Plus de 500 suspects arrêtés en Cisjordanie après deux attaques visant des colons, dont quatre sont morts.
Avec le soutien de leurs homologues israéliens, les services de sécurité de l’Autorité palestinienne (AP) ont poursuivi jeudi les rafles lancées dans cercles islamistes de Cisjordanie à la suite des deux attentats perpétrés contre des colons mardi soir (4 morts) et mercredi soir (2 blessés graves). Plus de 500 suspects ont ainsi été arrêtés. Certains ont été interpellés à la sortie des mosquées et d’autres à leur travail, à leur domicile ou en pleine rue. Plusieurs centaines de personnes ont également été convoquées pour interrogatoire.
Les milieux du Hamas sont les plus visés par l’opération en cours, puisque les Brigades Ezzedine el-Qassam (la branche armée de l’organisation islamiste) ont revendiqué la paternité des attentats. Mais le Djihad islamique et quelques autres groupuscules sont également visés. «Nous allons frapper le Hamas avec un poing de fer, a déclaré un haut responsable sécuritaire de l’AP au quotidien arabophone Ashark. Nous voulons empêcher les islamistes d’importer l’anarchie en Cisjordanie et de perturber le processus de paix.»
Les rafles lancées depuis deux jours à Ramallah, Hébron, Naplouse, Salfit et dans de nombreux autres endroits sont les plus importantes depuis celles de 1996. A l’époque, pressé par Benyamin Netanyahou qui exerçait son premier mandat de chef de gouvernement de l’Etat hébreu, Yasser Arafat avait ordonné une série de coups de filet contre les organisations islamistes. Plus de mille «suspects» avaient été arrêtés et quelques-uns avaient péri sous la torture. A quelques heures de l’ouverture des négociations directes à Washington, l’armée israélienne et les agences de sécurité de l’Etat hébreu se sont félicitées de la «collaboration palestinienne».
«Détentions arbitraires»
Quant au Hamas, ses porte-parole ont promis de poursuivre leurs attaques qui ne seraient «pas liées aux négociations illégales entre l’ennemi sioniste et le régime de Ramallah». Dans un discours prononcé à Damas, Khaled Meshaal, le chef de la branche politique de l’organisation, a accusé l’AP d’autoriser des agents du Shabak (la sûreté générale israélienne) à interroger les personnes interpellées ces dernières heures.
En tout cas, le Centre palestinien pour les droits de l’homme (PCHR), une ONG fort active en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, a dénoncé les «détentions arbitraires» ainsi que «la pratique de l’arrestation politique». Dans ses précédents communiqués, le PCHR avait dénoncé les méthodes des services de sécurité du Hamas de la bande de Gaza qui utilisent les mêmes méthodes que leurs concurrents de Cisjordanie à l’encontre des sympathisants du Fatah.
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