Les arrestations d’avocats s’accélèrent en Syrie


04 décembre 2012

Quelques jours après l’appel à la mobilisation lancé le 29 novembre par l’avocat syrien Mohammed Sabra en faveur de ses collègues, en butte à la sauvagerie et à l’arbitraire d’un régime dépourvu de la moindre considération pour le droit et la justice, les moukhabarat lui ont donné raison. Justifiant malgré eux le bienfondé de son initiative, ils ont procédé, lundi 3 décembre, à l’arrestation autoritaire, c’est-à-dire hors de tout cadre légal et sans produire de documents justificatifs, d’une demi-douzaine de membres du barreau dans plusieurs villes de Syrie.

Caricature d’Ali Farzat

Ils se sont emparés de Me Anas Skaf, à son domicile, et de Me Imad Al Hariri, à sa sortie du Palais de Justice de Damas. La veille, ils avaient agressé dans son bureau et momentanément arrêté Me Ibrahim Malki, à Alep. Au milieu de la semaine précédente, ils avaient enlevé et jeté en prison deux autres avocats, Mes Ala’ Saymou’a et Ayman Chihabeddin, du barreau de Soueïda. Quelques jours plus tôt, trois autres membres de l’Ordre à Damas, Hassan Jawich, Tamam Al Ma’asarani et Ahmed Al Balkhi, avaient été interpellés. Tous sont les victimes de la volonté du régime de réduire au silence ceux qui, en assurant la défense de leurs compatriotes, ne peuvent que mettre en exergue les violations constantes des droits individuels – dont la liberté d’expression – et collectifs – comme la liberté de manifester – dont se rendent coupables le pouvoir syrien et ceux qui l’assistent dans la répression depuis bientôt deux ans.

Comme les journalistes professionnels et les citoyens-reporters, et de manière générale ceux qui se sont donné pour mission de contribuer à l’établissement de la vérité, les avocats syriens figurent en bonne place parmi les victimes de la guerre engagée par Bachar Al-Assad pour se maintenir au pouvoir, fut-ce au prix de l’éradication de dizaines, et peut-être bientôt de centaines de milliers de ses concitoyens. Travaillant dans des conditions matérielles difficiles, souvent de façon bénévole, et mettant leur propre vie en jeu, ils ont droit à l’estime et au soutien de ceux qui placent partout le respect des droits de l’homme au-dessus des considérations idéologiques et de ceux qui souhaitent que la nouvelle Syrie soit un Etat de droit.

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