Les habitants du quartier Flagey s’indignent.
Les sans-abri du quartier Flagey qui en avaient pris l’habitude devront trouver un autre endroit où se poser que les bords de pierre du Delhaize de la rue de Hennin. Vendredi dernier, d’importantes plaques inclinées ont été montées à cet endroit par la chaîne de supermarchés, interdisant à quiconque de s’y installer. Une nouveauté accueillie avec indignation par les habitants du quartier qui, déjà, commencent à se mobiliser.
« Il y a quelques jours des gens utilisaient ces pierres pour s’y allonger et dormir «un peu à l’abri du froid». Manifestement cela gêne la direction du Delhaize de Flagey », déplore l’un d’eux après avoir posté des clichés sur Facebook. « Révoltant », « répugnant », « affreux », « bête » et « méchant » sont autant de termes utilisés ensuite par les internautes pour qualifier le procédé.
La fronde s’organise
La librairie Ptyx, située rue Lesbroussart, mène la fronde : elle appelle carrément, dans un article rédigé sur son portail Web, à… démonter ce dispositif, qualifié de « chasse-pauvre ». « Nous avons décidé de ne pas laisser plus longtemps le terrain libre à l’insulte et à l’humiliation des plus faibles d’entre nous », assène le libraire, Emmanuel Requette, qui compare la mesure aux piques que l’on utilise pour faire fuir les pigeons. « Nous vous convions donc à venir démonter – et uniquement les démonter, sans endommager ce qui va autour – ces mécanismes de la honte ce mercredi 29 avril à 16 h. »
Un acte de démontage illégal
« C’est vrai que cet acte de démontage n’est pas légal vu que les plaques se trouvent sur un terrain privé », reconnaît notre interlocuteur. Pour autant, « j’estime qu’un acte qu’en raison on ne peut définir que comme bête et méchant doit être combattu. » Car c’est bien cet aménagement seul qui est visé, et pas l’enseigne elle-même. « Le but de ceci est bien entendu de faire disparaître ce dispositif particulier. Mais aussi d’alerter et d’éclairer sur la prolifération de ces aménagements, quelle qu’en soit la forme singulière. Il n’est pas dans notre intention de chercher une confrontation. »