Il y a des femmes derrière la burqa 15 janvier


Il y a des femmes derrière la burqa
15 janvier

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Découvrez, en primeur, sur OummaTV, le documentaire de 42 minutes réalisé par Agnès de Féo, qui offre un espace d’expression unique à plusieurs jeunes femmes voilées intégralement. Des témoignages exceptionnels de citoyennes aujourd’hui jetées en pâture, qui délivrent leur propre vérité. Des tranches de vie aux antipodes des schémas de pensée traditionnels, qui n’en reflètent pas moins des cheminements individuels, éclairant les polémiques hexagonales d’une réalité ignorée ou occultée. Raphaël Liogier, professeur de sociologie à l’IEP d’Aix-en-Provence, intervient également à travers des analyses pertinentes, qui favorisent une meilleure appréhension d’un phénomène marginal érigé en débat d’ampleur nationale.

“Cela fait combien de temps que vous n’avez plus parlé à un Belge ?”


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Ahmed Medhoune (à g.) est échevin PS à Saint-Josse (Bruxelles)

“Je vis la scène suivante très fréquemment tous les mardis soirs : deux hommes entrent dans ma permanence sociale pour demander un service et m’adressent la parole en marocain sachant qu’il y a à mes côtés des fonctionnaires qui ne parlent pas cette langue. J’arrête la conversation mais je m’interroge aussi sur le pourquoi de cette interpellation en marocain. Je me suis rendu compte que beaucoup n’avait plus parlé à un Belge depuis bien longtemps. Je leur demande : cela fait combien de temps que vous ne parlez plus à un Belge ? Un an, deux ans et parfois avec des civilités limitées. Dans cette situation, la pratique de la langue est quasiment inexistante. Pourtant, je suis convaincu qu’il n’y a pas d’intégration sans le fait d’habiter une langue, c’est ma profonde conviction“, a déclaré Ahmed Medhoune, échevin PS à Saint-Josse, lors d’un colloque de deux jours sur l’immigration turque, co-organisés par les Allemands de la Robert Bosch Stiftung et les Belges de la Fondation Roi Baudouin, pour les élus et responsables au niveau communal en France, Allemagne et Belgique qui s’est tenu à Berlin le 2 et 3 décembre 2009.

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Marocains victimes du délit de faciès en Belgique ?



15.12.09 – 09:10

La population d’origine marocaine en Belgique se sent plus discriminée que la population d’origine turque, ressort-il d’une étude européenne à grande échelle sur les minorités et les discriminations dont De Morgen parle mardi.

La population d’origine marocaine en Belgique se sent également plus visée par la police. Un coup de sonde dans les bases de données des polices européennes confirme cette impression, selon le rapport.

L’Agence européenne des droits fondamentaux a mené pour la première fois une étude à grande échelle sur la discrimination au sein des Etats membres, écrit De Morgen.

En 2008, l’Agence a interrogé 23 000 personnes appartenant à une minorité, plus 500 autochtones de 6 Etats membres, dont la Belgique. En Belgique, on a interrogé des membres des deux minorités principales, les Marocains et les Turcs.

La Belgique se trouve dans la moyenne du taux de discrimination, mais les Marocains se sentent systématiquement plus discriminés que les Turcs. La différence se fait surtout sentir à l’école. 35% des personnes d’origine marocaine interrogées ont estimé avoir été traitées sans respect par leurs professeurs, contre 10% des Turcs.

Les enquêteurs ont également sondé l’attitude de la police. Il en ressort, selon De Morgen, que la population d’origine marocaine se sent plus discriminée et contrôlée par la police que les Turcs et les « autochtones ». Les services de police européens semblent le confirmer. Les Marocains ont été en moyenne contrôlés trois fois plus par la police et dans presque tous les cas, ils ont été fouillés ou leur voiture a été examinée.

Belga

Le droit belge face à la diversité culturelle


Parlemento.com – L’agence de presse des minorités *****

Julie Ringelheim (à g.) est chargée de cours à l’UCLouvain

La journée d’étude sur « le droit belge face à la diversité culturelle – Quel modèle de gestion de la pluralité » du 6 novembre 2009, organisée à Louvain-La-Neuve par l’Université Catholique de Louvain (UCL), a rassemblé une centaine de spécialistes en sciences juridiques, sociologues et philosophes pour débattre des principes fondamentaux de diversité, neutralité et minorités (linguistiques, culturels, religieux) en droit belge, des enjeux du pluralisme, des cas concrets de diversité religieuse dans le droit social, de l’opposition entre deux concepts (égalité et diversité) dans le cadre de la lutte contre la discrimination dans l’emploi, de la mixité sociale et religieuse dans l’enseignement, de l’application de la diversité dans le droit familial, le droit international privé, le droit pénal et le droit judiciaire.

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Les ghettos de Bruxelles


anniebannie: cette carte blanche m’a bcp touchée et me navre à la fois à cause des faits qu’elle évoque et à cause de la manière dont ils sont évoqués. C’est un son de cloche que je n’entends pas pour la première fois. Je vis moi-même dans un quartier qui a beaucoup changé, mais je m’y sens absolument à l’aise, beaucoup mieux que si je devais vivre à Uccle par exemple. J’ai sans doute eu de la chance.

Mardi 6 octobre 2009
Carte blanche

Luckas Vander TaelenDéputé flamand Groen

Je réside à Forest, tout près d’un quartier qui s’étend de la rue de Mérode jusqu’à la gare du Midi et que l’on ne peut décrire autrement que comme un ghetto, même avec le plus grand parti pris pour le multicuralisme.

Ma fille a depuis longtemps renoncé à entrer dans ce quartier. Histoire qu’elle s’y sente bien à l’aise, elle y a été très souvent (et une fois de trop) insultée. Je le traverse quotidiennement à vélo et y vis toujours une nouvelle aventure. Voitures stationnées en double file, conducteurs qui bloquent le carrefour pour parler entre eux, jeunes qui traînent et qui vous dévisagent comme si vous entriez dans leur domaine privé.

N’essayez surtout pas de prendre la parole lorsque vous manquez de peu d’être renversé : la dernière fois que je m’y suis risqué, j’en ai pris plein la figure de la part d’un observateur, lequel ne devait pas avoir 16 ans, qui conclut une tirade des plus blessantes par le message « Nique ta mère ». C’était encore moins grave que la fois précédente, lorsqu’un autre jeune conducteur maghrébin avait été vexé par mon comportement : j’avais osé prendre ma priorité. Son honneur avait été à ce point offensé qu’il ne pouvait, semble-t-il, le rétablir qu’en me crachant au visage…

Donc surtout : se taire. Parce que lorsque vous essayez d’expliquer que 70 km/h est une vitesse trop élevée en zone 30, vous heurtez de front la dignité d’un jeune nouveau Belge qui ne peut pas supporter que quelqu’un lui interdise quelque chose et qui est déjà prêt à en découdre.

Il y a une vingtaine d’années, j’étais convaincu que les jeunes nouveaux Belges seraient rapidement assimilés. Mais maintenant, à Bruxelles, a grandi une génération de « rebels without a cause », qui se sent toujours dépitée et lésée. Qui ne doit répondre de rien, c’est toujours la faute d’autrui : de l’autorité, des Belges racistes. Et à l’intérieur de leur propre famille, les jeunes garçons maghrébins sont intouchables. Lorsque la police a arrêté un jeune à Molenbeek, le père a immédiatement organisé une manifestation parce que son fils « ne volerait pas même une pomme ».

L’année passée, une étude de l’ULB a montré que les efforts déployés par les autorités dans les quartiers à problèmes ont fait en sorte que les jeunes ne voient plus la nécessité de les quitter. Ainsi se crée un esprit de village dans une grande ville.

La fille d’amis marocains a un petit ami belge. Elle ne sort jamais avec lui dans ce quartier, parce qu’elle y est immédiatement apostrophée. Car pratiquement tous les jeunes allochtones ont beau avoir la nationalité belge, ils ne s’identifient aucunement à ce pays. Bien au contraire : « Belge » est une injure…

Vous ne rencontrez pratiquement jamais de jeunes femmes seules dans le quartier. Et encore moins dans les tavernes : elles n’y sont même pas tolérées. Lorsqu’une collaboratrice de la commune y commanda un café, on lui fit très vite comprendre qu’elle ne devait pas compter être servie. Lorsque j’entre à vélo dans le quartier Mérode, je sais que jusqu’au delà de la gare du Midi, je n’apercevrai pas une seule femme à une terrasse de café. Et je ne parle même pas encore de la morale sexuelle hypocrite qui exige que les jeunes femmes allochtones restent vierges jusqu’à la nuit nuptiale, alors que chacun sait que les hôpitaux bruxellois réparent l’hymen par une simple opération…

Jusqu’à la semaine passée, un artiste franco-marocain présentait une exposition remarquable à Bruxelles : une série de tapis de prières avec des chaussures. La galerie d’art fut immédiatement la cible de menaces téléphoniques, la vitrine devant l’œuvre fut souillée et endommagée. L’agitation fut suscitée par une paire de chaussures rouges à talons hauts exposée près d’un tapis de prières. C’est ainsi que l’artiste voulait aborder la question de « la place de la femme dans l’islam ». Mais ce n’est déjà plus possible à Bruxelles : l’exposition fut démontée après quelques jours.

Nous devons peut-être nous demander pourquoi nous avons accepté que des principes comme la liberté de l’artiste et l’égalité des droits des hommes et des femmes ne s’appliquent pas à tous dans ce pays.

Pourquoi n’osons-nous pas nous lever pour ce qui est au fond essentiel : le respect des lois et des valeurs du pays dans lequel nous vivons ? Interdire le port du foulard n’est pas une solution. Mais pourtant, comment faire comprendre avec force que nous osons défendre ce que nous considérons comme important ? Nous devons peut-être y réfléchir.

Le mérite de la gauche fut de réclamer plus d’attention pour la discrimination et l’exclusion sociale. Le problème est malheureusement plus profond : nous avons eu peur d’être accusés d’imposer nos valeurs aux allochtones. Ces valeurs me sont bien trop chères pour les laisser se perdre.

source

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