Les citoyens se mobilisent ce dimanche à Bruxelles lors d’une marche de soutien aux réfugiés. Cette manifestation, lancée par la plateforme citoyenne qui s’occupe notamment de l’accueil en face de l’Office des étrangers, a démarré non loin de là, à quelques centaines de mètres du Parc Maximilien.
Quelque 15 000 personnes participent selon la police bruxelloise à la marche de solidarité avec les réfugiés dans la capitale. Les organisateurs en comptabilisent quant à eux environ 23 000. C’est en tout cas plus que les 10 000 participants que les organisateurs espéraient.
Le rendez-vous était fixé devant la gare du nord début d’après-midi avec un seul mot d’ordre: « refugees welcome ». La marche est assortie d’une pétition, présente également sur le web. Jusqu’à présent, elle a recueilli un peu moins de 10 000 signatures en faveur d’un accueil digne des réfugiés tout au long de leur procédure. Différentes associations se sont jointes à l’appel, Amnesty international, le CNCD 11 11 11, entre autres. Les manifestants réclament aussi des mesures contre les réactions racistes et xénophobes.
« Des citoyens européens se sont retroussé les manches »
« Ce sont 23.000 ‘oui’ à la solidarité, à la dignité et à l’hospitalité et autant de ‘non’ à la peur, au racisme et à la haine« , explique Elodie Franquart, de la ‘Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés de Bruxelles’, une des organisatrices de la marche. « Derrière nous se tiennent tous les citoyens européens qui se mobilisent pour aider les réfugiés. »
« Tout l’été déjà, des milliers de réfugiés ont pris le chemin de l’Europe« , poursuit Elodie Franquart. « Leur chemin a été long, dangereux et coûteux car il n’y a plus de possibilités légales pour venir ici. Tout l’été, ce sont des citoyens européens qui se sont retroussé les manches pour accueillir et aider ces gens, car les hommes politiques restaient en retrait. En Belgique, le manque de structures a eu pour conséquence qu’un campement a vu le jour au Parc Maximilien qui ne tourne que grâce à des bénévoles. Depuis un mois, des centaines de personnes dorment dans la rue car le gouvernement refuse de prévoir un accueil adéquat. »
« Il faut mettre fin à la Forteresse Europe« , poursuit-elle encore. « L’Europe est responsable de chaque réfugié mort en mer Méditerranée. Ce n’est pas l’Europe telle qu’elle a été imaginée, il est temps d’élaborer une politique migratoire humaine. Que ceci soit un signal à nos politiques. On ne parle pas ici de récupération politique, uniquement de gens qui ont fui des conflits. »
« Nous voulons travailler »
« Nous sommes sans domicile fixe car nous avons fui notre foyer« , a expliqué un réfugié irakien. « Nous sommes également seuls, car nous avons laissé nos familles derrière nous. Nous n’avons plus que de l’espoir, ne nous le retirez pas. La seule chose que nous demandons, c’est de vivre comme des humains, en paix. Nous pouvons et nous voulons travailler, créer et aimer, comme tout le monde. »
Une porte-parole du Ciré (Coordination et initiatives pour réfugiés et étrangers) a mis en garde: « on voit déjà qu’une distinction est faite entre les ‘bons’ réfugiés politiques et les ‘mauvais’ réfugiés économiques. Il est grand temps que nous nous révoltions contre ce discours. La situation actuelle est la conséquence des choix politiques faits ces 15 dernières années, où les intérêts économiques sont toujours passés avant les autres, humanitaires, notamment. »
Les organisateurs ont demandé aux associations ou partis politiques qui se joignent au mouvement de ne pas afficher de drapeaux pour ne pas en faire une marche partisane. Les organisateurs ont également invité de délégations étrangères à manifester à leurs côtés pour insister sur le contexte européen de la crise de l’accueil.