M.B

Des militants se sont rendus le 7 février au Salon des Vacances à Bruxelles Expo. C’est habillé en hôtesses de l’air et stewards que huit activistes se sont promenés au travers des allées distribuant des faux billets d’avions aller-retour pour Israël. Cette opération avait pour but de dénoncer le rôle de la Belgique dans le transport et la livraison d’armes qui s’effectue entre Liège et Tel-Aviv. Les autorités israéliennes présentes sur place n’ont que peu apprécié l’initiative et très vite, sur ordre de l’Ambassade Israélienne, leurs agents ont interpellé tout ce beau monde.
Les insignifiants bouts de papiers représentant les « pseudos vols gratuits » leur ont été arrachés violemment des mains ainsi que leurs badges ; les militants ainsi malmenés ont été accusés par les agents israéliens d’être la source « de répercussions psychologiques gigantesques » sur le peuple israélien. Les militants furent ensuite immédiatement livrés à la police de Bruxelles pour une détention administrative de 4 heures puis transférés directement à la prison de Bruxelles Centre. Le transfert n’aura pas été un cauchemar pour tous puisqu’un policier belge a chantonné gaiement une chanson juive « Shalom » ; peut-être afin de détendre avec « humour » les activistes ?…
Après avoir passé la nuit et toute une matinée en détention judiciaire et avec seulement une gaufre au sucre et un verre d’eau dans le ventre, les militants ont comparu devant le substitut du procureur du Roi. Ils sont dans un premier temps accusés de faux et usages de faux. Leur chef d’accusation devient ensuite faux d’écriture et ce, pour avoir photocopié et exhibé, et pourtant sans aucune intention frauduleuse, des documents de la compagnie aérienne israélienne El Al.
La visée de cette opération pacifique était de réveiller ironiquement, la curiosité et surtout les consciences. Il est à souhaiter que ces actions militantes ne soient pas abandonnées à cause de ces intimidations et ces censures.
Pour l’heure nous ne savons pas quelle suite aura cette affaire. Tout ce que nous savons c’est que l’intimidation et les pressions qu’ont subies ces activistes ne cesseront pas, bien au contraire. Si des pays « démocratiques » tels que la Belgique continuent d’être à la botte de l’« Etat » israélien, ce genre d’abus de pouvoir deviendra monnaie courante.
Mais au fond, qu’est ce qu’une démocratie ? Un pays où la liberté d’opinion et d’expression, pourtant si prisée quand il s’agit de diffuser certaines caricatures et de réprouver les agissements de résistants palestiniens, est soudainement bafouée et abolie quand il s’agit de dénoncer des crimes de guerres ?
Source: michelcollon.info