de Eyal Sivan
Au début de janvier 1948, alors qu’avait débuté depuis plusieurs semaines la guerre dont par la suite les sionistes allaient s’échiner, non sans succès, à faire croire qu’elle avait été déclenchée par les armées des pays arabes voisins (lesquels en fait attendirent stoïquement pour réagir sans excès d’enthousiasme qu’une moitié des villages palestiniens eussent été attaqués, souvent pillés et leurs habitants parfois massacrés), un attentat sanglant commis par l’Irgoun [1] eut lieu à Jaffa : une bombe pulvérisa la « Maison Sarraya », le siège du comité national palestinien local. Bilan de cet attentat terroriste de l’Irgoun : 36 morts [2].
Bien avant déjà, c’est-à-dire avant même le vote par l’ONU de sa résolution du 29 novembre 1947 prévoyant la partition de la Palestine, la population arabe avait – notamment à Haïfa, dont les maisons brûlaient et les écoles étaient dynamitées dans les quartiers arabes – vécu dans une terreur grandissante à mesure que le colonisateur britannique cessait de facto d’assumer ses responsabilités et laissait le champ libre aux milices sionistes.
Le ton des relations que les sionistes entendaient désormais avoir avec les Arabes était dès ce moment donné. Depuis lors, il n’a guère changé.
