La création aux frontières : Mourid Al-Barghouthi


Il est le père du jeune poète Tamim Al Barghouthi que vous retrouverez quelques posts plus bas

Bien qu’il haïsse toutes sortes de frontières, le grand poète palestinien Mourid Al-Barghouthi a sauvegardé dans ses poèmes les traits de Ramallah et de ses gens.

Qu’est-ce qui dérobe à l’âme ses couleurs ? Qu’est-ce qui — mis à part les tirs des envahisseurs — a blessé le corps ? C’est par ces vers que le poète palestinien Mourid Al-Bargouthi clôt son œuvre autobiographique Raaytou Ramallah, (J’ai vu Ramallah), 1997. Après trente ans d’exil, le poète raconte dans cette œuvre la visite qu’il a faite, après « autorisation », à sa maison Dar Raad, à Deir Ghassana, près de Ramallah en Cisjordanie, où il n’était plus retourné depuis l’occupation israélienne en 1967. Dans cette première expérience narrative, Mourid peint les traits de ses exils intérieurs et fait un autoportrait de l’exilé qu’il est devenu : « C’est celui dont le rapport aux espaces s’abîme, il s’y attache et veut les fuir en même temps. C’est celui qui ne peut pas raconter son histoire de façon cohérente et vit dans un seul moment des illusions d’autres moments, chaque moment a pour lui son éternité fugitive et passagère. (…) Il vit essentiellement dans cet endroit secret et silencieux en lui, soucieux de protéger son ambiguïté et n’aime pas celui qui viole cette ambiguïté ».
Je ne voulais pas être avec Mourid Al-Barghouthi, celui qui vient violer cette ambiguïté, celui qui pose trop de questions. De plus, le jour de la rencontre, huit Palestiniens avaient été tués, et Ramallah était bombardée par les chars depuis quatre jours …

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