La France rechigne à accueillir plus de réfugiés syriens
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Reuters/Reuters – Plusieurs centaines de Syriens ont demandé l’asile en France depuis 2011 dans l’espoir d’échapper au conflit qui fait rage depuis plus de deux ans et qui a causé la mort de 80.000 personnes
par Marine Pennetier
PARIS (Reuters) – Pour Marouane, tout à basculé à l’été 2012 lors de la bataille d’Alep opposant les rebelles aux forces du président Bachar al Assad. En l’espace de quelques semaines, les allusions jusque là discrètes à son engagement en faveur de la démocratie se sont transformées en menaces à peine voilées.
« J’ai reçu plusieurs coups de téléphone. Quand j’ai vu que les choses se dégradaient, j’ai décidé de partir pour mettre à l’abri ma femme et mes deux filles », explique ce médecin chrétien de 55 ans, qui a rejoint en novembre la France, où il a déposé une demande d’asile.
Comme lui, plusieurs centaines de Syriens ont demandé l’asile en France depuis 2011 dans l’espoir d’échapper au conflit qui fait rage depuis plus de deux ans et qui a causé la mort de 80.000 personnes et la fuite de plus de 1,5 million de personnes. Ils étaient 100 à faire cette demande en 2011, 450 en 2012 et 282 au cours de quatre premiers mois de 2013.
Des chiffres dérisoires au regard des demandes adressées à l’Allemagne et à la Suède, – avec respectivement, pour la seule année 2012, 6.200 et 7.800 demandes de réfugiés syriens -, mais qui selon certaines ONG pourrait être revu à la hausse si la France acceptait de revoir ses capacités d’accueil.
Un scénario qui permettrait de désengorger les camps de réfugiés en Turquie et en Jordanie mais qui est pour l’heure écarté par les autorités françaises qui évoquent un « système d’asile à bout de souffle » et appellent à s’attaquer aux racines du problème en trouvant en priorité une solution politique.
« L’Europe n’est pour l’instant pas affectée par l’exode des Syriens mais cela pourrait changer, notamment au vu du nombre important de Syriens dans les camps situés dans les pays limitrophes qui risquent d’être complètement submergés par l’afflux », souligne William Spindler, porte-parole du Haut commissariat aux réfugiés à Paris.
Selon le HCR, le nombre de réfugiés syriens, actuellement d’un million et demi, risque en effet d’être multiplié par deux ou par trois d’ici à la fin de l’année.
« SATURES »
Face à la dégradation de la situation, l’Allemagne a annoncé en mars qu’elle accueillerait au moins 5.000 réfugiés syriens supplémentaires en 2013, une décision saluée par la Commission européenne qui a émis l’espoir que d’autres Etats membres de l’UE suivent cet exemple.
Un espoir partagé par le HCR qui estime qu’il est temps pour la France d’accueillir davantage de réfugiés face à la situation alarmante observée dans les camps turcs et jordaniens où les conditions sanitaires et sécuritaires se dégradent chaque jour.
Pour la présidente d’Amnesty International France, Geneviève Garrigos, « la dégradation de la situation et l’afflux constant de réfugiés peut avoir un impact sur la stabilité de toute la région et l’UE portera une grande part de responsabilité pour son inaction aujourd’hui. »
Invoquant des centres d’hébergement des demandeurs d’asile (Cada) « saturés », Paris, pourtant en première ligne dans le dossier syrien, se dit dans l’incapacité d’accueillir en urgence des réfugiés comme ce fut le cas pour les chrétiens d’Irak en 2010 après l’attaque de leurs lieux de culte.
« La saturation du dispositif d’accueil, due à la hausse de la demande d’asile et à l’augmentation des délais de traitement, ne permet pas à la France, à ce jour, de s’engager auprès du HCR à examiner un plus grand nombre de demandes », indiquait le ministère de l’Intérieur en mars.
« Consciente de la situation alarmante en Syrie, la France agit afin d’apporter des réponses concrètes aux difficultés des réfugiés syriens, elle apporte un soutien financier à l’aide humanitaire d’urgence en Syrie ainsi qu’aux ONG oeuvrant dans les pays voisin », faisait-il alors valoir.
Au total, selon le quai d’Orsay, la France a versé une aide de 11,2 millions d’euros pour les réfugiés situés dans les pays limitrophes sur une aide totale de 40 millions d’euros dans le cadre de la crise syrienne.
SOLIDARITÉ
Pour le directeur général de France Terre d’asile, si cet argument est recevable, il ne doit toutefois pas empêcher la France de réfléchir à son devoir de solidarité.
« Quand on dit que le dispositif est en crise, c’est vrai mais cela doit être réforme et cela ne doit pas nous empêcher de réfléchir à l’expression de notre solidarité avec notamment les réfugiés syriens et en liaison avec les organisations internationales », souligne Pierre Henry.
La création de 4.000 places d’hébergement, dont 2.000 ouvertes dès juillet et les autres avant le premier trimestre 2014 pourraient débloquer la situation, estime-t-il.
Dans le cadre du programme de réinstallation mené actuellement par la France, le HCR soumet 100 dossiers de candidature pour la réinstallation de réfugiés par an.
Un processus jugé marginal par Amnesty International qui appelle la France à mettre en place une procédure de réinstallation d’urgence.
« L’histoire se répète et on n’arrive pas à trouver de réponse », déplore Jean-François Dubost, responsable du programme personnes déracinées. « Au moment de la guerre en Libye, on a eu exactement le même phénomène. Il y avait des réfugiés libyens venus se réfugier en Tunisie et en Egypte et il y a eu des demandes de réinstallation par le HCR auprès des pays de l’UE dont la France. C’est la même chose pour la Syrie. »
PRÉCARITÉ
La durée du conflit et l’absence de solution politique à court ou moyen terme joue en défaveur de la population syrienne au sein de l’opinion publique davantage préoccupée par la crise économique, estiment les ONG.
La décision en janvier de la France de réintroduire de façon temporaire le visa de transit aéroportuaire pour les ressortissants syriens serait passée inaperçue si plusieurs ONG n’avaient pas déposé deux recours, tous deux rejetés, devant le Conseil d’Etat en dénonçant une entrave au droit d’asile.
« L’introduction de ce visa n’était pas une manière de freiner les flux de réfugiés demandant éventuellement à se rendre en France », assure-t-on au Quai d’Orsay. « Tout au contraire, c’était un moyen d’éviter que les réfugiés ne se retrouvent dans des zones de transit des aéroports internationaux dans des situations de très grande précarité. »
Pour le ministère des Affaires étrangères, la crise syrienne ne se réglera pas via la question des réfugiés.
« Il faut replacer les choses dans l’ordre, la manière de régler la question des réfugiés syriens c’est de leur permettre de rentrer chez eux, de rétablir des conditions qui permettent de le faire. »
Avec John Irish, édité par Yves Clarisse
Jeff Bodart
5 ans qu’il s’est fait la malle, ce gredin… Consolons-nous avec 2 inédits MP3 à télécharger gratuitement sur son site et à découvrir (ou télécharger aussi en ligne) sur YOUTUBE avec leurs paroles. “Mourir vivant” et ”Quand je serai grand “, 2 chansons écrites par son ami et confident Thierry Robberecht et mise musique par lui-même et son guitariste de l’époque, Michel Krajewski. Vidéo avec paroles et Mp3 également disponibles aussi sur facebook (Bandpage), myspace, dailymotion, twitter, souncloud… Ecoutez, partagez et diffusez- les!
– “Mourir vivant”
”car le plus important est de mourir vivant.” Mourir jeune? Avant de vivre trop longtemps? Mission accomplie, Jeff.
– ”Quand je serai grand “
son site : http://www.jeffbodart.net/
Intuition précoce, préscience d’enfant? Thierry Robberecht l’a décidément bien compris!
La vérité sur la mort des moines de Tibhirine ?
La vérité, enfin, sur la sordide affaire des moines de Tibhirine assassinés en Algérie en 1996 ? Voilà ce qu’un documentaire, Le martyre des sept moines de Tibhirine, diffusé ce 23 mai tard sur France 3 avait l’ambition d’offrir. Pourtant, cette prétention rencontre le scepticisme de certains spécialistes.
Petit rappel des seuls faits établis. En pleine « sale guerre » entre islamistes algériens et le régime militaire, dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, sept moins trappistes de l’abbaye de Tibhirine, non loin de Médéa, sont enlevés par un groupe armé. Le 26 avril, un texte signé par Djamel Zitouni (émir du GIA, Groupe islamique armé) revendique le rapt et exige la libération de prisonniers. Il faut attendre le 21 mai pour qu’un communiqué au nom du GIA revendique le meurtre des moines. Quelques jours plus tard, les têtes des suppliciés sont retrouvées sur une route près de Médéa.
Deux thèses s’affrontent depuis lors. Pour le régime algérien et le camp des «éradicateurs» (formule algérienne désignant ceux qui refusaient à l’époque toute idée de conciliation avec les islamistes), le GIA a enlevé et tué les moines. L’échec des tractations avec la France – un embrouillamini à la française dans lequel certains ministres et des «services» se sont concurrencés au lieu de collaborer – aurait décidé Zitouni d’en finir. Point final.
Pour nombre d’opposants au régime, en revanche, les motifs de doute sont tellement nombreux qu’il faut étudier sinon privilégier une thèse bien différente : les moines auraient été enlevés par un groupe islamiste manipulé par le DRS (Département du renseignement et de la sécurité, héritier de la célèbre et toute-puissante Sécurité militaire) et l’affaire aurait mal tourné, se clôturant par l’assassinat des moines qui n’était pas le but initial.
Sur le dénouement macabre, une des thèses soutient qu’un hélicoptère de l’armée aurait mitraillé par erreur le groupe de ravisseurs et d’otages, tuant tout le monde, ce qui expliquerait pourquoi les corps, pièces à conviction embarrassantes, auraient disparu. Un autre scénario évoqué renvoie plutôt à la panique des responsables du DRS quand les services français ont commencé à enquêter en Algérie, ce qui aurait précipité la décision d’en finir avec les moines.
Le documentaire diffusé ce 23 mai entend prouver la thèse officielle de manière décisive. Ou, en tout cas, aboutit à des conclusions qui correspondent à la thèse officielle. Il est l’œuvre de la chercheuse française Séverine Labat et du journaliste algérien Malik Aït-Aoudia. Qu’apportent-ils de nouveau ? Rien moins que des aveux ! Notamment ceux d’un certain Abou Imen, décrit comme le dernier geôlier des moines et qui, comme témoin de l’assassinat, déclare : «On n’a pas tiré une seule balle, de toute façon on manquait de balles, ils ont tous été égorgés au couteau. J’étais pétrifié.»
Autre témoin clé : Hassan Hattab, ex-responsable du GIA puis fondateur du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat, passé dans le giron d’Al-Qaïda bien plus tard) qui explique avoir quitté le GIA notamment en raison de l’assassinat des moines décidé par l’émir d’alors, Djamel Zitouni. Ce dernier, sur qui pèsent toutes les accusations, ne témoignera plus : il a été abattu en juillet de la même année 1996 par une brigade islamiste rivale commandée par Ali Benhadjar… qui témoigne lui aussi dans le documentaire.
Les arguments des sceptiques
Que disent les sceptiques ? Beaucoup de choses ! Ils observent pour commencer la très rare facilité de tournage (notamment à Tibhirine) dont ont bénéficié les auteurs du film. Ils relèvent aussi l’absence totale dans le film des acteurs, algériens ou autres, qui mettent en doute la thèse officielle. Ainsi, pour revenir sur «l’émir» Zitouni, il court sur ce personnage des accusations troublantes de collaboration avec le DRS. Des témoins algériens et français en attestent dans des témoignages que le documentaire ignore. Y compris un ancien colonel du DRS exilé, Mohammed Samraoui et un ex-agent de ce même département, Karim Moulaï…
Pourquoi le DRS aurait-il fait enlever les moines ? Selon certains, il s’agissait à la fois de déloger les moines de la région (où ils soignaient tout le monde, y compris les islamistes, et où aussi, comme témoins, ils gênaient l’armée dans son «nettoyage»), de discréditer les islamistes et d’achever de convaincre la France qu’elle avait choisi le «bon» camp.
Le Canadien Armand Veilleux, qui fut procureur général de l’ordre des cisterciens trappistes et enquêta à l’époque en Algérie, figure toujours parmi les sceptiques et ce documentaire ne peut le satisfaire. Il s’en prend notamment à Malik Aït-Aoudia, l’un des auteurs du documentaire: «C’est, écrit-il, un ancien chargé de communication du RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie), petit parti kabyle de Saïd Saadi, de tendance nettement «éradicatrice» et proche des généraux algériens, explique le père Veilleux. Depuis 2001 (…), il est devenu un grand supporteur de Bouteflika et un des principaux agents de liaison entre le service de presse du DRS (Sécurité militaire) et les équipes de télévisions étrangères, notamment françaises, dont France 2, France 3 et France 5. (…) Tous les documentaires de Malik Ait-Aoudia ont la même caractéristique. Il s’agit toujours d’une analyse ultra éradicatrice des événements. Avec l’aide de témoins nouveaux et inconnus jusqu’alors, dont l’identité et la véracité sont invérifiables, il présente la victoire de l’armée, toute pure, qui a sauvé l’Algérie des démons islamistes. » Il est vrai que Aït-Aoudia ne cache pas qu’il est un militant enthousiaste d’Abdelaziz Bouteflika, président désigné par l’armée depuis 1999.
Armand Veilleux, actuellement père abbé de la trappe de Scourmont (Chimay, Belgique) constate aussi qu’«il est facile de noter que chaque fois que des informations embarrassantes pour le régime des généraux sont données par d’anciens agents du DRS, celui-ci fait apparaître de nouveaux «témoins» du crime».
Or, si aucune enquête n’a, curieusement, jamais été menée par les autorités algériennes, la France, après avoir tergiversé pendant près de huit ans bien qu’il s’agissait tout de même du meurtre de sept nationaux, a lancé une telle enquête en février 2004 après le dépôt d’une plainte de la famille d’un des moines.
D’abord confiée sans grands résultats au célèbre juge antiterroriste Jean-Pierre Bruguière, elle fut reprise par son collègue Marc Trévidic en 2007 qui a auditionné un grand nombre de témoins. Il est même sur le point de pouvoir se rendre en Algérie pour entendre d’autres témoins, ce qui, suggèrent certains comme l’abbé Veilleux, aurait poussé le régime à favoriser la confection de ce documentaire qui renforce sa thèse.
«Un documentaire reposant sur une enquête implacable»
Ces derniers jours, la presse algérienne francophone, qui fut dans la «décennie noire» le porte-parole zélé des éradicateurs, fait l’apologie du documentaire d’Aït-Aoudia et Labat. Et leur donne la parole. Voici ce qu’ils répondent à la question d’El Watan qui leur demande s’ils ne craignent pas d’être accusés d’accréditer la position officielle: «Que faut-il faire lorsqu’un documentaire reposant sur une enquête implacable recoupe une version officielle ? Il faudrait jeter tout ce travail à la poubelle ? Cela signifierait que la souffrance des moines ne serait digne d’intérêt que s’ils ont été victimes de l’Etat algérien, qu’elle ne serait qu’un alibi pour des manœuvres politiques. Ce n’est pas notre façon de concevoir notre métier. Quand nous lisons ou regardons certaines «choses», nous ne sommes plus dans le journalisme ou le documentaire, mais dans la fiction. (…)». Cette dernière phrase vise des articles, des documentaires et des livres (1) qui ont l’ambition de contester la thèse officielle. On notera que les accusations les plus graves de meurtres à l’encontre de généraux algériens désignés nommément par notre confrère Jean-Baptiste Rivoire n’ont pas donné lieu à des poursuites en diffamation.
Puisque le juge français Marc Trévidic devrait bientôt débarquer en Algérie, on pourrait imaginer que les nouveaux témoins révélés par le documentaire diffusé par FR3 – comme certains ex-membres du GIA qui racontent en toute quiétude et impunité les détails de l’affaire, l’un au moins ayant même assisté à la fin atroce des moines – auront à cœur de lui montrer où ont été enterrés les corps des moines. Leur exhumation pourrait apporter des éléments concrets pour son enquête.
Car, à propos de ces corps aussi, des ambiguïtés subsistent: Armand Veilleux, envoyé à Alger par les cisterciens en mai 1996 pour enquêter sur la disparition des moines, clame depuis lors sans être contredit que les autorités algériennes et françaises s’étaient mises d’accord pour ne révéler à personne, même pas à lui, que les sept cercueils ne contenaient que les têtes. Qu’il avait dû menacer de les ouvrir lui-même avec un tournevis pour qu’on acceptât de les ouvrir devant lui. C’est dire si la découverte des corps pourrait être importante. Cette anecdote ne figure pas dans le documentaire.
Contactée par nos soins sur Facebook, Séverine Labat ne croit pas que les corps seront jamais retrouvés, malgré les informations que pourraient divulguer ses propres nouveaux témoins: «Impossible vu la géographie des lieux et le périmètre qu’il faudrait sonder. Cela fait dix-sept ans, même ces témoins ne sauraient retrouver l’endroit exact qui n’est nullement marqué ou signalé par quoi que ce soit».
Voilà qui est dommage. Une exhumation eût sans doute pu contribuer à apporter des réponses dans cette affaire des plus complexes que le documentaire diffusé par FR3, bien que réalisé avec maîtrise et émouvant par moments, ne paraît pas avoir éclaircie.
BAUDOUIN LOOS
(1) Une littérature abondante est disponible sur le sujet. On lira notamment deux ouvrages sortis en 2011 et charriant des thèses dissemblables : En quête de vérité, le martyre des moines de Tibhirine, de Réné Guitton, Calmann-Lévy, et Le crime de Tibhirine, révélations sur les responsables, de Jean-Baptiste Rivoire, Éditions La Découverte.
Un jour sans
Ce vendredi, pas d’internet pour moi
« Un racisme à peine voilé », 24/05
(Réalisé par Jérôme HOST, 75 min, 2004)
Quelques semaines après sa sortie en septembre 2004, le film “Un racisme à peine voilé” se voit menacé et interdit de diffusion dans plusieurs villes. Strasbourg, Rennes, Mulhouse, Fontenay-sous-bois, Bondy, Sarcelles, ….. Dans ces villes et dans plusieurs autres, les organisateurs de projections publiques doivent faire face à de multiples difficultés et à de nombreuses pressions. Dans certains cas les projections sont purement et simplement empêchées, dans d’autre cas, la détermination des organisateurs a permis que les projections aient lieu. Lire le communiqué publié par La Flèche Production
* Sélection officielle du 4eme Festival International du Film des Droits de l’Homme de Paris (2006)
* Festival des Résistances et Alternatives à Paris (2005)
* Festival du Film Antifasciste de Reims (2005)
* Salon du Livre Anarchiste de Montréal (Québec/2005)
* Festival des Libertés Bruxelles (Belgique/2005)
* 5ème Festival Antiraciste, Antifasciste & Anticapitaliste à Genève (Suisse/2005)
“Un racisme à peine voilé” victime de la censure!!!
Vendredi 24 mai 2013 de 19h00 à 22h00
Au local d’ÉGALITÉ
Rue du Chevreuil, 4 à 1000 Bruxelles
Info : 0476/84.19.69 et/ou info.egalite@gmail.com
2 € de participation aux frais
Se désintoxiquer du numérique
Des « petits shabbats » pour se désintoxiquer du numérique
Accros aux e-mails et aux réseaux sociaux, on a tous envie de débrancher. Quelle est la meilleure manière d’y arriver ?
(Du Morvan) En apprenant que la maison d’hôtes où j’avais réservé mes vacances dans le Morvan avait une connexion internet laborieuse, j’ai d’abord failli annuler. « On a un modem, mais il faut dix minutes pour télécharger une photo, on est quasiment en zone blanche », me dit l’apiculteur à qui je loue une chambre. Tentons.
Quatre jours sans Twitter, je risquais de perdre le fil. Debout sur le lit, bras en l’air, nous parvenions à télécharger nos e-mails, parfois à y répondre. Mais il faut bien l’avouer, ce sevrage imposé avait quelque chose de rageant.
A l’espace numérique municipal de la ville la plus proche, pour un euro de l’heure, nous voilà parmi les retraités remplissant leurs déclarations d’impôts en ligne. Quelques minutes volées aux vacances, histoire de régler les urgences « vitales ».
Si la situation avait quelque chose de ridicule, c’est parce que nous ne nous y étions pas préparés. Subie, la déconnexion est d’autant plus pénible que la recherche de la petite barrette en haut à droite de l’écran vire à l’obsession.
Comme au temps de la cabine téléphonique
Une fois qu’on en a pris son parti, tout devient différent. Colette se rappelle ses vacances dans les Vosges : coincée dans une vallée enclavée, avec son bébé et sa maman, elle devait grimper sur la crête pour donner des nouvelles à son mari. Comme au temps de la cabine téléphonique.
« J’ai lu “Le Grand Meaulnes”, j’ai réappris à jouer au Scrabble sans dictionnaire. On a dû trouver un consensus sur l’orthographe du won, la monnaie coréenne. Pas évident. »
Anne Duhautbout, coach en développement personnel et professionnel, prévient ses stagiaires :
« Le jour où vous donnez le biberon à votre bébé tout en pianotant sur votre téléphone, c’est STOP. »
Elle constate une addiction à l’outil qui obéit aux mêmes mécanismes que la cigarette. Et suggère de profiter des vacances pour « prendre conscience des besoins non comblés et les combler d’une autre manière, revisiter ce qui nous comble vraiment, quitter le leurre de l’écran ».
La coach met en garde contre des cures de désintoxication trop violentes :
« Si vous êtes trop esclave, vous pouvez vous sentir mal au début. Mieux vaut réserver des plages horaires pour la connexion. L’essentiel est de remettre l’outil à sa place, à notre service. »
« Comme arrêter de fumer »
Lauren, journaliste web, s’est reconnue dans le portrait de l’accro dépeint par Anne Duhautbout. Et elle s’est lancé un défi : ne pas allumer son portable pendant une semaine ; sur une île grecque, avec son compagnon et son bébé, le cadre idoine a priori. Sauf que les trois premiers jours ont été un enfer :
« J’avais une sensation de vide terrible, comme s’il me manquait quelque chose dans la main. C’est comme d’arrêter de fumer en sachant que tu as un paquet et un briquet dans ton sac. Tu te dis : je pourrais l’allumer pour voir, allez, juste cinq minutes.
Ne pas savoir si j’étais mentionnée sur Twitter, ne pas voir si j’avais des cœurs sur Instagram, risquer de louper une info capitale… C’était très dur. Et finalement, je me suis rendu compte que la Terre tournait sans moi. Mon fils était très content, et mon mec, ça lui a fait de vraies vacances. »
Finalement, Lauren a eu plus d’idées que jamais, a lu cinq livres en une semaine et va essayer d’en faire une vraie doctrine de vacances. Surtout, le bénéfice de ce sevrage perdure au retour à Paris : elle coupe son smartphone le soir et le week-end, circonscrit la gestion de sa boîte e-mail à une heure par jour, et étanchéifie un peu mieux sa vie privée et sa vie professionnelle.
« Ma mère a ma ligne fixe, mon mec est avec moi, je vois pas ce qui va arriver de fondamentalement grave », se rassure-t-elle.
Trouver la « slow connexion »
Le burn-out numérique, Thierry Crouzet l’a expérimenté. Ce blogueur, gourou des réseaux sociaux, a disparu du Net pendant six mois en 2011… avant de revenir. Pas le même homme. Il en a fait un livre « J’ai débranché » (Fayard) et nous raconte (une fois qu’il a retrouvé son téléphone) :
« Avant, j’avais l’espoir qu’Internet nous aiderait à changer le monde, mais je me suis rendu compte que les réseaux sociaux, c’est comme la télé en pire. Ça nous rend stupides et nous fait perdre du temps. »
Quand il me dit « j’ai été heureux pendant cette période », je lui fais remarquer que ses photos laissent à penser qu’il plane un peu ; il concède : « C’est important de planer. »
Retourné à ses bases, dans le Midi, il a enfin trouvé la « slow connexion », celle qui lui permet de « rester connecter sans se laisser bouffer » :
« J’utilise l’e-mail de façon modérée, plus d’alerte sur mon téléphone ; la plupart du temps je ne l’ai pas avec moi. J’aimerais trouver l’équivalent de la campagne de l’Internet. Pas facile… »
Des « petits shabbats » pour être ensemble
Sans se retirer aussi loin que Thierry Crouzet, on peut opter pour des mini-retraites, au couvent, par exemple. La cohabitation avec les moines vous retirera d’emblée l’envie de garder votre mobile allumé. Même en mode vibreur, impossible d’accéder au silence sans vraiment appuyer sur OFF.
Chacun peut aussi se fabriquer « ses petits shabbats », comme le conseille le rabbin Gabriel Farhi. Les goys aussi ont le droit de s’offrir 24 heures de ressourcement par semaine. Un effort, même pour les rabbins. Gabriel Farhi a avoué à Nolwenn Le Blevennec que les dernières heures du shabbat sont difficiles : « On a quasiment le doigt sur le bouton de l’ordinateur ».
Les resorts de luxe ont eux aussi compris qu’il y avait un marché de la « détox numérique », et proposent aux couples et aux familles de se donner les moyens de vraiment passer leurs vacances ensemble, en laissant leurs appareils à la porte.
Le journal Tech News Daily en a relevé trois :
- à Saint-Vincent-et-les-Grenadines, confetti des Caraïbes, un hôtel pour milliardaires privé de télé, téléphone et Internet accueille les couples en lune de miel. Ils savent ce qui leur reste à faire au retour de la plage ;
- un ranch du Montana tente de tirer avantage de son isolement en proposant aux familles de se reconnecter entre elles et à la nature ;
- à Hawaï, un hôtel suggère de revenir à des temps plus reculés.
Des récupérations marketing qui répondent à une demande : profiter vraiment de la beauté des endroits où l’on va pour ça.
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Sur Rue89
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Sur Rue89
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Sur lemonde.fr
Communiqué du Collectif Urgence Solidarité Syrie
Mohamad Taha
Responsables politiques en jouant les Ponce Pilate
vous n’arrêterez pas le massacre des Syriens
C’est un vent mauvais qui semble souffler sur la Révolution syrienne depuis quelques semaines. C’est le vent de la résignation de la Communauté internationale, c’est le vent de la honte. Si finalement, les nations en venaient à s’accorder pour confier à Bachar Al-Assad une pseudo transition politique, cela constituerait l’une des plus grandes débâcles politiques et morales de la communauté internationale de l’après deuxième guerre mondiale.
Alors que depuis deux ans, sont commis massivement par la dictature, et reconnus comme tels, des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre, comment accepter cette sacralisation de l’impunité par la Communauté internationale ? Avec l’exemple syrien, la barbarie contre les peuples aurait alors d’encourageantes perspectives.
Par leurs tergiversations, leurs hésitations et jusqu’ici le refus de soutenir sans ambigüités la fourniture d’armements à la révolution syrienne dans sa composante démocratique, notre gouvernement, nos partis politiques porteront leur part de responsabilité si par malheur Bachar Al Assad et sa clique en tiraient parti pour se maintenir au pouvoir.
Comment peut-on se résigner à ne laisser au peuple syrien que deux alternatives mortifères, soit une dictature féroce, soit le règne de l’obscurantisme religieux ?
Jamais, plus jamais, nous ne pourrions soutenir le regard de nos amis syriens si notre pays, notre opinion publique, notre exécutif, les abandonnaient à la terrible vengeance de Bachar Al-Assad.
Avec un tant soit peu de courage politique il est peut-être encore temps à la France et à l’Europe d’agir sur la scène internationale pour faire de l’arrêt des massacres et de la chute de la dictature une grande cause mondiale.
Le temps est compté pour épargner aux Syriens une nouvelle descente aux enfers, et pour écarter les obstacles à l’ère de liberté pour laquelle ils se sont héroïquement soulevés depuis plus de deux ans.
Contact presse : urgencesyrie@gmail.com
Paris le 22mai 2013




