L’ultime combat d’Ali Aarrass, communiqué de presse du Cabinet d’avocats Jus Cogens et le Comité Free Ali


ali Aarrass

15 septembre 2015

Communiqué de presse du Cabinet d’avocats Jus Cogens et du Comité Free Ali

L’ultime combat d’Ali Aarrass

Ali Aarrass, citoyen belge ayant la double nationalité, dont le cas est devenu tristement célèbre dans beaucoup de pays par la campagne contre la torture d’Amnesty international, est en grève de la faim depuis le 25 août 2015 à la prison de Salée II, au Maroc.

« La grève de la faim est devenue le seul moyen de me faire entendre », a écrit Ali Aarrass, le 27 août, dans une lettre au Ministre de la Justice et des Libertés du Maroc (www.freeali.eu/?p=5727)

Aujourd’hui, suite à 22 jours de grève de la faim, son état de santé devient de plus en plus préoccupant. Ali a maigri de 12kg. Il souffre de migraines et d’insomnies. Il a de fortes douleurs aux articulations. Il a des difficultés à parler et à se tenir debout.

Néanmoins, Ali Aarrass est décidé de continuer sa grève de la faim jusqu’à ce que les autorités marocaines répondent à ses cinq demandes.

  1. Arrêt des maltraitances et de l’arbitraire à la prison de Salé II.

Certains responsables et gardiens dans la prison, comme le chef de quartier Ben Ali Hicham, qui créent un climat de tension constante par des provocations, des humiliations, des menaces et des insultes, doivent être expulsés de leur fonction. Les droits élémentaires des détenus doivent être respectés.

  1. Communication des résultats de l’examen sur la plainte contre la torture, résultats attendus depuis septembre 2014

Le 27 mai 2014, le Comité contre la torture de l’ONU avait donné 90 jours (3 mois) au Maroc pour réaliser une enquête impartiale et approfondie sur la torture d’Ali Aarrass, incluant un examen médical conforme aux standards internationaux. Une instruction a été rouverte, mais 17 mois après la demande du Comité contre la torture de l’ONU, il n’y a toujours pas de rapport ou de conclusions disponibles.

  1. Une réponse à la demande de cassation, réponse attendue depuis 2012

Il y a 3 ans, suite à la condamnation d’Ali Aarrass en appel, une demande de cassation a été introduite par la défense, immédiatement après le verdict et dans les délais prévus par la loi. Les autorités marocaines n’ont jamais répondu à cette demande. Ce qui veut dire que le procès d’Ali Aarrass est toujours inachevé, qu’il est toujours en détention provisoire, que des demandes de transferts restent bloquées etc.

  1. Autorisation de la visite consulaire de la Belgique, réponse attendue depuis septembre 2014

Depuis septembre 2014, le Ministère des Affaires étrangères a demandé à maintes reprises aux autorités marocaines de pouvoir rendre visite à Ali Aarrass. Cette information nous a été confirmée par une lettre de Monsieur Reynders du 9 Septembre 2015 qui dit : «  Afin de pouvoir rendre visite à un prisonnier, quel qu’il soit, une Ambassade doit toujours solliciter l’autorisation d’effectuer la visite auprès des autorités du pays où la personne est détenue. La demande de pouvoir visiter Monsieur Aarrass a bien été introduite auprès des autorités marocaines. » Depuis un an les autorités marocaines refusent de répondre à cette demande, interdisant le consul belge de rendre visite à un Belge, violant ainsi le droit international.

  1. La mise en liberté immédiate.

Ali Aarrass n’est toujours pas définitivement jugé ou condamné et sa détention provisoire dépasse aujourd’hui tout délai raisonnable prévu par la loi. L’article 546 du code de la procédure pénale marocain précise que « la cour de cassation est tenue de statuer d’urgence et par priorité sur les pourvois formés par les détenus dans un délai maximum de trois mois de la date de la réception du dossier ». Sa mise en liberté immédiate après bientôt 8 ans de détention provisoire est la moindre des choses en attendant la réouverture d’un procès équitable.

Le Groupe de travail onusien sur la détention arbitraire, dans son Avis du 21 octobre 2013, a d’ailleurs demandé aux autorités marocaines « la libération immédiate et l’indemnisation d’Ali Aarrass ». (http://fr.alkarama.org/documents/WGAD_Opinion-25-2013_Ali-Aarrass_FR.pdf)

Contact

Christophe Marchand, Avocat, Avocat spécialisé en droit pénal, Master en droit international, Associate Researcher Vrije Universiteit Brussel (Fundamental Rights and Constitutionalism), cm@juscogens.be, +32 (0)486 32 22 88

Luk Vervaet (vervaetluk@gmail.com 0478653378)  et Farida Aarrass (aarrassfarida65@gmail.com 0486703215) pour le Comité Free Aliwww.freeali.eu

Molenbeek: l’état des grévistes de la faim se détériore encore


| vendredi 26 décembre 2014 à 15h20

Palestine Officiel : 1500 prisonniers rejoignent la grève de la faim


 

 

Ma’an – 31 mai 2014 – 21 h 57

Ramallah – Le ministre palestinien des Affaires des prisonniers a déclaré samedi que 1500 prisonniers palestiniens allaient se joindre, dimanche, à une grève de la faim de masse, et il avertissait de la détérioration de l’état de santé des plus de 100 Palestiniens en grève depuis plus d’un mois.

 

Issa Qarage craint qu’« il n’y ait des martyrs » si la grève se poursuit, alors que plus de 100 des prisonniers palestiniens qui entamaient samedi leur 38e jour de grève de la faim ont été hospitalisés.

 

La plupart des prisonniers qui, le 24 avril, ont commencé à refuser leurs repas sont des détenus administratifs qui protestent contre la politique d’Israël consistant à les garder prisonniers sans inculpation ni jugement.

 

Qarage a prévenu que beaucoup de ces prisonniers souffrent d’hémorragie interne et de perte de mémoire et de conscience, et que l’état de certains nécessitait une intervention chirurgicale.

 

Et de déclarer également que l’administration pénitentiaire israélienne continue d’« agresser » les prisonniers, les plaçant en isolement cellulaire dans des « conditions cruelles » afin de « les épuiser et de briser leur grève ».

 

La porte-parole de l’administration pénitentiaire israélienne, Sivan Weissman, a confirmé que certains des grévistes de la faim étaient bien détenus à l’isolement, sans fournir plus de détails.

 

Qarage a lancé un appel aux dirigeants arabes pour qu’ils « interviennent de toute urgence et empêchent la tragédie qu’Israël est sur le point de provoquer », dans une intervention lors d’une conférence à l’université d’al-Zaytoonah, en Jordanie.

 

De son côté, la Société des prisonniers palestiniens a déclaré samedi dans un communiqué qu’un autre prisonnier avait été mis en isolement cellulaire.

 

Abd al-Adheem Abd al-Haq, 38 ans, du village de Qusra près de Naplouse, a été transféré de la prison d’Ashkelon à celle d’Ohalei Kedar en isolement cellulaire.

 

Une porte-parole de l’administration pénitentiaire israélienne a dit ne pas être au courant du transfert d’Abd al-Haq.

 

Ils ont été environ une centaine de prisonniers à déclencher une campagne le 24 avril pour protester contre l’utilisation constante par Israël de la détention sans jugement contre les Palestiniens, malgré son engagement en 2012 à limiter la pratique de la détention administrative à des cas exceptionnels. Cette promesse était le résultat d’une grève de la faim impliquant plus de 2000 Palestiniens, grève qui en avait conduit beaucoup jusqu’au seuil de la mort.

 

Depuis le début de la grève de cette année, plus de 100 autres prisonniers ont rejoint les 100 premiers, pendant que des milliers suivent des grèves de solidarité d’une journée.

 

Les Palestiniens gardés prisonniers en détention administrative sont souvent détenus sans inculpation ni jugement pendant des mois, et sans avoir accès à la preuve qui a conduit à leur détention, alors même que le droit international stipule que cette méthode ne peut être utilisée que dans des circonstances exceptionnelles.

 

Addameer, organisation de soutien aux prisonniers et aux droits de l’homme (http://www.addameer.org/etemplate.php?id=579) estime que 183 Palestiniens sont actuellement gardés prisonniers en détention administrative.

 

Plus de 800 000 Palestiniens ont été détenus depuis 1967, et 5224 sont actuellement enfermés dans les prisons israéliennes, selon l’OLP (Organisation de libération de la Palestine).

 

Ma’an : http://www.maannews.net/eng/ViewDetails.aspx?ID=701140

traduction : JPP pour CCIPPP