Il faut aussi savoir que Jaabari a négocié maintes trêve avec Israël. Via les services secrets égyptiens et l’un ou l’autre intermédiaire israélien, tel Gershon Baskin (notamment très actif dans la libération du soldat israélien Gilad Shalit). Ce pacifiste ne cache pas sa colère depuis l’assassinat de Jaabari, «une erreur qui va coûter nombre de vies humaines des deux côtés», selon lui.
Mais alors, une fois encore, pourquoi tuer Jaabari? Comme souvent dans le passé d’Israël, il convient de chercher le gain électoral possible pour les membres du gouvernement. Le 22 janvier 2013, Israël connaîtra des élections législatives anticipées. Avec cette nouvelle guerre qui commence, les Israéliens vont à nouveau se serrer les coudes devant la «menace» du Hamas… Cette théorie est notamment celle de Baskin, de Benn et aussi d’Uri Avnery, ex-député et vétéran du camp de la paix en Israël.
Au demeurant, et ce n’est peut-être pas une coïncidence, ce nouveau cycle de violence handicape les efforts palestiniens à l’ONU pour tenter d’obtenir un statut d’Etat non membre auprès de l’Assemblée générale.
Pour le reste, les «représailles» israéliennes ne résolvent rien. Le cycle est trop connu. Au terme de l’offensive israélienne, aérienne ou même terrestre, les Gazaouis seront une fois de plus assommés et… plus que jamais défiants. Les tirs de roquette visant les civils israéliens sont sans doute des crimes de guerre. Mais que dire, alors et par exemple, des bombes israéliennes qui ont coûté la vie à plus de 300 enfants à l’hiver 2009-2010?
BAUDOUIN LOOS Le Soir
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