Mort du hacker Barnaby Jack, détrousseur de distributeurs


Le Monde.fr | 29.07.2013 à 04h32 • Mis à jour le 29.07.2013 à 07h42

L’un des plus célèbres hackers de ces dernières années, Barnaby Jack, 35 ans, a été retrouvé mort, jeudi 25 juillet, dans son appartement de San Fransisco. Les causes de sa mort n’étaient pas connues dans l’immédiat.

Fer de lance du mouvement des « White hat », l’informaticien de génie s’était fait remarquer en 2010, lors de la célèbre conférence annuelle sur la sécurité informatique, Black Hat, à Las Vegas. Sur scène, il était parvenu à montrer en direct comment vider le contenu de distributeurs automatiques sans débiter aucun compte client. Comble de l’exercice : le hacker avait même montré deux techniques différentes pour cette même opération, l’une impliquant un déplacement physique jusqu’au distributeur, l’autre se faisant depuis un ordinateur à distance. Une technique de piratage qui a depuis été surnommé le « jackpotting ».

Pour parvenir à ce résultat, l’homme, d’origine néo-zélandaise, avait acheté deux distributeurs sur Internet – à 2000 dollars l’unité – qu’il avait installés chez lui. Il en avait alors étudié le fonctionnement pendant près de deux ans.

 

« UN BON GARÇON »

Dans une interview à la chaîne néo-zélandaise TV3, Barnaby Jack expliquait être « un bon garçon » qui avait mené ces recherches « simplement pour prouver la faiblesse des dispositifs électroniques du quotidien ».

 

MATÉRIEL MÉDICAL ET « HOMELAND »

Expert en sécurité des données, Barnaby Jack s’était ensuite particulièrement intéressé aux faiblesses des dispositifs électroniques dans le domaine médical. Le hacker avait ainsi démontré la dangerosité des injecteurs à insuline, qu’il était parvenu à programmer à une distance de 100 mètres de l’appareil pour injecter une dose mortelle au patient. Suite à ces révélations, certaines entreprises spécialisées dans le domaine médical avaient modifié la composition de leur matériel.

Cette année encore, la présence de Barnaby Jack était très attendue à la conférence Black Hat, où il devait présenter ses dernières recherches sur les faiblesses des pacemakers. Inspiré par une scène de la série Homeland, il devait en effet amener la preuve qu’il est possible de tuer quelqu’un en désactivant son pacemaker à une distance de 10 mètres ou moins.

« NOTRE PIRATE BIEN-AIMÉ »

Dans un communiqué, les organisateurs de la conférence ont déploré la mort d’un homme « de légende qui restera irremplaçable ». Le communiqué annonce également qu’un hommage lui sera rendu par la communauté des hackers, en lieu et temps où il était supposé tenir sa conférence.

 » Nous avons perdu mais n’oublierons jamais notre pirate bien-aimé, Barnaby Jack nous a quitté. Il était un maître du hacking et un grand ami « , a écrit pour sa part sur Twitter l’entreprise IOActive, pour laquelle Barnaby Jack était chargé des questions de sécurité.

source

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s