Palestiniens: du porte-à-porte pour boycotter les produits des colonies


RAMALLAH (Cisjordanie), 18 mai 2010 | Des milliers de jeunes Palestiniens ont commencé mardi à faire du porte-à-porte en Cisjordanie occupée pour inciter au boycottage des produits des colonies juives.

AFP | 18.05.2010 | 14:36

Des milliers de jeunes Palestiniens ont commencé mardi à faire du porte-à-porte en Cisjordanie occupée pour inciter au boycottage des produits des colonies juives.

« Cette campagne de porte-à-porte fait partie d’une campagne nationale pour combattre les produits des colonies et aujourd’hui elle a commencé dans toutes les villes palestiniennes » de Cisjordanie, a affirmé Haïtham Kayali, coordinateur du projet.

L’Autorité palestinienne a lancé une campagne de boycottage fin 2009, dans le cadre du projet du Premier ministre, Salam Fayyad, d’établir les institutions d’un Etat palestinien d’ici mi-2011.

D’après M. Kayali, 3.000 jeunes Palestiniens vont rendre visite à quelque 427.000 maisons à travers la Cisjordanie en distribuant des brochures listant les produits des colonies et informant les familles du « danger » qu’ils incarnent pour l’établissement d’un Etat palestinien.

Ils accrocheront ensuite des posters sur les maisons affirmant qu’elles ne contiennent pas ces produits.

La principale organisation de colons, Yesha, a riposté à cette campagne en la qualifiant de « terroriste » dans un communiqué, et a appelé à « interdire l’accès de tous les ports israéliens aux importations et exportations palestiniennes ».

Yesha a en outre indiqué qu’Israël pourrait compenser les pertes occasionnées aux compagnies israéliennes, en prélevant des fonds sur les taxes collectées par Israël à l’intention de l’Autorité palestinienne sur les biens importés via ses ports et destinés à la Cisjordanie et la bande de Gaza.

Près d’un demi-million d’Israéliens vivent dans plus de 120 colonies établies en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est annexée. Les Palestiniens considèrent leur présence comme menaçant la création d’un futur Etat indépendant et viable.

Le mois dernier, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a signé un décret interdisant la vente et le négoce des produits fabriqués dans les colonies juives en Cisjordanie.

Toute personne reconnue coupable de se livrer au négoce de produits issus des colonies serait passible de deux à cinq ans de prison et 16.000 euros d’amende.

La campagne de porte-à-porte est menée par le Fonds Karameh (dignité), établi pour promouvoir l’économie palestinienne et aider ceux qui sont affectés par les nouvelles restrictions imposées au commerce avec les colonies.