jeudi 14 novembre 2013, par La Rédaction
La conférence de paix sur la Syrie, plusieurs fois reportée, doit débuter le 12 décembre à Genève a affirmé jeudi un quotidien syrien proche du pouvoir, au moment où des obus ont touché le coeur historique de Damas, faisant trois morts.
Dans la perspective de cette conférence censée trouver une issue à plus de deux ans et demi d’une guerre civile dévastatrice qui a fait plus de 120.000 morts selon une ONG, une délégation syrienne de haut niveau doit se rendre lundi à Moscou, fidèle allié de Damas.
Selon une source officielle en Syrie, la délégation sera notamment composée de la conseillère du président syrien Bachar al-Assad, Bouthaina Chaabane, et du vice-ministre des Affaires étrangères Fayçal Moqdad.
Cette annonce intervient après un entretien téléphonique jeudi entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue syrien.
Un quotidien libanais a de son côté indiqué que le président de la Coalition de l’opposition, Ahmad Jarba, pourrait se rendre samedi à Moscou, une information qu’a cependant refusé de commenter un de ses conseillers.
Citant une source diplomatique à Paris, Al-Watan, quotidien syrien proche du pouvoir, affirme que le secrétaire d’État américain John Kerry a informé son homologue français Laurent Fabius que l’ONU annoncerait le 25 novembre que la conférence débuterait à Genève le 12 décembre.
L’opposition a souligné de son côté qu’aucune date officielle n’avait encore été fixée.
« Des dates sont avancées autour de la mi-décembre. Ce ne sont pas des dates officielles », a déclaré à l’AFP Mounzer Aqbiq, un conseiller d’Ahmad Jarba.
Si régime et opposition ont donné leur accord de principe pour participer à cette réunion, chacun pose des conditions que l’adversaire juge rédhibitoires. L’opposition a annoncé lundi son accord pour y participer à condition que le président Assad remette ses pouvoirs et soit exclu de toute transition.
Mais pour le ministre syrien de l’Information Omrane al-Zoghbi, « ceux qui rêvent qu’ils vont à Genève pour (qu’on) leur remette les clés de Damas sont des gens (…) qui ne comprennent rien à la politique et qui se font des illusions ».
Un premier texte adopté en juin 2012 à Genève par les pays occidentaux qui soutiennent l’opposition et la Russie ne mentionne pas explicitement le sort du président Assad dans le cadre de la transition.
Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a affirmé jeudi que son parti poursuivrait son combat contre les rebelles aux côtés des troupes de Bachar al-Assad.
« La présence de nos combattants sur le sol syrien vise à défendre (…) la Syrie qui soutient la résistance (contre Israël). Tant que cette raison existe, notre présence là-bas est justifiée », a-t-il affirmé dans la banlieue de Beyrouth.
Sur le terrain, les troupes du régime de M. Assad, qui veut arriver en position de force à Genève, tentaient toujours de déloger les rebelles de leurs fiefs, notamment des alentours de Damas, à coups de raids aériens.
De leur côté, les Kurdes continuaient de repousser jihadistes et rebelles des territoires qu’ils entendent administrer dans le nord. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), ils ont pris 18 hameaux ces dernières 48 heures dans la province de Hassaka (nord-est) après des combats avec des jihadistes.
A Damas, trois personnes ont été tuées et 22 blessées jeudi près de la célèbre mosquée des Omeyyades, dans le coeur historique de la capitale, selon l’agence Sana qui a imputé les attaques aux rebelles.
D’après l’OSDH, elles ont été tués par un obus qui s’est abattu sur un quartier chiite.
A l’étranger, la Norvège a annoncé une aide logistique et financière en vue de détruire l’arsenal chimique syrien, une opération que le pays scandinave avait refusé d’effectuer sur son territoire.
Des manifestations ont d’ailleurs eu lieu en Albanie, après que Washington eut sollicité Tirana pour détruire sur le sol albanais cet arsenal.
Le Conseil exécutif de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) doit s’entendre vendredi sur les différentes étapes de la destruction, d’ici à mi-2014, de ces armes.
Fin octobre, elles avaient été placées sous scellés et les sites de production avaient été déclarés inutilisables par l’OIAC.
(14-11-2013 – Avec les agences de presse)
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