SYRIE. Damas arrête des proches d’opposants présents à Genève 2


Selon le département d’Etat américain, des délégués à ces pourparlers ont par ailleurs été désignés comme des « terroristes » par le régime syrien et leurs « biens ont été saisis ».

Louay Safi, porte-parole de l'opposition syrienne Genève, 28 janvier 2014 (Anja Niedringhaus/AP/SIPA)
Louay Safi, porte-parole de l’opposition syrienne Genève, 28 janvier 2014 (Anja Niedringhaus/AP/SIPA)

Les Etats-Unis ont affirmé mercredi 26 février dans la soirée que la Syrie avait arrêté et placé en détention des membres des familles d’opposants qui s’étaient rendus à la conférence de paix dite Genève-2 fin janvier en Suisse.

Le département d’Etat a réclamé dans un communiqué que le régime syrien « libère immédiatement et sans condition tous ceux qui ont été injustement interpellés ». Les Etats-Unis se sont déclarés « outrés par des informations faisant état de l’arrestation par le régime Assad de membres des familles de la délégation de la Coalition de l’opposition syrienne aux pourparlers de Genève 2″.

Cette conférence s’était ouverte le 22 janvier en Suisse et les tractations entre Damas et l’opposition se sont poursuivies jusqu’au 15 février, mais sans produire aucun résultat. Selon le département d’Etat, des délégués à ces pourparlers ont été désignés comme des « terroristes » par le régime syrien et leurs « biens ont été saisis ».

En prenant pour cible des membres des familles des délégués de l’opposition qui avaient participé à Genève  2, le régime [syrien] non seulement défie la communauté internationale, mais cherche aussi à casser les aspirations légitimes du peuple syrien », s’est encore insurgée la diplomatie américaine.

Les Etats-Unis soutiennent l’opposition modérée en Syrie et oeuvrent à mettre sur pied une transition politique selon les contours d’un communiqué signé à Genève par les grandes puissances en juin 2012, mais jamais appliqué.

Sur le web : John Kerry : “Washington et Moscou doivent travailler ensemble sur l’Ukraine”

Syrie : débat stérile à l’avant-dernier jour des pourparlers à Genève


jeudi 30 janvier 2014, par La Rédaction

Les pourparlers entre le régime syrien et ses adversaires se sont résumés jeudi à un débat stérile sur le « terrorisme » en Syrie, au moment où l’opposition annonçait que son chef allait se rendre le 4 février à Moscou, allié indéfectible de Damas.
Au 6e et avant-dernier jour des pourparlers à Genève avec le médiateur Lakhdar Brahimi, les délégations des deux belligérants, en guerre depuis près de trois ans, se sont accusées mutuellement d’actes de « terrorisme » dans le pays ravagé par les bombardements du régime et les combats contre les rebelles et les jihadistes étrangers.
« Il n’y a pas eu d’accord sur la façon de traiter le terrorisme », a indiqué M. Brahimi lors d’un point de presse, déplorant qu’il n’y ait pas « réellement de changement dans la position des deux interlocuteurs ».
Ce premier round de pourparlers, initiés sous la pression des Américains, alliés de l’opposition, et des Russes, se terminera vendredi, sans qu’il y ait de réelle avancée ni sur la question de transition politique, ni sur le dossier humanitaire.
Le médiateur Brahimi, pour qui ce premier face à face entre frères ennemis syriens est un succès en soi, a annoncé que la dernière réunion vendredi visera à tirer des « leçons » et à chercher une meilleure organisation pour le prochain round.
Celui-ci devrait se tenir aux alentours du 10 février à Genève. La date sera confirmée vendredi.
Entre les deux rounds, le chef de la Coalition de l’opposition syrienne, Ahmad Jarba, se rendra à Moscou le 4e février pour sa première visite officielle à cet allié du régime syrien, a annoncé l’opposition, précisant que c’était en réponse à une invitation russe.
« Nous sommes en contact avec les Russes (…) Je pense que la relation avec les Russes doit évoluer d’une façon positive », avait affirmé mercredi M. Jarba depuis Genève à la télévision Al AAn, basée à Dubaï.
Jeudi, M. Jarba avait affirmé que le chef de la diplomatie russe, Serguei Lavrov, lui avait dit lors d’une rencontre à Paris que la Russie « n’était pas attachée » au président Assad.
Les pourparlers à Genève se déroulaient au moment où l’ONG Human Rights Watch accusait le régime du président Bachar al-Assad d’avoir rasé des milliers d’habitations dans des secteurs où la population soutient l’opposition à Damas et à Hama (centre), comme « punition collective ».
L’ONG, qui a documenté sept cas, a accusé le régime « d’effacer de la carte des quartiers entiers », évoquant des « crimes de guerre ».
Après une minute de silence en hommage aux « martyrs » en Syrie, les deux délégations ont débattu, sans résulat, de la notion de « terrorisme ».
« Le régime veut parler de terrorisme (…) Affamer la population jusqu’à la mort, la torture et la prison, c’est du terrorisme », a affirmé l’opposition en séance, ajoutant : « Le plus grand terroriste en Syrie, c’est Bachar al-Assad ».
La délégation gouvernementale a présenté, elle, un communiqué appelant à l’ »arrêt du financement, de l’armement et de l’entraînement des terroristes », selon le texte obtenu par l’AFP.
Le pouvoir à Damas, qui assimile les rebelles à des « terroristes », insiste que la priorité des discussions à Genève est la question du « terrorisme », alors que pour l’opposition, le dossier central est la transition en Syrie, prévue dans Genève I.
Ce communiqué adopté en 2012 par les grandes puissances prévoit l’arrêt de « la violence sous toutes ses formes » et la formation d’une autorité gouvernementale de transition, sans mentionner le sort du président Bachar al-Assad.
Parallèlement au volet politique, la question de l’humanitaire ne progressait guère à Genève.
Le médiateur Brahimi s’est dit « très, très déçu » par l’absence de progrès sur l’aide aux quartiers rebelles assiégés de Homs, troisième ville du pays.
Dimanche, il avait annoncé avoir obtenu du régime la promesse de laisser partir femmes et enfants de Homs et de laisser entrer des convois humanitaires.
Mais l’opposition refuse la séparation des familles, tandis qu’humanitaires et diplomates rappellent que le droit international interdit les mouvements de population sous la contrainte de manque de vivres et de médicaments.
A Damas en revanche, un convoi d’aide alimentaire a pu pénétrer jeudi dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, dont le siège hermétique par l’arme depuis juin 2013 a causé la mort de plus de 80 personnes, ont annoncé une agence de l’ONU et l’agence de presse officielle syrienne Sana.
Sur un autre plan, Washington s’est dit « inquiet » du fait que la Syrie n’ait évacué de son territoire que moins de 5% de son arsenal chimique le plus dangereux, plus de quatre mois après un accord russo-américain sur la destruction de l’arsenal chimique syrien qui a fait éviter in extremis des frappes occidentales contre le régime.

A Genève, une bataille médiatique entre frères ennemis syriens


dimanche 26 janvier 2014, par La Rédaction

Ils se toisent, se provoquent et même parfois s’insultent : au siège de l’ONU à Genève où se déroulent les négociations entre le régime syrien et l’opposition, une âpre bataille médiatique oppose partisans et détracteurs de Bachar al-Assad.
Dans les couloirs du Palais des Nations, sur les pelouses alentours et surtout lors des conférences de presse, les deux camps sont à couteaux tirés, chacun tentant d’imposer son point de vue et de contrer celui de l’autre en affirmant représenter la « vraie voix de la Syrie ».
Dans les points de presse, ils rivalisent pour monopoliser le micro, si bien que vendredi, le médiateur de l’ONU et instigateur des négociations de paix, Lakhdar Brahimi, a lancé à la salle, en plaisantant : « Vous êtes tous Syriens ici ou quoi ? ».
Car si le régime de Damas et l’opposition sont réunis pour la première fois dans la même pièce depuis le début en 2011 du conflit sanglant qui ravage la Syrie, le contact est tout aussi inédit entre médias pro et anti-Assad.
« La nouveauté de Genève est que l’Etat syrien est représenté pour la première fois sur le plan politique et sur le plan médiatique dans une conférence sur la Syrie », ce qui n’était pas le cas lors des conférences des Amis de la Syrie où seul l’opposition était présente, affirme à l’AFP Habib Salmane, directeur de l’information à la télévision d’Etat syrienne, présent à Genève.
Profitant de l’aubaine, les journalistes pro-régime harcèlent les membres de l’opposition avec leurs questions. Ceux appuyant l’opposition font de même avec les dignitaires de la délégation de Damas.
Dans la ville suisse de Montreux, où s’était tenue mercredi la conférence internationale sur la Syrie, des journalistes anti-régime ont pourchassé le ministre de l’Information Omrane al-Zohbi dans le centre de presse en lui lançant avec insistance « Quand Assad partira-t-il ? ».
Et à Genève, l’opposant Burhane Ghalioun s’est retrouvé dans un couloir assailli par des journalistes pro-régime qui le pressaient de répondre : « les rebelles ont montré des vidéos de têtes décapitées, qu’est-ce que tu as à répondre à ça ? ».
Le régime de Damas considère les rebelles comme des extrémistes « terroristes » appuyés et financés par l’étranger, notamment par l’Arabie saoudite et le Qatar. Et les médias financés par ces deux pays, Al-Arabiya et Al-Jazeera, sont les plus honnis par le régime pour leur couverture très favorable avec la rébellion.
Dimanche, lorsque la journaliste d’Al-Jazeera a demandé au ministre de l’Information pourquoi il refusait d’être interviewé par sa chaîne, ce n’est pas le dignitaire syrien qui a répondu. Mais un reporter de Sham FM, radio privée proche du pouvoir. « Parce que vous êtes des agents » (d’un pays hostile, ndlr), a-t-il lancé. La journaliste d’Al-Jazeera a alors répliqué : « au moins nous ne sommes pas des criminels ».
Autre exemple de tension lors de la conférence de presse de l’opposant Louai Safi qui appelait à la création d’un corridor humanitaire pour les quartiers rebelles assiégés de la ville de Homs (centre).
« Ne pense pas que tu peux me dicter ce que je dois dire ici, toi qui représentes les médias de la propagande », a lancé l’opposant à un journaliste de l’agence officielle Sana qui lui demandait avec insistance pourquoi l’opposition voulait-elle faire sortir les « terroristes » de Homs.
Des insultes extrêmement vulgaires, souvent sous le niveau de la ceinture, fusent parfois. D’autres s’inspirent du contexte de la guerre comme lorsqu’un journaliste anti-Assad a crié à son confrère de la presse officielle « Vas-y, jette un baril sur nous », en référence aux barils d’explosifs largués selon des ONG sur la ville d’Alep (nord), tuant des centaines de civils. La tension est parfois tellement grande que les journalistes manquent d’en arriver aux mains, forçant la sécurité de l’ONU à intervenir.
Certains journalistes syriens vivent une situation inédite. Ahmad Fakhouri était présentateur à la télévision d’Etat jusqu’à ce qu’il fasse défection en 2012. « Je revois d’anciens collègues ici, je veux les saluer mais certains sont embarrassés, d’autres ont détourné le regard », confie à l’AFP ce jeune homme qui travaille désormais dans une chaîne satellitaire financée par les Emirats arabes unis.
« Je suis opposant, mais en tant que journaliste, je peux critiquer l’opposition et les rebelles tout comme les renseignements et Assad. C’est cela le vrai journalisme ».

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Syrie : premières négociations de paix à Genève entre émissaires d’Assad et opposants


vendredi 24 janvier 2014, par La Rédaction

Après presque trois ans de conflit en Syrie, émissaires du président Bachar al-Assad et membres de l’opposition en exil vont s’assoir à la table des négociations à Genève pour des premiers pourparlers de paix aux chances minimes de succès.

Arrivés jeudi à Genève après une conférence sous tension à Montreux qui réunissait une quarantaine de pays et d’organisations, les deux délégations vont enfin entrer dans le vif du sujet pour tenter de mettre fin au chaos meurtrier qui a déjà fait plus de 130.000 morts en Syrie et a forcé des millions de civils à abandonner leurs maisons ou à s’exiler.
Diplomates et observateurs se font peu d’illusions sur l’issue de ces négociations mais rappellent que le simple fait que les deux camps acceptent de se trouver ensemble dans une même pièce est en soi un événement.

Le maître d’oeuvre de ce délicat exercice de diplomatie, l’émissaire de l’ONU pour le conflit syrien, Lakhdar Brahimi va entrer en scène à 11h locales (10H GMT). Et le ton des Syriens ces deux derniers jours, notamment celui de Damas accusant les opposants d’être des « traîtres » et des « agents » à la solde de l’étranger, laisse augurer de débuts difficiles.
Selon plusieurs sources diplomatiques, M. Brahimi réunira les deux délégations dans une même pièce au siège de l’ONU en Europe. « Il s’exprimera pendant une trentaine de minutes en introduction », selon une source diplomatique occidentale. Les Syriens, eux, ne parleront pas.

Dans un second temps, chaque délégation sera conduite dans sa propre salle où Lakhdar Brahimi viendra discuter du cadre des négociations.
Selon cette source diplomatique occidentale, M. Brahimi pourrait tenter dès vendredi ou samedi de réunir une nouvelle fois les deux délégations dans la même salle où les négociateurs se parleront « par Brahimi » interposé.

Le premier cycle de négociations est censé durer « jusqu’à la fin de la semaine prochaine », soit le 31 janvier. « Mais tout peut très bien s’arrêter dès vendredi », rappelle, prudent, une source diplomatique occidentale.
« Nous savons que cela prendra du temps, et si cela doit prendre un jour de plus, cela prendra un jour de plus. Nous savions que ce ne serait pas un processus facile », a également indiqué un haut responsable du Département d’Etat américain.

La délégation de Damas est conduite par le très chevronné ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem. Si Ahmad Jarba est le chef de la délégation de l’opposition, il ne devrait pas en être le négociateur en chef. Le nom du négociateur de l’opposition doit être annoncé vendredi, a indiqué à l’AFP Monzer Aqbiq, porte-parole de la délégation.
La question du sort de Bachar al-Assad reste le principal motif de désaccord, l’opposition posant comme principe son départ et la constitution d’un gouvernement transitoire où il ne jouerait pas de rôle, le régime rejetant cette idée.

Faute de consensus sur cette question centrale, Lakhdar Brahimi pourrait se concentrer, ainsi que les Occidentaux et les Russes, sur la recherche de premières mesures visant à soulager la population.
M. Brahimi a évoqué des « indications » sur une disponibilité des délégations à discuter de l’acheminement de l’aide humanitaire, de cessez-le-feu localisés, notamment à Alep, et d’échanges de prisonniers.
Selon une source diplomatique, l’opposition pourrait mettre sur la table l’idée d’ »aide humanitaire couplée à des cessez-le-feu localisés » dès le début de la négociation.

Une partie de l’équation tient également à la capacité des « parrains » des deux camps, les Etats-Unis pour l’opposition et la Russie pour le président Bachar al-Assad, à peser et à manoeuvrer en coulisses.
Mercredi à Montreux, le chef de la diplomatie américaine John Kerry n’a pas mâché ses mots contre Damas et réitéré son exigence qu’Assad quitte le pouvoir. La Russie pour sa part a montré un soutien ferme mais sobre au régime. Et nul ne sait comment dans ce « grand jeu » de luttes d’influence et de bluff diplomatique, Occidentaux, Russes, monarchies du Golfe et Syriens vont avancer leurs pions.

Une conférence sur la Syrie vouée à l’échec?


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Baudouin Loos
Mis en ligne mercredi 22 janvier 2014, 7h57

Peut-on raisonnablement attendre de la conférence internationale sur la Syrie qui s’ouvre ce 22 janvier en Suisse sous l’appellation de « Genève 2 » qu’elle inaugure une ère nouvelle qui verrait les protagonistes de cet âpre conflit se diriger vers une issue pacifique ? Il serait bien malaisé de trouver un seul observateur sérieux prêt à parier quelques malheureux centimes sur cette perspective.

Tout se passe comme si l’échec de Genève 2 était déjà écrit, validé par la réalité d’une sanglante confrontation où les camps sont multiples et leurs raisons d’être variées. Face au féroce régime mafieux syrien qui tuerait la moitié de son peuple pour rester au pouvoir, l’opposition militaire paraît en effet bien morcelée, entre des rebelles nationalistes et/ou islamistes plus ou moins radicaux, des Kurdes en session sécessionniste et des djihadistes extrémistes hantés par le retour du califat…

Le régime et une partie de l’opposition exilée se retrouvent donc néanmoins à Montreux ce mercredi, avant de poursuivre en tête-à-tête à partir de vendredi à Genève. Le premier veut voir consacrer sa « lutte contre le terrorisme » qu’il dit mener depuis mars 2011 même si les premiers djihadistes firent leur apparition près d’un an plus tard. Les seconds n’imaginent pas de « gouvernement de transition », le but officiel des négociations, sans le départ irrévocable du « boucher de Damas ». On voit mal où gisent les termes d’un possible compromis entre de tels ennemis. Même leurs puissants parrains respectifs n’arriveraient pas à les convaincre…

De manière habile autant que perverse, le régime a réussi l’impossible : faire accroire à une bonne partie de la communauté internationale que ce conflit met aux prises un Etat laïque civilisé et des fous d’Allah coupeurs de tête. Alors que c’est lui, par ses méthodes qui consistent à terrifier par des bombardements massifs les populations rebellées, qui porte la plus lourde des responsabilités. Sauf que les atermoiements de l’Occident, tétanisé par le danger djihadiste, ont aussi rendu ce danger possible et maintenant concret.

Alors, pour que Genève 2 ne soit pas une occasion totalement gâchée, il conviendrait que des mesures d’aides humanitaires y soient adoptées d’urgence. Car ce sont les civils qui souffrent et dans d’effrayantes proportions. Ouverture de couloirs humanitaires, libération des prisonniers, fin de la torture, levée des sièges de villes ou quartiers qui affament : la liste, longue et non exhaustive, doit servir à sauver des vies, là où elles s’éteignent par centaines chaque jour dans d’indicibles souffrances.

 

Syrie : la conférence Genève 2 reportée


DIPLOMATIE – Alors que la conférence Genève 2 devait se tenir le 25 juin, l’émissaire spécial des Nations Unies et de la Ligue Arabe pour la Syrie, Lakdhar Brahimi, a annoncé son report au mois de juillet.

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Lakdhar Brahimi a annoncé qu’une réunion préparatoire aurait lieu le 25 juin, la conférence Genève 2 étant reportée.Photo : AFP

La conférence Genève 2, une chimère ? C’est la question qui se pose alors que cette réunion internationale, devant réunir tous les acteurs du conflit syrien le 25 juin, a été une nouvelle fois reportée mercredi. L’émissaire spécial des Nations Unies et de la Ligue Arabe pour la Syrie, Lakdhar Brahimi, a en effet annoncé que la conférence ne se tiendrait pas avant le mois de juillet. Le 25 du mois, se tiendra à la place une nouvelle réunion préparatoire.

« Nous allons travailler de façon intensive dans les prochaines semaines et nous nous rencontrerons à nouveau à Genève le 25 juin », a expliqué Lakdhar Brahimi aux journalistes, au terme d’une réunion préparatoire à cette conférence entre représentants russes, américains et onusiens. La future réunion préparatoire se tiendra sous la direction du Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, a-t-il annoncé. La nouvelle n’est malheureusement pas une surprise et les chefs de la diplomatie française et allemande, Laurent Fabius et Guido Westerwelle, avaient déjà estimé il y a quelques jours que la conférence devrait être repoussée à juillet. « La conférence de Genève demande une préparation soignée, c’est pourquoi il faut du temps », a expliqué Laurent Fabius au micro de RFI mercredi.

Pas d’accord sur les participants

Genève 2, initiée par Washington, aurait été annulée faute d’accord sur une liste des participants, a expliqué mardi le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov. « L’opposition syrienne, contrairement au gouvernement syrien (…), ne voit pas qui va faire partie de la délégation » à la conférence, a-t-il ajouté. De plus, la Russie, les Etats-Unis et l’ONU ne sont pas parvenus pour le moment à se mettre d’accord sur la participation de l’Iran et de l’Arabie saoudite à cette conférence, a expliqué Guennadi Gatilov, précisant que « tout cela doit encore être discuté ».

Une première conférence sur le conflit syrien en juin 2012 avait débouché sur une impasse. Si un plan de transition démocratique avait été trouvé entre les différents participants, il était fondé sur le départ de Bachar Al-Assad. L’annonce du report de Genève 2 fait suite aux révélations de la France qui a affirmé mardi, pour la première fois, que le régime syrien avait bien utilisé du gaz sarin, puissant neurotoxique mortel. Le Royaume-Uni lui a emboité le pas mercredi matin, parlant de preuves « physiologiques ».

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