
jeudi 7 juin 2012, par La Rédaction
Des dizaines de personnes, dont des femmes et des enfants, ont été massacrés en Syrie, un nouveau carnage condamné jeudi par Moscou et Washington.
Moins de deux semaines après le massacre de Houla l’opposition et une ONG syrienne ont accusé les forces fidèles au régime d’en avoir commis un autre mercredi à Al-Koubeir dans la province de Hama (centre). Mais le régime a démenti que ce massacre ait eu lieu.
La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, réunie à Istanbul avec ses alliés occidentaux et arabes, a estimé que M. Assad « doit transférer son pouvoir et quitter la Syrie ».
En revanche, la Russie, hostile à toute imposition d’un changement de régime en Syrie, a dénoncé ce massacre « barbare » comme une « provocation » visant à faire échouer le plan de paix de l’émissaire Kofi Annan, et appelé l’Occident à faire pression sur l’opposition armée syrienne afin qu’elle le respectent.
Alors qu’Occidentaux d’un côté et Russes et Chinois de l’autre campent sur leurs positions, M. Annan devait s’adresser à l’ONU pour proposer un groupe de contact élargi afin de faire respecter son plan ou trouver un « plan B » pour un règlement dans ce pays déchiré par une révolte réprimée dans le sang depuis 15 mois.
« Quarante-neuf victimes ont été identifiées à Al-Koubeir, majoritairement membres de la famille Al-Yateem », a déclaré Rami Abdel Rahmane de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Six autres personnes ont été tuées dans un village agricole proche.
Mais le gouvernement syrien a démenti qu’un tel massacre ait eu lieu. « Ce que quelques médias ont rapporté sur ce qui s’est passé à Al-Koubeir est complètement faux », a-t-il dit, en affirmant qu’ »un groupe terroriste a commis un crime odieux dans la région de Hama qui a fait 9 victimes ».
Il n’était pas possible de confirmer de source indépendante ces informations, alors que les médias étrangers sont soumis à des sévères restrictions imposées par le régime depuis le début de la révolte marquée par des manifestations pacifiques mais qui s’est militarisée face à la répression.
Néanmoins, les observateurs de l’ONU, déployés depuis avril dans le pays et censés surveiller un cessez-le-feu quotidiennement violé, ont été empêchés notamment « par des barrages de l’armée », de se rendre à Al-Koubeir, a annoncé leur chef, le général Robert Mood, ajoutant que « certaines de nos patrouilles ont été stoppées par des civils dans la zone », sans donner de détails.
Le 25 mai, au moins 108 personnes, dont 49 enfants et 34 femmes, ont été massacrées à Houla (centre). La rébellion et le régime se sont rejeté la responsabilité, alors qu’un haut responsable de l’ONU a dit que « de forts soupçons » pesaient sur les milices pro-régime.
Ailleurs dans le pays, les violences ont fait jeudi 9 morts dans les opérations menées par les forces du régime qui s’est dit déterminé à étouffer « à n’importe quel prix » la contestation dont il ne reconnaît pas l’ampleur et l’assimilie à du « terrorisme ».
(07 juin 2012 – Avec les agences de presse)
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