Peut-on écouter Alfred Cortot (1877-1962) en sachant qu’il fut un dignitaire du régime de Vichy sous l’Occupation ? Le cinquantième anniversaire de la mort du pianiste est l’occasion de faire le point sur sa contribution positive à l’organisation de la vie musicale par son rôle d’expert entre 1940 et 1944 comme sur ses supposées positions antisémites, dont les témoignages restent contradictoires. Si Cortot n’en sort pas grandi, notamment à cause de ses tournées de concerts en Allemagne avec Wilhelm Furtwängler, le bilan est apparu assez contrasté après-guerre pour lui permettre de reprendre sa carrière dès 1946.