Jean-Pierre Filiu: Les Arabes, leur destin et le nôtre. Histoire d’une libération


JEAN-PIERRE FILIU
Historien et arabisant, spécialiste de l’Islam contemporain, professeur à Sciences Po Paris
Autour de son livre « Les Arabes, leur destin et le nôtre. Histoire d’une libération ». Editions La Découverte.
Depuis des décennies, l’actualité offre l’image d’un monde arabe sombrant dans la violence et le fanatisme. Comme si une malédiction frappait ces peuples, de l’interminable conflit israélo-palestinien aux guerres d’Irak et de Syrie, en passant par l’essor du jihadisme international. Jean-Pierre Filiu nous offre une autre histoire des Arabes. Une histoire intimement liée à la nôtre. Une histoire faite d’expéditions militaires et de colonisations brutales, de promesses trahies et de manœuvres diplomatiques, une histoire de soutien à des dictatures féroces ou à des régimes obscurantistes, mais tous riches en pétrole. Cette « histoire commune » qui a fait le malheur des Arabes ne doit pas faire oublier une autre histoire largement méconnue: une histoire d’émancipation intellectuelle, celle des « Lumières arabes » du XIXe siècle, mais aussi une histoire d’ébullition démocratique et de révoltes sociales, souvent écrasées dans le sang. Autant de tentatives pour se libérer du joug occidental et de l’oppression des despotes, afin d’écrire sa propre histoire. Sous la plume de Jean-Pierre Filiu, les convulsions du présent se prêtent alors à une autre lecture, remplie d’espoir: dans la tragédie, un nouveau monde arabe est en train de naître sous nos yeux.
Introduction: Henri Wajnblum

mardi 2 février à 20:15

UPJB, Rue de la Victoire 61, 1060 Bruxelles

PAF: 6 €, 4€ pour les membres, tarif réduit: 2€

Les «Jihadwatchers», observateurs du djihad en ligne


Journalistes, chercheurs, blogueurs ou anonymes, ils suivent l’actualité des groupes djihadistes de très près grâce aux réseaux sociaux. Un travail qui, dans certains cas, complète utilement les sources sur le terrain.

Ils le font par intérêt –«C’est un hobby», dit l’un d’eux– ou pour le boulot. Ils sont journalistes, chercheurs, blogueurs ou anonymes. Tous suivent l’actualité des groupes djihadistes de très près. Avec la guerre en Syrie, le djihad est revenu sur le devant de la scène médiatique, propulsé sous les projecteurs et dans les timelines Twitter par une communication tous azimut des groupes terroristes.

Lorsque la communication passait essentiellement par les forums, il y a encore quelques années, rares étaient ceux qui pouvaient suivre les organisations sur Internet. La plupart des forums était en arabe, et certains fermés aux visiteurs. Le Search for International Terrorist Entities Institute (SITE Institute, depuis devenu SITE Intelligence Group), une entreprise américaine, était bien souvent le point de contact entre les canaux de diffusion et les observateurs: journalistes, chercheurs, membres de services de renseignement… Plus aujourd’hui, ou très rarement –la vidéo de l’assassinat du journaliste israélo-américain Steven Sotloff a d’abord été repérée par SITE, une exception.

«C’est la première fois depuis des mois qu’ils ne sont pas dans les choux», remarque David Thomson, journaliste à RFI, auteur du livre Les Français jihadistes et fin connaisseur de la mouvance syro-irakienne. Pour lui, le quasi-monopole de SITE s’est effrité quand la communication des jihadistes s’est redirigé vers les réseaux sociaux:«Avant, avec les forums, l’accès était plus complexe, plus lent.»

L’utilisation des réseaux sociaux par les djihadistes a bouleversé cet écosystème en vase clos. Après quelques recherches, tout le monde ou presque peut aujourd’hui suivre les grandes lignes de l’actualité djihadiste à partir de sources ouvertes.

«Matériau historique»

Sur Twitter, Gilles N. se nomme Vegeta Moustache. Jusqu’à récemment, il n’avait renseigné ni son prénom ni l’initiale de son patronyme, simplement son pseudo, «choisi au hasard». Il a une trentaine d’année, vit en France et ne veut pas donner davantage de détails sur son identité. Sur son compte Twitter défilent les communiqués du front Al-Nosra (la branche d’al-Qaida en Syrie), des photos de groupes jihadistes libyens ou des comptes Twitter d’organisations.

«A partir de 2010, j’ai eu la possibilité de passer du temps chez moi. Avant ça, j’étais contre les réseaux sociaux», raconte-t-il. Il dit avoir découvert avec une certaine fascination «les pages radicales de tous bords (extrême gauche, extrême droite)» avant de finalement se consacrer aux groupes djihadistes. Interrogé sur la raison de son choix, il se dit «intrigué par ces gens qui obéissent en 2014 à un texte aussi ancien». Il y a une dizaine de jours, il rappelait son statut d’«observateur qui se prête parfois à quelques analyses [dont le] seul but est d’informer». Ses tweets sont factuels, précis, nourris de ce qu’il trouve sur Twitter ou sur des forums.

C’est aussi à partir du moment où il a eu du temps libre que Pieter Van Ostaeyen a lancéun blog sur le sujet. Dessus et sur Twitter, ce Belge de 37 ans informe principalement sur la Syrie et Jabhat al Nosra. Dans le civil, il travaille dans une entreprise de transport comme analyste d’affaires.

Sa démarche était surtout militante au début. Après un séjour en Syrie en 2008, il devient«médiactiviste» au début de la révolution pour soutenir la rébellion contre Assad. «La révolution a été confisquée par Jabhat puis ISIS. Je voulais les poursuivre sur Twitter»,explique-t-il. Il contribue désormais au site d’enquête en ligne BellingCat, lancé par «le nerd de la guerre» Eliot Higgins, blogueur-enquêteur de référence sur la Syrie.

A partir de ses recherches en ligne, Pieter Van Ostaeyen a constitué une base de donnéesdes combattants belges dans les rangs djihadistes en Syrie et en Irak, que les autorités belges utilisent pour mettre à jour leur propre chiffre. Il n’a pas publié la base in extenso, car elle contient trop de détails personnels. Pour lui, la propagande diffusée par les djihadistes est un «matériau historique» qu’il faut conserver, archiver, ce qu’il fait en partie sur son blog.

Le chercheur Aaron Zelin constitue lui aussi une base des communiqués des organisations jihadistes, y compris en arabe. Jihadology, son blog, recense articles, déclarations et vidéos.

Multiplication des faux comptes

La plupart de ces observateurs ont aussi des contacts sur le terrain. Romain Caillet, chercheur et consultant spécialiste de l’État islamique, installé au Liban, souligne que suivre l’actualité djihadiste nécessite «une bonne connaissance des endroits où ils sont sur Internet et des contacts dans le milieu». Dans le cadre de ses recherches, il a interviewé plusieurs figures salafistes libanaises, a des relations avec des combattants jihadistes. «Ils cherchent la médiatisation, se soucient de leur image», rappelle-t-il. Wassim Nasr, journaliste à France24 et spécialiste des groupes djihadistes en Syrie, Irak, Libye et au Yémen, dispose lui aussi de «contacts de premières main à différents niveaux» au sein des organisations, indispensables pour confirmer les informations qu’il trouve sur les réseaux. Mais il doit constamment renouveler ses sources sur le terrain:

«Les gens meurent, arrivent, repartent. Les simples soldats parlent beaucoup mais ils ne sont pas toujours très fiables ou tout simplement pas informés.»

David Thomson a aussi pu développer des contacts sur le terrain après avoir suivi pendant des mois Ansar al-Sharia en Tunisie, où il était correspondant. Beaucoup ont désormais gagné la Syrie et l’Irak. Lorsque l’un d’eux, artisan de l’organe de propagande de l’État islamique, est mort, un montage photo a tourné sur les réseaux montrant le «martyr» avec David Thomson, pendant son tournage en Tunisie.


«Il faut du temps pour savoir à qui poser les questions, pour comprendre qui est qui»,ajoute Wassim Nasr, qui se consacre à ce sujet depuis plusieurs années. Quand la numéro deux de l’ONU en Irak évoque une fatwa sur l’excision des femmes, il comprend très vite qu’elle se trompe, qu’elle se fonde sur un faux communiqué. De même quand les autorités yéménites, reprises par CNN, annoncent la mort d’un haut responsable d’al-Qaida, tué par une frappe de drone, il obtient des informations contraires de ses contacts sur le terrain. Une version plus prudente sera ensuite publiée par la chaîne américaine.

Ces relations au sein des organisations djihadistes deviennent de plus en plus précieuses car, sur les réseaux sociaux, les faux comptes font florès. «Certains États créent des faux comptes pour diffuser de la contre-propagande», indique Dominique Thomas, chercheur sur l’islam politique et le djihadisme. Les infiltrations des services sont de plus en plus fréquentes, comme jadis sur les forums, qui pourraient faire leur retour: «Ils n’ont jamais été complètement abandonnés et permettent d’authentifier plus fidèlement les messages», poursuit le chercheur. Le suivi des sources ouvertes, ce «jihadwatching», serait alors plus ardu. Twitter et Facebook commencent de leur côté à faire la chasse aux comptes terroristes. Un matin, la semaine dernière, Pieter Van Ostaeyen a découvert qu’au moins trente comptes qu’il suivait avaient disparu.

L’offensive djihadiste en Irak qui redessine le Moyen-Orient


Pierre Haski | Cofondateur Rue89

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Réfugiés de Mossoul arrivant en région kurde, protégée par des policiers de la zone autonome kurde (STR/AP/SIPA)

En 2003, George W. Bush a déclenché la guerre d’Irak sur la base de fausses informations faisant état de liens entre Saddam Hussein et Al Qaeda. Onze ans plus tard, une organisation djihadiste prend le contrôle d’une large partie de l’Irak, et est en passe de redessiner les frontières du Moyen-Orient.

L’offensive djihadiste a pris le gouvernement irakien par surprise : Mossoul, la deuxième ville d’Irak, dans le nord du pays, est tombée mardi entre les mains du plus radical des groupes djihadistes, l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL selon l’acronyme français, aussi connue sous ses acronymes d’ISIS en anglais et de Da’ech en arabe), également très actif en Syrie.

La chute de Mossoul et de sa région pétrolière entre les mains de djihadistes sunnites, partisans d’une stricte application de la charia, a envoyé un demi-million de réfugiés sur les routes en quelques heures, et semé la panique à Bagdad, où le gouvernement a appelé les Etats-Unis à l’aide.

Depuis, l’offensive d’EIIL se poursuit, notamment dans la ville sainte chiite de Samara, pour élargir le territoire contrôlé par les djihadistes, qui ont rompu leurs liens avec la nébuleuse Al Qaeda en février dernier et ont attiré à eux tous les apprentis djihadistes du Moyen Orient et même au-delà, y compris en France.

La carte des derniers combats en Irak (abm K.Tian/A.Bommenel / AFP)

 

Qui est l’EIIL qui a lancé cette offensive sans précédent ?

 

L’Etat islamique en Irak et au Levant est un enfant d’Al Qaeda, aujourd’hui en rupture avec la « maison mère », devenu à son tour un centre de ralliement djihadiste autonome.

L’organisation est d’abord née en Irak en 2006 sous le nom d’Etat islamique d’Irak, en incorporant Al Qaeda en Irak. Avec le développement du soulèvement syrien, elle s’est transformée en Etat islamique en Irak et au Levant, effaçant ainsi la frontière entre les deux pays.

Djihadiste affilié à l’Etat islamique en Irak et au Levant (AFP d’après une vidéo de propagande)

Cette extension sur le sol syrien (avec la complaisance paradoxale du régime Assad trop content de diviser ses adversaires, selon de nombreux observateurs) a créé des frictions avec l’autre organisation djihadiste de Syrie, le Front Al Nosra, et entraîné la rupture avec la « centrale » Al Qaeda, toujours dirigée de la région Afghanistan-Pakistan.

En février 2014, Al Qaeda a publié un communiqué désavouant l’EIIL et niant toute responsabilité dans ses actions.

Cela n’a pas empêché l’EIIL de poursuivre son implantation, non seulement en Syrie autour de son fief de Raqqa, ainsi qu’en Irak où elle s’est manifestée autant dans la région de Fallouja, au sud, avec une alliance des djihadistes avec des tribus sunnites locales, que dans le nord, avec la prise de Mossoul et d’une partie de la région de Salaheddine.

Seule photo connue mais non authentifiée d’Abou Bakr al-Baghdadi, émir d’ISIS, diffusée par les Américains (FBI)

L’EIIL est dirigé par un Irakien, Abou Bakr Al-Baghdadi, dont la tête est mise à prix 10 millions de dollars par les Américains. Comme le soulignait récemment Jean-Pierre Filiu sur Rue89 :

« Nul ne sait avec certitude l’identité réelle de la personne qui se cache sous ce pseudonyme chargé de sens : Abou Bakr est le successeur direct du prophète Mohammed et il fut, de 622 à 624, le premier des califes de l’Islam.

Quant à “ Baghdadi ”, cela signifie “ de Bagdad ”, afin de souligner la nationalité irakienne de cet “ Abou Bakr de Bagdad ”. »

L’EIIL a pour objectif l’instauration d’un « califat » islamique sur les zones qu’elle contrôle. Il pourrait être en passe de le faire si son offensive actuelle lui permet de consolider une zone de peuplement sunnite à cheval sur la Syrie et le nord de l’Irak, redessinant ainsi les frontières héritées de la période coloniale.

L’organisation compte plusieurs milliers d’hommes armés, dont une partie d’étrangers venus d’Asie centrale, d’autres pays du Moyen-Orient, et d’Europe occidentale. Plusieurs Français figurent parmi ses membres, et un certain nombre ont péri dans ses rangs.

Le financement de l’organisation se fait largement par le prélèvement d’un « impôt » dans les zones dans lesquelles elle est active. Certaines informations indiquent que plus de 300 millions de dollars ont été récupérés par les djihadistes lors de la prise de Mossoul…

L’EIIL d’Al-Baghdadi, soulignait récemment Jean-Pierre Filiu sur sa note de blog prémonitoire, « est désormais au centre du djihad global ».

« Son prestige, amplifié par les réseaux sociaux, est sans équivalent dans la mouvance djihadiste. De nombreux groupes, dont Ansar Beit Maqdes, la formation jihadiste la plus active du Sinaï, lui ont d’ores et déjà prêté allégeance. »

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Qui détient le pouvoir en Irak ?

Le pouvoir de Bagdad a été pris au dépourvu par la chute de Mossoul, la deuxième ville du pays, une humiliante défaite face aux djihadistes sunnites.

Le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, a aussitôt décrété l’état d’urgence. Mais ce leader chiite, qui concentre l’essentiel du pouvoir entre ses mains, paye ici son attitude vis-à-vis des Sunnites. Ces derniers ont longtemps été assimilés au pouvoir dictatorial de Saddam Hussein, renversé par l’intervention militaire américaine de 2003, et ont perdu leur statut dans la société.

Al Qaeda en Irak, devenu par la suite ISIS, s’est beaucoup appuyé sur ce mécontement des tribus sunnites pour recruter des combattants et des partisans.

Comme le faisait remarquer Jean-Pierre Filiu le 23 avril dernier sur Rue89 :

« Baghdadi [l’émir de l’EIIL] a pu profiter de la politique brutalement sectaire du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki. Le nouvel homme fort de l’Irak, à la fois chiite et revanchard, cumule aujourd’hui les portefeuilles de la Défense et de l’Intérieur, tout en dirigeant lui-même les services de renseignement.

A peine le retrait américain consommé en 2011, Maliki a humilié avec une telle morgue la communauté sunnite qu’il a rejeté dans l’opposition armée une grande partie des ralliés de la période précédente. »

Au début de l’année, alors qu’il était en campagne électorale, Maliki a assuré qu’il pourrait balayer les djihadistes en quelques semaines… Aujourd’hui, il se retrouve assiégé, incapable de résister face à une offensive de l’EIIL face à laquelle son armée n’a pu opposer qu’une piètre résistance.

Et face à des djihadistes déterminés, parvenus à recréer une alliance avec les tribus sunnites et d’anciens officiers de l’armée de Saddam Hussein balayés par la défaite de 2003, l’EIIL oppose la force d’un Etat en devenir à un Premier ministre très affaibli.

L’Irak post-Saddam Hussein, qui n’a connu que de brefs répits depuis l’invasion américaine de 2003, traverse aujourd’hui une épreuve qui risque de remettre en cause son unité en tant qu’Etat.

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Que vont faire les Etats-Unis ?

 

Les Etats-Unis assument une responsabilité historique indéniable dans la crise irakienne actuelle. C’est l’administration Bush qui, en renversant la dictature de Saddam Hussein, a déclenché un processus politique totalement incontrôlé qui a permis l’émergence de groupes djihadistes jusque-là marginaux.

L’armée américaine a quitté l’Irak en 2011, fermant l’un des épisodes les plus douloureux de son histoire depuis la guerre du Vietnam, sans avoir réussi à stabiliser durablement le régime issu de son intervention.

Le rêve des « neo-cons » de l’administration Bush, de reproduire en Irak ce que l’armée américaine avait fait au Japon et en Allemagne, c’est-à-dire bâtir une démocratie sur les décombres de la défaite militaire de ces deux pays en 1945, s’est révélé une chimère.

Selon le New York Times, avant même les derniers développements, le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki avait demandé aux Etats-Unis de mener des frappes aériennes contre l’EIIL. Mais l’administration Obama aurait refusé, que ce soit par avions ou par drones sans pilotes, « considérant la page irakienne comme close ».

Washington privilégie à ce stade la même politique suivie depuis son retrait en 2011 : la formation et l’appui à l’armée nationale irakienne, même si celle-ci s’est montrée incapable de résister à l’avancée djihadiste, et aura bien du mal à reconquérir le terrain perdu.

« Au bout du compte, c’est à l’armée irakienne et au gouvernement irakien de faire face à ce problème », a déclaré mardi l’amiral John Kirby, porte-parole du Pentagone, cité par le New York Times.

Selon le journal, les Etats-Unis ont fourni 14 milliards de dollars d’aide militaire au pouvoir irakien, y compris des jets F-16 et des hélicoptères de combat Apache, des drones de surveillance et des missiles Hellfire. Ils ont également formé (sur le territoire jordanien) des troupes d’élite irakienne au combat anti-terroriste.

Mais des voix se font entendre aux Etats-Unis pour en faire plus, encadrer les troupes irakiennes sur le terrain, envoyer des missions de drones contre les djihadistes, bref, remettre le doigt dans un engrenage dangeureux.

Mais Barack Obama a tout récemment exprimé sa doctrine qui ne privilégie pas l’action militaire alors qu’il a réussi à extraire les Etats-Unis des deux conflits hérités de l’ère Bush : en Afghanistan et en Irak. Une doctrine moins interventionniste résumée d’une formule choc :

« L’Amérique a le meilleur marteau mais tous les problèmes ne sont pas des clous. »

En attendant, c’est sur le terrain délaissé par les GIs que s’écrit une nouvelle page d’histoire. Et il n’est pas certain que les Etats-Unis réussiront à en rester à l’écart éternellement.

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L’Irak peut-il imploser ?

 

La carte d’un nouveau Moyen Orient ? (NYT)

Il y a seulement quelques mois, la chercheuse américaine Robin Wright, spécialiste du Moyen Orient, se demandait dans une tribune au New York Times, si la guerre en Syrie n’allait pas conduire à une recomposition géographique et politique du monde arabe.

Carte à l’appui, elle soulignait que bon nombre des tensions, crises et guerres du monde arabe depuis deux ans tracent de nouvelles lignes de fracture, voire de frontières, à l’image de l’éclatement des Balkans ou de l’ex-URSS, pouvant permettre d’imaginer une nouvelle carte mettant fin au découpage actuel largement hérité de l’éclatement de l’empire ottoman et des luttes d’influences entre puissances coloniales.

Ainsi, la Libye se retrouverait divisée en trois Etats -Est, Ouest et Sud-, la Syrie en trois Etats également -un kurde, un alaouite et un sunnite-, l’Irak également permettant l’unification des zones à dominante kurde… Une partie du Yémen pourrait être absorbée par l’Arabie saoudite, qui pourrait perdre ses zones chiites.

A voir le « Sunnistan » dessiné sur la carte ci-dessus, on retrouve les contours de la zone que contrôle peu ou prou l’EIIL depuis son offensive sur Mossoul et au-delà.

Et les derniers développements militaires renforcent le désir des Kurdes de la zone autonome du nord de l’Irak de consolider leur région qui a tout d’un Etat indépendant sauf le nom. Surtout depuis que le Kurdistan irakien exporte directement son pétrole sans en référer à Bagdad, se contentant de payer l’impôt…

C’est pour éviter cet éclatement de l’Irak en trois zones distinctes -sunnite, chiite, kurde- que George Bush Snr avait mis fin à la première guerre du Golfe, en 1991, avant d’atteindre Bagdad et donc de renverser Saddam Hussein. C’était sous pression des Saoudiens qui redoutaient le réveil de la majorité chiite d’Irak, et, de fait, le soulèvement des chiites fut écrasé dans le sang par le régime de Bagdad.

L’histoire s’est remise en marche avec l’intervention de 2003, et, tandis que George W. Bush mène une retraite paisible de peintre de pacotille, les peuples du Moyen-Orient règlent leurs comptes et écrivent une nouvelle histoire.

Dans sa note de blog du 23 avril 2014 consacrée à l’émergence de l’émir de l’EIIL, Abou Bakr al-Baghdadi, Jean-Pierre Filiu concluait sur cette phrase inquiétante :

« Le monstre djihadiste inspiré par Baghdadi ne restera pas éternellement confiné au Moyen-Orient. »

source

« Dans les coulisses du Proche-Orient », un témoignage majeur


mercredi 31 octobre 2012, par Alain Gresh

Eric Rouleau a été, pendant des décennies, le plus illustre journaliste français sur le Proche-Orient. Il a couvert les guerres de 1967 et de 1973, a rencontré Gamal Abdel Nasser, Anouar El-Sadate, le roi Hussein de Jordanie, Yasser Arafat, David Ben Gourion, Moshe Dayan, Itzhak Rabin, Shimon Peres et tous les dirigeants qui ont compté dans l’histoire de cette région. Il s’est très tôt lié à Mustafa Barzani, le leader kurde irakien, et sera toujours sensible aux revendications de ce peuple.

Le livre qu’il publie aujourd’hui Dans les coulisses du Proche-Orient (1952-2012) (Fayard, 440 pages, 22 euros) est un témoignage majeur sur l’histoire de la région, notamment sur le tournant de la guerre de juin 1967 et ses conséquences à long terme. Pour tous ceux qui veulent comprendre, ce témoignage constitue une introduction claire et lumineuse à l’histoire contemporaine de cet Orient que l’on prétend si compliqué. Pour les jeunes, ce sera une découverte, pour les autres, une plongée dans des souvenirs parfois oubliés.

L’ouvrage, œuvre d’un journaliste qui a suivi au jour le jour la chronique de la région, contient de nombreuses révélations. Parmi d’autres, la manière dont les militaires israéliens, par un quasi coup d’Etat, ont imposé à leur gouvernement le déclenchement de la guerre contre l’Egypte le 5 juin 1967. Rouleau raconte aussi la mort de Nasser, la prise de pouvoir par Sadate et la façon dont ce dernier allait s’appuyer sur les Frères musulmans pour combattre la gauche et les marxistes.

Futur diplomate, Rouleau ne limita pas son rôle à celui d’observateur. A la fin des années 1960, il tenta, sans succès, d’organiser la visite de Nahum Goldman, ancien président du Congrès juif mondial au Caire. Ce dernier avait été invité par Nasser, mais le gouvernement israélien refusa de lui donner son feu vert. Les dirigeants israéliens n’ont jamais raté une occasion de rater une occasion de faire la paix…

J’ai écrit la préface de ce livre, dont voici quelques extraits :

« Exilé d’Egypte au début 1952, Elie Raffoul, qui deviendra Eric Rouleau, débarque à vingt-quatre ans, muni d’un léger bagage et d’une lourde expérience. Un an de chômage ne le décourage pas et il finit par trouver une place au service des écoutes arabes de l’AFP : à l’époque, les journaux ont peu de correspondants à l’étranger et peu de moyens de savoir ce qui s’y passe. Il faut donc se brancher sur les radios locales pour être tenu informé.

En octobre 1954, il arrache son premier scoop : il annonce que le président égyptien Gamal Abdel Nasser a échappé à un attentat imputé aux Frères musulmans. En 1955, il commence à collaborer au Monde, et c’est encore une fois l’Égypte et la crise qui se noue entre Nasser et l’Occident qui lui donne l’occasion de signer son premier papier en Une : “‘Le barrage d’Assouan sera quand même construit’, assure-t-on au Caire.” (Le Monde daté du 22-23 juillet 1956). Quelques jours plus tard, le 26 juillet au soir, il écoute pour l’AFP le discours de Nasser qui annonce, dans un énorme éclat de rire, surpris peut-être de sa propre audace, la nationalisation de la Compagnie du canal de Suez, afin de financer la construction du haut barrage d’Assouan puisque les bailleurs occidentaux ne l’ont pas suivi. La direction de l’Agence, interloquée par une telle nouvelle – Nasser ne peut tout de même pas « oser » –, retient un temps l’information et ne se décide à la diffuser que quand la concurrence commence à le faire. »

(…)

« Il est aussi, signe du flair du bon journaliste, à chaque moment, au rendez- vous de l’histoire : au Caire en juin 1967, lors de l’attaque israélienne ; à Amman en 1970, pendant les massacres des Palestiniens par l’armée jordanienne ; au Caire à nouveau, le 28 septembre 1970, le jour où meurt, de manière totalement inattendue, le président Nasser ; à Nicosie en 1974, lors de la tentative de coup d’État contre le président, Mgr Makarios (la Chypre et la Grèce ont longtemps fait partie de son “empire” au Monde, dans une conception très britannique du Middle East, qui englobe la Grèce, Chypre et la Turquie dans un même ensemble).

Éric Rouleau est souvent reçu avec des honneurs exceptionnels, s’installant dans les plus grands hôtels où les responsables font antichambre pour le rencontrer, pour se confier, pour lui révéler leurs vérités, ce qui n’est pas sans attiser la jalousie de certains de ses confrères.

Un seul pays déroge à cette règle : Israël. Bien sûr, il a pu, comme il l’évoque ici, interviewer David Ben Gourion et Golda Meir, Moshe Dayan, Itzhak Rabin et Shimon Pérès. Mais Menahem Begin, le leader de la droite, le dénonce comme “un agent égyptien”, une opinion que partagerait l’establishment. À Paris, se souvient Jean Gueyras, “il était harcelé par l’ambassade d’Israël à travers des lettres quotidiennes de ‘lecteurs indignés’ adressées au directeur du Monde”. Pour les dirigeants de “l’État juif”, dans les années 1970, Éric est plus qu’un ennemi, un traître, habité par “la haine de soi”. Ils ne peuvent comprendre que, au contraire, l’homme est porteur d’une tradition juive que eux cherchent à enterrer, celle qui rejette le nationalisme étroit, celle qui est solidaire de tous les opprimés. Un de ses amis, Chehata Haroun, avocat juif égyptien qui a refusé de quitter l’Égypte jusqu’à sa mort, a fait inscrire sur sa tombe en guise d’épitaphe :

“Je suis Noir lorsque les Noirs sont opprimés.
Je suis juif lorsque les juifs sont opprimés
Je suis Palestinien lorsque les Palestiniens sont opprimés.”

Éric aime raconter son “retour” dans la maison natale, à Héliopolis, à la fin des années 1960. Avec sa femme Rosy, il sonne à la porte et est gentiment accueilli par les occupants, à qui il conte son histoire. Interloqué, il les voit éclater de rire : ce sont des Palestiniens qui occupent son domicile, et l’ironie de la situation leur saute tous aux yeux. Il se liera d’amitié avec ces déracinés, sans demeure et sans patrie, dont il se sent le voisin. »

source

Conférence-débat/lunch organisé par le GRIP


A l’occasion de la sortie du nouveau Livre du GRIP : « Proche-Orient, entre espoirs de paix et réalités de guerre », par Amine Ait-Chalaal, Bichara Khader, Claude Roosens)

Conférence-débat/lunch organisé par le GRIP

À WBI (Wallonie-Bruxelles
-International)
2 place Sainctelette
B-1080 Bruxelles

· Avec le soutien de WBI (Wallonie-Bruxelles International), la Communauté française de Belgique,

· En partenariat avec l’Institut MEDEA

PROCHE-ORIENT : ESPOIRS DE PAIX, REALITES DE GUERRE

Mercredi 13 octobre 2010, de 9h30 à 14h

· 9h30 Accueil

· 10h00 Présentation du livre : Proche-Orient. Entre espoirs de paix et réalités de guerre

· 11h00 Quel dialogue israélo-palestinien ?

· 13h Lunch

Intervenants :

· Amine Ait-Chaalal (directeur du CECRI, UCL)

· Henri Goldman (chroniqueur, codirecteur de la revue Politique)

· Bichara Khader (directeur du CERMAC, UCL)

· Baudouin Loos (journaliste, Le Soir )

· Claude Roosens (professeur de relations internationales, UCL)

Modérateurs :

· Xavier Zeebroek (directeur du GRIP)

· François-Xavier de Donnea (Ministre d’État, président de l’institut MEDEA)

Programme détaillé sur http://www.grip.org

PAF : 5 €, lunch compris

Pour vous inscrire téléphonez au 02 241 84 20

(publications@grip.org) ou sur www.grip.org

Le Moyen-Orient au bord d’une nouvelle « préventive » ?


lundi 16 août 2010

Daniel Vanhove

Faut-il rappeler l’absolue désolation de 20 ans d’embargo, trois guerres et des millions de victimes d’un Irak totalement détruit et en proie à des attentats quotidiens depuis l’illégale intervention américano-britannique en 2003 ?… écrit Daniel Vanhove.

Attentat à Bagdad, mardi 10 août 2010 - Un homme pleure la mort de son frère - Photo : Mohammed/AP

… rappeler aussi les bombardements continus sur l’Afghanistan qui après 10 ans de résistance contre l’invasion par URSS en est bientôt à 10 ans de résistance contre l’invasion par les USA et l’OTAN ; rappeler encore l’interminable calvaire de la Palestine sous la botte israélienne, et cela depuis plus de 62 ans d’une partition brutale et injuste suivie d’une occupation humiliante et meurtrière ; ainsi que les bavures régulières que s’autorisent les « forces de la coalition » au Pakistan, tuant régulièrement tant d’innocents dans un décompte probablement minimaliste ; et les incessantes provocations de l’armée sioniste aux frontières du Liban, après leurs nombreuses et sanglantes interventions armées dans ce pays occupé pendant 20 ans ; les pressions constantes exercées sur la Syrie accusée à tort dans l’assassinat du 1er ministre libanais R. Hariri, amputée d’une partie de son territoire dans le Golan, et toujours dans l’œil du cyclone ?…

Faut-il rappeler les incalculables victimes civiles de tous ces conflits dans une région déchirée, démantelée, dépecée par les appétits néocoloniaux d’une poignée de puissances occidentales, les qualifiant de manière méprisante de « dommages collatéraux » ?…

Faut-il donc rappeler tous ces crimes, ces meurtres, ces assassinats, ces innombrables blessés et handicapés, ces familles décimées et inconsolables à vie, cette immense désolation que nos pays dits « civilisés » perpétuent en notre nom (!), la plupart du temps sous de faux prétextes… pour espérer que nous n’oubliions pas !?

suite

Les espions de l’or noir


18 juin

Au sommaire d’OummaTV un entretien avec Gilles Munier qui évoque les rivalités entre les services secrets occidentaux pour le contrôle des ressources pétrolières mondiales, notamment au Moyen-Orient. Auteur du livre Les espions de l’or noir (Ed. Koutoubia), Gilles Munier est journaliste indépendant, il a également dirigé la traduction de « Zabiba et le Roi » un conte prémonitoire écrit par Saddam Hussein et publié aux éditions du Rocher.

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« Cesser de diaboliser l’Amérique »


La Libre
Mis en ligne le 05/06/2009
Bichara Khader (UCL) est séduit même si les actes devront suivre le discours.

Pour le professeur Bichara Khader, directeur du Centre d’Etudes et de Recherches sur le Monde arabe contemporain de l’UCL, le discours de Barack Obama fut « magistral dans sa forme, courageux dans son contenu, forgé avec la minutie d’un orfèvre ». « Ce discours restera, dans les annales, comme un joyau du genre : il n’est pas donné à beaucoup de politiques, mêmes les plus aguerris, d’aborder des questions si épineuses et sensibles, sans cafouiller, sans trébucher sur un mot, chaque phrase coulant avec fluidité et le tout émaillé de versets coraniques et de citations bibliques », ajoute l’expert des questions arabes, sur la forme.

Sur le fond, M. Khader est plus réservé. « Ceux, naturellement, qui nourrissent une haine viscérale à l’égard de l’Amérique ou simplement ceux qui doutent de la sincérité de son Président, trouveront que le discours sonne creux, visant surtout à redorer le blason de l’Amérique, à améliorer son image ternie par des années de présidence calamiteuse, voire même à venir au secours de dirigeants arabes déconnectés de leurs peuples », note Bichara Khader. « Ceux-là, il sera difficile de les convaincre de la bonne foi du nouveau Président et de son élan sincère. Je ne fais pas partie de ce camp. Non que je sois naïf au point d’ignorer toutes les contraintes qui pèseront sur l’action extérieure du président Obama, ou que j’aie une foi illimitée dans sa capacité de changer le cours de l’histoire. Mais je crois qu’il est temps de cesser de diaboliser à outrance l’Occident et l’Amérique, de jeter le doute sur tout ce qu’ils entreprennent, et de les rendre responsables de tous les malheurs des Arabes et des musulmans ».

« L’Amérique a des intérêts à faire valoir mais elle a besoin du soutien des musulmans, les extrémistes constituent une menace commune, et enfin la politique américaine n’est pas au-dessus de tout reproche », retient encore du discours le professeur de l’UCL.

Certes il admet ne pas y trouver « de projet concret, pas de calendrier précis ». « C’est un vœu, un souhait, une espérance. Obama veut y croire, mais il a besoin de convaincre, d’abord les Américains (Sénat et Congrès), ensuite les Israéliens, et enfin les Palestiniens et les Arabes. C’est donc dans quelques mois que nous pourrons dire si le discours d’Obama a constitué véritablement un tournant historique ou, au contraire, une jolie musique de chambre qui fut agréable à écouter. »

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Obama au Caire: le « cycle de la méfiance » avec les musulmans doit s’achever


06/04 | 10:55 GMT

©AFP / Cris Bouroncle

Le président américain Barack Obama a dit jeudi qu’il était venu « chercher » au Caire un « nouveau départ entre les musulmans et les Etats-Unis », estimant que le « cycle de la méfiance et de la discorde devait s’achever »

©AFP / Cris Bouroncle

Obama le 4 juin 2009 à l’université du Caire

LE CAIRE (AFP) – Le président américain Barack Obama a dit jeudi qu’il était venu « chercher » au Caire un « nouveau départ entre les musulmans et les Etats-Unis », estimant que le « cycle de la méfiance et de la discorde devait s’achever ».

« Tant que nos relations seront définies par nos différences, nous donnerons du pouvoir à ceux qui sèment la haine plutôt que la paix, à ceux qui font la promotion du conflit plutôt que de la coopération », a-t-il déclaré à l’université du Caire.

Ce discours du président américain au Caire, où il effectue une brève visite hautement symbolique, sur une nouvelle donne entre l’Amérique et le monde musulman afin de tourner la page de l’ère Bush, était très attendu.

« Ce cycle de méfiance et de discorde doit s’achever », a-t-il lancé. « Je suis venu chercher un nouveau départ entre les Etats-Unis et les musulmans à travers le monde, un départ fondé sur l’intérêt mutuel et le respect mutuel, un départ fondé sur cette vérité que l’Amérique et l’islam ne s’excluent pas ».

©AFP / Mandel Ngan

Obama le 4 juin 2009 à l’université du Caire

Le président américain a déclaré qu’il fallait « affronter l’extrémisme violent sous toutes ses formes ». « La première question que nous devons affronter c’est l’extrémisme violent sous toutes ses formes », a-t-il déclaré, évoquant « les questions spécifiques » que les musulmans et les Etats-Unis doivent « affronter finalement ensemble ».

A Ankara, « j’ai dit clairement que les Etats-Unis n’étaient pas -et ne seraient jamais- en guerre contre l’islam », a-t-il rappelé. « Nous lutterons toutefois sans relâche contre les extrémistes violents qui représentent une grave menace pour notre sécurité » car les Etats-Unis « rejettent la même chose que les gens de toutes les religions, les meurtres d’hommes, de femmes et d’enfants innocents ».

Barack Obama a affirmé que les Etats-Unis soutenaient les aspirations « légitimes » des Palestiniens à un Etat, soulignant que la « seule solution » au conflit avec Israël résidait dans celle prévoyant deux Etats.

Obama le 4 juin 2009 à l’université du Caire

Il a également affirméau Caire que le lien avec Israël était « inébranlable », tout en appelant l’Etat hébreu à cesser la colonisation dans les territoires palestiniens. « Les liens forts de l’Amérique avec Israël sont bien connus. Ce lien est inébranlable », a déclaré M. Obama dans un discours à l’Université du Caire.

Il a dans le même temps affirmé que « les Etats-Unis n’acceptent pas la légitimité de la poursuite de la colonisation israélienne » qui « viole les accord passés et nuit aux efforts de paix ». « Il est temps que la colonisation cesse », a encore dit le président américain. Le président américain Barack Obama a poursuivi son discours en affirmant que la confrontation sur le programme nucléaire controversé iranien était « à un tournant décisif », affirmant que les Etats-Unis étaient disposés à « aller de l’avant sans conditions préalables ».
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