vendredi 15 novembre 2013, par La Rédaction
C’était le coup de publicité de l’année à Gaza : la livraison de fast-food sous la frontière avec l’Egypte. Depuis, les tunnels de contrebande ont été condamnés et les commandes ont chuté, comme l’ensemble de l’économie du territoire palestinien sous blocus israélien.
Dans la zone frontalière de Rafah, la poussière soulevée par le fourmillement d’activité est retombée après la démolition de centaines de tunnels par l’armée égyptienne, à la suite de la destitution du président islamiste Mohamed Morsi le 3 juillet.
Sous les bâches abritant les entrées de tunnels à l’abandon, quelques rares équipes s’affairent à creuser de nouvelles voies – « pour l’avenir ».
« L’avenir… Est-ce qu’il y a un avenir pour les tunnels ? Pas avec Sissi (le général Abdel Fattah al-Sissi, homme fort de l’Egypte) », soupire un membre de la police des frontières du gouvernement du Hamas, au pouvoir à Gaza, sous le couvert de l’anonymat.
Le trafic de carburant égyptien subventionné s’est effondré, d’environ un million de litres par jour en juin, à 10.000 à 20.000 litres par semaine actuellement, selon le dernier rapport hebdomadaire du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU(Ocha).
Cette pénurie a provoqué l’arrêt le 1er novembre de l’unique centrale électrique, qui assurait près de 30% des besoins du territoire palestinien, où les coupures de courant atteignent désormais 16 heures par jour.
Faute d’électricité, des stations de traitement des eaux ont cessé de fonctionner et les égouts ont commencé cette semaine à déborder dans les rues de plusieurs quartiers de la ville de Gaza.
Un des associés de l’entreprise de livraison Al-Yamama, qui s’est illustrée en mai en acheminant des commandes de Kentucky Fried Chicken(KFC)du Sinaï égyptien à ses clients à Gaza, parle de cette période comme d’un « Âge d’or » enfui.
« Malgré le prix élevé à cause du transport, les gens en achetaient pour avoir quelque chose qui n’existe pas ici », raconte Haïtham al-Chami, l’un des gérants, âgé 29 ans.
« C’était un défi », explique-t-il, « montrer que Gaza, ce n’est pas que la guerre et la mort. Nous aimons la vie, mais nous n’avons rien. Le KFC, ce n’est rien, bien sûr, mais il n’y en a pas à Gaza ».
L’opération, largement promotionnelle, n’a duré qu’un mois, jusqu’à son « interdiction pour des raisons sanitaires » par les autorités de Gaza, au nom de la protection des consommateurs, avant même la destruction des tunnels, précise Haïtham al-Chami.
Depuis, c’est tout le carnet de commandes de la société Al-Yamama qui subit les retombées, avec « 250-300 livraisons quotidiennes ces jours-ci, contre 500 il a cinq mois », ajoute-t-il.
Selon l’économiste palestinien Omar Chaabane, »Gaza est une société moderne, les gens connaissent tous ces produits, le Nescafé, le cappuccino, etc. ».
« Maintenant nous sommes devenus une société sous assistance, nous dépendons de l’aide humanitaire internationale pour la nourriture », déplore-t-il.
« Le siège a détruit le secteur productif industriel, il a empêché toute exportation de Gaza, à part cinq ou six articles », rappelle-t-il.
Après la capture en juin 2006 d’un de ses soldats – libéré en 2011 – Israël a imposé un blocus à Gaza, renforcé en juin 2007 lors de la prise de contrôle de l’enclave par le Hamas.
« Nous ne souffrons pas à cause du manque de pluie ou de nourriture, c’est une catastrophe d’origine humaine », remarque Omar Chaabane, directeur du groupe de réflexion Palthink, à Gaza.
« Nous sommes un otage kidnappé par quatre ravisseurs », résume-t-il, incriminant à la fois Israël, le Hamas, l’Autorité palestinienne, qui gouverne la Cisjordanie, et la communauté internationale.
Dans un tribune en octobre, le négociateur palestinien Mohammad Chtayyeh insistait aussi sur la prépondérance des causes politiques, rejetant le mirage d’une « paix économique » chère à l’émissaire du Quartette (Etats-Unis, Russie, Union européenne, ONU) Tony Blair.
« Ces dernières années, certaines parties internationales ont tenté de convaincre le monde que les solutions consistaient à enlever un barrage ou autoriser le ketchup et la mayonnaise à Gaza », écrivait-il, « mais ce dont la Palestine a besoin, c’est la fin de l’occupation israélienne ».
Hello. Ce que j’écris n’a aucun lien avec votre article mais je ne savais pas où écrire 🙂
Je lis votre page. Elle est décidemment orientée politique voire orientée vers une cause qu’elle soit palestinienne, syrienne ou autre. C’est votre droit le plus élémentaire de défendre la/les causes que vous souhaitez.
Juste un petit conseil 🙂 ( si je peux me permettre ? ) Juste pour garder un lecteur pour plus d’un article et surtout pour revenir…. Essayez un peu « l’humour »? » un peu de légèreté » entre 2 articles??? Même lorsque vous abordez l’art?? nous voyons du sang…. Même en palestine, ils font des mariages, des « zalaghitt », du riz lancé par les balcons…des rires alors qu’ils ont toutes les raisons de pleurer…Mais le rire, la dérision parfois, la légèreté leur donne du courage et de la force….
Pour pouvoir lire « plus d’articles », ce serait bien de retrouver un peu de joie même volée sachant que le coeur de tous n’y est pas… Tellement la misère est présente en syrie ou ailleurs dans la région..;mais il est de votre devoir, de prendre un peu de recul, d’encourager aussi bien les syriens ( je ne suis pas syrien ) qui liraient votre page pour prendre des forces et espoir surtout….
Même dans les guerres, il existe des « épisodes comiques » que se racontent les combattants…Voyez cette histoire d’un magasin d’article ménagers que des pilleurs étaient en train de vider en pleine nuit, en plein bombardement…Soudain, on entend des cris, un gars qui geule, insulte etc… Le lendemain, la vérité est racontée par les résidents du quartier: Le voleur ayant déposé une machine à laver (qu’il vole ) sur le trottoir pour ramener un tapis de l’intérieur du magasin…. , un autre des voleurs (c’était une bande nombreuse ): lui pique sa machine à laver. Le voleur 1 commence à crier et à gueuler comme quoi, le pays est foutu …On ne peut plus faire confiance à personne…que c’est un pays de voleurs… Bref… Le voleur volé qui accuse les gens de voleurs… En pleine guerre..en pleine misère, durant la nuit…Voici une histoire « marrante » qui décrit un peu une guerre et ses histoires collatérales 🙂
Cette histoire a eu lieu dans un pays non loin de la syrie…Le liban…. durant la guerre à l’époque…Histoires racontées dans la presse, pouvant aider à retrouver l’espoir par le rire et par l’auto dérision.
Pour encourager les occidentaux qui découvrent votre page pour lire plus d’un article et revenir; Trop de déprime tue la tristesse et empêche une communication efficace…… ou bloque tout message que vous souhaiteriez faire passer….
Enfin, c’est un avis que je me permets d’avancer. J’ai sans doute tort? Mais c’est mon avis.
Sachant que j’apprécie la richesse de vos écrits et articles mais ceci est autre chose 🙂
Merci de votre lecture ( et courage ). 🙂
Je sais que la vie n’est pas rose Entre les vols, les viols les massacres, les guerres, le sang…Le besoin d’espérer, le besoin de rêver doit être entretenu par vous…….Mais les syriens, en premier , ont besoin de rigoler pour oublier leurs peines omniprésentes malheureusement….
Merci de votre lecture 🙂
Amitiés
Merci de votre chaleureux message. Bien sûr que les syriens ont besoin de rigoler mais ce n’est pas ici qu’ils viendront pour le faire, affaire de langue notamment.
Je poste sans but .
Je me contente de reprendre les articles que je trouve intéressants et qui me touchent.
Ce sont les circonstances qui m’ont aiguillée vers la Palestine et, depuis deux ans et demis, la Syrie.
Si vous voulez plus de légèreté, je vous renvoie au journal que j’ai tenu pendant cinq ans pendant mon séjour en Syrie et que je reposte à présent après qu’il a été hacké à plusieurs reprises. http://syriebe.wordpress.com/2002/08/15/hello-world/