Nos « grands » médias sont au pas, il faut de l’information légère, aussi inconsistante que possible (la galette des rois, les soldes, la rentrée des classes de janvier…). Bref, notre presse est libre… de ne pas informer. Alors comment suivre et donner sens aux 3 mots égarés sur des prompteurs ?
Pourtant, ce doit être du lourd à voir la réaction courroucée de Netanyahou (ça, déjà ça fait plaisir !).
Que savons-nous ? 1/ La Palestine n’est pas parvenue à obtenir la majorité pour les conditions de la paix. (Il s’en est fallu d’une voix)
Encore faut-il regarder de plus près cette situation. Il a manqué une voix mais il aurait suffi d’attendre une semaine pour être garanti de la majorité puisque c’est une représentation tournante (sauf les 5 permanents du Conseil). Le Venezuela et la Malaisie arrivaient. Est-ce une idiotie du gouvernement palestinien comme l’affirme E. Barnavi ou plutôt un choix stratégique : éviter le Veto américain dans une situation d’évolution du positionnement américain ? Il m’est difficile de prendre des protagonistes de ce niveau pour des idiots. Je suis convaincu que nous assistons à un combat entre les 2 protagonistes, combat de ruses, de pressions, de mots pour la façade. Et dans ce combat, c’est la Palestine qui est à l’initiative.
Que voyons-nous ensuite ? 2/ Netanyahou chanter victoire et s’étouffer à la fin de son numéro : la Palestine entre au TPI. Les rodomontades de Netanyahou se suivent, appelant les pays à rejeter l’adhésion de la Palestine, menaçant de déposer plainte contre le Hamas… Sans effet. Et nous sentons la panique gagner le gouvernement israélien. Pour étrangler l’Autorité Palestinienne un pas de plus dans l’insupportable : voler l’argent de la Palestine. Un geste pour écraser, mais un geste qui va encore plus isoler Israël… Une fuite en avant… Et maintenant des menaces de frappes.
Difficile de ne pas voir la mauvaise posture d’Israël depuis son agression contre Gaza. Tout s’affaisse à un rythme de plus en plus rapide : l’hypothèse d’une solution armée, le soutien international, la crise interne avec la radicalisation des fins de régimes qui scinde la société…
La résistance armée du peuple palestinien a sans nul doute apporté la possibilité de cette issue libératrice pour tous, juifs compris, mais le combat politique est aujourd’hui le cœur de ce qui est appelé à évoluer. Le boycott d’Israël demeure nécessaire, plus que jamais, mais rendre compte de ce combat politique est devenu un devoir pour ceux qui veulent parvenir à la paix avec justice. Ce sont nos engagements qui ont amené le vote favorable de la France (avec un discours gêné de Fabius)
Ensemble, montrons notre exigence de reconnaissance de la Palestine, notre exigence de convocation du Tribunal.
Serge Grossvak
Le 5/01/15
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