Ostende


La vidéo sur le banc payant provenait de ce site qui ne publie que des nouvelles bidon, mais à lire les commentaires indignés sur youtube, on voit que peu de gens ont compris que c’était un canular. Sorry

Le site précise : « De artikelen die geplaatst worden op deze website zijn fictief, satirisch, persiflerend, of parodiërend van aard. »

 

Pour la Syrie, ce soir : JEUDI 13 MARS 2014 – Place Flagey – Bruxelles à partir de 19h


 

https://www.facebook.com/events/1475394679342521/
JEUDI 13 MARS 2014 – Place Flagey – Bruxelles à partir de 19h.
Venez nombreux! – A prendre avec vous : des bougies, et si vous le pouvez des ballons dotés de LED rouges illuminées. Ces ballons s’éclairent et ceux gonflés à l’hélium peuvent être lâchés dans les airs.Vous pouvez également utiliser des stylos lumineux, des lampes de poche, des téléphones portables ou des bâtons lumineux.

La crise humanitaire syrienne est la plus grave du 21ème siècle. Jour après jour, des enfants, des femmes et des hommes vivent une souffrance indescriptible. Près de la moitié de la population a été contrainte de quitter son foyer et plus de 100 000 personnes ont été tuées.

Le 15 mars 2014 marque le troisième anniversaire de la crise syrienne, trois ans au cours desquels la communauté internationale n’est pas parvenue à mettre fin à cette terrible situation.

Nous devons dire à nos dirigeants politiques : ne laissez pas le peuple syrien endurer une année supplémentaire dans les souffrances et dans le sang. Nous devons être solidaires #AvecLesSyriens.

Prenez part à notre Veillée mondiale: Nous souhaitons rassembler des personnes du monde entier afin de faire briller une lueur d’espoir pour la Syrie et son peuple.

#AvecLesSyriens est une coalition d’organisations du monde entier.
(avec entre autres pour la Belgique: Amnesty, FIDH Fédération internationale des droits de l’homme, Médecins du monde, etc….)

Plus d’infos : http://www.with-syria.org/fr/

et n’oubliez pas samedi Place Flagey aussi

Syrie : dans le pays saigné à blanc, Assad pense pouvoir l’emporter


mercredi 12 mars 2014, par La Rédaction

Dans une Syrie saignée à blanc et rongée par une crise humanitaire inouïe, le régime de Bachar al-Assad est à l’offensive pour regagner le terrain perdu face à une rébellion divisée, à l’aube de la quatrième année de guerre.

Alors que le pays, labouré par les bombes et vidé de ses forces vives, se désintègre, aucune solution rapide ne se profile d’autant que les deux parrains des pourparlers de paix à Genève, les États-Unis et la Russie, sont en conflit à cause de la situation en Ukraine.

« Sans intervention occidentale, la guerre durera encore plusieurs années et une telle intervention est très improbable tant qu’Obama est à la Maison Blanche. Les choses pourraient changer après 2016 », estime Thomas Pierret, spécialiste de la Syrie et maître de conférence à l’Université d’Edimbourg.

En effet, alors que le conflit a déjà fait 140.000 morts et près de la moitié de la population est déplacée ou réfugiée dans des conditions terribles dans les pays voisins, aucun des protagonistes ne semble avoir les moyens de l’emporter.

Née en mars 2011 avec des manifestations pacifiques impitoyablement réprimées, l’insurrection s’est armée à partir de l’été pour évoluer en guerre totale en février 2012 avec le bombardement de Homs.

Depuis le printemps 2013 et après une série de reculs, le régime est passé à la contre-attaque avec l’appui décisif de combattants aguerris recrutés parmi le mouvement chiite libanais Hezbollah ainsi que des chiites irakiens enrôlés par les Gardiens de la révolution, les troupes d’élite iraniennes.

Il s’est en effet senti renforcé par l’annulation des frappes occidentales décidées après l’attaque chimique du 21 août 2013 sur la banlieue de Damas, attribuée par l’opposition syrienne et les pays occidentaux au président Assad.

La stratégie du régime est de garder la haute main sur la « Syrie utile », à savoir la côte, les grandes villes et les grands axes. L’opposition contrôle plus de territoire mais le régime tient sous sa coupe les régions les plus peuplées.
Il a avancé sur trois axes : dans le sud de Damas, où il a imposé des armistices à plusieurs localités rebelles assiégées et mourant de faim, dans la région montagneuse de Qalamoun, au nord de Damas, où il encercle Yabroud, la dernière importante localité mitoyenne du Liban, et enfin au nord de la ville d’Alep, où il a progressé en tentant de prendre les rebelles en tenailles.

Dans le même temps, la rébellion se déchire. Une guerre sans merci oppose depuis janvier 2014, les rebelles, en majorité islamistes, et la branche officielle d’Al-Qaïda en Syrie, le Front al-Nosra, aux impitoyables jihadistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), dont la brutalité et la volonté d’hégémonie ont attisé la haine de leurs anciens frères d’armes.

Toutefois, le régime n’a pas les effectifs pour regagner le terrain perdu.
Selon les experts, il y aurait 100 à 150.000 insurgés, dont 10 à 20.000 combattants étrangers répartis dans 2.000 groupes, mais le plus important est le « Front islamique », une coalition de combattants islamistes.

Face à eux, il y avait avant la crise 300.000 loyalistes, dont la moitié de conscrits, auxquels s’ajoutent des dizaines de milliers de supplétifs, mais selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) 50.000 sont morts en trois ans.
« Aucun côté n’est en train de gagner. Assad peut peut-être garder la majeure partie du territoire et appliquer la politique de la terre brûlée dans les régions qui sont hors de son contrôle mais il ne pourra jamais rétablir l’intégrité du pays sous son régime », explique Volker Perthes, directeur de l’Institut allemand de politique étrangère et des questions de sécurité basé à Berlin.

Pour l’auteur de la « Syrie sous Bachar », la désintégration du pays « n’est pas une possibilité mais une réalité et si la guerre devait s’arrêter demain, cela prendrait plus d’une décennie avant que le pays ne se redresse ».

Le géographe spécialiste de la Syrie, Fabrice Balanche, envisage lui aussi « en l’absence de victoire d’un camp sur l’autre, une partition de fait entre région kurde au nord-est, une région rebelle au nord et une zone aux mains du régime au centre ».
« En fait il n’y a pas de bon scénario pour la Syrie. Assad va se rétablir lentement mais à quel prix. Le pays mettra du temps à se rétablir, car les problèmes structuraux d’avant la crise vont s’ajouter à la reconstruction », ajoute-t-il.
« Le rétablissement du régime s’accompagnera d’une répression qui ne donnera pas envie de rentrer à des centaines de milliers de Syriens », poursuit le géographe. Cela m’étonnerait aussi que la Syrie reçoive un afflux de capitaux comme le Liban en 2006 et elle n’a pas le pétrole de l’Irak », dit-il.

source

Israel fait perdre la face au gouvernement égyptien


Chères amies, Chers amis,

Comme vous l’avez sans doute appris, le retentissement médiatique ayant été considérable, nous n’avons pu entrer dans la Bande de Gaza, où nous étions invitées par de nombreuses associations de femmes, à l’occasion de la Journée Internationale de la Femme.

Nous avons été bloquées, pour la plupart d’entre nous, à l’aéroport du Caire, par le gouvernement égyptien, qui a bassement relayé son homologue israélien, et ainsi montré au monde entier qu’il collaborait pleinement au blocus de Gaza.

La frontière entre l’Egypte et la Bande de Gaza est en effet hermétiquement fermée, et non pour des raisons de sécurité. En effet, comme viennent de l’écrire des jeunes de Gaza qui lancent à leur tour un appel au secours, de même que le PCHR (Centre Palestinien pour les Droits de l’Homme), le motif sécuritaire n’est qu’un prétexte, puisque la frontière égypto-israélienne de Taba, qui est celle où ont eu lieu récemment des attentats, n’a pas été fermée un seul jour !

Mais qu’a gagné la dictature militaire du général Sisi à nous bloquer au Caire ?

Une grande manifestation qui a duré quelque 48 h dans l’aéroport, au vu et au su de tous les passagers égyptiens et du personnel qui, au grand dam des exécuteurs de basses oeuvres, nous ont manifesté leur approbation et leurs encouragements, montrant qu’ils ne sont pas dupes de la propagande anti-palestinienne gouvernementale.

Photo à l'aéroport du Caire

Les dizaines de femmes venues de différents pays ont transformé ce checkpoint en une véritable dénonciation publique et ridiculisé leurs geôliers à la face du monde, comme vous pouvez en juger par ces images :

http://www.europalestine.com/spip.php?article9150

Voir aussi : Aéroport du Caire : hommes enragés, femmes engagées !

Voir aussi : Quelle ambiance ! Merci Donna pour ces deux vidéos !

Voir aussi : Pas triste le retour de la Coalition dans les aéroports !

Voir aussi : Aéroport du Caire : ils en ont eu pour leur argent : !

Voir aussi : Témoignage de Donna en texte et en images :

Les Palestiniennes qui nous attendaient, nous ont dit à quel point elles étaient fières de notre résistance et de notre solidarité. Plus qu’un passage de quelques jours parmi elles, ce qu’elles attendent de nous, de nous tous, c’est que nous les aidions à ouvrir la grande prison dans laquelle elles se trouvent, que nous les aidions à ne pas dépendre de la charité d’institutions européennes ou autres, que nous les aidions à briser le silence sur la barbarie de ce camp de concentration du 21ème siècle, que nous les aidions à recouvrer la liberté.

Nous vous invitons donc à poursuivre la lutte pour cette libération avec elles, avec nous, par tous les moyens à notre disposition : la campagne de boycott contre l’occupant israélien, l’expression publique de notre indignation, nos voix pour les seuls candidats aux élections qui dénoncent l’existence de ce blocus et qui veillent à ce que les commerçants de leur municipalité ne vendent pas les produits illégaux exportés par l’occupant israélien.

Et nous pouvons également demander à tous les élus, à tous les partis, à toutes les associations qui disent « plus jamais ça » d’inviter officiellement des Palestiniennes de la bande de Gaza à venir nous rendre visite en France. 

Si vous souhaitez en débattre avec nous, avec elles, nous vous invitons à une grande réunion le samedi 22 mars à partir de 17 H à la librairie Résistances à Paris. Au programme :  une visioconférence avec des Femmes de Gaza, la projection de films sur notre blocage au Caire et sur notre campagne contre le blocus de Gaza, en présence de nombreuses femmes de la Coalition qui viendront témoigner.

Nous vous informons également que les dons recueillis avant notre départ, et devant être remis à des associations de femmes à Gaza, le seront rapidement. Nous vous tiendrons informés de leur utilisation précise et nous vous remercions à nouveau pour votre solidarité..

Amicalement,

CAPJPO-EuroPalestine

http://www.europalestine.com

Syrie : 15 mars, appel à manifestation


manif

Comité Belge pour soutenir la Révolution syrienne

Depuis trois ans, les crimes commis par le régime syrien se multiplient sans fin, avec le soutien de la Russie via leurs armes et leurs services secrets, de l’Iran avec l’envoi de snippers et de leurs gardes républicains,de l’Irak avec les miliciens chiites et du Hezbollah libanais,avec les groupes Islamistes et terroristes infiltrés par l’Iran, la Russie et le régime  qui prétendent faire la révolution.

 

Des millions de réfugiés , de déplacés internes ,de milliers de tués (140.000 selon le dernier décompte de l’ONU qui a décidé de ne plus compter….),de disparus, de torturés, d’emprisonnés, de morts de faim, de manque de soins.

Des listes sans fin…

Qui s’intéresse encore à la situation en Syrie ?

 

Malgré tout, les Syriens continuent leur révolution, poussés par leur espoir de liberté, de démocratie et d’égalité, même si la communauté internationale assiste passivement et participe indirectement aux crimes.

 

Nous vous invitons ce

samedi 15 mars,

de 16h à 18h,

Place Flagey

À Ixelles

Pour le Comité

Bernadette van Zuylen

Hasan Addaher

LaLibre.be vous emmène « Dans le secret des lieux » à la basilique


Jonas Legge Publié le dimanche 09 mars 2014 à 11h57 – Mis à jour le dimanche 09 mars 2014 à 11h58

Société

Au cœur même de l’austère basilique de Koekelberg se déroule une activité insoupçonnée et des plus inhabituelles dans les caves d’un lieu sacré. Tous les dimanches, LaLibre.be vous emmène « Dans le secret des lieux ».

Sur le coup de 20h, seuls Robert de Thibault, le responsable des lieux, et Marc, un habitué, sont présents. “Les autres vont arriver au compte-gouttes, on n’est pas au cours de gym ici”, sourit Robert, qui est également professeur d’éducation physique. Une vingtaine de minutes plus tard, les cordes, murs et plafonds, jusque-là endormis, sont accaparés par les spéléologues du G.S. Redan.

(Cliquez sur l’image pour agrandir)

“Cette salle est l’ancienne chaufferie à charbon. Elle fait 20 mètres sur 20 et 8 mètres de hauteur”, décrit Robert. “Elle est ouverte les mardis pour que la vingtaine d’affiliés puissent venir s’exercer aux techniques à utiliser sous terre, ainsi que les lundis impairs pour les membres des fédérations francophone et néerlandophone de spéléologie. Le but est avant tout de s’entrainer pour aller dans les grottes.”

Mais comment expliquer qu’une telle activité s’organise dans cette colossale basilique ? Robert de Thibault évoque un échange de bons procédés avec la fabrique d’Eglise. “Nous avons la capacité d’accéder à certains endroits de l‘édifice où, par exemple, l’architecte et les membres de la Fabrique d’Eglise ne parviennent pas à se rendre. En échange, le lieu est mis à notre disposition. Mais il est vrai que ça semble particulier, surtout lorsque nous nous entrainons dans notre cave d’où l’on entend en même temps les grandes orgues comme musique de fond”, badine-t-il.

Passage en vire, descente, remontée, ramping, progression en méandre : le lieu, aménagé à partir de 1980, permet de se tester à de nombreuses techniques.

“Utilise ton balancier”, crie Marc à un plus jeune. “Un peu de souplesse”, renchérit ironiquement celle que l’on surnomme “La Française”. Ici, les échanges de conseils sont monnaie courante. Et pendant que certains peaufinent leurs gestes, assurent leurs clefs complètes et demi-clefs, d’autres patientent dans les airs, tanguant au bout d’une corde. “Car on ne se met jamais à deux sur le même point d’ancrage, sauf en cas de secours”, avertit le robuste Marc.

De secours, il en est question, puisqu’Aurélie et Nicolas ont décidé de s’exercer au dégagement d’un blessé. Le jeune homme joue le rôle du spéléologue inconscient qui doit être aidé. La tâche s’annonce délicate pour la demoiselle, le bloqueur de poitrine étant difficile à ouvrir à cause de la tension émise par le corps. Entourée de ses camarades, qui lui soufflent des indications, accompagnées de quelques grivoiseries, Aurélie parvient finalement à se dépêtrer, sous les applaudissements de l’assemblée.

Même si la concentration est de rigueur, l’ambiance est bon enfant et vire par moments à la jubilation. La moyenne d’âge de 22 ans n’y est évidemment pas indifférente. “J’initie chaque année 300 élèves dans le cadre des cours d’éducation physique. Certains accrochent et continuent à venir en dehors des cours. C’est ce qui explique qu’il y ait tant de jeunes”, explique “Papa Robert”.

Résultat : les taquineries et railleries entre adolescents se multiplient. “On essaye d’embêter les autres quand ils sont suspendus aux cordes”, s’amuse Aurélie. Ce mardi soir, cette demoiselle de 17 ans se verra subtiliser ses chaussures puis sera enfermée quelques secondes dans le réseau de galeries souterraines par ses condisciples. Le tout, en riant. “On forme un vrai groupe d’amis”, lâche-t-elle en rechaussant son second soulier.

Pas encore rassasiée par l’effort, Aurélie remonte vers les cieux pour mieux se jeter la tête la première vers le sol. “Ce geste n’a aucune utilité en spéléo mais je l’ai appris récemment et il me procure des sensations fortes”, décrit-elle, l’oeil pétillant.

Pendant ce temps-là, Hans enchaîne, à vive allure, une montée sur corde à l’aide d’un croll et d’une poignée-frein. Cette technique s’impose pour gravir les 35 mètres menant au sommet de la cheminée. “Au début, cela me semblait difficile. Aujourd’hui, je suis habitué. Il faut juste bien pousser avec la jambe”, témoigne ce jeune Flamand qui a opté pour la spéléologie après avoir été obligé de choisir une activité avec des francophones “vu mes mauvais points à l’école”.

Si la discipline se rapproche de l’escalade, les spéléologues tiennent à afficher les différences. “Nos gestes sont plus petits, rapides et dynamiques. En outre, nous nous déplaçons principalement sur corde, et non contre les murs”, détaille Robert.

 

Un reportage de Jonas Legge

source

No Revolution is Perfect


Avatar de alannahpriestleyP U L S E

Palestinian Youth Perspectives on Syria, Palestine and a Liberated Arab Region

by Loubna Qatami

                In December of 2010, Palestinian youth of the world watched anxiously, and participated in, the monumental dawn of the Arab revolutions. Many Palestinian young people, despite our inclination to be suspect of any emerging forces and rapid power shifts occurring, instinctively supported the political earthquake as the means of rupturing decade’s long neo-colonial structures. We joined our brothers and sisters in Tunisia, in Egypt and across the Arab world, in some cases symbolically and other cases literally, in the fight against their repressive regimes.  Palestinians are a transnational people, deeply immersed in the disadvantages of being placeless and refugees. We are subject to the repression of those regimes not only by living under them but by their corroboration with the Zionist entity consequentially resulting in our people’s long exile and occupation. Support for the revolutions…

Voir l’article original 3 733 mots de plus

L’humour syrien à travers la révolution


Cet article est une traduction d’un article originellement publié sur Syria Untold, en Arabe le 28 février puis en Anglais le 3 Mars 2014. Il aborde une conséquence originale de la crise syrienne: son influence sur l’évolution de l’humour légendaire des Syriens. Puisque l’humour est sûrement la chose la plus difficile à retranscrire dans une langue différente, j’espère que vous serez indulgents, et que vous apprécierez l’article.  

« Un lapin est torturé par la police secrète du régime syrien. Pourquoi? Parce qu’ils veulent qu’il avoue être un âne. » Ce n’est qu’une des nombreuses blagues répétées par les Syriens, un peuple qui se caractérise par son sens de l’humour, même si celui-ci est devenu de plus en plus noir depuis le début de la révolte en mars 2011. Arme puissante de la résistance quotidienne, l’humour politique sape autant l’autorité d’un régime omniprésent, que celle des nouvelles formes de tyrannie qui se développent dans les régions libérées.

Depuis les premiers jours, la révolte a changé le pays de manière irréversible. Les statues de Hafez Al-Assad qui sont tombées au début de la révolte, les affiches de Bachar al-Assad arrachées, et les chants révolutionnaires chantées en plein coeur des villes ont libéré la sphère symbolique de l‘oppression.

Durant la révolution, l’humour s’est transformé. De ces premières formes subversives il est devenu un outil déclaré de résistance. Des militants ont lancé d’innombrables pages Facebook afin de propager des blagues. « L’humour révolutionnaire de Homs » est une des pages les plus importantes. Un des dernières publication partagées se moque des fondamentalistes de l’Etat Islamique en Iraq et au Levant (EIL, ou ISIS en anglais), de ceux du Hezbollah (partisans du régime), et de la multiplication en Syrie de “fronts” et autre “coalitions”: « Proposition de fusion entre l’EIL et le PIL (Parti de l’Iran au Liban) pour former le front « la paralysie ne se soigne pas ».

La plupart des blagues ont pour sujet les figures célèbres du régime, qui inspiraient jadis la peur. Le sarcasme sur la mort et la machine de guerre du régime sont aussi très présents et font partis d’un effort courageux visant à remonter le morale de la population. Ces blagues, dans leurs différentes formes, apparaissent comme le reflet d’un peuple qui a décidé de marcher vers la liberté en souriant, malgré toutes les destructions qui l’entourent.

Le président, dont la chute s’est rapidement imposée comme le principal cri de ralliement des manifestants, est également un objet privilégié de dérision. Dans une des blagues, on demande à un Syrien “Que ferais tu si tu devenais président? » question à laquelle il répond : « Je démissionnerais, bien sûr! »

Une des blagues les plus partagées raconte l’histoire d’un réfugié de Homs (NDT En Syrie, le Homsi est souvent le héro malheureux des histoires drôles, comme le Belge en France), qui se retrouve dans une zone relativement sûre de Damas. Pourtant il désire retourner rapidement à Homs. Quand on lui demande pourquoi, il répond: « Les bombardements qu’on connait sont toujours mieux que ceux qu’on ne connait pas. » Dans une autre plaisanterie, un professeur demande à un étudiant de Homs: « Où se trouve Homs sur la carte? » (NDT “Où tombe Homs sur la carte “ en Arabe). L’étudiant répond de manière pompeuse « Homs ne tombe pas », en référence à la résistance farouche de la ville toujours assiégée.

La rhétorique du régime invoquant continuellement de multiples théories du complot est également tournée en dérision. Quand on demande à un homme de Homs pourquoi il y a une pénurie de gaz de cuisine à Homs, celui répond « Par ce que Homs nous concocte (NDT « nous cuisine » en Arabe) une grosse conspiration. »

Cette manière d’aborder avec humour la situation tragique du pays fait partie intégrante de la détermination que montrent encore et toujours les syriens afin de protéger leur révolution. Elle évolue de la résistance vers un acte actif de conquête et de mise à bas de l’ensemble des tabous politiques du temps de la dictature. Cet humour est également un indicateur utile du changement culturel à l’oeuvre dans le pays. Lorsque l’on demande à un Homsi si les habitants de Homs vont finir par arrêter leur manifestations quotidiennes après le chute du régime, il répond surpris : « Pourquoi? En quoi est ce que cela a un quelconque rapport?! »

Article traduit par Armand Hurault

source

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