A Genève, une bataille médiatique entre frères ennemis syriens


dimanche 26 janvier 2014, par La Rédaction

Ils se toisent, se provoquent et même parfois s’insultent : au siège de l’ONU à Genève où se déroulent les négociations entre le régime syrien et l’opposition, une âpre bataille médiatique oppose partisans et détracteurs de Bachar al-Assad.
Dans les couloirs du Palais des Nations, sur les pelouses alentours et surtout lors des conférences de presse, les deux camps sont à couteaux tirés, chacun tentant d’imposer son point de vue et de contrer celui de l’autre en affirmant représenter la « vraie voix de la Syrie ».
Dans les points de presse, ils rivalisent pour monopoliser le micro, si bien que vendredi, le médiateur de l’ONU et instigateur des négociations de paix, Lakhdar Brahimi, a lancé à la salle, en plaisantant : « Vous êtes tous Syriens ici ou quoi ? ».
Car si le régime de Damas et l’opposition sont réunis pour la première fois dans la même pièce depuis le début en 2011 du conflit sanglant qui ravage la Syrie, le contact est tout aussi inédit entre médias pro et anti-Assad.
« La nouveauté de Genève est que l’Etat syrien est représenté pour la première fois sur le plan politique et sur le plan médiatique dans une conférence sur la Syrie », ce qui n’était pas le cas lors des conférences des Amis de la Syrie où seul l’opposition était présente, affirme à l’AFP Habib Salmane, directeur de l’information à la télévision d’Etat syrienne, présent à Genève.
Profitant de l’aubaine, les journalistes pro-régime harcèlent les membres de l’opposition avec leurs questions. Ceux appuyant l’opposition font de même avec les dignitaires de la délégation de Damas.
Dans la ville suisse de Montreux, où s’était tenue mercredi la conférence internationale sur la Syrie, des journalistes anti-régime ont pourchassé le ministre de l’Information Omrane al-Zohbi dans le centre de presse en lui lançant avec insistance « Quand Assad partira-t-il ? ».
Et à Genève, l’opposant Burhane Ghalioun s’est retrouvé dans un couloir assailli par des journalistes pro-régime qui le pressaient de répondre : « les rebelles ont montré des vidéos de têtes décapitées, qu’est-ce que tu as à répondre à ça ? ».
Le régime de Damas considère les rebelles comme des extrémistes « terroristes » appuyés et financés par l’étranger, notamment par l’Arabie saoudite et le Qatar. Et les médias financés par ces deux pays, Al-Arabiya et Al-Jazeera, sont les plus honnis par le régime pour leur couverture très favorable avec la rébellion.
Dimanche, lorsque la journaliste d’Al-Jazeera a demandé au ministre de l’Information pourquoi il refusait d’être interviewé par sa chaîne, ce n’est pas le dignitaire syrien qui a répondu. Mais un reporter de Sham FM, radio privée proche du pouvoir. « Parce que vous êtes des agents » (d’un pays hostile, ndlr), a-t-il lancé. La journaliste d’Al-Jazeera a alors répliqué : « au moins nous ne sommes pas des criminels ».
Autre exemple de tension lors de la conférence de presse de l’opposant Louai Safi qui appelait à la création d’un corridor humanitaire pour les quartiers rebelles assiégés de la ville de Homs (centre).
« Ne pense pas que tu peux me dicter ce que je dois dire ici, toi qui représentes les médias de la propagande », a lancé l’opposant à un journaliste de l’agence officielle Sana qui lui demandait avec insistance pourquoi l’opposition voulait-elle faire sortir les « terroristes » de Homs.
Des insultes extrêmement vulgaires, souvent sous le niveau de la ceinture, fusent parfois. D’autres s’inspirent du contexte de la guerre comme lorsqu’un journaliste anti-Assad a crié à son confrère de la presse officielle « Vas-y, jette un baril sur nous », en référence aux barils d’explosifs largués selon des ONG sur la ville d’Alep (nord), tuant des centaines de civils. La tension est parfois tellement grande que les journalistes manquent d’en arriver aux mains, forçant la sécurité de l’ONU à intervenir.
Certains journalistes syriens vivent une situation inédite. Ahmad Fakhouri était présentateur à la télévision d’Etat jusqu’à ce qu’il fasse défection en 2012. « Je revois d’anciens collègues ici, je veux les saluer mais certains sont embarrassés, d’autres ont détourné le regard », confie à l’AFP ce jeune homme qui travaille désormais dans une chaîne satellitaire financée par les Emirats arabes unis.
« Je suis opposant, mais en tant que journaliste, je peux critiquer l’opposition et les rebelles tout comme les renseignements et Assad. C’est cela le vrai journalisme ».

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Syrie : premières négociations de paix à Genève entre émissaires d’Assad et opposants


vendredi 24 janvier 2014, par La Rédaction

Après presque trois ans de conflit en Syrie, émissaires du président Bachar al-Assad et membres de l’opposition en exil vont s’assoir à la table des négociations à Genève pour des premiers pourparlers de paix aux chances minimes de succès.

Arrivés jeudi à Genève après une conférence sous tension à Montreux qui réunissait une quarantaine de pays et d’organisations, les deux délégations vont enfin entrer dans le vif du sujet pour tenter de mettre fin au chaos meurtrier qui a déjà fait plus de 130.000 morts en Syrie et a forcé des millions de civils à abandonner leurs maisons ou à s’exiler.
Diplomates et observateurs se font peu d’illusions sur l’issue de ces négociations mais rappellent que le simple fait que les deux camps acceptent de se trouver ensemble dans une même pièce est en soi un événement.

Le maître d’oeuvre de ce délicat exercice de diplomatie, l’émissaire de l’ONU pour le conflit syrien, Lakhdar Brahimi va entrer en scène à 11h locales (10H GMT). Et le ton des Syriens ces deux derniers jours, notamment celui de Damas accusant les opposants d’être des « traîtres » et des « agents » à la solde de l’étranger, laisse augurer de débuts difficiles.
Selon plusieurs sources diplomatiques, M. Brahimi réunira les deux délégations dans une même pièce au siège de l’ONU en Europe. « Il s’exprimera pendant une trentaine de minutes en introduction », selon une source diplomatique occidentale. Les Syriens, eux, ne parleront pas.

Dans un second temps, chaque délégation sera conduite dans sa propre salle où Lakhdar Brahimi viendra discuter du cadre des négociations.
Selon cette source diplomatique occidentale, M. Brahimi pourrait tenter dès vendredi ou samedi de réunir une nouvelle fois les deux délégations dans la même salle où les négociateurs se parleront « par Brahimi » interposé.

Le premier cycle de négociations est censé durer « jusqu’à la fin de la semaine prochaine », soit le 31 janvier. « Mais tout peut très bien s’arrêter dès vendredi », rappelle, prudent, une source diplomatique occidentale.
« Nous savons que cela prendra du temps, et si cela doit prendre un jour de plus, cela prendra un jour de plus. Nous savions que ce ne serait pas un processus facile », a également indiqué un haut responsable du Département d’Etat américain.

La délégation de Damas est conduite par le très chevronné ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem. Si Ahmad Jarba est le chef de la délégation de l’opposition, il ne devrait pas en être le négociateur en chef. Le nom du négociateur de l’opposition doit être annoncé vendredi, a indiqué à l’AFP Monzer Aqbiq, porte-parole de la délégation.
La question du sort de Bachar al-Assad reste le principal motif de désaccord, l’opposition posant comme principe son départ et la constitution d’un gouvernement transitoire où il ne jouerait pas de rôle, le régime rejetant cette idée.

Faute de consensus sur cette question centrale, Lakhdar Brahimi pourrait se concentrer, ainsi que les Occidentaux et les Russes, sur la recherche de premières mesures visant à soulager la population.
M. Brahimi a évoqué des « indications » sur une disponibilité des délégations à discuter de l’acheminement de l’aide humanitaire, de cessez-le-feu localisés, notamment à Alep, et d’échanges de prisonniers.
Selon une source diplomatique, l’opposition pourrait mettre sur la table l’idée d’ »aide humanitaire couplée à des cessez-le-feu localisés » dès le début de la négociation.

Une partie de l’équation tient également à la capacité des « parrains » des deux camps, les Etats-Unis pour l’opposition et la Russie pour le président Bachar al-Assad, à peser et à manoeuvrer en coulisses.
Mercredi à Montreux, le chef de la diplomatie américaine John Kerry n’a pas mâché ses mots contre Damas et réitéré son exigence qu’Assad quitte le pouvoir. La Russie pour sa part a montré un soutien ferme mais sobre au régime. Et nul ne sait comment dans ce « grand jeu » de luttes d’influence et de bluff diplomatique, Occidentaux, Russes, monarchies du Golfe et Syriens vont avancer leurs pions.

Une conférence sur la Syrie vouée à l’échec?


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Baudouin Loos
Mis en ligne mercredi 22 janvier 2014, 7h57

Peut-on raisonnablement attendre de la conférence internationale sur la Syrie qui s’ouvre ce 22 janvier en Suisse sous l’appellation de « Genève 2 » qu’elle inaugure une ère nouvelle qui verrait les protagonistes de cet âpre conflit se diriger vers une issue pacifique ? Il serait bien malaisé de trouver un seul observateur sérieux prêt à parier quelques malheureux centimes sur cette perspective.

Tout se passe comme si l’échec de Genève 2 était déjà écrit, validé par la réalité d’une sanglante confrontation où les camps sont multiples et leurs raisons d’être variées. Face au féroce régime mafieux syrien qui tuerait la moitié de son peuple pour rester au pouvoir, l’opposition militaire paraît en effet bien morcelée, entre des rebelles nationalistes et/ou islamistes plus ou moins radicaux, des Kurdes en session sécessionniste et des djihadistes extrémistes hantés par le retour du califat…

Le régime et une partie de l’opposition exilée se retrouvent donc néanmoins à Montreux ce mercredi, avant de poursuivre en tête-à-tête à partir de vendredi à Genève. Le premier veut voir consacrer sa « lutte contre le terrorisme » qu’il dit mener depuis mars 2011 même si les premiers djihadistes firent leur apparition près d’un an plus tard. Les seconds n’imaginent pas de « gouvernement de transition », le but officiel des négociations, sans le départ irrévocable du « boucher de Damas ». On voit mal où gisent les termes d’un possible compromis entre de tels ennemis. Même leurs puissants parrains respectifs n’arriveraient pas à les convaincre…

De manière habile autant que perverse, le régime a réussi l’impossible : faire accroire à une bonne partie de la communauté internationale que ce conflit met aux prises un Etat laïque civilisé et des fous d’Allah coupeurs de tête. Alors que c’est lui, par ses méthodes qui consistent à terrifier par des bombardements massifs les populations rebellées, qui porte la plus lourde des responsabilités. Sauf que les atermoiements de l’Occident, tétanisé par le danger djihadiste, ont aussi rendu ce danger possible et maintenant concret.

Alors, pour que Genève 2 ne soit pas une occasion totalement gâchée, il conviendrait que des mesures d’aides humanitaires y soient adoptées d’urgence. Car ce sont les civils qui souffrent et dans d’effrayantes proportions. Ouverture de couloirs humanitaires, libération des prisonniers, fin de la torture, levée des sièges de villes ou quartiers qui affament : la liste, longue et non exhaustive, doit servir à sauver des vies, là où elles s’éteignent par centaines chaque jour dans d’indicibles souffrances.

 

Vivre en cage à Gaza


mardi 21 janvier 2014 par Pierre Stambul

Article paru dans le numéro 118 de la revue CQFD de Janvier 2014 [1]

Depuis 7 ans, le blocus israëlien a transformé Gaza en un véritable laboratoire, où près de 1.800.000 personnes survivent sans pouvoir quasiment sortir dans la pauvreté, le chômage et les pires pénuries. À l’étranglement israélien s’ajoute le blocus égyptien par « mesure sécuritaire » depuis que le coup d’État de l’armée égyptienne, laquelle accuse le Hamas de collusion avec les Frères Musulmans. Pierre Stambul a pu passer deux jours fin décembre dans cette cage avec le réseau de soutien international Unadikum.

Ils tuent et ne sont jamais sanctionnés.

Le 24 décembre, l’armée israélienne a attaqué la bande de Gaza avec les chars et l’aviation en 15 endroits différents. Un char israélien a pulvérisé à 800 m de distance une maison dans un camp de réfugiés. Une dangereuse terroriste, la petite Hala, trois ans, est morte. Sa mère est ses frères ont été bléssés-e-s. À l’hôpital, la famille nous a demandé de filmer et de témoigner. Deux jours auparavant, un autre redoutable terroriste, un chiffonnier qui recyclait les ordures, avait été abattu sans motif par un snipper israélien. En 7 ans de blocus, 150 paysans et des milliers d’animaux qui avaient l’outrecuidance d’approcher trop près la « barrière de sécurité » – pour reprendre le vocabulaire de l’occupant – ont perdu la vie. « Pourquoi la justice internationale protège-t-elle les criminels de guerre israéliens ? », s’interroge le militant des droits de l’homme Khalil Shaheen. Quand les soldats de Tsahal ne tirent pas sur les paysans, ils visent les pêcheurs. La marine israélienne interdit aux pêcheurs de s’éloigner à plus de 3 Km des côtes mais viole ses propres lois puisqu’elle a confisqué des bateaux à 700 mètres des côtes et tué deux pêcheurs [quand ?]. Les quelque 4200 pêcheurs sont réduits à la misère. « Le droit international permet de cultiver et de pêcher. Israël viole ce droit en disant que c’est contraire à sa sécurité », explique Mohamed al-Bakri, secrétaire général du syndicat des comités de travailleurs agricoles (UAWC) [2]

Comment la pénurie est organisée

Gaza est aussi une terre agricole. La superficie agricole a diminuée d’1/3 à 1/5 de la bande en 7 ans. Les Israéliens interdisent la commercialisation des produits et les fraises pourrissent sur place. Les paysans survivent avec 1/2 hectare de terre en moyenne. Gaza est autosuffisant en légumes et en poulet mais tout le reste doit être importé (œufs, viande rouge, poisson). Lors des récentes inondations 3 000 serres ont été inondées, le blocus israélien empêche de les remplacer.

L’eau à Gaza vient de Cisjordanie par l’aquifère. Les Israéliens ont creusé des puits sur la frontière tous les 100 m pour capter cette eau. Résultat, il manque à Gaza 40 % de l’eau nécessaire à son agriculture. La nappe phréatique est envahie par la mer et l’eau, devenue saumâtre, est impropre à la consommation.

En Egypte, l’essence est subventionnée et ne coûte que 0,12 euro le litre. Avant que le gouvernement égyptien ne bloque la frontière et ne détruise les tunnels, on trouvait de l’essence à Gaza. À présent, elle vient d’Israël, est rare et hors de prix. Les charrettes remplacent souvent les voitures. Conséquence de cette pénurie de pétrole, il n’y a en moyenne que 6 heures d’électricité par jour. Alors c’est la débrouille : groupes électrogènes, lampes de poche sont indispensables, mais ne garantissent rien.

Dans les hôpitaux, on manque de médicaments, d’hygiène, de médecins qualifiés. Les grands malades essaient de partir à l’étranger, mais sortir n’est pas évident et ça coûte très cher.

Un énorme effort est entrepris pour l’éducation. Il y a très peu d’illettrés. On compte à Gaza 100000 étudiant-e-s dans 5 universités. Au bout du compte, il y a 35000 chômeurs diplômés et d’autres survivent avec des petits boulots. Le chômage total ou partiel touche 60% de la population. L’économie a été détruite.

« Sans solution politique, on continuera à manquer d’eau, de terre, de médecins, d’éducation et ça va exploser », ajoute Mohamed al-Bakri.

Colère et auto-organisation

Tous nos interlocuteurs/trices disent la même chose : la désunion palestinienne, l’existence de deux gouvernements, deux parlements, deux lois sont un scandale : « ils ne pensent qu’à leur propre intérêt », « ils ont perdu toute légitimité », « cette désunion est une victoire de l’occupant », « nous avons un grand problème de leadership », « rien ne changera avec Abou Mazen ». « Il n’y aura pas de troisième Intifada à cause de la division palestinienne, pense Ziad Medoukh, responsable du département de français a l’université al-Aqsa de Gaza. Depuis la mort d’Arafat, il n’y a plus de leadership. La direction à prendre vient de l’extérieur de la société palestinienne et non de l’intérieur. Les deux gouvernements profitent de l’occupation pour garder le pouvoir. Ces deux gouvernements ont perdu la légitimité. Les deux sont en échec. Mais ils savent que la population ne va pas se révolter contre eux. »

L’impopularité des deux gouvernements est certaine. « Notre rêve, c’est un seul État. Notre référence c’est Mandela, [mais] nos dirigeants sont stupides, estime Eyad Al Alam, avocat au Centre palestinien des droits de l’homme (PCHR). On a deux parlements, deux gouvernements, deux lois. Pourquoi n’y a-t-il pas réunification ? Je me fous des relations Fatah-Hamas. On voudrait des élections mais Israël contrôle tout et ne laissera pas faire . »

Le PCHR fait partie de ce grand réseau d’associations qui viennent au secours des pauvres et des exclu-e-s, qui permettent à la population de s’organiser, d’exiger le droit de « vivre comme un être humain normal ». Le PCHR enquête sur toutes les exactions, même sur les violences interpalestiniennes. Il aide les prisonniers politiques, combat la torture, dénonce l’impunité de l’occupant et la complicité occidentale. Il a fourni aux enquêteurs de l’ONU (Dugard, Falk, Goldstone) une grande aide pour leurs rapports. « Comme Palestinien, j’ai été victimisé et maltraité. La Naqba est en moi. Je suis né ici, c’est mon pays. Un Russe obtient la nationalité et moi, je n’ai rien. La loi vient du pouvoir, pas de la morale. Avec la globalisation, j’ai espoir que les barrières disparaîtront. Pourquoi la communauté internationale accepte-t-elle cette punition collective ? », s’indigne Khalil Shaheen.

Politiquement, il existe une gauche palestinienne dont le parti le plus important est le FPLP. Ce parti a payé un très lourd tribut à son rôle dans la résistance (le secrétaire général Ahmed Saadat a été condamné à la prison à vie et le précédent a été assassiné). Il essaie aujourd’hui de renouveler ses cadres et d’unifier un troisième pôle face au Fatah et au Hamas. Il se concentre aussi sur l’action sociale du FPLP : les jardins d’enfants, les projets, les instituts, les hôpitaux (comme à Jabaliya), les ONG, l’aide aux agriculteurs et aux pêcheurs ». Dans son programme, il exige la fin des négociations avec Israël.

Aujourd’hui les accords d’Oslo sont plus que jamais morts. On est passé à une lutte antiapartheid sur un espace unique. L’hypocrisie des discours de la France, de l’Union Européenne et les Etats-Unis renforce l’économie israélienne et le blocus. Avec Ziad Medoukh la discussion se porte sur le boycott : « La notion est peu développée en Palestine parce que les marchés sont captifs. Il y a peu de produits israéliens, pas de produits des colonies mais les Palestiniens n’ont aucune marge de manœuvre. « Toutes les formes de solidarité sont les bienvenues. Mais la priorité, c’est de lever un blocus qui dure depuis 7 ans. S’il n’y a pas un mouvement comparable à ce qui s’est fait en Afrique du Sud, ça ne marchera pas ».

Pierre Stambul

Coprésident de l’Union Juive Française pour la Paix

Syrie: l’opposition en exil décide d’aller à Genève


AFP 18 janvier 2014 à 18:41 (Mis à jour : 19 janvier 2014 à 09:33)
Le secrétaire général de la Coalition de l'opposition syrienne Badr Jamus et Mohamed Farouk Tayfur, un membre de l'opposition, à l'Assemblée générale de la SNC près d'Istanbul le 18 janvier 2014.
Le secrétaire général de la Coalition de l’opposition syrienne Badr Jamus et Mohamed Farouk Tayfur, un membre de l’opposition, à l’Assemblée générale de la SNC près d’Istanbul le 18 janvier 2014. (Photo MHD Ziadeh. AFP)

L’opposition syrienne en exil a accepté samedi à Istanbul, après des semaines de pressions occidentales et arabes, de participer mercredi à la conférence de paix de Genève II, avec pour objectif se débarrasser du «boucher» Assad.

L’opposition syrienne en exil a accepté samedi à Istanbul, après des semaines d’atermoiements et de pressions occidentales et arabes, de participer la semaine prochaine à la conférence de paix de Genève II, avec pour unique objectif se débarrasser du «boucher» Assad.

A quatre jours du rendez-vous diplomatique lancé à l’initiative des Etats-Unis et de la Russie, le président de la Coalition de l’opposition Ahmad Jarba a affirmé devant la presse, que ces négociations avaient «comme unique but de satisfaire les demandes de la révolution (…) et avant tout de retirer au boucher (Assad, ndlr) tous ses pouvoirs».

Il a accusé M. Assad et son gouvernement de faire du «terrorisme d’Etat», affirmant que le régime était responsable de la présence sur le terrain des combattants de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), liés à Al-Qaïda, que des combats meurtriers opposent actuellement aux rebelles.

M. Jarba a aussi prévenu que la participation à la conférence ne signifiait pas la fin des opérations contre les forces d’Assad menées par l’opposition et sa branche armée, l’Armée syrienne libre (ASL).

Le régime syrien répète, lui qu’il n’ira pas en Suisse «pour remettre le pouvoir à qui que ce soit», et qu’il revient à Bachar al-Assad de mener la transition.

Au terme de discussions dans le huis clos d’un hôtel de la lointaine banlieue stambouliote, 58 membres de la Coalition de l’opposition ont voté oui, 14 non, 2 se sont abstenus et 1 a voté blanc, selon les résultats officiels.

Seuls 75 des quelque 120 délégués de l’opposition modérée au régime de Damas ont pris part au scrutin à bulletins secrets, signe des vifs débats.

Depuis des semaines, les adversaires de Bachar al-Assad se déchiraient sur l’opportunité de s’asseoir à la même table que les représentants d’un régime dont ils veulent la chute depuis bientôt trois ans.

Les chefs de la diplomatie française Laurent Fabius et américaine John Kerry ont qualifié cette décision de «courageuse». «En dépit des provocations et des exactions du régime», ce choix «est celui de la recherche de la paix», s’est félicité M. Fabius.

«Personne ne se fera duper», a assuré le secrétaire d’Etat américain John Kerry, menaçant Damas d’une «réponse beaucoup plus forte» en cas de manœuvre de diversion.

A Berlin, le chef de la diplomatie a parlé de «bonne décision, même si je peux comprendre qu’elle ait été difficile à prendre pour beaucoup d’opposants». Frank-Walter Steinmeier a ajouté qu’il s’agissait «une petite lueur d’espoir pour les gens en Syrie, qui subissent tant de souffrances du fait de la guerre civile et l’exode». «Le moindre progrès, aussi petit soit-il, sur le passage des convois humanitaires ou des accords de cessez-le-feu au niveau local, serait un succès», selon lui.

Et à Londres le chef de la diplomatie William Hague a souligné que «la Coalition Nationale a pris cette décision difficile malgré un contexte marqué par les attaques brutales et continuelles du régime contre les civils syriens et le blocage délibéré de l’aide humanitaire». Il a rappelé que tout accord exigerait que le président Bachar al-Assad quitte le pouvoir.

Concessions humanitaires de Damas

Samedi, pour la deuxième journée consécutive, la Turquie et le Qatar, mandatés par l’ensemble des parrains occidentaux et arabes de l’opposition, ont réuni à Ankara quatre groupes de combattants rebelles syriens, dont le Front islamique, qui ne font pas partie de la Coalition, pour les convaincre de l’utilité de Genève II, a-t-on appris de source diplomatique.

Au moins trois d’entre eux ont donné leur accord pour intégrer la délégation de l’opposition en Suisse, selon cette même source.

Sous l’influence de son fidèle soutien russe, le régime syrien avait de son côté fait vendredi une série de concessions «humanitaires» qui répondaient à certaines exigences de l’opposition.

A l’issue d’une rencontre avec son homologue russe Sergueï Lavrov à Moscou, le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem a proposé un «échange de prisonniers» et un plan prévoyant «l’arrêt de toutes les actions militaires» dans la région d’Alep (nord).

Samedi encore, au moins 34 personnes dont cinq enfants ont péri dans cette région dans des raids aériens de l’armée, selon une ONG syrienne.

Les conditions de ce cessez-le-feu restaient encore floues samedi. «Les détails et les mécanismes seront précisés une fois obtenu l’accord des autres parties», a déclaré à l’AFP une source au sein des services de sécurité à Damas.

Les promesses du régime ont connu par ailleurs une première manifestation concrète. Pour la première fois depuis septembre 2013, de l’aide alimentaire a pu entrer samedi dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, à Damas. L’armée du régime assiège ce camp occupé en grande partie par les rebelles depuis des mois.

La conférence de Genève II a pour objectif de trouver une solution politique susceptible de mettre fin à la guerre civile en Syrie, qui a fait plus de 130.000 morts et des millions de réfugiés et déplacés depuis mars 2011.

source

Manifestation : pas de Genève 2 avec Assad


rappel

Comité belge pour soutenir la révolution syrienne

 Bruxelles, le 12 janvier 2014

INVITATION

Pas de Genève 2 avec Assad

Après près de trois années de répression en Syrie, la situation ne s’améliore pas et devient de plus en plus complexe, dans l’indifférence de la communauté internationale.

Annoncée par l’ONU, une conférence sur la paix en Syrie doit s’ouvrir le 22 janvier à Genève, baptisée « Genève 2 ».

Alors que « Genève 1 » excluait la présence de Bachar Al Assad ou de ses représentants, la prochaine conférence ne l’exclut plus.

Ceux qui préparent cette conférence semblent oublier que le problème majeur est la dictature de 43 ans des Assad et ne soutiennent pas la révolution, sous prétexte d’extrémisme et de terrorisme, alors que ceux-ci ne sont que la conséquence de la répression sanglante du régime. L’extrémisme et le terrorisme ont été voulus par les ennemis du peuple syrien pour justifier leur soutien au régime des Assad.

Le droit à la liberté et à la justice est dénié au peuple syrien.

Plus de 130.000 morts, des milliers de personnes disparues, enlevées, emprisonnées, torturées,      9 millions de déplacés et de réfugiés selon les chiffres officiels, ne troublent pas les organisateurs de la conférence.

L’échec de l’opposition syrienne en exil à soutenir la révolution des Syriens ne signifie pas l’échec de la révolution. Le Comité Belge et les sympathisants de la révolution syrienne à travers le monde continuent à soutenir la révolution syrienne pour la dignité et la liberté, quels que soient les choix et les difficultés de celle-ci.

C’est dans ce contexte que nous organisons une manifestation statique à Bruxelles, avec comme principale revendication « Pas de Genève 2 avec Assad ».

Le samedi 18 janvier, de 14h à 16h,

Place du Luxembourg

 1000 Bruxelles

Pour le Comité Belge pour soutenir la révolution syrienne

Hasan Addaher

Ch. De la Hulpe 515, 1170 Bruxelles

Tel. : +32.491364600

La faim comme stratégie de guerre


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 (« Le Soir » du 14 janvier 2014)

On meurt de faim en Syrie. Et ce n’est pas fortuit. Il s’agit d’une stratégie, d’une méthode de répression du régime. Une dizaine de zones aux alentours de Damas aux mains des rebelles ont expérimenté des sièges mis en place par l’armée loyaliste qui ne laisse rien passer.

Dernier cas connu : le plus grand camp de réfugiés palestiniens au Proche-Orient appelé « Yarmouk », à la lisère sud de la capitale syrienne. Il y aurait déjà eu plus de 24 décès dus à la faim et l’ONU lance des appels à l’aide.

Yarmouk, bombardé depuis fin 2012 par l’aviation du régime, n’est plus qu’un pitoyable champ de ruines. Mais, dans ces décombres survivent encore quelque 20.000 personnes sur les 170.000 qui y habitaient sur 2,2 km² avant les événements. La majorité a réussi à fuir, mais ceux qui y sont restés subissent, en même temps que les groupes rebelles qui s’y sont infiltrés, un siège en règle depuis février 2013. Pire : depuis l’été, le dernier point de passage vers le monde extérieur a été fermé et, depuis, plus rien n’entre dans le camp.

Le 20 décembre dernier, constatant que les communiqués de son agence tombaient dans des oreilles sourdes ou indifférentes au sein de la communauté internationale, l’Italien Filippo Grandi, commissaire général de l’Unrwa (l’agence spécialisée de l’ONU qui vient en aide aux réfugiés palestiniens à travers le monde depuis 1950) a lancé un appel solennel.

« La situation à Yarmouk n’a cessé de se détériorer, écrit-il. 20.000 Palestiniens sont piégés dans le camp et malgré que des rapports très alarmants sur la souffrance et la faim se soient multipliés, nous n’avons plus été capables d’entrer dans la zone depuis septembre pour prodiguer l’assistance désespérément souhaitée. (…) Il est de ma responsabilité d’informer la communauté internationale du fait que les conditions humanitaires dans le camp assiégé de Yarmouk empirent dramatiquement (…). Si rien n’est fait de manière urgente, il se pourrait qu’il soit trop tard pour sauver des milliers de personnes dont des enfants. (…) »

Cet appel n’a eu plus d’échos que les précédents. Le 30 décembre dernier, un porte-parole de l’Unrwa à Beyrouth signalait que des rapports parvenus à l’agence annonçaient « le décès de 5 réfugiés par malnutrition, ce qui portait le nombre dont nous avons eu connaissance à 15 ».

Ce 10 janvier, l’Observatoire syrien des droits de l’homme basé en Grande-Bretagne communiquait un nouveau bilan, établi à 41 personnes mortes en raison de la faim et du manque de soins et de médicaments, dont au moins 24 décédées de malnutrition. Sur les réseaux sociaux circulent d’insoutenables photos de civils, dont des vieillards et des enfants qui ressemblent aux survivants des camps nazis de la mort.

Des sources comme le Réseau palestinien pour l’aide aux réfugiés en Syrie relayé par l’agence Maan à Bethléem indiquaient le 10 janvier que les habitants de Yarmouk en étaient réduits à se nourrir d’herbe et qu’une tentative de faire sortir 300 malades du camp avait été empêchée par des tirs de soldats du régime.

Si tous les rebelles de Yarmouk ne sont pas palestiniens, il n’est guère étonnant que la contestation contre le régime qui a débuté en 2011 ait rapidement trouvé un écho fort parmi les populations d’origine palestinienne en Syrie. Quelque 500.000 réfugiés palestiniens sont enregistrés officiellement dans ce pays.

Ces Palestiniens savent mieux que quiconque que l’aura de défenseur de leur cause dont le régime Assad s’est affublé depuis toujours est demeurée superficielle : jamais Hafez el-Assad ou son fils Bachar maintenant au pouvoir n’ont osé défier Israël même s’ils se sont parfois servis du champ libanais pour titiller l’Etat hébreu via des milices à leur solde.

Les directions exilées des organisations palestiniennes radicales comme le Hamas ont vite quitté Damas après le début de la répression en 2011 et n’y mettent plus les pieds, dénonçant la répression et le siège. A Ramallah, des centaines de Palestiniens ont manifesté le 5 janvier pour l’ouverture de l’aide humanitaire à Yarmouk et Mahmoud Abbas, le président palestinien, qui avait tenté une médiation l’été dernier selon le journal libanais Al Akhbar, a réitéré un appel en ce sens.

Côté régime, s’agissant de la stratégie militaire presque aussi vieille que le monde qui consiste à affamer son adversaire cerné, elle trahit – outre une absence de scrupules qui ne peut surprendre de la part d’un pouvoir qui n’hésite pas à bombarder hôpitaux et boulangeries – une cruelle vérité des chiffres, celle d’une absence de troupes en nombre suffisant pour attaquer les fiefs adverses.

Sans le concours des combattants du Hezbollah libanais et des miliciens chiites irakiens et iraniens, Bachar el-Assad eût sans doute d’ailleurs éprouvé bien du mal à survivre.

source  via B.Loos sur fb

SYRIE : QUI SE SOUCIE DE YARMOUK ?


YAR

Yarmouk est un camp de réfugiés palestiniens près de Damas assiégé par les forces du régime Assad où les habitants sont en train de mourir de faim.
Une manifestation de soutien est prévue lundi 20 janvier à la place de Luxembourg à Bruxelles à 13 heures. Nous avons demandé l’autorisation des autorités et nous vous confirmerons la tenue de la manifestation;
Refusée car conflit avec d’autres manifestations Prévue por le 29 janvier même lieu, même heure

Dieudonné rejoue une version édulcorée de son spectacle


Le Monde.fr | 14.01.2014 à 06h39 • Mis à jour le 14.01.2014 à 07h51 | Par Soren Seelow

Les spectateurs entrent au Théâtre de la Main d'or lundi 13 janvier au soir pour le spectacle "Asu Zoa" de Dieudonné.

C’est l’affluence des grands soirs, le salon subversif où il faut être, le spectacle « collector » : la première représentation du nouveau numéro d’équilibriste de Dieudonné, Asu Zoa. Après avoir interdit plusieurs représentations du Mur, dont la tournée a été annulée après la décision du Conseil d’Etat, la préfecture de police de Paris a finalement autorisé la nouvelle création de l’humoriste, lundi 13 janvier au Théâtre de la Main d’or, tout en précisant qu’elle surveillerait si des propos « tombant sous le coup de la loi venaient à être tenus ».

Présenté comme un « nouveau spectacle » écrit en « trois nuits » et traitant de l’Afrique, Asu Zoa est en réalité une version édulcorée du Mur, tout en sous-entendus, expurgée des saillies les plus controversées sur les juifs et la Shoah.

Les fans historiques et ceux de la dernière heure, unis dans un même plaisir à braver l’interdit, se pressent dans l’étroit passage de la Main-d’Or. Sur le trottoir d’en face, les télévisions nationales immortalisent quelques scènes de file d’attente. « On va recevoir des courriels demain, va y avoir une montée du chômage en France », lance, goguenard, un jeune homme dans la queue. « Tu as vu, intervient un autre, y en a déjà qui disent que le titre “Asu Zoa” fait référence aux juifs ? ».

« Asu zoa » signifie « le visage de l’éléphant » en Ewondo, le dialecte camerounais du père de Dieudonné. Mais certains sites, comme le webmagazine juif Alliance, rompus au double langage de l’humoriste, y ont lu l’anagramme de USA ZOA, acronyme de Zionist Organization of America, la plus ancienne organisation pro-israélienne aux Etats-Unis. « La théorie du complot, elle est des deux côtés », tranche un troisième.

« LE MUR » EN CREUX

Dans l’enceinte du théâtre, l’excitation monte d’un cran. Un jeune homme crie au téléphone : « J’y suis, j’y suis ! » Un autre n’a pas été assez rapide pour acheter une préréservation sur Internet. Il a fait une heure de queue pour acheter des DVD et « lui donner de l’oseille », avant de se faire refouler par un videur peu compréhensif.

Il y a même Elisabeth Lévy, directrice de la rédaction du magazine Causeur, poussée par la curiosité, qui parvient – après avoir échangé des vues avec un spectateur sur la mémoire de la Shoah – à contourner la file d’attente, escortée par un videur. « Privilège ! », lance un moqueur. En entrant dans la salle, le public siffle un air, spontanément, celui du « Chant des partisans », dont Dieudonné a revisité les paroles pour adresser une « quenelle » à François Hollande.

« Dieudo, Dieudo ! » Il est là, sur scène. La salle gronde. Le début du spectacle reprend fidèlement la trame du Mur, jusqu’à ce premier acte d’autocensure : « Niveau président, je me suis arrêté à, heu… J’aimais bien la casquette. » La référence explicite au maréchal Pétain a disparu. Mais tout fonctionne sur l’autocitation, le ressort comique préféré de Dieudonné, à l’origine de cette connivence si particulière qu’il a établie au fil des années avec son public. Ses spectateurs ont lu entre les lignes.

Asu Zoa, c’est Le Mur en creux, inattaquable. La chanson « Shoananas », qui scandait son précédent spectacle, est traduite par ses soins en « Fresh ananas ». On n’interdit pas les non-dits. Le sketch sur Manuel Valls prenant ses ordres chez Alain Jakubowicz, le président de la Licra, a lui été conservé.

« JE NE SUIS PAS ANTISÉMITE »

« Attention, il y a des sujets, tu vas te faire traiter d’antisémite », lance le showman. La salle est aux anges. Et de poursuivre, plus sérieux : « Alors déjà, je ne suis pas antisémite, et personne dans cette salle n’est antisémite. Parce qu’on n’a pas envie, on n’a pas le temps. » Applaudissements nourris.

Et Dieudonné de poursuivre sur le thème qui traverse tous ses spectacles et constitue le plus petit dénominateur commun de son public hétéroclite : « J’ai toujours été contre ces lois mémorielles, ça, je ne reviendrai pas dessus. La compétition victimaire “J’ai plus souffert, j’ai plus souffert”… » Plus besoin de sous-titres : le mot « Shoah » a disparu du spectacle. Dieudonné évoque bien Patrick Cohen, le journaliste de France Inter à qui il avait souhaité les « chambres à gaz », mais cette sortie laisse place à un « Je m’en fous » désabusé.

Ses sketches s’enchaînent, souvent drôles, critiques virulentes et acides de l’exploitation des tirailleurs sénégalais envoyés en première ligne pendant la seconde guerre mondiale, du racisme « toléré » des Béké aux Antilles, de la société de consommation, de l’enseignement de l’histoire à l’école, des médias, du mariage pour tous… Le spectre du thème interdit plane sur tout le spectacle.

Et à la place de « Shoahnanas », en guise de « petite chanson de sortie, pas méchante, pas antisémite », il fait entonner à ses spectateurs : « François la sens-tu, qui se glisse dans ton cul, la quenelleuu », sur l’air du « Chant des partisans ». Le public la connaissait déjà.

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