Makram M. Ahmad
Il ne semble pas que les Israéliens aient bien compris la leçon à tirer de la vague de protestations à laquelle ont participé des milliers de jeunes Palestiniens à la mémoire de la Nakba. Cette année, ils ont franchi les barrières de fil barbelé jusqu’aux points de contact sur les frontières avec Israël. C’est-à-dire les points de contact en Cisjordanie, au Golan, au sud du Liban et dans le secteur de Gaza. C’est alors que 12 jeunes ont été tués en plus de plusieurs centaines de blessés dans des chocs sanglants avec les forces de l’armée israélienne.
Il est clair que les jeunes Palestiniens qui ont constitué un élément de pression sur le Fatah et le Hamas, les obligeant à se presser dans la réalisation de la conciliation nationale, insistent à ce que la cause palestinienne reste vive, quels que soient les sacrifices. Et cela malgré le gel du processus de paix et la démission de l’émissaire américain Mitchell après avoir évolué pendant 2 ans dans un cercle vicieux. Une démission motivée par le désespoir de réaliser une quelconque évolution en raison de l’arrogance du gouvernement de Netanyahu et son insistance à poursuivre la construction des colonies. En plus de l’absence de stratégie claire de l’administration américaine qui avance d’un pas et recule de 2 sous la pression du Lobby sioniste.
Abstraction faite des prétentions de Netanyahu selon lesquelles les protestations pacifiques des jeunes palestiniens, qui ne dépassent pas la liberté d’expression, visent la destruction d’Israël et menacent son existence. Il est clair que nous sommes au seuil d’une troisième intifada. Et Israël ne pourra éviter ses conséquences en particulier s’il continue à tergiverser, sans comprendre la signification de l’intifada des jeunes Arabes. Et aussi s’il insiste à faire pression sur Washington afin de conduire à l’échec les tentatives des Palestiniens visant à avoir recours au Conseil de sécurité en septembre prochain. En effet, les Palestiniens aspirent à la promulgation d’une résolution qui adopterait l’instauration d’un État palestinien sur les territoires de la Cisjordanie et Gaza et qui ne touche pas aux frontières d’Israël derrière la ligne verte. Selon les estimations, cette résolution peut obtenir l’approbation de 170 États si Washington ne recourt pas à son droit de veto.
Je ne pense pas que les Arabes et les Palestiniens puissent accepter de la part d’Obama qu’il continue à adopter des prétextes pour conserver le statu quo ou à recourir à plus de tergiversation. Les Arabes après leur dernière intifada, veulent une position claire apte à sauver le processus de paix pour éviter à toutes les parties des difficultés à venir énormes.