LEMONDE.FR avec AFP | 08.07.11 | 08h06 • Mis à jour le 08.07.11 | 17h10![]()
Nouveau vendredi de la colère en Syrie, où la contestation gagne en intensité. Plusieurs dizaines de milliers de manifestants ont défilé, vendredi 8 juillet, à Hama, bastion de la révolte contre le régime de Bachar Al-Assad.
Dans le même temps, des centaines d’habitants ont fui cette ville du nord du pays, où 25 personnes ont été tuées en trois jours par les forces de sécurité. Damas a envoyé ses chars aux environs de la ville en réaction à une manifestation record vendredi dernier, avec un demi-million de personnes.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme chiffre le nombre de personnes à défiler dans les rues de Hama vendredi à plus de 150 000, tandis que la Ligue syrienne des droits de l’homme en a compté plus de 450 000.
Cette dernière organisation a par ailleurs rapporté la mort vendredi de huit manifestants touchés par des tirs des forces de sécurité : cinq à Homs, deux à Damas et un à Dmeir, à l’est de la capitale.
L’AMBASSADEUR AMÉRICAIN SUR PLACE
L’ambassadeur des Etats-Unis à Damas, Robert Ford, a défié le régime en se rendant vendredi à Hama, où il compte rester en vue des manifestations, selon le département d’Etat. Il a pour mission « d’établir le contact » avec l’opposition, selon un haut responsable américain.
Le ministère des affaires étrangères syrien dénonce cette présence, une incitation à « faire monter la tension ». Le ministère de l’intérieur a répliqué lui dans un communiqué : « L’ambassadeur américain a rencontré à Hama des saboteurs […] qui ont érigé des barricades, coupé des routes et empêché les citoyens d’aller à leur travail. L’ambassadeur a incité ces saboteurs à la violence, à manifester et à refuser le dialogue » avec le régime d’Al-Assad.
L’ambassadeur de France en Syrie, Eric Chevallier, se trouvait également à Hama, vendredi, pour manifester « l’engagement de la France aux côtés des victimes, de la population civile », selon le porte-parole du ministère des affaires étrangères français, Bernard Valero.
« NON AU DIALOGUE »
Les militants pro-démocratie se préparaient, vendredi, à une nouvelle mobilisation sous le slogan « Non au dialogue ». « Non au dialogue : quel dialogue alors que le sang a été versé ? Quel dialogue alors que les villes sont assiégées ? Le peuple veut la chute du régime », écrivent les opposants sur leur page Facebook.
Un organisme pour le dialogue national, mis en place par le régime, avait appelé opposants et intellectuels à des consultations pour débattre d’amendements prévus de la Constitution et examiner un projet de loi sur le multipartisme.
« LES TUERIES DOIVENT CESSER »
Les autorités tentent de soumettre Hama (210 kilomètres au nord de Damas), théâtre de manifestations massives contre le pouvoir. Les chars sont toujours postés aux principales entrées de cette ville de 800 000 habitants, sauf à l’entrée nord, mais ce sont les forces de sécurité qui procèdent aux opérations à l’intérieur de ses murs, selon des militants.
Face à la poursuite de la répression sanglante de la révolte, le patron de l’ONU, Ban Ki-moon, a estimé que « les tueries doivent cesser », alors que le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a jugé « inacceptable » que le Conseil de sécurité ne puisse condamner la répression du fait de l’opposition de Moscou.
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