BRAECKMAN,COLETTE; BELGA; KIESEL,VERONIQUE; BORLOO,JEAN-PIERRE
Le Soir, mercredi 23 juin 2010
Il y avait du monde mardi matin dans les locaux de la Ligue des droits de l’homme. Beaucoup de médias africains venus prendre connaissance de la plainte qui sera déposée à Bruxelles, en octobre, contre douze Belges qui auraient été impliqués dans l’assassinat de Patrice Lumumba peu après l’indépendance du Congo.
Pourquoi maintenant ?
Une question revenait sans cesse : alors que les faits sont connus depuis des années et que la plainte ne sera déposée qu’à l’automne, pourquoi l’annoncer maintenant ? L’avocat Christophe Marchand explique : « Nous n’avons pas l’intention de poser des problèmes à la Maison royale qui doit se rendre au Congo. Mais nous ne voulions pas déposer la plainte une fois qu’ils seraient là-bas. Nous l’avons fait avant pour qu’ils le sachent avant de partir. »
Outre cet aspect « royal », un élément symbolique intervient également, reconnaît l’avocat. « On parle beaucoup de l’indépendance mais il y a encore beaucoup de choses à éclaircir sur cette époque. Et surtout, il ne faut pas oublier cette absence de justice autour de la mort de Lumumba. Cet événement constitue un nœud dans les relations belgo-congolaises, il pose question sur le colonialisme, sur la façon dont on digère, par la suite, un tel événement historique. Et, avant de faire la leçon ailleurs, au niveau national il convient aussi de balayer devant sa porte. »
Pourquoi
en Belgique ?
Voir aussi : la justice enfin pour ces morts insubmersibles