vendredi 25 juin 2010, par Philippe Leymarie
Vingt minutes : c’est le temps qu’il aura fallu au président Barack Obama pour limoger le général Stanley McChrystal, commandant en chef des troupes américaines et de l’OTAN en Afghanistan. Et pour remplacer l’élève par le maître : le général David Petraeus, qui était déjà patron du Commandement pour le Moyen-Orient (Centcom), c’est-à-dire de l’ensemble des troupes américaines dans le Golfe, en Irak et en Afghanistan. « On se moque de savoir qui commande, a fait aussitôt savoir Yousouf Ahmadi, un des porte-paroles réguliers du commandement taliban : nous combattrons les envahisseurs jusqu’à leur départ. »
Table des matières
Ancien chef des opérations spéciales de l’US Army, McChrystal – qui remplaçait le général David McKiernan, remercié par le président américain en juin 2009 – avait :
– remis la population au cœur de la stratégie de l’OTAN ;
– mis un frein aux frappes aériennes (génératrices de « bavures » et autres « dommages colatéraux ») ;
– demandé aux GI’s de sortir des casernements (et donc de prendre des risques avec leur propre sécurité) ;
– convaincu l’exécutif américain d’envoyer 30 000 hommes en renfort (au prix d’une périlleuse annonce de début de retrait à partir de l’été 2011) ;
– banni l’alcool sur les bases de l’OTAN ;
– fait fermer des postes dans les secteurs les plus reculés, pour concentrer davantage de forces au sein des zones peuplées ;
– et poursuivi la politique « d’afghanisation » (armée et police).
La « grande offensive » lancée en février dernier dans la région rurale de Marjah, dans le Helmand (sud), un des bastions talibans, n’avait pas convaincu. Le général en préparait une autre, plus importante, sur Kandahar, mais qui – de son propre aveu – avait pris du retard. Les chefs militaires de l’OTAN avaient prévenu que les premiers signes positifs du changement de stratégie ne pourraient être constatés avant la fin 2010, au plus tôt.