Les grands studios ont refusé le film « Snowden », accuse Oliver Stone


Les grands studios ont refusé le film « Snowden », accuse Oliver Stone

L’Orient-Le Jour | Dimanche 24 juillet 2016

Cinéma« Le scénario était bon, le budget était bon, le casting était bon. C’était très certainement… de l’auto-censure », affirme le réalisateur.

C’est la plus grande fuite de données de l’histoire des Etats-Unis. Pourtant « Snowden » a failli ne jamais voir le jour au cinéma, rejeté par toutes les grandes sociétés de production américaines, d’après son réalisateur Oliver Stone.

« Snowden » retrace l’histoire du lanceur d’alertes Edward Snowden, ex-consultant de l’agence de sécurité américaine NSA qui a révélé l’ampleur des programmes de surveillance du renseignement aux Etats-Unis.
Mais le cinéaste de 69 ans, connu pour ses critiques virulentes de l’establishment américain, a eu des difficultés à trouver un studio pour financer le film.

« Franchement, chaque grand studio a refusé mon projet. Le scénario était bon, le budget était bon, le casting était bon. C’était très certainement… de l’auto-censure », a déclaré Oliver Stone devant le public du festival Comic-Con 2016 jeudi à San Diego.
« Je ne pense pas que la NSA était derrière. Mais l’auto-censure est définitivement un gros problème dans ce secteur et elle empêche de dévoiler de nombreuses vérités ».
« Chaque studio, chaque conseil d’administration des studios plutôt que les employés des studios, a dit non ».

La société de production indépendante Open Road Films a finalement accepté de distribuer le film, dont la sortie est prévue le 16 septembre aux Etats-Unis et le 2 novembre en France.
Open Road Films a également produit « Spotlight », l’histoire du scandale des prêtres pédophiles révélé par le journal américain Boston Globe en 2002, sacré meilleur film aux Oscars de 2016.

Rencontre à Moscou
Edward Snowden est toujours recherché par les autorités américaines, accusé d’espionnage et de vol de biens appartenant au gouvernement après avoir transmis en 2013 des documents classifiés à des journalistes.

Traître pour certains, héros pour d’autres, l’homme de 33 ans est aujourd’hui réfugié en Russie où il a obtenu en 2014 un droit de résidence pour trois ans.

Oliver Stone a acheté les droits du livre « The Snowden Files » de Luke Harding, journaliste du quotidien britannique The Guardian, et s’est également inspiré de l’ouvrage « The Time of the Octopus » de l’avocat russe de Snowden, Anatoli Koutcherena.

Joseph Gordon-Levitt, 35 ans, qui interprète le rôle principal du film, a accompagné Oliver Stone en Russie pour rencontrer le lanceur d’alertes en personne. Il décrit Edward Snowden comme un homme « très poli… presque un homme à l’ancienne », qui s’est montré plutôt optimiste quant à l’impact positif de la technologie sur la démocratie.

« Nous avons parlé pendant des heures. C’était intéressant parce que je pense que la plupart des gens qui vont le rencontrer l’abordent d’un point de vue politique », a déclaré l’acteur et réalisateur californien lors du Comic-Con de San Diego.
« J’essayais d’apprendre à le connaître à un autre niveau, parce que je peux facilement lire des choses sur ses positions politiques. Je voulais comprendre qui il est. »

Pour mémoire

 

« The Intercept »: le nouveau site d’info des porte-voix d’Edward Snowden


 

  • Un nouveau site internet d’informations financé par le fondateur d’eBay, Pierre Omidyar, a fait ses débuts lundi avec un article du journaliste Glenn Greenwald, porte-voix des révélations d’Edward Snowden, sur le rôle de la NSA dans les frappes de drones.

    Baptisé « The Intercept », le site est le produit de l’association du milliardaire irano-américain et du journaliste d’investigation démissionnaire du Guardian, qui a contribué aux révélations sur le vaste système d’espionnage américain de la NSA, l’agence chargée des interceptions de communications.

    Dans ce premier article, Greenwald affirme que la NSA utilise la géolocalisation des téléphones portables grâce à leur carte SIM pour déterminer la position de personnes qui sont ensuite visées par une frappe de drones.

    Cette méthode a été utilisée aussi bien au Pakistan, qu’en Afghanistan ou au Yémen, selon Greenwald, qui dit tenir ces informations de documents de la NSA fournis par l’ancien consultant Edward Snowden et d’un ancien opérateur de drones.

    Cette unité de la NSA, appelée GeoCell, serait à l’origine de frappes sans que la cible soit formellement identifiée mais simplement parce qu’elle utilise le téléphone dont la carte SIM a été localisée.

    « Il peut s’agir de terroristes ou il peut s’agir de membres de leur famille qui n’ont rien à voir avec les activités de la cible« , affirme dans l’article l’ancien opérateur de drones.

    Les talibans en Afghanistan seraient de plus en plus méfiants vis-à-vis de leurs téléphones, n’hésitant pas à changer fréquemment de cartes SIM pour éviter d’être repérés, affirme encore The Intercept.

    Pierre Omidyar a indiqué qu’il investirait 250 millions de dollars, dont 50 pour lancer les opérations, dans ce projet qui doit permettre aux journalistes de « poursuivre la quête de la vérité« .

    Selon le site internet, la « mission à court terme » est de fournir une plateforme pour dévoiler les informations contenues dans les documents fournis par Edward Snowden sur la NSA.

    Belga

The Intercept, fer de lance du journalisme d’investigation


LE MONDE | 15.03.2014 à 10h52 |Par Philippe Bernard

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M. Omidyar, promoteur de The Intercept, a décidé de destiner une partie de sa fortune au renouveau de la presse. Sa fortune est évaluée à 8,5 milliards de dollars (6,1 milliards d'euros) par le magazine Forbes.

Né de l’union inédite entre un milliardaire du Web et des journalistes d’investigation américains dans le contexte de l’affaire Snowden, un nouveau magazine en ligne, The Intercept, dessine peut-être l’architecture des médias de l’avenir. Depuis son lancement, le 10 février, il revendique activement sa première raison d’être : la dénonciation de la surveillance planétaire exercée par l’Agence nationale de la sécurité (NSA) américaine.

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Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, s’est plaint auprès de Barack Obama, jeudi 13 mars, des intrusions de la NSA dans le réseau social. La veille, il avait lu dans The Intercept une enquête décrivant les faux serveurs Facebook utilisés par l’agence pour s’immiscer dans les ordinateurs des usagers du réseau social. Les révélations sur l’utilisation à grande échelle de logiciels malveillants par la NSA s’appuient sur des documents fournis par Edward Snowden.

Le nouveau site correspond au premier étage de la « plate-forme journalistique » First Look Media, imaginée et financée par Pierre Omidyar, le fondateur d’eBay.Ses pièces maîtresses sont les deux journalistes-vedettes de l’affaire Snowden : Glenn Greenwald, qu’il a débauché du quotidien britannique The Guardian, et la documentariste Laura Poitras. Mais distiller de nouvelles révélations et les documents que s’est procurés l’ancien collaborateur de la NSA, réfugié à Moscou, ne constitue qu’une première étape pour The Intercept.

Le site a pour ambition de « produire un journalisme courageux et ouvert à la contradiction ». Et de « promouvoir la transparence et l’obligation de rendre des comptes auprès des institutions gouvernementales et des entreprises les plus puissantes ». Il propose à ses « sources » de déposer anonymement des documents à publier.

RENOUVEAU DE LA PRESSE

The Intercept s’est déjà offert les services de Jeremy Scahill, ancien de la revue de gauche The Nation, de Matt Taibbi, journaliste du magazine Rolling Stone et grand pourfendeur de Wall Street, et de John Cook, connu pour ses reportagesravageurs sur la chaîne de télévision conservatrice Fox News.

D’un point de vue financier, The Intercept a probablement le temps de voir venir : la fortune de son promoteur, Pierre Omidyar, 46 ans, est évaluée à 8,5 milliards de dollars (6,1 milliards d’euros) par le magazine Forbes.

M. Omidyar, qui est né à Paris et vit aujourd’hui à Honolulu (Hawaï), a décidé de destiner une partie de sa fortune au renouveau de la presse, dont la liberté, pense-t-il, est menacée par la surveillance généralisée de la NSA.

En 2013, M. Omidyar s’est porté candidat au rachat du Washington Post. C’est finalement Jeffrey Bezos, le patron d’Amazon, qui, en août, a racheté le journal pour 250 millions de dollars. En octobre, Pierre Omidyar annonçait qu’il investissait une somme équivalente dans une nouvelle aventure : la presse d’investigation.

Voyez l’interview de Glenn Greenwald sur Democracy Now

Le scandale Prism pourrait coûter cher à l’industrie high-tech américaine


Le cloud américain n’est plus en odeur de sainteté. Google, Microsoft, Amazon et consorts pourraient perdre jusqu’à 35 milliards de dollars de revenus, en raison d’une méfiance accrue de la part des clients étrangers, en particulier européens.

Edward Snowden doit commencer à être l’une des personnes les plus détestées par les capitaines de l’industrie high-tech américaine. Car ses révélations sur le programme d’espionnage Prism jettent le discrédit sur tous les acteurs du cloud computing américain, l’un des secteurs les plus dynamiques du marché high-tech. Et les dégâts économiques seront loin d’être négligeables.
Le cabinet d’analyse ITIF (The Information Technology & Innovation Foundation) vient de faire une première estimation. Google, Microsoft, Amazon et consorts pourraient perdre entre 22 et 35 milliards de dollars de revenus dans les trois ans à venir, en raison d’une désaffection de la part des clients étrangers, en particulier européens. La méfiance grandissante envers les services américains les pousserait à préférer les offres de prestataires locaux.

Une opportunité pour les fournisseurs européens

Pour établir ces estimations, ITIF s’est appuyé sur un sondage réalisé en juin et juillet 2013 par une association professionnelle, la Cloud Security Alliance. Ainsi, 10 % des membres non-américains ont répondu avoir annulé un projet avec un fournisseur cloud américain. Et ils sont 56 % à être moins enclins à souscrire un service américain. Inversement, 36 % des membres américains pensent que les révélations sur la NSA vont rendre les ventes de cloud plus difficile à l’étranger. ITIF en déduit – même si les données sont encore assez récentes – que les fournisseurs cloud américains perdraient entre 10 et 20 % de parts de marché hors Etats-Unis.
Ceux qui peuvent en profiter le plus sont les acteurs du cloud européens, qui vont jouer la carte de la sécurité des données avec l’aide rhétorique des responsables politiques européens. Certains enregistrent déjà une forte croissance des revenus. Selon l’étude, l’hébergeur suisse Artmotion a augmenté son chiffre d’affaires de 45 % depuis les révélations d’Edward Snowden.
Evidemment, le secteur high-tech américain ne va pas rester comme ça sans rien faire. Il va essayer de contre-attaquer en essayant de relativiser la portée de ces révélations. Selon ITIF, la première chose à faire serait que le gouvernement américain donne davantage de détails sur ces programmes d’espionnage et explique quelles données sont réellement concernées et comment elles sont traitées. Pour l’instant, ce n’est pas gagné.
Source:
L’étude de l’ITIF

Russie: Edward Snowden apparaît pour la première fois dans une vidéo


 

WikiLeaks a diffusé ce qu’il présente comme la première vidéo d’Edward Snowden depuis qu’il est exilé en Russie, dans laquelle l’ex-consultant du renseignement américain apparaît de bonne humeur et met en garde contre les dangers visant la démocratie.

« Si nous ne pouvons comprendre les politiques et les programmes de nos gouvernements, nous ne pouvons les approuver« , a dit Snowden dans une courte vidéo diffusée dans la nuit de vendredi à samedi sur WikiLeaks, le site qui a publié des centaines de milliers de câbles diplomatiques confidentiels.

Il s’adressait à un groupe de quatre anciens membres du renseignement américain lors d’une cérémonie à Moscou.

Ces quatre anciens agents ont remis jeudi à Snowden un prix pour « son intégrité dans le travail de renseignement« .

Un ancien analyste de la CIA Ray McGovern a souligné que son association était « fière d’honorer la décision de M. Snowden de suivre sa conscience et de donner la priorité au bien commun plutôt que de se préoccuper de son avenir« , selon WikiLeaks.

« Nous avons bon espoir que d’autres, avec la même droiture morale, suivront son exemple en éclairant les zones d’ombre et en révélant les crimes qui menacent nos droits civiques de citoyens libres« , a-t-il dit.

La vidéo montre Snowden en costume noir et chemise bleue, mais sans cravate, et paraissant à l’aise, lors d’un dîner avec les quatre ex-agents américains dans un lieu non précisé.

On y voit Snowden affirmant que l’espionnage tous azimuts était « très éloigné » de programmes légitimes.

« Il s’agit d’une sorte de vaste filet qui place sous surveillance des populations entières« .

« Dans le monde entier, les gens réalisent que ces programmes ne nous donnent pas plus de sécurité, ils affaiblissent nos économie, nos pays, ils limitent notre liberté d’expression, de penser, de vivre et d’être créatif, d’avoir des relations, de nous associer librement« , a-t-il dit à ses compagnons.

Snowden, 30 ans, a obtenu le 1er août un asile provisoire d’un an en Russie après avoir passé plus d’un mois dans la zone de transit de l’aéroport de Moscou Cheremetievo.
AFP

Snowden: «Je ne suis ni un traître, ni un héros»


P.LA. avec AFP
Mis en ligne il y a 4 heures

Trois jours après avoir revendiqué au grand jour être la « taupe » à l’origine des révélations sur ces programmes secrets, l’ex-consultant de la NSA a fourni plus de détails sur les méthodes d’espionnage américaines.

  • Edward Snowden à la Une du South China Morning Post. AP

Le South China Morning Post a diffusé un nouvel entretien d’Edward Snowden, dans lequel la « taupe » américaine Edward Snowden a exprimé le souhait de rester à Hong Kong et a donné plus de détails sur les cibles surveillées par les Etats-Unis.

« Nous piratons les systèmes centraux des réseaux -comme d’énormes routeurs internet, en général- qui nous donnent accès aux communications de centaines de milliers d’ordinateurs sans avoir à pirater chacun d’entre eux », a résumé Edward Snowden dans l’entretien accordé au quotidien de Hong Kong, où il est réfugié depuis le 20 mai.

Parmi les cibles de la NSA, des centaines sont visées depuis 2009 à Hong Kong ou en Chine, a affirmé Edward Snowden, qui dit agir notamment pour dénoncer « l’hypocrisie du gouvernement américain quand il assure qu’il n’espionne pas d’infrastructures civiles, au contraire de ses adversaires ».

«  Je ne suis ni un traître, ni un héros. Je suis un Américain », affirme-t-il, depuis un endroit tenu secret à Hong Kong : « Je crois en la liberté d’expression. J’ai agi en toute bonne foi, et je pense que le public a le droit de se faire sa propre opinion lui-même ».

«  Ceux qui pensent que j’ai commis une erreur en choisissant de me rendre à Hong Kong ne comprennent pas mes intentions. Je ne suis pas ici pour fuir la justice, mais pour révéler des faits répréhensibles », ajoute-t-il encore.

« J’ai eu plusieurs fois l’occasion de fuir Hong Kong, mais je préférerais rester et combattre le gouvernement américain dans les tribunaux », déclare le jeune homme, affirmant ne pas avoir l’intention de quitter Hong Kong

« tant qu’on ne lui demande pas de partir ».

« Malheureusement, le gouvernement américain harcèle les autorités de Hong Kong pour m’empêcher de continuer mon travail  », poursuit-il.

La NSA accuse Snowden de mentir

Le chef de l’agence d’espionnage américaine a vigoureusement défendu les programmes de surveillance des communications révélés par Edward Snowden, assurant qu’ils avaient permis de déjouer « des dizaines » d’actes terroristes.

L’audition du général Keith Alexander, directeur de l’Agence nationale de sécurité (NSA), devant le Sénat américain a débuté quelques heures après la diffusion, par le South China Morning Post, d’un nouvel entretien d’Edward Snowden.

L’espion en chef des Etats-Unis a apporté un démenti succinct à l’une des accusations de M. Snowden, qui a affirmé qu’il était capable, à partir d’une adresse de courrier électronique, de lire les correspondances de n’importe qui, même du président des Etats-Unis.

Le lien Chine-USA « mis à l’épreuve »

Les dernières révélations d’Edward Snowden font ce jeudi la « Une » des grands sites d’information chinois, un journal estimant même que les relations sino-américaines se trouvaient « mises à l’épreuve ».

Les portails d’information des géants du web que sont Sina, Sohu et Tencent affichaient tout en haut de leurs titres d’actualité les fuites sur le programme secret américain de surveillance électronique, en insistant sur le fait que, selon M. Snowden, les services américains avaient accès aux communications de centaines de milliers d’ordinateurs, parmi lesquels de très nombreux en Chine.

Ces révélations vont «  immanquablement ternir l’image de Washington à l’étranger et mettre à l’épreuve les relations entre la Chine et les Etats-Unis », a estimé le journal China Daily.

« Pendant des mois Washington a accusé la Chine d’espionnage informatique, mais il apparaît qu’aux Etats-Unis la plus grande menace pesant sur le respect de la vie privée et les libertés individuelles est le pouvoir sans contrôle du gouvernement », a commenté Li Haidong, un chercheur sur les Etats-Unis de l’Université chinoise des affaires étrangères, cité par le quotidien.