La pilule de Goring – La pervitine HD (Documentaire)


Après de premières recherches au Japon et aux États-Unis dans les années 1920, c’est en Allemagne, en 1937, qu’un chimiste arrive à synthétiser une amphétamine particulièrement efficace, la méthamphétamine. Elle est commercialisée la même année par la firme Temmler sous le nom de pervitine. Très vite, les médecins de la Wehrmacht s’intéressent à ce nouvel excitant du système nerveux qui accroît la vigilance, la résistance à la fatigue et le sentiment d’invincibilité. Distribuée aux conducteurs de chars et aux pilotes d’avions aussi bien qu’aux fantassins, la « pilule magique » permet à l’armée allemande d’envahir la France et l’URSS à marche forcée. Et, dans les derniers moments du Reich, de faire tenir les recrues des Jeunesses hitlériennes qui, après l’école, sont mobilisées dans la défense antiaérienne. Les témoins de cette époque révèlent aussi que, tant dans l’armée que dans la population civile, la consommation de pervitine en Allemagne s’est prolongée bien au-delà de la fin des hostilités.

via l’échelle de Jacob

Adieu à Jan Hoet


Janhoet_web

Jan Hoet, le directeur fondateur de notre musée, nous a quitté le jeudi 27 février 2014. L’ensemble du S.M.A.K. souhaite présenter ses plus vives condoléances à la suite de la perte de cette personnalité forte, chaleureuse et énergique, avec laquelle un grand nombre de personnes parmi nous ont eu le plaisir de coopérer pendant une longue période et sans laquelle la ville de Gand n’aurait certainement pas eu de musée d’art contemporain.

C’est en 1975 que fut créé le Museum voor Hedendaagse Kunst à Gand, jeune musée qui, à l’époque, ne disposait pas d’un bâtiment propre, mais pour lequel le Museum voor Schone Kunsten avait mis quelques salles et quelques bureaux à disposition. Comme Jan Hoet l’avait exprimé lui-même dans son combat pour obtenir un musée propre : « Il existait bel et bien une collection d’art contemporain à Gand, mais aucun bâtiment pouvant servir de musée pour abriter cette collection. »

Avant que le S.M.A.K., tel que nous le connaissons et l’apprécions aujourd’hui, ne soit érigé en 1999, il avait parcouru un long chemin et avait permis au musée de connaître une croissance exponentielle.

La première exposition importante qui lui permit de montrer l’art contemporain belge était ‘Actuele Kunst in België in 1979. Inzicht/Overzicht Overzicht/Inzicht’. Jan Hoet a ainsi pu montrer pour la première fois ce que devait être, selon lui, un musée d’art contemporain: un endroit qui ferait de plus en plus office de plateforme pour tout ce qui vit en matière d’art dans le monde d’aujourd’hui, un endroit qui permet le dialogue avec l’homme contemporain qui souhaite être confronté à l’art actuel.

Cette exposition fut suivie d’un deuxième grand projet, ‘Kunst in Europa na ‘68’, pour lequel une société constituée par Jan Hoet sélectionna pour la première fois des œuvres d’art international. Cette exposition allait revêtir une importance capitale pour la collection du musée ; en effet, grâce à sa combativité et sa ténacité, Jan Hoet est parvenu à convaincre le conseil communal d’acquérir quelques œuvres d’art contemporaines, peu évidentes.

Mais Jan Hoet et le musée de Gand ont vraisemblablement acquis leur plus grande notoriété grâce au légendaire projet d’exposition ‘Chambres d’Amis’ en 1986. Beaucoup d’entre nous se rappelleront certainement que plusieurs personnes ont ouvert leurs habitations dans différents endroits de la ville pour qu’elles servent de lieu d’exposition et amènent littéralement l’art « dans la salle de séjour des gens ».

En 1989, Jan Hoet a réuni son récit biographique dans l’exposition ‘Open Mind (gesloten circuits)’ qui reproduit la confrontation entre les maîtres de l’histoire de l’art et l’art pratiqué par les patients psychiatriques et les outsiders. Grandir à proximité permanente de ces patients – qui résidaient dans la famille Hoet à Geel – a marqué de manière permanente ses relations avec l’art, levant les frontières entre le normal et l’anormal.

Finalement, Jan Hoet a bénéficié de la plus grande reconnaissance comme concepteur d’expositions grâce à sa nomination comme dirigeant artistique de la plus importante exposition au monde consacré à l’art contemporain, Documenta IX en 1992.

Après des années de persévérance et grâce au soutien sans faille et à la confiance de son équipe enthousiaste , le musée d’art contemporain a finalement été inauguré en 1999 : le S.M.A.K., un lieu à Gand où l’on pouvait vivre pleinement l’art actuel. Jan Hoet est parvenu à concilier d’une manière unique le côté statique d’un musée et la vivacité de jeunes artistes et de l’art contemporain.

Même si le musée en tant que bâtiment était devenu réalité, l’objectif de Jan Hoet – permettre au plus grand nombre de personnes, également en dehors du musée, de se familiariser avec l’art contemporain – n’a pas changé d’un iota. En 2000, il a une fois encore présenté l’art dans un espace public : l’été inoubliable de ‘Over the Edges’ a mis pour la première fois de nombreuses personnes en contact avec l’art contemporain, en montrant comment l’art s’infiltre dans notre vie quotidienne et y trouve sa place. De même, dans l’exposition ‘Locus.Focus’ organisée à Sonsbeek, Jan Hoet a exploré un an plus tard les possibilités permettant de montrer l’art dans un espace public.

Jan Hoet quitte le S.M.A.K. en 2003 pour se rendre en Allemagne et y fonder le célèbre MARTAmuseum à Herford. Il a encore organisé l’exposition ‘Middle Gate’ à Geel en Belgique en 2013-2014. A cette fin, il s’est inspiré de deux aspects qui ont traversé sa vie comme un fil rouge : d’une part, l’exposition dans la ville et, d’autre part, le concept art et psychiatrie.

Enfin, Jan Hoet souhaitait encore réaliser une dernière exposition dans laquelle il aurait invité des artistes contemporains à dialoguer avec des maîtres de l’histoire de l’art : un hommage à La Mer. Jan Hoet en personne en avait déjà tracé les grandes lignes pendant l’été et l’automne 2013, en étroite collaboration avec le co-curateur Phillip Van den Bossche de Mu.Zee. Aujourd’hui, le musée a décidé d’élargir cet hommage à la mer et d’en faire un véritable salut d’honneur (ce fut un projet de titre pour une de ses expositions) au ‘maître’. Au cours des semaines et des mois à venir, ils vont réunir un important groupe d’artistes et de responsables de musées autour ‘De Zee’ de Jan Hoet – un hommage qui aura lieu a Ostende en automne 2014.

Jan, au nom de tous les collaborateurs du S.M.A.K., nous tenons à te remercier de tout cœur, non seulement pour avoir conçu pour nous ce lieu fantastique, mais aussi pour ton enthousiasme et ta passion qui ont marqué cette maison de leur empreinte avec une telle intensité.

Au revoir, Jan.

La ville met un registre d’hommages à la disposition du public ; il sera disponible au S.M.A.K. pour les témoignages de condoléances. Le musée est ouvert tous les jours de 10h à 18h, à l’exception du lundi.
Vous pouvez également exprimer vos condoléances via cette l’adresse online

Site du SMAK

En trois ans, 2.880 Syriens ont obtenu un droit de séjour en Belgique


Belga Publié le mardi 04 mars 2014 à 15h35 – Mis à jour le vendredi 07 mars 2014 à 06h27

Belgique En 2011, 2012 et 2013, le CGRA a principalement octroyé une protection subsidiaire aux Syriens.

Entre le 1er mars 2011, date de début du conflit en Syrie, et le 27 février dernier, 2.880 Syriens (1.410 hommes, 644 femmes et 826 mineurs d’âge) ont obtenu un droit de séjour en Belgique, a indiqué mardi à l’agence Belga le cabinet de la secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration Maggie De Block. Le Commissariat-Général aux Réfugiés et Apatrides (CGRA) a accordé une protection à 2.327 d’entre eux, tandis que 553 Syriens ont obtenu de l’Office des Etrangers le droit de rester en Belgique pour raison de regroupement familial. Parmi les 2.327 Syriens qui ont reçu une protection du CGRA, 465 ont été reconnus comme réfugiés, les 1.862 autres s’étant vu octroyer une protection subsidiaire. Pour être reconnu comme réfugié, il faut répondre aux critères de la Convention de Genève, relative au statut des réfugiés, c’est-à-dire être victime de persécution du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques.

Le cas de la Syrie, qui endure une guerre civile depuis trois ans, ne s’applique donc pas toujours à ces critères. Dans ce cas, une protection subsidiaire -dont la durée normale est de 1 an mais qui, dans la pratique, est souvent prolongée- peut être accordée aux ressortissants syriens.

En 2011, 2012 et 2013, le CGRA a principalement octroyé une protection subsidiaire aux Syriens. Mais depuis janvier 2014, la situation de sécurité s’étant aggravée en Syrie, il reconnaît davantage de réfugiés. Ainsi, si pour la globalité de l’année dernière, 161 Syriens ont été reconnus comme réfugiés et 1.279 ont reçu une protection subsidiaire, pour le seul mois de janvier 2014, 41 ont obtenu le statut de réfugié et la protection subsidiaire a été accordée à 23 ressortissants syriens.

Le taux de protection en Belgique -de 96 à 92% en fonction des mois- est l’un des plus élevés en comparaison avec les autres membres de l’Union européenne. « Il n’atteint pas 100% simplement parce que certains se font passer pour des Syriens alors qu’ils ne le sont pas », explique-t-on au cabinet de Maggie De Block.

Par ailleurs, en 2014, la Belgique compte réinstaller 100 réfugiés, dont 75 Syriens, dans le cadre du programme de réinstallation de réfugiés du Haut-Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies (UNHCR). Il s’agit ici d’accueillir des réfugiés qui se trouvent dans des camps et qui sont dans l’impossibilité de retourner dans leur pays d’origine. Une fois arrivés dans notre pays, ils sont alors dirigés vers les CPAS. L’objectif est de pouvoir réinstaller 250 personnes par an d’ici à 2020, ce qui ferait un total de 1.300 réfugiés réinstallés sur la période 2014-2020.

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Le sang du printemps


samedi 1 mars 2014

Le 10 mars à 22h sur la RTBF Première

Nos Pays est à écouter dans l’émission de Pascale Tison Par Ouï Dire.
Nos Pays voyage dans les textes de Pays, Chroniques d’un Orient fragile et ceux de ce blog, Le Sang du Printemps. Voyage donc, qui traverse les guerres et les lumières de nos pays qui, d’Orient et d’Occident, et quoique l’on en dise, nous relient les uns aux autres et nous ramènent toujours à ce seul pays que nous devons défendre, celui de notre humanité commune. Dans les encres sonores de cette création, la poésie se fait chemin pour que des rives de l’Atlantique à celles de la Méditerranée, un autre langage s’invente. Et c’est un hommage pour mes amis syriens, pour que l’oubli ne les avale pas…

Syrie: une commission de l’ONU dénonce le recours au siège des villes et à la famine


voir aussi recours au viol ici

GENEVE – La Commission d’enquête de l’ONU sur les violations des droits de l’Homme en Syrie dénonce le recours au siège des villes et à la famine comme méthode de guerre par le pouvoir en place, dans la dernière mise à jour de son rapport publiée mercredi.

Plus de 250.000 personnes sont soumises à un siège en Syrie, régulièrement bombardées par l’artillerie et l’aviation. Elles sont privées d’aide humanitaire, de nourriture, de soins médicaux et doivent choisir entre la famine et la reddition, affirme le rapport.

Le gouvernement emploie la technique du siège, instrumentalisant les besoins fondamentaux d’eau, de nourriture, d’abri et de soins médicaux comme élèments de sa stratégie, soulignent les trois juristes internationaux mandatés par l’ONU, dirigés par le brésilien Paulo Sergio Pinheiro.

Dans cette mise à jour qui porte sur la période allant de juillet 2013 à janvier 2014, ils citent les opérations militaires pour assiéger des quartiers ou des zones dans la campagne autour de Damas, dans la Gouta, à Daraya, à Moadamiyet al-Sham, contre le camp palestinien de Yarmouk, dans la banlieue de Damas où quelque 20.000 personnes ont été bloquées.

Pour terroriser la population de ces zones, des non-combattants sont arrêtés à des points de contrôle des forces gouvernementales et soumis à des violences, relève le rapport.

Des groupes d’opposition ont également eu recours à cette statégie du siège, contre Nubul et Al Zahra dans la province d’Alep, et dans la vallée d’Al Ghab dans la province d’Hama, indique le rapport.

Cette commission d’enquête, mise en place par l’ONU en septembre 2011 poursuit le relevé des crimes de guerre et dans certains cas de crimes contre l’humanité commis dans le cadre de ce conflit qui dure depuis trois ans et a fait plus de 140.000 morts.

Faute d’être autorisée par le gouvernement à se rendre en Syrie, elle s’appuie sur des témoignages, des photos satelltite, des documents visuels, des informations recueillies auprès de diverses organisations. Pour cette mise à jour elle a recueilli 563 nouveaux témoignages, ce qui porte à plus de 2.600 les témoignages enregistrés depuis 2011.

M. Pinehiro a indiqué que de nouveaux noms de responsables ont été ajoutés à la liste conservée par l’ONU et non publiée d’auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité pour un éventuel renvoi devant la justice.

La Commission dénonce une nouvelle fois le manque d’action de la communauté internationale et en particulier du Conseil de sécurité des Nations unies, seul habilité à saisir la Cour Pénale Internationale.

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« NOTRE CONGO / ONZE KONGO » _ LA PROPAGANDE COLONIALE BELGE


Trop tard pour le vernissage; il reste l’expo

Les films du VIDEP – Mars 2014

Vidéo Education Permanente - Newsletter

VERNISSAGE 

« NOTRE CONGO / ONZE KONGO » _  LA PROPAGANDE COLONIALE BELGE

Au Parlement Européen (Bruxelles)


La Coopération Education Culture (CEC) et le VIDEP (VIDéo Education Permanente) ont le plaisir de vous inviter au vernissage de « NOTRE CONGO / ONZE KONGO« , une exposition pour permettre aux visiteurs de comprendre comment l’imagerie de propagande a fonctionné afin de justifier l’entreprise coloniale, et en quoi ses slogans sont à la source d’un inconscient collectif lié à la colonisation. Près d’un siècle d’histoire est revisité à travers la présentation du matériel iconographique produit par notre système colonial (affiches, livres et revues, gravures, publicités, timbres-poste, cartes postales, BD, images pieuses, photos de presse, etc.).

VIDEP y présentera 20 films courts d’interviews qui reviennent sur une (post)colonisation dont les répercussions se font sentir jusqu’à nos jours dans la persistance de stéréotypes et préjugés quant aux représentations des pays du Sud et de leurs populations.

Mercredi 5 Mars 2014 – 17h30

Au Bureau d’information du Parlement Européen
Place du Luxembourg
1050 Bruxelles

Réservation indispensable : 02 217 90 71 | info@cec-ong.org

Le vernissage sera suivi d’une conférence à 19h30 du Professeur Elikia M’Bokolo, à l’Institut Libre Marie-Haps, 14, rue d’Arlon 1050 Bruxelles

L’exposition a lieu jusqu’au Jeudi 14 mars 2014.

Face au silence des intellectuels, il faut rompre la solitude du peuple syrien


samedi 1 mars 2014

« Nous, intellectuels de France et d’Europe, exhortons nos responsables politiques à répondre aux appels à l’aide de la population syrienne, avant que l’idéal démocratique de la révolution syrienne ne succombe sous les coups conjugués des barbaries assadienne et djihadiste » – Cécile Boëx; Hamit Bozarslan; Leyla Dakhli; Pierre Lory; Ziad Majed; Nadia Marzouki; Franck Mermier; Olivier Roy; Leïla Vignal.
Tribune parue dans Le Monde, le 1er mars 2014.
Dans Le Monde des 7-8 juillet 2013, Yassin Al-Haj Saleh, écrivain et opposant syrien ayant passé seize ans dans les geôles d’Hafez Al-Assad, lançait un appel à l’aide aux intellectuels du monde depuis la Ghouta de Damas encerclée, affamée et bombardée.

A quelques rares exceptions près, peu de consciences universelles, ou se prétendant telles, se sont portées au secours de la population syrienne massacrée par le régime barbare des Assad. Les quelques intellectuels qui, dans la foulée des soulèvements arabes, s’étaient initialement exprimés en faveur de la révolution syrienne se cantonnent aujourd’hui dans un silence prudent, d’autant que la militarisation d’une partie de l’opposition, suscitée par la répression féroce du régime, s’est accompagnée de la montée en puissance des groupes armés islamistes et djihadistes.
D’autres, comme le philosophe Slavoj Zizek (The Guardian, 6 septembre 2013), dénient toute dimension émancipatrice à un soulèvement qui ne mènerait qu’à la « talibanisation » du pays si jamais elle renversait ce régime « laïque » et « protecteur des chrétiens ».En prenant, en fin de compte, parti pour ce dernier, cet intellectuel révèle une ignorance confondante des réalités de la société syrienne. Ce mépris pour les faits et la société syrienne se retrouve d’ailleurs dans le positionnement de nombreuses forces de gauche, soi-disant anti-impérialistes, dont la perception de la guerre en Syrie est brouillée par les effets conjugués des épouvantails islamiste, états-unien, voire saoudien et qatariote, s’accommodant sans trop de gêne des ingérences russe et iranienne.Dans cette méconnaissance des enjeux propres à la révolution syrienne, que l’on ne peut réduire à sa seule dimension géopolitique, se reflète cette force des stéréotypes que l’on peut repérer sur tout le spectre de l’échiquier politique, et qui ne voit, dans les sociétés arabes, qu’une réplique d’une même configuration, attitude caractéristique du quant-à-soi occidental.

Les différences entre la Syrie, l’Egypte, la Libye, le Yémen, l’Irak et la Tunisie sont gommées pour ne retenir que les saillances de l’hydre islamiste, du conservatisme sociétal et de l’aporie démocratique. Ne considérer les peuples du monde arabe qu’à partir du prisme des rivalités géopolitiques, c’est, dans la pire des perspectives, ne les voir que comme objets de complots tramés ailleurs, soit comme les pions de grands jeux régionaux et internationaux qui les dépassent.

Finalement, à l’heure où les sociétés du monde arabe s’affirment comme nations distinctes et s’éloignent du modèle suranné des panarabismes nassérien et baasiste, une perception commune, partagée par nombre d’intellectuels et de responsables politiques en Occident, les renvoient à leur interchangeabilité politique et identitaire. Dans cette optique, nulle place n’est donnée à l’initiative et au dynamisme des individus et des sociétés, à leur pluralisme et leur inventivité. Sous-jacente à cette vision se lit une complaisance pour une ignorance lettrée qui n’a que faire du savoir sur des sociétés spécifiques.

Et que penser de cette autre complaisance coupable de certains médias qui relaient la propagande du régime de manière insidieuse, en ne précisant pas que leurs reportages ont été réalisés avec son aval et sous sa protection, ou érigent de faux experts autoproclamés de la Syrie en voix légitimes d’une opinion informée ? Si les médias doivent ouvrir le débat aux opinions discordantes, il est aussi de leurs responsabilités d’informer sur les conditions de leur production.

 
@AFP – Camp de Yarmouk, sud de Damas

L’appel à l’aide de Yassin Al-Haj Saleh était resté sans réponse dans la torpeur estivale et avait été ensuite noyé par le bouillonnement médiatique suscité par les massacres à l’arme chimique commis par le régime et par l’improbable intervention punitive occidentale. La conférence Genève 2 a révélé que le régime de Damas ne s’est prêté à cette farce onusienne que pour continuer à massacrer en toute impunité sa population et pour préparer une offensive de grande envergure sur Yabroud, au nord de Damas, ville symbole de la coexistence communautaire et de la force toujours vivace du mouvement de résistance civile.En octobre 2013, Yassin Al-Haj Saleh a dû quitter précipitamment la Syrie, tandis que son épouse et son frère ont été enlevés. Il vit aujourd’hui en Turquie, où il continue son action pour une Syrie libre et démocratique. La solitude du peuple syrien est à la mesure de la tragédie qui le frappe et des atermoiements de ses  » amis  » pour y mettre fin, ce qui ne pourra se faire qu’en lui donnant tous les moyens de sa victoire.Nous, intellectuels de France et d’Europe, exhortons nos responsables politiques à répondre aux appels à l’aide de la population syrienne, avant que l’idéal démocratique de la révolution syrienne ne succombe sous les coups conjugués des barbaries assadienne et djihadiste.
Cécile Boëx, maître de conférences à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) ; Hamit Bozarslan, directeur d’études à l’EHESS ; Leyla Dakhli, chargée de recherche au CNRS ; Pierre Lory, directeur d’étude à l’Ecole pratique des hautes études (EPHE) ; Ziad Majed, professeur des études du moyen-orient à l’American University of Paris ; Nadia Marzouki ; Franck Mermier, directeur de recherche au CNRS ; Olivier Roy, directeur de recherche au CNRS ; Leïla Vignal, maître de conférences à l’université Rennes-II.

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Halte aux détentions arbitraires en Syrie !


Depuis mars 2011, le régime syrien arrête quotidiennement des dizaines de citoyens syriens. Le nombre des détenus avoisine aujourd’hui les 200 000. Divers rapports et témoignages montrent qu’ils sont pour la plupart soumis à la torture. Des milliers y ont succombé.

Les 55 000 photos des 11 000 prisonniers décédés, affamés, défigurés ou étranglés, dans les geôles du régime à Damas seule (jusqu’à août 2013) sont à la portée du monde entier depuis déjà six semaines. Elles témoignent de la barbarie et des crimes à échelle industrielle systématiquement pratiqués dans les prisons syriennes.

Nous – écrivains, chercheurs, artistes, anciens diplomates et enseignants – invitons tous les esprits libres et toutes les organisations internationales à exprimer leur solidarité avec les détenus syriens, et à lancer une campagne pour leur libération et pour le jugement des criminels responsables de leur souffrance et de leur mort.

Liberté pour tous les détenus et prisonniers politiques en Syrie.

Liberté pour le peuple syrien.

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Pour se joindre à cet appel se rendre à l’adresse

http://www.avaaz.org/fr/petition/Aux_organisations_internationales_de_defense_des_Droits_de_lHomme_Lancer_une_campagne_pour_la_liberation_des_prisonniers_1/?copy

Aux organisations internationales de défense des Droits de l’Homme: Lancer une campagne pour la libération des prisonniers politiques en Syrie

Aux organisations internationales de défense des Droits de l'Homme: Lancer une campagne pour la libération des prisonniers politiques en Syrie

463 signatures. Atteignons 500

Pourquoi c’est important

Arrêtés de façon arbitraire, les détenus politiques sont systématiquement torturés dans des prisons devenues des antichambres de la mort.

HISTOIRE DES BERBÈRES


Les Berbères (en berbère : Imazighen, et au singulier Amazigh, sont un ensemble d’ethnies autochtones d’Afrique du Nord. Ils occupaient, à une certaine époque, un large territoire qui allait de l’Ouest de la vallée du Nil jusqu’à l’Atlantique et l’ensemble du Sahara et y fondèrent de puissants royaumes, formés de tribus confédérées. Connus dans l’Antiquité sous les noms de Libyens, Maures, Gétules, Garamantes ou encore Numides, ils connurent ensuite la conquête romaine, la christianisation, l’invasion vandale, la conquête arabe et la conversion à l’islam.

Le plus connu des royaumes berbères fut la Numidie avec ses rois tels que Gaïa, Syphax et Massinissa. On peut aussi parler de l’ancienne Libye ainsi que des tribus connues tels que les Libus, et les XXIIe et XXIIIe dynasties égyptiennes, qui en sont issues. Il y eut aussi des expansions berbères à travers le Sud du Sahara, la plus récente étant celle des Touaregs et la plus ancienne celle des Capsiens.
Plus réduites, les zones berbérophones d’aujourd’hui sont inégalement réparties, majoritairement au Maroc et en Algérie ainsi que dans une moindre mesure en Libye, Tunisie et Égypte. Les langues berbères forment une branche de la famille des langues afro-asiatiques. Autrefois, leur alphabet était le tifinagh, encore utilisé par les Touaregs.
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Les Babayagas, la silver solidarité au quotidien


Vendredi 13 décembre, à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Au rez-de-chaussée d’un immeuble neuf, comme chaque deuxième vendredi du mois, les Babayagas reçoivent. Il est midi, une dizaine de femmes, plus ou moins âgées, ont dressé une grande table chargée de plats. Des amis arrivent, des habitants du quartier, des jeunes. Voire des journalistes, car les Babayagas sont médiatiques, à commencer par leur charismatique présidente, Thérèse Clerc. Charmeuse, celle-ci embrasse et tutoie chaque arrivant. Ce jour-là, c’est aussi l’occasion de fêter ses 86 ans : champagne et petit discours bien rôdé, qui s’achève par l’hymne des femmes, repris gaiement par plusieurs convives en l’honneur de cette militante féministe de la première heure.

Inaugurée en février 2013, la Maison des Babayagas, installée en centre-ville, à deux pas du métro et des commerces, a tout juste un an. «Une utopie réaliste» que Thérèse Clerc imagine en 1995 : «Je me suis occupée de ma mère grabataire pendant cinq ans, alors que je travaillais encore, que je faisais face aux turbulences conjugales de certains de mes quatre enfants et que j’avais déjà des petits-enfants. J’étais seule, j’ai vécu cinq années très dures et j’ai pensé que je ne pouvais pas faire vivre ça à mes enfants.» Avec deux amies, elle conçoit donc le projet d’une maison «autogérée, citoyenne, écologique, féministe, laïque et solidaire», valeurs inscrites dans une charte de vie. L’idée est d’habiter chacun chez soi au sein d’un même bâtiment, en organisant l’entraide entre les plus alertes et les autres, pour éviter, ou retarder, le départ en institution médicalisée. La vie collective se déroule dans des espaces communs, ouverts sur le quartier, destinés à accueillir l’université populaire (Unisavie, «l’université du savoir des vieux»), pensée par Thérèse Clerc «pour rester intelligents ». La charte engage ainsi chacune à donner de son temps à la collectivité (dix heures par semaine). Donc, pas besoin de personnel, ni d’aide soignante, ni d’aucun service. Pourquoi exclure les hommes ? Parce que, répond Thérèse Clerc, les femmes seules sont très majoritaires et que «ce sont aussi les plus pauvres : leur retraite est en moyenne 40% plus faible que celle des hommes». Innovant, ce projet se veut une réponse politique au regard stigmatisant que porte la société sur la vieillesse, appréhendée soit comme un fardeau – la dépendance – soit comme une manne financière, celle de la silver economy ciblant les retraités des Trente Glorieuses. «Nous sommes traités comme un marché juteux par des lobbies cupides, déterminés à nous vendre des croisières chics, de la domotique, de la robotique, s’indigne Thérèse Clerc. Mais tout cela n’est pas pour nous, qui vivons avec 1 000 euros par mois. En revanche, nous avons tout notre temps pour inventer des façons de bien vivre et bien vieillir avec peu d’argent.»

«Pas un sou»

L’histoire a commencé en 1999. Les trois premières Babayagas créent l’association dont le nom fait référence à une vieille ogresse des contes russes. Elles recrutent une quinzaine de femmes très motivées et se mettent en quête de soutiens publics. Sans succès jusqu’à ce que la canicule de 2003, meurtrière pour de nombreuses personnes âgées isolées, réveille les élus : Jean-Pierre Brard, alors maire communiste de Montreuil, manifeste son soutien au projet et lui réserve un terrain. Mais quand Dominique Voynet est arrivée en 2008 à la mairie, «il n’y avait toujours pas un sou», se souvient son directeur de cabinet Sébastien Maire. «On sentait d’énormes résistances de la part des financeurs sur sa dimension idéologique», ajoute Jean-Michel Bléry, directeur de l’OPHM (office public de l’habitat montreuillois). Le projet «ne rentrait pas dans les cases» de l’attribution individuelle des logements sociaux, basée sur des conditions de ressources, sans qu’on puisse y ajouter des critères d’âge ou de genre, jugés discriminants, donc illégaux. Malgré tout, avec le soutien de la maire, le directeur de l’office HLM relève le défi et enchaîne les réunions avec les Babayagas d’une part, les financeurs publics de l’autre, à la recherche d’un montage ad hoc. «On a écarté toute idée de résidence pour se concentrer sur du logement social de droit commun adapté à des personnes à mobilité réduite (PMR) et à faibles ressources. En ne dérogeant à certaines règles qu’au nom d’une expérimentation réversible», explique Sébastien Maire. Autrement dit, en cas d’échec du projet, l’immeuble revient dans le contingent des HLM, avec des logements pour personnes à mobilité réduite (douches, barres d’appui, largeurs adaptées aux fauteuils). «Cette solution a également permis de dépasser les craintes des financeurs liées au groupe et à ses valeurs», ajoute Jean-Michel Bléry.

L’argument porte. L’Etat amène 318 000 euros, la région 275 000, la ville de Montreuil 612 000 euros et le conseil général finit par lâcher 88 000 euros à condition de rendre le projet intergénérationnel. Avec d’autres apports (Réunica, Logeo…) et un prêt de la Caisse des dépôts, le budget de 3,8 millions d’euros finit par être bouclé. Le terrain est vendu à l’OPH en 2009, la première pierre posée en octobre 2011.

Mais la partie n’est pas gagnée pour autant puisqu’un mois plus tôt, le groupe a explosé. Les femmes, de plus en plus braquées contre un fonctionnement qu’elles ne jugent pas assez démocratique, ont tenté d’exclure Thérèse Clerc, et, faute d’y parvenir, ont fini – sauf une – par jeter l’éponge, non sans tristesse et amertume. Prévue dans la charte, l’intervention trop tardive d’une médiatrice n’est pas venue à bout des tensions. «Thérèse Clerc est un vrai gourou ! Son utopie est bonne mais certaines personnes ont du mal à passer de l’utopie au projet concret», constate Jean-Michel Bléry. Néanmoins, il était hors de question, ajoute Sébastien Maire, de l’écarter d’un projet «né dans sa tête, et qui n’aurait jamais vu le jour sans sa détermination et son aura médiatique». La mairie et l’OPHM ouvrent donc leurs fichiers en catastrophe, en quête de nouvelles candidates et, fin 2012, des femmes de 60 à 89 ans (la plupart septuagénaires), toutes signataires de la charte, entrent dans les 21 appartements (25 à 44 m2 pour des loyers hors charges de 200 à 525 euros). Quatre logements classiques sont loués à des jeunes de moins de 30 ans comme l’a exigé le conseil général.

Désormais réalité, la Maison des Babayagas n’en continue pas moins de tanguer. Thérèse Clerc, qui n’a pas voulu vendre son petit appartement, n’a pas eu de logement, mais reste aux manettes. Non sans de nouveaux conflits : depuis décembre, près de 10 des 21 femmes ont démissionné de l’association en signe de protestation, mais habitent toujours la maison – l’OPHM ne veut ni ne peut les reloger ailleurs – au grand dam de la présidente. Malgré tout, Jean-Michel Bléry est satisfait de l’expérience : «Le vivre ensemble fonctionne plutôt bien, mais en s’affranchissant de toute cette dimension idéologique.» Même son de cloche du côté de certaines démissionnaires, très critiques sur le fonctionnement de l’association, mais heureuses de s’entraider et d’avoir rompu leur isolement. «L’air des Babayagas souffle dans cette maison», affirme l’une d’elle en souriant.

Cette expérience, qui reste à évaluer, a-t-elle de l’avenir ? Pour le réalisateur Jean-Marc La Rocca qui s’intéresse aux Babayagas depuis 2005 (1), «un tel projet nécessite, pour fonctionner correctement, une médiation préventive et régulière, mais dont le coût ne doit pas être pris en charge par l’association».«Ce type d’habitat groupé participatif connaît un renouveau en France (EcoFutur du 20 janvier)mais les projets portés par des retraités sont rarissimes et reposent en général sur la copropriété», explique Anne Labit, sociologue à l’université d’Orléans. Pour elle, «indépendamment de ses valeurs militantes, ce qui rend la Maison des Babayagas si avant-gardiste, c’est sa gestion mixte avec un office HLM». Le recours aux bailleurs publics est beaucoup plus facile en Allemagne et en Suède, où environ 1% des retraités vivent déjà dans ce type d’habitat autogéré, ajoute-t-elle, citant les OLGA de Nuremberg, le Beginenhof de Berlin ou un groupe mixte de Göttingen créé il y a vingt ans. Sociologue à l’université de Tours, Laurent Nowik est plus sceptique. A côté des maisons de retraite pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), des foyers logements souvent décrépits, ou des résidences services de luxe, se sont développées en France des offres intermédiaires abordables, privées ou non, «mais presque jamais à l’initiative des retraités eux-mêmes», note-t-il.

«Génération de 1968»

Chez la ministre chargée des Personnes âgées, Michèle Delaunay, on affirme pourtant s’intéresser de près «aux nouvelles initiatives d’habitat groupé ou de colocation». Il faut dire qu’en 2050, le tiers de la France sera à la retraite et que le nombre des plus de 85 ans aura quadruplé, à 4,8 millions. «La génération de 1968, qui a imprimé l’ensemble de la société à chaque période historique, atteint l’âge de la retraite, note le philosophe Patrick Viveret. La prochaine étape sera la vieillesse. Il est certain que cette génération sera innovante aussi sur ce terrain, car elle refusera d’affronter la solitude ou les mouroirs que sont souvent les maisons de retraite. Je pense donc que des initiatives croisant le bien vieillir et l’habitat partagé vont se multiplier, sans doute via des partenariats publics.»

Thérèse Clerc, elle, travaille désormais à l’essor d’un «réseau de maisons de babayagas» : des groupes, mixtes ou non, tentent de monter des projets similaires à Massy-Palaiseau (Essonne), Bagneux (Hauts-de-Seine) ou Saint-Priest (Rhône). Mais elle voit plus grand : «Nous sommes une force politique, le plus gros électorat de France. Je veux faire entendre la voix des vieux jusqu’à Bruxelles.» Elle a invité Eva Joly à son université populaire fin février et en a profité «pour lui offrir [ses] services pour les élections européennes».

(1) Son documentaire «Nous vieillirons ensemble, la saga des Babayagas» a été diffusé en décembre sur France 5.

Photos Vincent Nguyen. Riva Press

Anne DENIS

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