Publié dans le courrier des lecteurs de La Libre d’aujourd’hui
Nous n’aimons pas les grands mots. Encore moins l’extrémisme. Mais comment qualifier autrement que « d’inciviques » le grand nombre de concitoyens de notre pays qui n’ont pas l’aspiration sincère et profonde de comprendre l’autre moitié de leurs compatriotes : celle qui n’est pas née sous la même langue maternelle et la même culture qu’eux ? Désir profond de rencontre bienveillante, d’abord certes, mais aussi mise en place de moyens pour y arriver…
Nous sommes nés dans un pays qui de tous temps a été à cheval sur au moins deux langues et deux cultures et dont la devise fondatrice est « Union – Eendracht – Einheit ». Alors, le civisme, le devoir élémentaire du citoyen d’un tel pays, où commence-t-il ? Si ce n’est dans un effort bienveillant de compréhension et d’union de la diversité ? Et c’est une richesse !
Si les « seniors » peinent à apprendre une deuxième langue, ils peuvent au moins le souhaiter pour leurs enfants et petits enfants en pensant à leur avenir : il est démontré que dès leur naissance les enfants apprennent les langues sans efforts.
C’est ici qu’il ne suffit pas de « souhaiter » mais de mettre en place les moyens nécessaires pour y arriver. Et c’est ici qu’on débouche sur l’Organisation de la Cité, autrement dit, sur la Politique.
On en vient à se demander s’il n’y a pas eu un véritable complot de la classe politique contre les citoyens : ils ont tout fait pour nous diviser… en communautés, en régions, avec plusieurs parlements, plusieurs gouvernements… et toujours cette obsession de défendre une langue et une culture contre l’autre ! Avec une frontière linguistique de la honte. En prônant le séparatisme explicitement (Bart De Wever) ou en ne ratant pas une occasion de l’attiser et en affichant le mépris du Flamand (Olivier Maingain). Les Flamands n’en seraient d’ailleurs pas là si on avait respecté leur langue.
Les institutions sont devenues tellement complexes que personne ne s’y retrouve plus et qu’on fait n’importe quoi. À qui tout cela profite-t-il ? En tous cas pas à la majorité des citoyens qui ne cesse de s’appauvrir sur tous les plans : vie quotidienne, éducation, instruction, dégoût de la politique, etc. En tous cas pas non plus à notre réputation internationale et à notre crédibilité au sein de l’Union européenne !
Notre seul souhait : voir fleurir le bon sens belge et une politique à long terme dont le seul objectif soit le bien commun de l’ensemble des Belges.
Philippe & Anne Grell – De Backer