« C’est mon cœur qui m’a dit d’être ici, s’enthousiasme Rajah, un graphiste de 40 ans. C’est impensable que nous soyons, nous Libanais, encore à l’âge de pierre concernant les droits humains ! » Perdu dans la foule sur le front de mer de Beyrouth, il regarde avec émotion les banderoles de toutes les couleurs réclamer l’égalité homme-femme, l’instauration du mariage civil, l’abolition du confessionnalisme politique et plus généralement la laïcité pour ce pays où 18 communautés religieuses cohabitent.
A 11h30, le cortège quitte la Corniche d’Aïn el-Mreisseh, direction le Parlement libanais, dans le centre-ville. Alexandre Paulikevitch, danseur, chorégraphe et co-organisateur de cette marche citoyenne, s’étonne de la mobilisation. Lancée il y a moins de 6 mois par cinq amis sur une page Facebook, cette Laïque Pride s’est répandue comme une traînée de poudre sur tous les réseaux sociaux libanais. Paulikevitch attendait à peine 1.000 personnes, le quadruple a répondu à l’appel : « C’est juste incroyable de voir tout ce monde ici !
