Petite piqûre de rappel (oui, j’en ai marre).
Imaginez-vous. Vous quittez votre pays, en proie à un conflit. Vous laissez derrière vous votre famille, leur promettant qu’ils pourront vous rejoindre au plus vite. Vous arrivez, après plusieurs mois d’un voyage dangereux, dans un pays que vous estimez sûr et respectueux des droits de l’homme. Vous y demandez une protection, un séjour, la possibilité de reconstruire votre vie.
Depuis le 21.10.2015, voici (ci-joint) la première communication officielle que vous recevez lorsque vous introduisez une telle demande. Une lettre, signée de la main du Secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration, qui vous dit en résumé :
– que la procédure va être très longue, mais que vous pouvez toujours rentrer chez vous si c’est trop long ;
– que la Belgique ne vous donnera pas d’autorisation de séjour à durée indéterminée, même si la décision est positive (FAUX) ;
– que pendant la procédure d’asile, vous vivrez dans un endroit horrible où il ne fait pas bon vivre, et qu’on vous donnera rien d’autre qu’un lit et à manger (ILLEGAL) ;
– que si vous avez déjà été enregistré dans un autre pays d’Europe, de gré ou de force, on vous y renverra par tous les moyens ;
– que si vous souhaitez que votre famille vous rejoigne, ça va prendre très longtemps et ça va être très compliqué (FAUX) ;
– que si votre demande est rejetée, vous allez être arrêté et renvoyé de force dans votre pays d’origine.
Cette lettre continent des informations qui sont partielles, partiales et, pour la moitié d’entre elles, erronées (certaines mesures n’ayant pas encore été adoptées sous forme de loi et n’étant donc pas d’application à l’heure actuelle). Elle fait montre d’une dérive autoritaire inacceptable de la part des responsables politiques en charge de ces matières. Intolérable dans un Etat de droit (comme la Belgique ?).
Et vous, comment réagiriez-vous ? Aimeriez-vous être accueilli de la sorte après avoir été forcé de fuir votre pays ?
Ah oui, j’oubliais, le droit d’asile est un droit de l’Homme fondamental. Une petite piqûre, Messieurs les membres du gouvernement ?