Par LEXPRESS.fr, publié le 06/10/2011 à 18:16
une jeune fille présentée comme Zaïnab al-Hosni a été ehibée à la télévision syrienne le 5 octobre pour démentir les informations sur sa mort brutale dénoncée par desassociations de défense des droits de l’Homme.Copie d’écran de la télévision syrienneUne opposante, un colonel et une ambassadrice qui réapparaissent à la télévision syrienne pour discréditer les contempteurs du régime de Bachar al-Assad. La bataille de la désinformation bat son plein à Damas.
Forte du soutien de la Russie et de la Chine à l’ONU, la Syrie, en marge de la brutale répression qu’elle exerce contre ses opposants, mène une nouvelle fois la bataille sur le plan de la communication.
On se souvient de la vraie-fausse défection de l’ambassadrice de Syrie à Paris, Lamia Chakkour, en juin dernier. Selon plusieurs connaisseurs de la Syrie, il s’agissait d’une manipulation des services de renseignement de Damas visant à discréditer la chaîne d’information internationale France 24, jugée hostile au régime de Bachar al-Assad.
Le même scénario pourrait s’être reproduit, visant cette fois les organisations de défense de droits de l’Homme, avec l’apparition à la télévision syrienne, mercredi soir, d’une jeune fille présentée comme Zaïnab al-Hosni, pour démentir les informations sur sa mort brutale.
Amnesty, Human rights Watch et Zaïnab al-Hosni
L’histoire de cette jeune fille avait fait le tour du monde en septembre, après l’annonce par des organisations internationales des droits de l’Homme de la découverte de son corps décapité et démembré. « J’ai fui ma famille car mes frères me battaient. Mes parents ne savent pas où je suis », a affirmé ce mercredi cette jeune fille à la télévision syrienne. Vêtue de noir, elle a montré une carte d’identité avec le nom de Zaïnab al-Hosni.
« La famille de Zaïnab al-Hosni a confirmé que la jeune femme apparue à la télévision syrienne était bien Zaïnab al-Hosni », ont reconnu les organisations de défense des droits de l’Homme Amnesty international et Human Rights Watch (HRW). Amnesty et HRW « regrettent cette erreur d’identification » et affirment que l’erreur est venue de la famille qui pensait effectivement avoir reconnu le corps de Zaïnab. L’identité de la victime enterrée par la famille al-Hosni demeure inconnue, et les deux organisations ont appelé à une enquête indépendante pour déterminer qui elle est.
Un site pro-syrien en français
Les deux organisations qui ont demandé aux autorités de pouvoir se rendre en Syrie pour pouvoir enquêter sur ce cas et sur d’autres suspects, rappellent qu’elles sont interdites d’accès depuis le début de l’insurrection populaire en mars.
Amnesty avait annoncé que la jeune fille avait été enlevée par des hommes en civil le 27 juillet, apparemment pour faire pression sur son frère Mohammad qui participait à l’organisation de manifestations à Homs. Le 13 septembre, leurs parents ont été convoqués dans un hôpital militaire pour récupérer le corps de Mohammad, apparemment torturé et mort en détention. Ils ont alors découvert un corps, mutilé et défiguré, qu’ils ont cru être celui de Zaïnab mais ils n’ont été autorisés à le récupérer qu’après avoir signé un document selon lequel leurs enfants ont été tués par une « bande armée ».
Les opposants harcelés à l’étranger
Parallèlement à cette affaire, l’ambassade syrienne à Washington s’en est pris mercredi aux « allégations fausses » d’Amnesty international, selon laquelle le régime de Bachar el-Assad harcèle et menace des opposants en Europe et en Amérique.
Amnesty citait les cas de plus de 30 militants au Canada, au Chili, en France, en Allemagne, en Espagne, en Suède, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. « Rapport haineux », selon l’ambassade, qui évoque des « histoires inventées de toutes pièces ».
Le colonel Hussein Harmouche enlevé en Turquie?
Le mois dernier, un autre cas de vraie-fausse information a entouré la disparition du colonel Hussein Harmouche en Turquie, où il avait trouvé refuge, et sa réapparition à la télévision syrienne. La télévision publique a diffusé le 15 septembre des déclarations de cet officier qui avait fait défection au printemps. Début juin, Hussein Harmouche avait annoncé sa désertion dans une vidéo diffusée par des sites internet et des chaînes de télévision arabes en expliquant son « refus de tuer des civils sans armes ».
Pour l’opposition, le colonel Harmouche a vraisemblablement été kidnappé en Turquie et ramené de force au pays. Dans l’entretien diffusé par la télévision syrienne, Hussein Harmouche affirme avoir décidé de « rentrer » en Syrie de son propre chef et nie avoir été forcé d’ouvrir le feu sur des civils. Le 8 septembre, le frère de Hussein Harmouche était mort quelques heures après son arrestation dans le village d’Abline, dans le nord-ouest du pays, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
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