Homs : «Ils nous ont dit, s’ils vous trouvent, ils vous tueront»


Témoignage Notre envoyé spécial Jean-Pierre Perrin revient de Homs, ville martyre, où il a passé plusieurs jours aux côtés d’un des deux journalistes tués ce mercredi matin.

Ecoutez reportage radio ici

Recueilli par Quentin Girard, réalisation Fanny Lesbros, Florent Latrive

Jean-Pierre Perrin, envoyé spécial de Libération, était à Homs, en Syrie, ces derniers jours. Il décrit une ville «accablée sous les bombardements», cernée par des tranchées et où les snipers tirent sur tout ce qui bouge. La ville n’a plus rien à manger, les blessés ne peuvent pas être évacués.

Très pessimiste sur les jours à venir, il estime que l’armée syrienne devrait lancer l’assaut final sur le dernier quartier qui résiste. Le petit centre de presse qui continue d’informer le monde est une des cibles privilégiées et se trouve régulièrement bombardé. «Si le centre de presse est détruit, on n’aura plus aucune information venant de Homs», explique Jean-Pierre Perrin. «L’armée syrienne recommande de tuer tout journaliste qui mettra un pied sur le sol syrien», raconte-t-il.

Deux journalistes occidentaux ont été tués ce mercredi matin dans un nouveau bombardement : le photographe français Rémi Ochlik et l’Américaine Marie Colvin, journaliste au Sunday Times. Jean-Pierre Perrin était à ses côtés pendant plusieurs jours : «On nous avait conseillé de quitter la ville de toute urgence, en nous disant : « S’ils vous trouvent, ils vous tueront. » Je suis donc parti avec la journaliste du Sunday Times, mais elle, ensuite, a voulu y retourner quand elle a vu que l’offensive n’avait pas eu lieu

Laisser un commentaire

Créez un site Web ou un blog gratuitement sur WordPress.com.

Retour en haut ↑