L’ambassadeur britannique parle de la mauvaise image d’Israël – STF
[youtube https://youtu.be/pTtm41YPYsM?]
Si vous connaissez l'anglais, il y a aussi mon site parallèle, mais non identique http://bandannie.wordpress.com

A L’UPJB
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Samedi 13 novembre à 20h15
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Ils viendront nous présenter le travail de De-colonizer, research and art laboratory for a social change et leur combat anticolonialiste en Israël. Venez nombreuxSES! Invitez vos amiEs! Et les amiEs de vos amiEs aussi!
PAF : 6 €, 4 € pour les membres, tarif réduit : 2 €
Ils interviendront dans 5 réunions publiques entre le 13 et le 15 novembre!
LES AUTRES INTERVENTIONS
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Samedi 14 novembre de 15 à 18h
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En partenariat avec la commune de Molenbeek
Au Centre Communautaire Maritime (CCM – 93, Rue Vandenboogaerde)
Samedi 14 novembre à 20h
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En partenariat avec la Plateforme Watermael-Boitsfort Palestine
La Vènerie / Écuries – Place Gilson, 3 – 1170 Bruxelles
PAF : 5 €€, 2 € – Réservation : 02.657.01.83
STIB : bus 95 ou 17 et tram 94
Dimanche 15 novembre à 10h30
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En partenariat avec Een Andere Joodse Stem
Au Cultural Center Elcker Ik, Breughelstraat 31-33 – 2018 Antwerpen
Dimanche 15 novembre à 15h
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À l’invitation du Groupe Mazerine
Centre culturel de Rixensart – Place Communale 38 – 1332 Genval
La Ligue des Droits de l’Homme, le MRAX, le bureau d’avocats Juscogens, Farida Aarrass, Zoé Genot et Jamal Ikazban ont l’honneur de vous inviter à une conférence de presse sur l’affaire Ali Aarrass :
Modératrice : Julie Jaroszewski (www.freeali.eu)
Les intervenant(e)s seront à votre disposition pour des interviews individuelles.
Nous vous remercions d’avance pour votre présence.
Suite au « Jeudi en Prime » de la RTBf du 6 novembre 2015
-Luk Vervaet
Interrogé dans Jeudi en Prime sur sa non-assistance au Belgo-Marocain Ali Aarrass, le ministre Reynders commence par s’en prendre aux associations et à la députée Zoé Genot qui, ne connaissant pas le dossier, feraient mieux de se taire. Après cette introduction hautaine, Reynders, bien préparé sur l’affaire Ali Aarrass qui le poursuit désormais partout, continue à ressasser trois contrevérités.
Première contrevérité
Ali Aarrass étant belgo-marocain, il est normal que la Belgique abandonne son citoyen au Maroc.
La thèse de Reynders est qu’Ali Aarrass est jugé et condamné au Maroc, il est en prison au Maroc, après avoir été extradé par l’Espagne. Il est donc « évidemment » considéré par le Maroc comme marocain, sous-entendant qu’à partir de ce moment la Belgique n’a plus rien à voir avec ce Belge. Ce serait différent, dit encore monsieur Reynders, s’il était incarcéré dans un pays tiers.
Reynders ment quand il dit qu’Ali Aarrass aurait été protégé par la Belgique s’il se trouvait dans un pays tiers. La vérité est que la Belgique a refusé de venir à l’aide à Ali Aarrass quand il était en Espagne, « pays tiers », où il a été incarcéré à la demande du Maroc.
Ainsi, pendant 2 ans et demi, la famille, les avocats, Zoé Genot ont demandé à Monsieur Vanackere, le prédécesseur de Reynders, d’assurer à Ali une protection consulaire. Ce qui lui a été refusé. Le 29 novembre 2010 à la Chambre, à une interpellation de la députée Zoé Genot, le ministre Vanackere répondait : « Pour ce qui concerne votre question relative à une visite du consul, l’assistance aux Belges détenus à l’étranger ne prévoit pas l’organisation de visites consulaires dans les pays de l’Union européenne.. » La Belgique a fait savoir à maintes reprises qu’elle « n’évoquerait ce dossier ni avec l’Espagne, ni avec le Maroc ». Dans sa réponse à Zoé Genot, le 29 novembre, le ministre se défend de ne pas avoir pris contact avec l’Espagne pour s’opposer à une éventuelle extradition d’un Belge : « Je n’ai pas évoqué le dossier d’extradition avec mon collègue espagnol car il n’est pas d’usage que la Belgique intervienne dans une procédure d’extradition entre pays tiers même lorsque cette dernière concerne un ressortissant national. De plus, j’ai entière confiance dans les garanties que le système judiciaire espagnol offre au niveau des procédures d’extradition et du respect des droits de l’homme. Il prévoit, en effet, des possibilités d’appel et ce, jusqu’au niveau de la Cour européenne des droits de l’homme en cas de non-respect de la Convention européenne des droits de l’homme. Vu ce qui précède, je n’entreprendrai pas de démarche qui pourrait être interprétée par mon collègue espagnol comme une ingérence dans des affaires internes et surtout comme un manque de confiance dans le système judiciaire espagnol ».
Le résultat de l’attitude belge de non-défense, de non-assistance, de désintérêt total par rapport à son citoyen « dans un pays tiers » a été que l’Espagne a extradé le Belge Ali Aarrass le 14 décembre 2010 sans aucun état d’âme. Et ce contre l’avis du Haut-Commissariat aux Droits de l’homme des Nations Unies à Genève qui avait pris une mesure provisoire le 26 novembre 2010, demandant à l’Espagne de ne pas extrader Ali Aarrass avant que le Haut-Commissariat ait entendu et donné son avis sur les arguments des deux parties. Et après son extradition, la position devient officielle : Ali Aarrass n’est plus considéré comme étant belge. En réponse à la demande de s’informer auprès des autorités marocaines sur la disparition de son frère pendant ses 10 jours en garde à vue au Maroc : « Comme votre frère est considéré comme de nationalité marocaine par les autorités marocaines, nos services ne les contacteront donc pas pour votre frère » (Message du 20 décembre 2010 du ministère des Affaires étrangères à Farida Aarrass) .
La thèse de Reynders que le Belgo-Marocain Ali Aarrass, jugé et incarcéré au Maroc, est « évidemment » considéré comme marocain par le Maroc, sous-entendant qu’à partir de ce moment la Belgique n’a plus rien à voir avec ce Belge, est contredite tant par la pratique d’autres pays européens, que par les jugements contre la Belgique par diverses Cours de justice.
Différents pays européens accordent en effet une assistance consulaire à leurs citoyens détenus binationaux au Maroc et les assistent même en leur attribuant une petite somme mensuelle pour survivre. Ainsi les détenus néerlandais ayant la double nationalité marocaine reçoivent la visite de leur consulat et reçoivent 60€ par mois; même chose pour les Franco-Marocains qui reçoivent des livres et des vivres de leur consulat ; même chose pour les détenus germano-marocains qui reçoivent 1200 dirham (120 euros) et des livres de leur consulat. Ces détenus binationaux reçoivent une vraie assistance. Rien de tout cela de la part de la Belgique.
De même, suite à l’arrestation de Faouzi Yuba Zalen (un Néerlando-Marocain) lors d’une manifestation à Beni Bouayach dans le Rif en mars 2012 , le parlement néerlandais, suivi par le gouvernement, a exercé une pression et a obtenu sa libération.
En outre, l’État belge et son ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, ont été condamnés à assurer une assistance consulaire à Ali Aarass le 3 février 2014, par décision du tribunal de première instance à Bruxelles. Reynders aurait pu se soumettre à cette décision. Mais il s’y est opposé et a fait appel. Huit mois plus tard, le 11 septembre 2014, la 3e Chambre de la cour d’Appel de Bruxelles a rejeté son appel. Le premier jugement a été confirmé, cette fois, sous peine d’une astreinte de cent euros par jour de retard dans le mois suivant le prononcé de l’arrêt. Mais rien n’arrête Reynders dans son refus d’assurer une assistance consulaire aux binationaux : il s’est pourvu en cassation contre ces jugements !
Deuxième contrevérité
Reynders affirme qu’il est malgré tout intervenu pour Ali Aarrass. Il dit ceci : Bien sûr que nous agissons ! En 2013, j’ai déjà demandé à plusieurs reprises des visites consulaires, nous avons obtenu que le Conseil National des droits de l’homme marocain (CNDH) aille le voir… François De Brigode : (l’interrompt) …Et ils ont pu le voir ? Didier Reynders : « Oui et ça a mis fin… Il a d’ailleurs accepté à cette époque-là de mettre fin à une première grève de la faim. En 2014, nous avons recommencé : au moins 4 demandes de visites consulaires, et j’avais écrit à mon collègue marocain, je lui ai encore réécrit cette année ; je l’ai contacté, il y a maintenant… fin du mois d’octobre, le contact a été pris par téléphone, on a fait la même demande : que le CNDH le rencontre. Ce qui a été fait : trois personnes dont un médecin. Nous avons d’ailleurs demandé aussi que sa sœur puisse lui rendre visite : c’est l’ambassadeur qui a fait ça sur place auprès des Marocains. Et donc tout cela se passe pour des raisons humanitaires et, je tiens à le dire, pour des raisons consulaires puisque la Justice nous demande de jouer un rôle consulaire… ».
S’il y a eu réaction de la part de Monsieur Reynders, elle a eu lieu uniquement sous la pression d’une grève de la faim d’Ali et d’une mobilisation militante, médiatique et parlementaire. Il dit qu’il est intervenu pour assurer « une assistance consulaire en 2013 », ce qui est faux. Puisqu’il a seulement été condamné à le faire en septembre 2014. Il dit que le mérite de la visite de la CNDH à Ali lui revient. C’est faux. Il est possible que la Belgique ait faite cette demande, mais le CNDH visite régulièrement les prisons et les prisonniers, qui y sont en détresse ou en grève de la faim, sans avoir besoin d’une demande belge ou autre. Reynders dit qu’il a écrit quatre notes : c’est faux. Dans sa lettre à son homologue marocain, il parle de deux notes : une note verbale et une note écrite. Dans cette même lettre du 6 octobre 2015 il écrit : « La famille a obtenu une décision de la Cour d’appel de Bruxelles qui ordonne au gouvernement belge de requérir de votre Etat de permettre aux autorités consulaires belges au Maroc de rendre hebdomadairement visite à Monsieur Aarrass et de s’entretenir avec lui à la prison où il purge sa peine. » Mais suit la phrase qui montre clairement que la Belgique n’a aucune volonté, ni l’intention, ni l’envie de se rendre chez Monsieur Aarrass : « Cette décision est exécutoire, même si un pourvoi en cassation a été introduit par le gouvernement belge. » Le message de la Belgique peut être compris par les autorités marocaines comme suit : tenez bon dans votre refus de nous accorder l’accès, nous, de notre côté, sommes en train d’essayer de casser ce jugement !
Reynders affirme également que c’est grâce à ses interventions que Farida a pu rendre visite à son frère. Depuis quand un ministre devrait-il intervenir pour cela ?
Troisième contrevérité
La troisième contrevérité concerne l’accusation de terrorisme et le refus de demander la libération d’Ali Aarrass. Il est particulièrement honteux que Monsieur Reynders ne mentionne même pas la vidéo-choc présentant Ali Aarrass torturé, visionnée plus de 100.000 fois sur les réseaux sociaux. Ni un de ces nombreux rapports internationaux sur l’affaire Ali Aarrass. Ni la campagne d’Amnesty international pour la libération d’Ali Aarrass. Mais qu’il reprenne tout simplement les arguments des autorités marocaines. En agitant la peur du terrorisme, Reynders espère regagner du terrain face à la sympathie grandissante pour la cause d’Ali Aarrass et calmer l’indignation à son propre égard : « Mais la troisième chose que je veux dire : dans le climat actuel, c’est un dossier lié au terrorisme….Dans le climat que nous vivons, je viens de réunir à Bruxelles la coalition de lutte en Irak et en Syrie contre le terrorisme, contre le djihadisme, il faut être prudent… Et donc demander des conditions de traitement correct ; la lutte contre la torture : la Belgique est en première ligne ! Demander qu’on mette fin à une grève de la faim pour qu’on puisse réintégrer la prison dans de bonnes conditions, oui ! Dire : « il faut le libérer » : je n’irai pas jusque-là ».
Si Reynders veut traiter du terrorisme, voici les seuls éléments réels dans ce dossier.
Concernant les accusations de terrorisme contre Ali Aarrass, il existe un jugement, rapporté par l’article du Soir du 21 avril 2011, qui ne provient pas moins que du juge espagnol Baltasar Garzon, spécialiste de l’antiterrorisme. « Selon les avocats d’Ali Aarrass, la seule enquête sérieuse menée sur Ali Aarrass a été faite en Espagne. Au bout de trois ans d’écoutes téléphoniques, de perquisitions, d’analyses ADN, le célèbre juge Baltasar Garzón, l’homme qui s’était attaqué à l’ex-dictateur chilien Pinochet, a été contraint de prononcer un non-lieu en mars 2009. Ce qui n’a pas empêché le Conseil des ministres espagnol d’accéder finalement à la demande du Maroc, en extradant le prisonnier le 14 décembre dernier. »
Le deuxième élément découle de ce qui précède. En décembre 2013, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a publié un communiqué de presse déclarant : « C’est sur la base d’aveux obtenus sous la torture que M. Ali Aarrass […] a été condamné en novembre 2011 à 15 ans de prison ferme ».
Cette déclaration sera confirmée par un avis officiel des experts de ce même Groupe de travail onusien, qui demande sa libération immédiate !
source par courrier
Familles en deuil qui pleurent, scènes de la vie quotidienne en Syrie. Ici à Damas, le 30 octobre, après la chute d’un missile sur une place de marché près du Parlement.
REUTERS/Bassam Khabieh
C’est un rapport accablant pour le régime de Bachar al-Assad qui a été rendu public ce jeudi par l’ONG Amnesty International. Selon ce rapport, au moins 65 000 disparitions ont été documentées depuis 2011 – des disparitions, d’opposants, de journalistes, d’avocats, ou tout simplement de personnes ayant manifesté contre le régime. L’ONG pointe du doigt un aspect particulièrement sordide de cette politique répressive : les familles dépensent des fortunes auprès d’intermédiaires peu scrupuleux pour avoir des nouvelles de leurs proches.
Intitulé Between prison and the grave: Enforced disappearances in Syria, le rapport montre que l’État tire profit des disparitions forcées nombreuses et systématiques qui constituent des crimes contre l’humanité, par le biais d’un marché noir insidieux : les familles qui cherchent désespérément à savoir ce qu’il est advenu d’un proche disparu sont impitoyablement exploitées par des individus qui leur soutirent de l’argent.
« Leurs familles n’ont plus aucune nouvelle. Elles ne savent même pas s’ils sont morts, s’ils sont vivants, où ils sont. Et donc elles font tout pour les retrouver et vont jusqu’à s’endetter parfois pour des dizaines des centaines de milliers de dollars, explique à RFI Geneviève Garrigos, la présidente d’Amnesty International France. De fait, il n’y a aucune garantie de résultat et par la suite il y a même des familles qui ont appris que leurs disparus étaient décédés ».
Ces intermédiaires douteux jouent sur l’angoisse des familles pour leur soutirer de l’argent. « Certaines familles en sont réduites à vendre leur maison, à se retrouver à la rue, tellement elles sont désespérées. Parce qu’au-delà de la question financière, il y a vraiment toute la question de l’angoisse, ajoute Geneviève Garrigos. Et d’ailleurs, ce que racontent les témoins que nous avons rencontrés, c’est qu’à la limite quand on sait que les personnes sont en détention, y compris quand on sait qu’elles sont mortes, on peut faire son deuil. Là, ils ne savent pas, ils sont dans une angoisse totale. Et pour eux, ils seraient prêts à tout donner pour savoir où sont leurs disparus ».
La communauté internationale doit se mobiliser
Pour Amnesty International, il faut que la communauté internationale se mobilise et fasse pression sur le régime syrien, pour qu’il soit mis fin à ces pratiques. « En février 2014 le Conseil de sécurité a adopté la résolution 21-39, par laquelle il exigeait du régime syrien, déjà de dire aux familles où ces personnes sont en détention, mais aussi de les libérer. Depuis… rien ne s’est passé », précise Geneviève Garrigos.
Amnesty international demande à la Russie et à l’Iran, alliés de la Syrie de faire pression et au Conseil de sécurité de « prendre ses responsabilités et de saisir la Cour pénale internationale. Parce que, on connait déjà les nombreux crimes qui sont commis par le régime syrien – que ce soient les crimes de guerre, comme les bombardements des zones civiles, des hôpitaux, des écoles – ici on est en présence d’un crime contre l’humanité et il est grand temps que justement, il y ait une saisie et qu’il y ait des enquêteurs qui se chargent de ce dossier pour poursuivre les personnes responsables ».
En achetant un billet dans le Thalys pour se rendre à un gala de charité pour la Syrie, la chercheuse Marie Peltier ne se doutait pas que cette réservation allait enclencher le blocage d’une transaction bancaire. Jusqu’à ce qu’elle reçoive un appel de sa banque qui la somme d’expliquer les motifs de sa réservation. Récit et détails.
Réserver un billet sur Internet pour voyager en Thalys peut être la cause de bien de démêlés avec votre banque en Belgique. La chercheuse et militante pour les droits des citoyens syriens, Marie Peltier en a fait les frais.
Alors qu’elle est invitée à intervenir au gala caritatif de l’ONG Syria Charity au profit du peuple syrien organisé le 17 octobre dernier à Villejuif, la chercheuse réserve ses billets de trains en Thalys. A son retour du gala, l’ONG syrienne décide de lui rembourser ses frais de déplacements et de logement. Seulement la BNP Paribas a bloqué la transaction de 130 euros effectuée par virement bancaire. Il s’en suit une conversation ahurissante entre la chercheuse et la banque comme le relate l’intéressée sur son compte Facebook.
« Bonjour Madame, BNP Paribas au téléphone. Le service de sécurité s’interroge sur l’une de vos transactions. Pourriez-vous passer au plus vite à notre agence ? », ainsi commence la conversation. Etonnée, la jeune femme demande depuis quand la banque sert des demandes d’explications sur les transactions de ses clients. « Il semble que vous ayez réservé des billets Thalys il y a 15 jours. Nous voudrions savoir la raison de votre déplacement », lui dit l’agent au bout du fil. « Cela relève de ma vie privée, je n’ai pas à vous justifier mes déplacements ! », répond Marie Peltier, ahurie. L’agent bancaire insiste : « Ce sont les nouvelles règles de sécurité: pourquoi êtes-vous allée à Paris? ». Devant le refus de la jeune chercheuse l’agent se plie finalement. « Ok je vais essayer de leur dire [au service de sécurité] que vous avez simplement réservé des billets parce que vous deviez aller à Paris » répond l’agent. « Quel scoop ! » ironise la chercheuse.
Le lendemain, Marie Peltier se rend à sa banque pour demander des explications. On lui explique que c’est le « Service compliance » qui a envoyé un mail à son agence lui demandant de poser toutes ces questions à la chercheuse. Le même service explique que la transaction est venue d’un « organisme non reconnu », « lié à la Syrie » que « BNP Paribas ne voudrait pas être lié à des activités illégales ».
Un échange révélateur du problème des ONG de solidarité avec la Syrie avec les banques belges
Mais au-delà de cet échange problématique, il ya d’autres motifs selon la chercheuse. Depuis 4 ans, les transactions liées de près ou de loin avec la Syrie peuvent être considérées comme suspectes et donc bloquées, explique t-elle. C’est ainsi que les dons destinés aux organismes de solidarité avec la Syrie se retrouvent bloqués dans les banques au prétexte de lutte « anti-terroriste » et de la « légalité ». Selon Marie Peltier ces prétextes cachent un double abus de pouvoir de la part des banques. D’un côté, les banques bloquent des sommes importantes destinées au peuple syrien et d’autre part elles s’immiscent dans la vie privée des personnes alors qu’elles sont garantes de la confidentialité des transactions.
Une autre explication est à considérer pour la chercheuse. Le conflit syrien est la source d’amalgames et suscite la peur dans la société belge. « Le conflit syrien suscite une parano généralisée, qui se nourrit de beaucoup d’irrationnel, de beaucoup de culturalisme et de beaucoup de réflexes complotistes. Derrière cela, une réalité : le Syrien en tant que personne humaine digne, plus encore le Syrien en tant que sujet politique, aux yeux de beaucoup, n’existe pas. En d’autres mots, la figure du « Syrien » a été vidée de sa substance humaine, réduite à l’état d’objet » conclut-elle.
Contactée par Yabiladi, Marie Peltier nous explique que l’agent qu’elle a rencontré lui a assuré que le déblocage devrait intervenir dans les 48 heures. Dans le cas contraire, elle contacterait ses avocats pour étudier la suite à donner à cette affaire rocambolesque.
…Suite : http://www.yabiladi.com/articles/details/39919/terrorisme-quand-banque-fait-travail.html
Le vote des Syriens de l’étranger, un piège pour Damas
Par Sammy Ketz
BEYROUTH, 3 nov 2015 (AFP) — Le régime de Damas soupçonne ses adversaires de chercher à le renverser par les urnes en prévoyant d’accorder le droit de vote aux millions de Syriens vivant à l’étranger, une mesure annoncée lors d’une réunion internationale sur ce conflit.
Le camp de Bachar al-Assad est irrité par l’article 7 du communiqué signé par les 17 pays réunis vendredi à Vienne pour tenter de trouver une solution politique à la guerre qui ravage ce pays.
Cet article stipule que des élections devront «être organisées sous la supervision des Nations unies (…) et répondre aux normes internationales les plus élevées en matière de transparence et de fiabilité, être libres et équitables et avec tous les Syriens, diaspora comprise, habilités à y participer».
Ce dernier point inquiète Damas, qui ne peut toutefois attaquer de front ce texte puisque ses alliés russe, chinois et iranien l’ont signé.
Si elle vote, la grande majorité des Syriens de l’extérieur risque en effet de faire perdre au régime les élections et donc le pouvoir qu’il détient depuis un demi-siècle, selon des experts.
En effet, si 10 à 12 millions de Syriens se trouvent sous le contrôle du régime, un nombre équivalent vit dans les zones contrôlées par l’opposition et à l’étranger, évalue le géographe Fabrice Balanche, spécialiste de la Syrie au Washington Institute.
«Les pays hostiles à la Syrie avaient interdit les Syriens de voter dans leurs ambassades lors des présidentielles de 2014 et aujourd’hui on les voit demander avec acharnement le vote des Syriens réfugiés ou vivant à l’étranger, ce qui soulève bien des questions sur les intentions de ces pays», affirme à l’AFP Waddah Abed Rabbo, directeur d’al-Watan, proche du pouvoir.
La présidentielle de 2014 s’était tenue dans les seuls territoires sous le contrôle du régime et ambassades de pays amis. M. Assad avait été réélu pour un troisième mandat de sept ans en obtenant 88,7% des suffrages, un résultat raillé comme une «parodie de démocratie» par l’opposition et les pays occidentaux.
— L’opposition satisfaite –
A l’issue de la réunion de Vienne, des diplomates américains ont indiqué à l’AFP, sous couvert d’anonymat, que l’inclusion du vote de la diaspora dans le communiqué représentait «une victoire dans leur campagne pour écarter Assad».
Dimanche, al-Watan avait lancé la charge. «Le processus de Vienne paraît calqué sur les positions de Damas et Moscou, car plusieurs clauses affirment le droit et la liberté des Syriens à déterminer leur sort sans ingérence extérieure. Mais le communiqué inclut aussi beaucoup d’ingérences extérieures notamment concernant ’la nomination’ d’opposants financés par l’Occident», pour participer au gouvernement transitoire, écrit le quotidien.
Le communiqué prévoit en effet que le processus «doit conduire à une gouvernance crédible, inclusif et non confessionnel, qui sera suivi par une nouvelle constitution et des élections».
Mais, selon al-Watan, «l’ingérence étrangère ne s’arrêtera pas au choix des opposants mais aussi à l’autorisation donnée aux réfugiés syriens de participer au processus politique, alors qu’ils sont l’objet de toutes sortes de chantages matériel, moral et même administratif, ce qui sera mis à profit par les ennemis de la Syrie pour gagner des voix et s’ingérer d’une manière indirecte dans la formulation de l’avenir du pays».
Pour l’expert Fabrice Balanche, «si de réelles élections sont organisées incluant la diaspora, le régime sera battu par un candidat issu ou soutenu par les Frères Musulmans, les seuls qui ont l’appareil pour mobiliser les sunnites de la diaspora. Avec l’argent du Qatar et le soutien turc, ils pourront avoir les voix des réfugiés». «Je doute donc que le régime, les Russes ou les Iraniens acceptent ce processus électoral», ajoute-t-il.
Bassam Abou Abdallah, directeur du Centre de Damas des études stratégiques, précise cependant que «les élections ne peuvent se dérouler que dans les ambassades syriennes selon la Constitution, pas dans des camps ou dans n’importe quel autre endroit n’entrant pas dans le cadre de la souveraineté syrienne».
«Il faut en outre que les électeurs possèdent des papiers officiels, qu’ils ne soient pas liés à des terroristes, qu’ils ne soient pas des criminels ni qu’ils aient été condamné», souligne ce professeur de Sciences politiques proche du régime.
En revanche, l’opposition, qui s’est opposée aux élections précédentes, se félicite du communiqué de Vienne. «La participation des Syriens de l’extérieur à une élection présidentielle qui vient à la fin de la phase transitoire et après une nouvelle loi électorale, c’est un pas positif», réagit Hicham Marwa, vice-président de la coalition nationale de l’opposition.
Une enquête inédite et glaçante sur l’arme invisible du régime de Bachar al-Assad montre comment des dizaines de milliers de Syriens sont enlevés, torturés puis tués en Syrie. Adolescents raflés dans leurs écoles, manifestants envoyés dans des camions aux destinations inconnues, passants arrêtés arbitrairement : ces innombrables disparitions révèlent l’implacable machine de mort secrètement mise en place par Damas.
– Video à voir : http://info.arte.tv/fr/disparus-la-guerre-invisible-de-syrie#sthash.NEtUsxDp.dpuf
La méthode des disparitions forcées
La Syrie n’est pas le seul Etat à avoir recours aux disparitions forcées pour contenir les opposants au sein de la population. L’ONU a déjà rédigé une convention qui condamne ces pratiques. Le texte définit notamment la « disparition forcée » par « l’arrestation, la détention, l’enlèvement ou toute autre forme de privation de liberté par des agents de l’État ou par des personnes ou des groupes de personnes qui agissent avec l’autorisation, l’appui ou l’acquiescement de l’État, suivi du déni de la reconnaissance de la privation de liberté ou de la dissimulation du sort réservé à la personne disparue ou du lieu où elle se trouve, la soustrayant à la protection de la loi ».
Retrouvez un rapport complet de l’ONU, qui dresse un état des lieux sur le phénomène à travers le monde, ainsi qu’une fiche d’analyse de cette méthode de répression, et enfin un article d’Amnesty International sur l’engagement et la mobilisation des familles de disparus.