tartous du général Mohammed Sleiman, conseiller militaire particulier du chef de l’Etat, en charge des approvisionnements en armes de la Syrie et du parti de Dieu, dont la responsabilité s’étendait aussi sur l’ensemble des programmes de développement des armes prohibées, y compris dans le domaine nucléaire, mis en œuvre par le Centre d’Etudes et de Recherches Scientifiques (1er août 2008).

Est-il nécessaire de préciser que ladite commission n’a pas révélé les résultats de son travail ? A-t-elle vraiment cherché à savoir ce qui s’était passé… ce n’est pas sûr. Le régime syrien n’a jamais considéré, d’une part, qu’il avait quelque obligation de vérité ou de transparence vis-à-vis d’une population qui, de toute façon, n’a plus son mot à dire sur la dévolution et la gestion du pouvoir depuis 1963. Il est par ailleurs, depuis fort longtemps, très peu préoccupé par les agissements, interventions, provocations, agressions… en Syrie-même du voisin israélien, auxquels l’ensemble de ces actes ont aussitôt été imputés. S’étant comportée comme le « meilleur ennemi » d’Israël dans la région depuis l’accord de désengagement sur le Golan de 1974, la famille Al Assad sait que, si ses envolées sur la « résistance » et le « défi » ont jadis fasciné quelques pays arabes… et continuent de séduire certains milieux de la gauche française – dont quelques spécimens antédiluviens ont profité de la dernière « Fête de l’Humanité »… si mal nommée pour tenir meeting -, elles ne sont pas prises au sérieux du côté de Tel Aviv. Comme son père avant lui, Bachar Al Assad est prêt à fermer les yeux sur ce que les Israéliens estiment nécessaire d’entreprendre dans son pays pour leur sécurité, si tel est le prix à payer pour rester au pouvoir. En fait, ladite commission n’était destinée qu’à suggérer que le régime était mécontent et que, lorsqu’il aurait fait la lumière sur les tenants et aboutissants de ces affaires, il répondrait, selon la formule consacrée, « en temps opportun et avec les moyens voulus ». Autrement dit, jamais.

Asef Chawkat avec deux de ses enfants

Furieuse de la mise au placard du père de ses 5 enfants, tout autant que de la désignation de son cousin maternel, le colonel Hafez Makhlouf, à la tête de cette commission, dans laquelle elle voyait une machine de guerre contre son mari puisqu’elle était autorisée à s’introduire partout, à fouiller tous les placards et à exhumer tous les dossiers, Bouchra a résidé durant près d’un an à Abou Dhabi. Elle y a laissé libre cours à son mépris pour son jeune frère, qui n’était à la hauteur ni de leur père, ni de leur frère défunt Basel. Elle le décrivait comme « un faible » sous l’influence de deux femmes – une estimation très en-dessous de la réalité, si l’on se fie aux révélations de la boîte de courrier électronique du « Batta »… -, à savoir son épouse Asma Al Akhras, et une ambitieuse parvenue, Bouthayna Chaaban, sa conseillère médiatique et politique. Ses propos fort désobligeants étant parvenus aux oreilles de Bachar, celui-ci a estimé nécessaire, fin décembre 2008, d’avoir avec son beau-frère, évidemment retenu en Syrie, une discussion entre hommes, ferme et franche… dont les échos ont fait trembler les murs de la présidence.

A l’été 2009, le climat familial s’étant apaisé, Bouchra a repris le chemin de Damas avec sa progéniture. Elle y est restée, en dépit des nouvelles avanies imposées à son mari, « expulsé » de son fief des renseignements militaires pour être « promu », le 1er juillet, à un poste d’obscur chef d’état-major adjoint des forces armées syriennes. Même accompagné d’une promotion à un grade supérieur, ce transfert s’apparentait, avant l’heure, à un enterrement de première classe. Après avoir manifesté sa mauvaise humeur en partant bouder à Lattaquié, Asef était finalement rentré dans la capitale, mais il n’avait pas pour autant occupé son nouveau bureau à l’état-major. Pour ne pas se montrer moins têtu que son beau-frère, Bachar avait fait comprendre à tous qu’Asef avait perdu de son importance : il avait allégé la garde statique chargé de protéger son domicile et diminué le nombre de voitures de luxe parquées devant chez lui, signes extérieurs ordinaires, en Syrie, du degré d’importance et de faveur dont jouissent les principaux membres de la nomenklatura.

« Je suis triste, triste, mon canard » (sur chaque canard, le nom de l’une des correspondantes de Bachar)

Lorsque la « Révolution contre Bachar Al Assad » commence en Syrie, le 15 mars 2011, le chef de l’Etat ne sait toujours pas que faire de son encombrant beau-frère. Celui-ci a espéré un temps obtenir le poste de secrétaire général du nouveau Conseil de Sécurité Nationale, créé durant l’été 2009 pour remplacer le Bureau National de Sécurité… sans être jamais mis en place. Mais les évènements ne lui laissent pas vraiment le choix : face au défi que constitue pour le régime le soulèvement populaire, l’unité de la famille s’impose à tous. Le 13 septembre 2011, le chef de l’Etat nomme Asef Chawkat vice-ministre de la Défense. Il aura pour mission de « marquer à la culotte » le général Dawoud Al Rajiha, un chrétien, appelé à remplacer le général Ali Habib, un alaouite, chassé pour avoir exprimé des doutes sur l’ampleur et la forme de l’engagement de l’armée dans la répression. A la fin du mois de mai 2012, Asef Chawkat fait partie des membres de la Cellule Centrale de Gestion des Crises dont le décès aurait été provoqué par empoisonnement. Son décès n’est pas confirmé, mais le comportement des chabbiha du village d’Al Madhaleh d’où il est natif, qui déchargent aussitôt leur colère contre la localité voisine de Tall Kalakh acquise à la contestation, donne du crédit à cette hypothèse. L’annonce de sa mort, au soir d’une nouvelle opération contre la même Cellule, réunie au siège du Bureau National de Sécurité le 18 juillet 2012, pourrait bien n’avoir constitué que la reconnaissance et l’officialisation de sa mort déjà ancienne.

On n’ira pas jusqu’à supposer que, en regagnant les Emirats, Bouchra confirmerait en quelque sorte une prédiction du journal libanais Al Akhbar, dont il faut rappeler que, du moins jusqu’à une date récente, son « indépendance » n’en faisait pas précisément un média hostile au régime syrien, en général, et à la famille présidentielle, en particulier. Dans son édition du 13 juin 2009, le quotidien écrivait – allez savoir pourquoi… – que, selon Oumm Yousef, célèbre voyante libanaise, la sœur de Bachar Al Assad allait convoler avec un cheykh saoudien, aussi respectable que fortuné. Qui vivra verra…

En revanche, en décidant de quitter une nouvelle fois son pays, au moment où la situation s’aggrave pour une majorité de sa population… mais aussi pour un pouvoir incapable de rétablir son autorité, malgré 18 mois de répression d’une férocité sans égale, Bouchra Al Assad inflige un camouflet à son frère.

Il est possible, c’est l’hypothèse la plus favorable, que la veuve d’Asef Chawkat a pris sa décision pour assurer aux enfants du couple un enseignement convenable. Si tel est le cas, cela signifie que, pour elle au moins, la Syrie n’est plus en situation de garantir aux enfants et aux jeunes, y compris dans la capitale, un accès sûr aux établissements scolaires et, peut-être faute de professeurs, un niveau éducatif suffisant. Or, dans ce domaine, elle ne manque pas d’une certaine expertise. Bien que pharmacienne de formation, elle a en effet créé l’une des premières écoles privées de Syrie – Madrasat Al Bacha’er située dans le quartier ultra-résidentiel de Qoura Al Assad – lorsque, après la téléphonie mobile, les boutiques hors taxes, les médias, la publicité, les cimenteries et les universités…, celles-ci ont été ouvertes aux investisseurs privés, membres ou proches dans leur immense majorité de la famille présidentielle. Cela tombe mal au moment où le ministre de l’Education a sonné l’heure de la rentrée scolaire et de la reprise des cours, histoire de « faire comme si » tout était normal en Syrie. Les affrontements n’avaient pas empêché naguère les autorités syriennes de convoquer les électeurs, moins pour les consulter que pour démontrer que tout allait bien. Pourquoi ne convoqueraient-ils pas aujourd’hui les élèves et bientôt les étudiants, pour confirmer, malgré la destruction de près de 10 % des établissement d’enseignement du pays, que l’Etat est aux manettes et que, si la recherche de la paix peut attendre, l’affichage de la normalité reste une priorité. Certains peuvent se laisser abuser par ces gesticulations, mais pas la sœur du chef de l’Etat.

On n’écartera pas une autre hypothèse, celle récemment ouverte par Bachar Al Assad en personne, lorsqu’il a parlé, à propos de la défection du Premier ministre Riyad Hijab, d’une opération « d’auto-nettoyage ». Il est vrai que le temps presse et que, si Bouchra veut voir son nom supprimé de la liste des Syriens sanctionnés le 23 mars 2012 par l’Union européenne, elle a tout intérêt à prendre, ou au moins à afficher, une certaine distance avec le régime de son frère.

Le colonel Yousef Al Assad annonçant sa défection

Un autre membre de la famille Al Assad avait, quelques jours plus tôt, décidé lui aussi de « s’auto-nettoyer », bref de faire défection : le colonel d’état-major Yousef Al Assad, pilote dans l’armée de l’air. Il avait annoncé, le 14 septembre, qu’il rejoignait la révolution pour protester contre les missions de mort et de destruction que son parent, le chef de l’Etat, imposait à l’aviation syrienne.

En revanche, une autre défection n’a pas été confirmée : celle de l’homme d’affaires Nizar Al Asaad, qui n’est pas membre de la famille présidentielle, mais qui, en tant que spécialiste des questions pétrolières, a longtemps apporté sa contribution au Bureau du Pétrole installé à la présidence pour contrôler et affecter aux cassettes concernées les révenus des hydrocrarbures syriens. Comme Rami Makhlouf avec Bachar Al Assad et comme Mohammed Hamcho avec Maher Al Assad, Nizar Al Asaad est le partenaire privilégié de Ghassan Mohanna, oncle maternel du même Rami Makhlouf, au sein de la société LEAD de services pétroliers.

source

Conversation d’un confrère de l’AFP à Alep avec des… Libyens


Très instructif.

Des combattants libyens soutiennent la « révolution » en Syrie

REPORTAGE Par Antonio PAMPLIEGA ALEP (Syrie), 19 sept 2012 (AFP)

« La guerre en Syrie est bien pire qu’en Libye », soutient Firas, un jeune Libyen venu à Alep soutenir ses « frères » syriens. « Pendant la révolution libyenne, beaucoup de Syriens combattaient à nos côtés, le moment est venu à présent de leur rendre la pareille ».

« En Libye, nous avions une zone d’exclusion aérienne et les civils pouvaient se réfugier sans craindre des bombardements systématiques. Mais ici, les villes sont devenues des souricières où le régime punit son peuple froidement », explique Firas qui a vécu la chute de Mouammar Kadhafi et la libération de Tripoli.
Le jeune homme a quitté ses études en Grande-Bretagne pour aider les rebelles syriens. Il s’élève contre l’inaction de la communauté internationale alors que le conflit est entré dans son 19è mois et a fait plus de 27.000 morts, selon un bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
« Je suis fatigué des sanctions de l’ONU imposées au gouvernement d’Assad qui ne servent à rien. J’en ai assez que l’on détourne les yeux pendant que la Russie et la Chine fournissent des armes au régime », tempête-t-il.
« Pendant que le monde discute, ici en Syrie des enfants et des femmes meurent tous les jours sous l’artillerie du régime ».
Un autre combattant libyen Abou Omar explique avoir tout laissé en Libye et ressenti le besoin et le devoir d’aider les rebelles en Syrie, en suivant les nouvelles de la Syrie à la télévision. « Il fallait que je fasse quelque chose pour eux. Le plus important pour l’instant est d’être ici, avec mes frères ».
Firas et Abou Omar font partie d’une brigade qui combat les forces du régime dans le quartier de Saïf el-Dawla, à Alep, la métropole du Nord du pays, en proie depuis bientôt deux mois à de violents combats.
« Avec 30.000 morts vous pensez que les Syriens attendent encore que les Occidentaux viennent les aider? Personne ne fera rien pour eux, car pour l’Occident la vie d’un enfant syrien n’est pas comparable à celle d’un enfant occidental », s’élève Abou Abdo, un autre combattant d’origine libyenne.
« Combien d’enfants doivent mourir encore pour que les Occidentaux agissent? », demande-t-il, assurant « lutter contre un tyran qui utilise des armes achetées aux occidentaux avec lesquelles il massacre son peuple ».
« Nous ne sommes pas venus faire la guerre sainte, ce n’est pas un jihad, c’est une révolution », insiste Abou Abdo, selon qui « en Syrie il y a beaucoup de combattants étrangers. Cela fait longtemps qu’on ne croit plus aux promesses qui viennent de l’Occident », dit-il.
Pour Firas, la non intervention de l’Occident dans le conflit en Syrie comme il l’a fait en Libye s’explique par le fait qu' »en Libye il y a du gaz et du pétrole, et l’Occident cherche toujours des guerres desquelles il peut tirer des avantages économiques même si c’est au prix de milliers de morts, comme cela a été le cas en Irak ».
« La seconde raison est le fait que la Libye est loin d’Israël, une guerre là-bas n’éclabousserait pas Israël alors qu’ici un conflit à grande échelle serait dévastateur », souligne-t-il.
Quand on lui parle de la présence de groupes jihadistes aux côtés des rebelles en Syrie, Firas se met en colère: « Porter la barbe et faire la prière, cela fait-il de nous des terroristes ou des membres d’Al-Qaïda? ».
« Kadhafi a utilisé la même technique, il a dit que nous étions couverts par Al-Qaïda pour que l’Europe n’intervienne pas pendant qu’il nous anéantissait. Ici on lutte contre un dictateur qui viole tous les jours les droits de l’Homme et massacre son propre peuple ».
Cependant, il prévient que la passivité de l’Occident pourrait provoquer une émergence de groupes pro-Al-Qaïda au sein de la population et des rebelles qui verraient en eux le seul soutien à leur combat « même si leurs objectifs ne
sont pas toujours clairs ».
« Il est indéniable qu’en Syrie, comme ailleurs, il y a des gens qui soutiennent Al-Qaïda », observe Firas. « J’ai moi-même rencontré plusieurs combattants d’un groupuscule étroitement lié au réseau et ça fait très peur de leur parler: ils sont très radicaux et ils haïssent tout ce qui vient de l’Occident ».
« Ces gens-là commencent à salir la révolution syrienne », se lamente Abou Omar.
« Mais ce qu’il faut comprendre c’est qu’il ne s’agit pas d’une guerre de religions, c’est une guerre pour la liberté d’un peuple », assure-t-il. « Nous ne sommes pas venus de Libye lutter contre les chiites ou les alaouites, mais contre les troupes qui soutiennent le régime, quelle que soit sa confession ».

En Suisse : Syrie: solidarité avec le peuple syrien. Bachar dégage!


Publié par Alencontre le 18 – septembre – 2012

Un peu partout dans le monde, des Syriens et Syriennes se mettent en grève de la faim pour alerter l’opinion publique sur les massacres commis par le régime de Bachar el-Assad sur le peuple syrien (plus de 27’000 mort·es); mais aussi pour dénoncer l’inertie de la communauté internationale.

C’est également le cas en France où le groupe de jeunes syriens a suspendu la grève de faim jusqu’au 20 septembre, dans l’attente de la concrétisation de quelques promesses d’interventions concrètes, pour l’instant orales.

Au moins 200 morts tombent chaque jour sous les coups d’un régime qui veut écraser la révolution par le sang. Soutenons les révolutionnaires syrien-nes qui sont en mesure de prendre en main leur destin! L’Union syndicale Solidaires participe à la constitution en France d’un «Collectif de secours à la population syrienne», qui rassemble des associations, syndicats et organisations politiques.

*****

En Suisse et ailleurs, un groupe de femmes («Syriennes pour la Syrie») vient de lancer un appel aux femmes du monde entier pour les inviter à montrer leur solidarité avec les femmes syriennes en faisant une grève de la faim un seul jour, le 22 septembre 2012.

Le «Collectif des Femmes Syriennes pour la Démocratie» diffuse, à son tour cet appel commun (voir ci-dessous «Manifeste d’appel à la solidarité avec le peuple syrien»): «Femmes du monde, les Syriennes (activistes, détenues, déportées, réfugiées, mères, sœurs, femmes ou filles de martyrs) ont besoin de la solidarité féminine pour sauver les enfants et l’humanité tout entière en Syrie».

Si vous, hommes ou femmes, souhaitez nous soutenir en vous joignant à cette action de grève de la faim des femmes, pour un jour, vous êtes prié(e)s de nous faire parvenir votre nom, prénom, nationalité et résidence à l’adresse : femsyr.lausanne@gmail.com

Nous serons aussi présent·e·s ce jour de solidarité, le 22 septembre 2012, à la Place de la Palud à Lausanne (Vaud) de 10h30 à 14h00. Rejoignez-nous !

Une manifestation de solidarité avec le peuple syrien aura lieu également à Berne le 29 septembre 2012,, Place fédérale, à 14h30. (Voir l’appel à cette manifestation après le manifeste.)

*****

Manifeste d’appel à la solidarité avec le peuple syrien

En Syrie, à peine un massacre est-il commis que le régime en orchestre-t-il un second, encore plus sanguinaire. Le terrible massacre de Daraya, qui a fait plus de 221 morts en un jour, n’est certainement pas le dernier de la sorte.

Tous ces crimes et ces massacres se font dans l’indifférence de la communauté internationale, dont les négociations et déclarations ne font que donner plus de temps au régime.

En outre, les médias continuent à caricaturer, simplifier la situation et la réduisent à un conflit entre sunnites et chiites.

Pour condamner ce manque d’engagement de la communauté internationale et montrer notre attachement à notre révolution pour la liberté et la dignité, nous entamons une grève de la faim afin de faire entendre nos revendications:

  1. Unir les efforts de l’opposition syrienne pour former un gouvernement de transition chapotant l’Armée syrienne libre
  2. Exiger la mise en place de couloirs humanitaires pour aider les civils (au moins deux couloirs sous la protection des Nations Unies)
  3. Expulser tous les diplomates, les représentants du régime syrien et hisser le drapeau de la révolution syrienne sur toutes les ambassades et consulats du monde entier
  4. Mettre en place des sanctions sévères à l’encontre de la Russie et de l’Iran pour sanctionner leur implication directe dans les massacres de civils. Imposer un avertissement du Conseil de sécurité au gouvernement égyptien pour faire pression afin qu’il s’engage à ne pas permettre le passage de quelconque navire, quelque soit sa nationalité, transportant armes ou aide au régime syrien via le canal de Suez.
  5. Présenter le dossier syrien à la Cour pénale internationale et demander la poursuite de Bachar el-Assad comme criminel de guerre devant cette dernière
  6. Assurer le suivi de la situation des réfugiés dans les camps installés dans les pays voisins et mettre ces camps sous supervision des Nations Unies
  7. Assurer la libération des prisonniers politiques des prisons du régime, sous la supervision d’une mission des Nations Unies. Permettre aux organisations internationales de visiter les prisons, notamment la prison de l’aéroport militaire de Mezzeh.

*****

 

#MUSLIMRAGE – Non, « Newsweek », tous les musulmans ne sont pas « en colère »


C’est l’histoire d’un coup médiatique manqué. L’hebdomadaire américain Newsweek avait pourtant tout prévu. Le magazine du 24 septembre devait donner la parole à tous les musulmans qui avaient « la rage » après la diffusion du film Innocence of Muslims, cet ovni vidéo qui a provoqué une vague de colère d’une violence rarement atteinte dans le monde musulman.

Sur la couverture, deux hommes à la barbe touffue, le haut du crâne enturbanné, les poings serrés, hurlent leur colère à travers le papier glacé. Au-dessus de ces visages crispés par la fureur, de grosses lettres noires forment les mots « Muslim rage » (« la colère musulmane »). En sous-titre, l’annonce d’un article de la féministe Ayaan Hirsi Ali figure sous la phrase-clé « Comment j’y ai survécu, comment on peut en finir. » Pour promouvoir son édition choc, Newsweek ne lésine pas sur les moyens et lance, lundi 17 septembre, un appel sur Twitter « Vous voulez parler de notre dernière couverture ? Faites-vous entendre avec le hashtag : #MuslimRage » [#ragemusulmane].

Las, cet appel au « buzz » – et, implicitement, au commentaire islamophobe – de Newsweek a été largement ridiculisé par les abonnés du réseau social. A la clé, un déferlement de tweets ironiques pour désamorcer la polémique. « J’ai peut-être la #ragemusulmane mais c’est caché sous mon niqab », plaisante @missyasin, « Tu perds ton neveu à l’aéroport mais tu ne peux pas crier son nom parce qu’il s’appelle Jihad #muslimrage », écrit Hijabi Girl, « Quand tu es le seul au pub à boire du pepsi #muslimrage » ou « Quand tu décapites un infidèle mais que ton iPhone ne l’a pas enregistré correctement alors tu n’es pas reconnu à ta juste valeur #MuslimRage », pouvait-on encore lire mardi sur le réseau.

You lose your nephew at the airport but you can’t yell his name because it’s JIHAD. 

#MuslimRage When you behead an infidel but your iPhone did not record properly so you don’t get the credit you deserve.

Les médias ne sont pas les derniers à moquer la mauvaise tournure de l’opération marketing de Newsweek. Il faut dire que l’hebdomadaire n’en est pas à son coup d’essai en la matière. Le correspondant au Pakistan du quotidien britannique The Telegraph en profite ainsi pour dénoncer la vision « démodée et bigote » du monde musulman véhiculée par le magazine. « La photo en plan serré [en une du journal] élimine tout contexte. Il pourrait très bien s’agir de deux hommes qui viennent de voir leur équipe de foot perdre un match. Cela pourrait être un enterrement. Ces hommes peuvent être au milieu d’un groupe de cinq personnes ou de 5 000. Cela n’a pas d’importance. On nous demande seulement de penser : ils sont à nos trousses. » En résumé, c’est « un article de journalisme choc écœurant, qui rabaisse ce qui fut un jour un grand magazine. » 

Pour The Atlantic, l’hebdomadaire américain a méprisé non seulement son lectorat, mais aussi le journal lui-même. Les internautes « ont transformé le cynisme du magazine en quelque chose de mieux, quelque chose de drôle et qui a du sens, qui est pertinent et vrai. Ils ont transformé ‘l’expérience déjà écrite à l’avance’ de Newsweek en quelque chose qu’ils ont écrit eux-mêmes. » Le Los Angeles Times dénonce pour sa part la stratégie marketing suicidaire du magazine, dont le seul but est de vendre le maximum d’exemplaires sans réfléchir aux conséquences de la ligne éditoriale.

En recensant un florilège des tweets les plus drôles, le site américain Gawker en profite également pour publier d’autres types de photos qui montre une « colère musulmane » bien différente. Une petite fille emmitouflée dans une doudoune rose, drapeau égyptien à la main, est présentée comme « une démonstration insoutenable de la colère musulmane ». Quatre iraniennes voilées, hilares devant le bonhomme de neige qu’elles viennent d’achever sont une preuve de la « colère de la neige » musulmane. Bref, des clichés qui présentent plutôt la « rage » de vivre de tous ces musulmans, bien plus nombreux, qui restent silencieux et ont – enfin – fait leur« coming out » humoristique sur Twitter. Le plus beau pied de nez aux islamophobes.

source

« Attention, changement en cours ! »


mercredi 19 septembre 2012, par Al Faraby

« Que penses-tu des caricatures publiées par Charlie Hebdo ? »
« je pense que si c’est une provocation, alors il ne faut pas céder à celle-ci »
« le directeur de l’hebdomadaire a affirmé à l’Afp que c’en n’est pas une »
« c’est donc quoi ? »
« Charlie Hebdo est un support satirique »
« une satire est une œuvre dont l’objectif est une critique moqueuse de son sujet, souvent dans l’intention de provoquer ou prévenir un changement »
« et alors ? »
« si l’intention de Charlie Hebdo n’est pas de provoquer, comme l’affirme son directeur, alors il faut qu’il nous explique de quel changement il veut nous prévenir ? »
« eeuuhh… eeuuhh… »
« moi, je vois un grand changement en cours »
« ah oui… lequel ? »
« celui des mouvements populaires qui mettent bas les dictatures arabes soutenues depuis toujours par l’impérialisme et qui sont en train de réussir »
« réussir quoi ? »
« à prendre leur destin en main et à occuper la juste place qui est la leur dans l’histoire de l’Humanité »
« je vois »
« tu vois quoi ? »
« partout, ils organisent la provocation contre le changement en cours »
« … !? »

Al Faraby
Mercredi, 19 septembre 2012

Verhofstadt et la Syrie : « Que faut-il pour que la communauté internationale se réveille ? »


BAUDOUIN LOOS

mardi 18 septembre 2012, 17:29

Un coup de gueule au Parlement européen contre l’inaction des Européens dans la tragédie syrienne : le chef de groupe libéral Guy Verhofstadt ne parle plus, s’agissant de la Syrie, il crie. Par Baudouin Loos

Verhofstadt et la Syrie : « Que faut-il pour que la communauté internationale se réveille ? »

PHOTO ALAIN DEWEZ

Il a résumé son indignation pour Le Soir, en exclusivité.

Pourquoi cet esclandre à Strasbourg la semaine dernière ?

Ce n’est pas la première fois ! J’essaie de faire bouger les choses. On est dans une impasse totale en Syrie ; on craint la guerre mais on y est en plein ! Comment arrêter le massacre ? Eh bien ! il faut commencer par protéger les civils, donc imposer une zone d’interdiction aérienne (« no fly zone »), créer des zones sécurisées aux frontières turques et jordaniennes et des corridors humanitaires y menant. On est intervenu à Benghazi, en Libye, pour prévenir un massacre l’an passé ; on n’a rien fait pour Homs, on ne fait rien pour Alep, et les gens meurent.

Certains vous répondent que le Conseil de sécurité est bloqué par les vetos russe et chinois…

Mais la protection du peuple syrien requiert-elle une formalité du Conseil de sécurité ? Non. On peut agir malgré ce blocage. D’ailleurs, voyons ce qui se passe : les jihadistes y arrivent de partout, ils sont les seuls à venir, à y introduire des armes côté rébellion.

Faut-il armer les rebelles ?

C’est une question à se poser, en effet. Sinon les organisations extrémistes, jihadistes, seront les seules à occuper ce terrain. Des pays amis peuvent prendre cette responsabilité. En attendant, la no fly zone, les zones sécurisées et les corridors humanitaires sont impératifs.

Comment votre opinion est-elle accueillie ?

L’essentiel de mes propos ont été repris dans une résolution du Parlement européen adoptée à une écrasante majorité. Ce qui tranche avec l’attitude de Catherine Ashton, haute représentante de la diplomatie européenne, qui plaide pour une solution politique, demande qu’on laisse du temps à Lakhdar Brahimi, le nouveau médiateur désigné par l’ONU. A-t-elle oublié que Kafi Annan, à ce poste de médiateur, a démissionné avec fracas pour dénoncer son impuissance ?

Mais ce qui compte c’est le Conseil des ministres européen, seul habilité à prendre des décisions.

C’est le problème. Or on y attend posément le verdict des élections américaines en novembre ! Il n’y a pas que le blocage russe, donc. Et, au grand dam de tant de Syriens cruellement déçus par notre attitude, nous ne ferons rien pour empêcher la mort d’autres milliers de civils. Que faut-il pour que la communauté internationale se réveille ?

source

Créez un site Web ou un blog gratuitement sur WordPress.com.

Retour en haut ↑