Parce que je suis juif de cette dignité, je résisterai.


21 novembre 2011

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Écho de résistance (1).
le 17 novembre 2011
Me voici « cité à comparaître devant le Tribunal Correctionnel », comme « prévenu ». Un petit papier arrivé par Huissier. « Première audience de fixation ». Tout de suite suinte la menace : gare à l’absence immédiatement punie. Entrée en matière par le « Bureau de l’Exécution des peines » : il faut fournir justificatifs de revenus et moyen de paiement. Je suis convaincu que l’intimidation est l’enjeu de ces multiples citations à comparaître.

Ah oui, mon crime ? Appeler à Boycotter Israël jusqu’à l’application du Droit International, la reconnaissance de la Palestine dans les frontières de 67. BDSiser pour que le gouvernement israélien reconnaisse le peuple palestinien, son droit à un égal respect, à son État indépendant.
C’était le 26 juin 2010. Juste avant un autre procès sur le même thème qui visait Omar Slaouti et Alima Boumédienne. Leur inculpation nous paraissait tellement absurde, tellement dénuée de tout fondement que nous avions décidé de tourner en ridicule cette comparution. Nous avions organisé une pièce de théâtre au milieu des rayons du supermarché Carrefour, les inculpés revêtus d’habits de bagnards. Puis nous avions manifesté dans l’espace commercial appelant au boycott des produits israéliens. Deux policiers devant, deux policiers derrières, sans incident. Dans la dignité. Nous étions une centaine,venus « secrètement ». Le verdict de ce procès avait confirmé le caractère infondé de cette inculpation.

Plusieurs d’entre nous avaient pris la parole pour donner ses motivations. Tout a été filmé, diffusé. Nous assumons nos actes, avec fierté. C’est à partir de ces images que nous avons été 7 convoqués par la Police, puis à ce Tribunal Correctionnel :
  • Alcini Laurent (PCF , Front de gauche),
  • Boumédienne Thiery Alima (EELV, ex-sénatrice),
  • Shahshahani Nicolas (Europalestine),
  • Slaouti Omar (NPA),
  • Amestoy Sylvette (EELV),
  • Desmet Sylvain (EELV)
Nous dénoncions une injustice, une guerre, des crimes, la négation d’un peuple, le Droit
bafoué, et nous voilà accusés ignominieusement de « délit de provocation publique à la
discrimination à l’égard de personnes à raison de leur appartenance à une nation », « faits prévus et punis par l’article 24 alinéa 8 de la loi d 29 juillet 1881 » (ainsi notifié, mais j’imagine plutôt 1981 ? Je ne suis pas juriste)
Des hommes, des femmes, des enfants sont massacrés et il faudrait se taire ! Des populations sont parqués dans des ghettos, et il faudrait se taire ! Des paysans sont privés de leurs terres, de leur eau, et il faudrait se taire ! JAMAIS !
Nos paroles sont des paroles de solidarité et de refus de l’injustice. Ce sont des mots qui dénoncent et s’indignent d’actes politiques commis par un gouvernement extrémiste, fascisant. Nous sommes l’engagement pour les valeurs humaines. Ceux qui nous menacent devant les tribunaux ne sont que d’ignobles individus, méprisant à l’égard d’un peuple, complices d’une politique guerrière ne cherchant qu’à soumettre. Ce sont d’infâmes totalitaires voulant bâillonner ceux qui les dénoncent.
Comment accepter cela ? Comment tolérer de se soumettre ?
Tout dans ce que je suis, dans mon être, se refuse à cette soumission.
Je suis juif. Ma mère, mon père sont juifs. C’est une histoire longue, profonde, faite d’immigration, de persécutions redoutées et fuies, de frontières franchies sans bien connaître les usages et les langues. C’est cette peur mainte fois exprimée de retrouver l’état de paria et de population exutoire pour les périodes de crises. Tant de siècles de cet état ont marqué en profondeur les consciences et ont nourrit le sentiment que jamais, jamais, la sérénité n’est assurée. Jamais.
Mais pour moi, pour ma famille, être juif ce n’est pas seulement cela. Pas uniquement cette crainte devenue aveuglante. Je suis de cette culture juive de la dignité et de la résistance. Du combat partagé pour la justice et la fraternité. Des leçons de l’oppression pour refuser partout, à l’égard de quiconque, ce qui porte atteinte à la dignité humaine. Je suis enfant de Raymond Aubrac, de Marek Edelman, de Joseph Epstein.
Parce que je suis juif de cette dignité, je résisterai.
Serge Grossvak

LA PALESTINE DANS TOUS SES ETATS


LA PALESTINE DANS TOUS SES ETATS

samedi 26 novembre à partir de 15h
à l’Espace Magh(Rue du Poinçon 17 – 1000 Bruxelles)

Tribunal Russell sur la Palestine : « Israël coupable du crime d’apartheid »

Marianne Blume, témoin lors de la 3ème session du Tribunal Russell sur la Palestine(TRP)

Eric David, professeur de droit international à l’ULB,

Conclusions de la 3ème  session du TRP qui s’est tenue du 5 au 7 novembre à CapeTown en Afrique du Sud. la reconnaissance de l’Etat palestinien ?

 

Mustafa Barghouti, Membre du Conseil législatif palestinien, président de l’Initiative Nationale Palestinienne


Jean-Paul Chagnollaud,
professeur de sciences politiques à l’université de Cergy-Pontoise et auteur de « Atlas des Palestiniens, Un peuple en quête d’un Etat »

Evolution de la lutte du peuple palestinien pour l’autodétermination et l’attitude de la communauté internationale vis-à-vis d’elle. mes et résistance

 

Naella Khalil, journaliste à Ramallah, lauréate du  Prix Samir Kassir pour la liberté de la presse en 2008

Nadia Abu Nahla, militante des droits des femmes, directrice de l’association Women Affairs Technical Committee à Gaza

 

Panorama de la campagne BDS    Les prochains rendez-vous et campagnes BDS !

La journée sera présidée par Pierre Galand, président de l’ABP

A 20h le concert d’Amal Murkus sera précédé d’une prise de parole de Leila Shahid, Déléguée générale de la Palestine auprès de l’Union européenne, de la Belgique et du Luxembourg.

CONCERT avec AMAL MURKUS

 

  A 20h, la journée se clôturera par un concert d’Amal Murkusaccompagnée par Nasim Dakwar au Oud et au violon et Naif Sirhan aux percussions.

Amal Murkus est une des voix les plus connues en Palestine. Sa voix tantôt chaude et douce, tantôt haute et forte traduit toutes les nuances de l’émotion et du combat.

Traduction simultanée EN/FR

Colloque: “Israël-Palestine: un ou deux états ?”


L’Autorité nationale palestinienne souhaite un état palestinien indépendant à côté de l’état d’Israël. Quelle est la meilleure solution au conflit israélo-palestinien selon l’avis des experts: un ou deux états?

L’asbl Palestina Solidariteit organise un colloque où des spécialistes présentent leur point de vue sur la question:

Ali Abunimah: journaliste palestino-américain, cofondateur de ‘The Electronic Intifada’, auteur de ‘One Country: A bold Proposal to end the Israeli-Palestinian Impasse’

Leila Shahid: déléguée générale de la Palestine auprès de l’Union européenne, de la Belgique et du Luxembourg

Lucas Catherine: auteur des plusieurs ouvrages sur la question : ‘De Israëllobby’, ‘Gaza: Geschiedenis van de Palestijnse Tragedie’, ‘Palestina: De laatste kolonie?’

Brigitte Herremans: collaboratirce Moyen-Orient de Broederlijk Delen et de Pax Christi Vlaanderen

Henri Wajnblum: ancien président de l’Union des Progressistes Juifs de Belgique (UPJB)

Ludo De Brabander de Vrede vzw préside le colloque.

Je vous inclus l’intervention de Ali Abunimah (en anglais) ; les autres contributions suivront ultérieurement


Détachement délusionnel, Assad par lui-même


Dernier paragraphe de la présentation du sujet fait par OTW  suivi du compte rendu d’une réunion entre des étudiants et le Président syrien.

… Les premiers mois (nous comptons maintenant en mois et non plus en jours) du soulèvement, en dirigeant « populiste civilisé » M. al-Assad a assisté à une multitude de réunions avec des « représentants » de la société syrienne. Parmi ces groupes,  il y en avait qui réunissaient des jeunes. Un premier compte rendu de cette réunion a été faite par un jeune homme dans une version  très neutre. Toutefois,  il y a deux jours, ce même jeune homme a publié une nouvelle version dans laquelle il a donné plus de détails sur certaines des réponses faites par le président. J’ai posté cette version en commentaire dans le chapitre précédent (du site) mais il est bon de mettre en lumière le niveau de détachement, d’obstination et de  dogmatisme de l’homme dont  les analystes naïfs en Occident estiment qu’il a été trahi par son « éducation occidentale » mythique et peut être facile à contester.  Lisez le dialogue et vous y trouverez la recherche du  droit, du bien et de la justice dans les questions posées par les jeunes et par contre l’ambivalence criminelle et le détachement des réponses dogmatiques de M. Assad.

Houssam Arian vendredi 18 novembre 2011

Tout d’abord je voudrais signaler que j’ai refusé de publier l’aspect désastreux de notre débat plus tôt. Ce que j’ai dit a été publié par le journal Alsafir en une phrase qui se résume  à ceci :

nous sommes allés proposer des solutions et non pas demander des faveurs personnelles ; en dépit de cela, certains ont demandé des faveurs personnelles. Je voudrais aussi dire que je suis irrité par la question « quelles sont vos demandes ? » que j’entends à chaque fois que nous rencontrons des représentants du régime au sujet de l’émission « la voix des étudiants »». J’avais l’impression que nous étions embarqués dans une mission de mendicité.

Le 5 mai 201,  j’ai reçu un appel téléphonique du syndicat  des étudiants syriens. J’ai appris que mon nom avait été retenu avec ceux d’autres jeunes de toute la Syrie pour assister à une réunion avec le président al-Assad afin d’ examiner la situation actuelle. On m’a  aussi dit que la réunion aurait lieu deux jours plus tard, c’est-à-dire le 7 mai 2011. J’ai accepté et je me suis rendu à Damas pour assister à la réunion au palais présidentiel. Nous sommes tous entrés. Un groupe de 14 jeunes gens et jeunes filles. Après les souhaits de bienvenue et les présentations,  la réunion a commencé. J’ai choisi d’intervenir en dernier  espérant ne pas voler les idées de mes camarades sans m’en rendre compte. Voici ce qui m’a abasourdi dans les réponses que nous avons reçues :

Nous devons relancer le rôle du parti Baath  parce que ces dernières décennies, les citoyens syriens n’ont pas senti l’importance du parti au pouvoir dans le gouvernement

C’est  la réponse du président à une jeune fille de Homs qui avait évoqué l’annulation de  l’article 8  de la constitution le plus rapidement possible afin d’éviter les controverses et de permettre l’établissement de partis opposés au Baath

Le service militaire dans son état actuel est en fait un service national. Même si c’est un docteur qui est en poste à un check-point et qui se bat. Ce faisant il sert en fait son pays.

C’est la réponse qu’a reçue un des participants de Qamishli quand il a suggéré que l’on transforme le service militaire en service national. On  pourrait ainsi  utiliser les  conscrits dans leur domaine de compétence, comme par exemple envoyer des ingénieurs participer  à des projets gouvernementaux ou envoyer des enseignants travailler dans des régions défavorisées. Ceci permettrait d’atteindre deux objectifs : d’abord couvrir toutes les écoles en Syrie et deuxièmement,  économiser beaucoup d’argent qui pourrait être utilisé pour améliorer l’infrastructure scolaire dans certaines régions.

Ce fut le tour d’un gars de Hasakeh, qui avait une simple demande : comment pouvons-nous arrêter les tabassages et les assassinats par les services de renseignements. Quand ils essaient d’arrêter quelqu’un ne peuvent-ils pas le faire avec un peu de respect ?

La réponse : nous formons des forces de police spécialisées dans la gestion des manifestations. Elles commenceront leur travail dans les prochains mois.

Je crois que ce furent les questions les plus importantes posées avant que ce ne vienne mon tour et j’ai posé trois questions : d’abord, puisque le gouvernement relate la vérité sur ce qui se passe en Syrie  et non pas des mensonges ou des fabrications, pourquoi n’autorisons-nous pas la presse à venir en Syrie pour voir ce qui se passe et pour prouver une fois pour toutes que le gouvernement syrien dit la vérité.

Il a répondu que nous n’avons pas besoin de la presse extérieure pour deux raisons : d’abord parce que les agences de presse ont des journalistes dans le monde entier sauf en Syrie, raison pour laquelle elles ont besoin d’obtenir leurs nouvelles auprès de notre presse syrienne et nous leur communiquerons  la vérité sur ce qui se passe sur notre sol ; deuxièmement, pendant toutes ces années notre presse n’a jamais eu la chance de se faire connaître au niveau mondial. Aujourd’hui elle profite de cette occasion pour accroître ses compétences dans ce domaine.

Ma deuxième question : de façon générale les Arabes sont assez émotifs. C’est un trait de caractère appréciable, mais qui peut être aussi négatif s’ il n’est pas manié correctement. Je suggère donc que les services de renseignements évitent des arrestations au hasard et traitent les détenus de façon humaine et civilisée.

Sa réponse : c’est vrai, nous sommes des émotifs et pour surmonter ce que vous mentionnez,  nous devrions tout d’abord suivre la presse véridique sur le terrain. Cela nous aidera à nous orienter sur ce qu’il convient de faire de nos émotions. J’ai aussi répondu à votre ami que nous formons la police à gérer les manifestants avec respect.

Ma troisième question: puisque vous avez le leadership, la sagesse et le système judiciaire, pourquoi n’a-ton pas traduit en justice  les complices et les coupables de l’assassinat de Syriens comme par exemple Atef Najeeb.

Là,  il baisse la tête et il dit oui Atef Najeeb est complice,  mais personne n’a intenté de procès contre lui. En outre, il est mon cousin germain et je ne l’ai pas vu depuis 22 ans.

J’ai alors perdu mon calme et j’ai osé l’interrompre pour lui dire que pas plus tard que la veille,  quelques-uns de mes amis avaient été arrêtés pendant une manifestation à laquelle il ne participaient même pas. Lorsque nous avons essayé de les faire sortir par le biais du système judiciaire, on nous a dit : qui allez allez-vous poursuivre ? Là, le président  m’a demandé de lui donner le nom de mes amis détenus,  mais j’avais encore une question : quel est le sort des autres détenus ? Il a poursuivi, s’adressant groupe :

Hier, il y a eu 19 arrestations à Seif Aldowleh et c’étaient tous des clochards.

Je l’ai à nouveau interrompu pour lui dire : sur les 19 que vous venez de mentionner, cinq sont des médecins. En outre, cette nuit-là  les arrestations ont dépassé 200 personnes . J’ai poursuivi et qu’en est-il de la nouvelle loi sur les manifestations ?

Il nous a dit : nous nous intéressons pas à ceux qui manifestent, mais plutôt à ceux qui rapportent l’événement et le communiquent à la presse étrangère.

Quelques moments plus tard, son garde personnel est venu nous dire que l’entrevue était terminée. Avant que nous ne partions, le président nous a demandé si l’un d’entre nous voulait passer sur le canal Aldunya pour parler de notre réunion avec lui. Aucun d’entre nous n’a répondu. Il y a eu un silence et puis il a dit :

On en est arrivé là ?

Moi-même et la personne à côté de moi avons répondu simultanément : et  bien plus.

L’interview a été traduite de l’arabe en anglais et ceci est donc une traduction d’une traduction,  exercice imprécis et difficile s’il en est.

Vous trouverez l’original arabe et la traduction en anglais ici : http://7ee6an.wordpress.com/2011/11/19/delusional-detachment-assad-in-his-own-words/#more-560